ALL STAR WRESTLING #46

ALL STAR WRESTLING #46

14/07/1979

All Star Wrestling

© World Wrestling Entertainment Inc. All Rights Reserved

Toujours enregistré au Hamburg Fieldhouse d’Hamburg en Pennsylvanie, cet épisode d’All Star Wrestling nous est présenté par Vince McMahon et « Wrestling’s Living Legend » Bruno Sammartino.

Gary Cappetta s’occupe des traditionnelles présentations et spécifie que le catch proposé ce soir est sous l’étroite juridiction de la Commission d’État, représentée sur place par Nick Santoro. Mike Mittman est en ringside en compagnie du Dr. John Woods tandis que nos arbitres seront Gilberto Roman, Mario Savoldi et Dick Woehrle.


MATCH 1 : TED DIBIASE VS « HANDSOME » JIMMY VALIANT W/CPT. LOU ALBANO (10:00)

VAINQUEUR : AUCUN

PRISE DE FINITION : TIME LIMIT

INDICATEUR : ***


Transpirant l’arrogance à grosses goûtes, celui qu’on surnomme « Handsome » Jimmy Valiant est accompagné au ring par un Lou Albano comme à son habitude : complètement déjanté. Le tiers des Valiant Brothers est le seul à ne pas détenir de ceinture (pas de Freebird Rule à cette époque) et rencontre ce soir Ted DiBiase, ancien titulaire inaugural du North American Championship, récemment concédé à Pat Patterson.

Agissant selon les codes du heel frimeur et arrogant, Valiant refuse d’entrer en contact avec DiBiase, préférant « Struttin’ » sur le tapis. Albano est ce soir dans l’optique de créer le plus de distractions possibles en ramenant notamment un chien en laisse. Pourquoi pas. Face à l’attitude du blondinet barbu, DiBiase s’emporte et dégage « Boogie Woogie Man » à l’extérieur du ring. « Lucious » Johnny apparaît mais ne peut empêcher DiBiase de ramener Jimmy sur le ring avec force. Le fils de Mike DiBiase s’en garde ensuite à un catch technique, ce à quoi Jimmy réplique avec un coup de genou dans l’abdomen. Ce tournant permet à l’autoproclamé « King of Wrestling » de reprendre le dessus, faisant passer un sale quart d’heure à DiBiase. Albano intervient à plusieurs reprises et ne cesse d’étrangler un DiBiase surmené. Ce dernier subit quelques minutes durant et sur un énième étranglement, l’arbitre fait sonner la cloche, signe que la limite de temps impartie est dépassée. DiBiase s’enflamme et décroche même un saut chassé sur Albano, retour de bâton typique qui fait réagir le public. On passe à rien de repartir à la bagarre mais Jimmy et Albano fuient au vestiaire, une technique habituelle de ces heels, laissant un DiBiase fulminant sur sa faim.


– Au microphone de Sammartino, DiBiase fait ressortir sa frustration à propos de ces incessantes interventions lors des matches des Valiant Brothers. DiBiase dit qu’il faudrait en fait trois arbitres pour que les choses puissent rester dans l’ordre. Diplomate ce Ted DiBiase.


MATCH 2 : NIKOLAÏ VOLKOFF W/FREDDIE BLASSIE VS STEVE KING & JOHNNY RIVERA (05:51)

VAINQUEUR(S) : NIKOLAÏ VOLKOFF

PRISE DE FINITION : MILITARY PRESS BACKBREAKER

APPRÉCIATION : SQUASH BRUTAL ET IMPRESSIONNANT


Face à la récente montée en force du croate, c’est cette fois-ci un duo de compétiteurs qu’on envoie ce soir au charbon. Johnny Rivera, qu’on avait plus aperçu depuis quelques temps, s’associe à Steve King, habitué de ce genre de matches à sens unique. Volkoff revient accompagné de « Classy » Freddie Blassie, qui reprend donc sa place aux côtés de son colosse.

D’habitude peu enjoué des squashes de Volkoff, je me suis surpris à apprécier la façon dont fut montré la puissance de ce monstre de muscles. D’entrée de jeu, Volkoff repousse ses deux opposants à la force de ses bras. D’une stature imposante, on dirait que Volkoff se débarrasse de deux moustiques un soir d’été humide. Envoyé, où devrais-je dire dégagé à l’extérieur du ring, Johnny ne peut aider son partenaire qui subit un terrible brise-dos, d’abord élevé en Military Press par Volkoff, l’emportant au terme d’une exhibition réellement impressionnante.


– Au sortir de cette écrasante victoire, Blassie et son poulain répondent à quelques questions au microphone de McMahon. « The Fashion Plate of Wrestling » remet en cause la force de Bruno Sammartino, par rapport à celle de son protégé. En grande forme, Blassie cible Bob Backlund quant à son choix de manager, une décision toujours en travers de sa gorge. Place ensuite à une démonstration de force : Classy donne des pommes à Volkoff, censées incarner Sammartino et Backlund, qu’il écrase ensuite à une main, faisant état d’une puissance exceptionnelle. Volkoff s’élève ce soir en tant que prétendant légitime à la ceinture de Bob Backlund, jouissant à cet égard d’une exposition sans faute.


MATCH 3 : TITO SANTANA & PETE SANCHEZ VS JOHNNY RODZ & « GYPSY » FRANK RODRIGUEZ (04:56)

VAINQUEURS : TITO SANTANA & PETE SANCHEZ

PRISE DE FINITION : FLYING BODY PRESS

APPRÉCIATION : SANS PLUS MAIS PAS MAUVAIS


Annoncé comme une équipe à surveiller de près, Tito Santana et Pete Sanchez s’allient pourtant ce soir pour la première et… dernière fois. Le tandem se mesure à « Unpredictable » Johnny Rodz et « Gypsy » Frank Rodriguez, annoncé de Porto Rico.

Malgré un bon départ, Sanchez se fait rapidement prendre à partie dans le coin opposé. Passant le tag à Santana, celui-ci envoie un magnifique saut chassé sur Rodz mais passe à rien de se faire surprendre sur un petit paquet. Tito subit à son tour l’isolement de son partenaire mais s’en démène et repasse le tag à Sanchez. Une suite d’enchaînements permet à Santana et Sanchez de porter un double surpassement. C’est cette fois-ci « Gypsy » Frank Rodriguez qui subit le feu des saut chassés de Santana, succombant ensuite à un Flying Body Press, voyant ce nouveau duo s’arroger une première… et dernière victoire, ne faisant ensuite plus jamais équipe.


MATCH 4 : WWF NORTH AMERICAN HEAVYWEIGHT CHAMPIONSHIP MATCH : PAT PATTERSON © W/GRAND WIZARD OF WRESTLING VS S.D JONES (05:31)

VAINQUEUR : PAT PATTERSON

PRISE DE FINITION : BOSTON CRAB

INDICATEUR : ** ¼


Accompagné du Grand Wizard of Wrestling, Pat Patterson se mesure ce soir à S.D Jones, populaire catcheur originaire d’Antigua-et-Barbuda, dans les Caraïbes. Ce match à l’allure plutôt classique prend une tout autre tournure lorsque Patterson décide de remettre sa ceinture en jeu, à la surprise de toutes et tous. Jones a donc ce soir l’occasion de s’arroger une victoire pour un championnat et a donc tout à gagner, tandis que Patterson a tout à perdre.

L’effet de surprise cède la place au choc lorsque Patterson éclate Jones en utilisant sa ceinture, une tactique des plus détestables. Étranglé