ALL STAR WRESTLING #08

ALL STAR WRESTLING #08

31/12/1977

All Star Wrestling

© World Wrestling Entertainment Inc. All Rights Reserved

Vince McMahon, toujours tout seul, nous retrouve depuis le Fieldhouse d’Hamburg en Pennsylvanie pour le dernier All Star Wrestling de l’année 1977. Un petit interlude consacré à une action menée par la World Wide Wrestling Federation contre le diabète ouvre ce programme. La campagne est maladroitement présentée par Larry Zbyszko et un petit garçon dénommé Mike nous prévenant des dangers de cette maladie en demandant l’aide des téléspectateurs.

L’inimitable Joe McHugh effectue les traditionnelles présentations. Les matches proposés ce soir seront supervisés et sous la juridiction de la Commission Athlétique, représentée par Nick Santoro. Dr. Warren Silvermann est en compagnie du « gardien de la cloche » Mike Mittman, aux abords du ring. Les arbitres de cette heure de catch seront « Wee » Willie Weber et Dick Woehrle.


MATCH 1 : TONY GAREA VS « PRETTY BOY » LARRY SHARPE (10:00)

VAINQUEUR : TONY GAREA

PRISE DE FINITION : DÉCISION DE L’ARBITRE

INDICATEUR : ** ½


On débute par une opposition qu’on a déjà pu apercevoir du côté du Madison Square Garden de New York City. Tony Garea, catcheur d’origine néo-zélandaise, est en grande forme et se mesure ce soir à l’arrogant « Pretty Boy » Larry Sharpe.

On se tourne autour, on se cherche un peu alors que les premiers contacts voient Garea et Sharpe nous offrir une petite confrontation technique. Habile, Garea s’en sort avec une roue, à la manière d’un Édouard Carpentier des grandes heures du catch français. Cadenassé dans une Full Nelson, Garea fait état d’une impressionnante condition physique, se maintenant en ponté sous la pression d’un Sharpe acéré. Tony s’en sort mais trop précipitamment, s’écrase l’épaule en fonçant aveuglément dans un coin. Sharpe se saisit de cette épaule, en restant dans les règles mais Garea s’en démène avec un croc-en-jambes et envoie des droites au « Pretty Boy ». Reprenant l’avantage avec un saut chassé, Garea est emmené en tour de hanches mais Sharpe loupe une descente du coude, seulement pour être ensuite emmené en Sunset Flip et il s’en dégage ! La cloche sonne alors, le temps limite autorisé étant dépassé. On aurait été en droit d’attendre une fin à proprement parler. L’arbitre décide d’octroyer la victoire à Tony Garea alors que Sharpe est en rogne et se jette furieusement sur son adversaire. Garea s’en sort toutefois et distribue quelques sauts chassés, faisant fuir son antagoniste au vestiaire au terme d’un bon petit match de catch à l’ancienne. 


MATCH 2 : BOB BACKLUND VS TERRY YORK (04:59)

VAINQUEUR : BOB BACKLUND

PRISE DE FINITION : ATOMIC DROP

APPRÉCIATION : SQUASH CORRECT QUI SOLIDIFIE BACKLUND


Précédant son combat, Bob Backlund signe une poignée d’autographes pour quelques chanceux, une myriade de mains l’entourant. Arborant comme d’habitude son peignoir bleu marine et son écharpe blanche, Backlund est affuté et se mesure ce soir à Terry York, un catcheur nord-américain sur lequel je n’ai malheureusement que très peu d’informations à renseigner.

Plutôt fuyant, York subit les offensives d’un Backlund avenant. Pour ce dernier, l’objectif est clair, il s’agit de donner une leçon de catch à son adversaire et, à la manière d’un habile technicien, Backlund s’emploie à œuvrer autour des articulations de York, notamment son poignet. Totalement impuissant, York est vigoureusement élevé dans les airs, pour être écrasé par un Atomic Drop de Backlund, prise qui a apparemment eu son effet sur un McMahon impressionné, si l’on en juge à sa réaction.


– McMahon nous retrouve aux abords du ring pour une courte interview. Son invité n’est autre que « Classy » Freddie Blassie, accompagné des Champions par équipe, Mr. Fuji et Prof. Toru Tanaka.

Un quiproquo a lieu entre « Classy » et Tanaka et on ne comprends pas tout. Blassie ne s’arrête pas et professe des inepties à propos des soi-disant origines royales de Tanaka et que les ancêtres de Fuji auraient fondé l’île d’Hawaï.


MATCH 3 : MIL MASCARAS VS FRANKIE WILLIAMS W/FREDDIE BLASSIE & CPT. LOU ALBANO (05:24)

VAINQUEUR : MIL MASCARAS

PRISE DE FINITION : FLYING BODY PRESS

APPRÉCIATION : PETITE RARETÉ ET PLUTÔT BON SQUASH


Véritable sensation internationale, Mil Mascaras possède un grand nombre d’admirateurs, qui s’agglutinent ce soir pour espérer recevoir un autographe du légendaire catcheur mexicain. Mascaras s’oppose à Frankie Williams, au sobriquet plutôt évocateur puisqu’on le surnomme « King of Jobbers », d’un réputation le précédant et d’une longue carrière en tant que chair à canon.

Mil Màscaras

© World Wrestling Entertainment Inc. All Rights Reserved/Courtesy of Pro Wrestling Illustrated

Mascaras n’a aucune difficulté à s’imposer et démontre un arsenal technique plutôt rodé. Williams ne peut absolument rien faire et fait office de poupée à Mascaras qui s’en donne à cœur joie et l’enroule dans tous les sens. On pourrait regretter l’absence d’un catch plus voltigeur de la part d’un prodige tel que Mil Mascaras et ce, jusqu’à ce que l’artiste nous gratifie d’un sobre mais beau Flying Body Press pour l’emporter.


MATCH 4 : KEN PATERA W/CPT. LOU ALBANO VS PETE AUSTIN (02:29)

VAINQUEUR : KEN PATERA

PRISE DE FINITION : PRISE DE L’OURS

APPRÉCIATION : SQUASH UN PEU MOYEN


Accompagné par ce diable de Lou Albano, Ken Patera s’avance au ring d’un air déterminé et aboie sur quelques fans qui n’ont rien demandé. Des sifflets, lorsque Patera retire sa moulante combinaison blanche, brodée de ses accomplissements sportifs, ont le don de l’agacer.

C’est donc plutôt remonté que Patera débute face à Pete Austin, jobber où « chair à canon » sur lequel j’ai peu d’informations. On le sent, Patera frappe dur et martèle son adversaire. Démontrant sa puissance, l’un de ses grands atouts, Patera domine et l’emporte en moins de trois minutes avec sa prise de l’ours, Austin jetant rapidement l’éponge, étouffé par la force brute du natif de Portland, Oregon.


MATCH 5 : DOMINIC DENUCCI VS « DYNAMITE » JACK EVANS (05:46)

VAINQUEUR : DOMINIC DENUCCI PAR DQ

PRISE DE FINITION : DÉCISION DE L’ARBITRE

INDICATEUR : * ½


Originaire de Venise en Italie, Dominic DeNucci est et demeure un compétiteur plutôt populaire, le démontrant en signant quelques autographes. Son adversaire du soir est le partenaire et presque sosie de Larry Sharpe, il s’agit de « Dynamite » Jack Evans, vêtu de la même combinaison que son compère.

Le dos tourné et encore en blouson, Dominic est sournoisement attaqué par Evans, qui l’accule dans le coin. De retour, DeNucci déroule et le fait fuir à l’extérieur du ring. En collier de tête, l’italien redouble d’ingéniosité et joue avec l’arbitre dans ce qui s’apparenterait à du Comedy Wrestling. Souhaitant à tout prix envoyer des coups de poing à un Evans en déroute, Dominic amuse la galerie. Un coup de genou sèche ensuite Evans mais celui-ci, lors d’une projection dans les cordes, envoie l’arbitre s’écraser de plein fouet contre l’italien. Un peu sonné, mais sur ses pieds, l’officiel de la rencontre semble attribuer la faute à DeNucci et fait sonner la cloche, alors qu’Evans se voyait déjà victorieux. Pourtant, McHugh annonce que l’arbitre ne disqualifie pas l’italien, mais Evans ! Dominic en saute de joie mais l’action repart, seulement pour qu’Evans soit ensuite forcé à fuir en direction des vestiaires.


Pour cette dernière édition de All Star Wrestling précédant l’année 1978, on reste sur un programme dit classique, fait d’opposition entre heels et babyfaces, sans enjeu majeur. Sur les trois squashes proposés ici, on note celui de Backlund, le consolidant comme futur prétendant sérieux et celui de Mil Mascaras, qui brille de sa simple présence. On retient toutefois surtout cette superbe performance, à mettre au crédit de Tony Garea et plus surprenant, de Larry Sharpe, qui nous auront offert un bon petit match de catch, étonnement compétitif. C’est tout pour 1977, année que n’avons pas eu la chance de pouvoir décrypter plus en profondeur, du manque d’archives à son sujet. 1978 se dessine d’ores et déjà comme une année charnière pour le règne de « Superstar » Billy Graham. Devrait-on continuer à être témoins de défenses, toutes aussi controversées les unes que les autres, où est-ce le moment opportun, alors qu’on sent un léger essoufflement, de passer le flambeau à un babyface chaud bouillant. Et qui sait, peut-être qu’un Bob Backlund pourrait éventuellement se hisser au sommet de la World Wide Wrestling Federation !

Nathan Maingneur

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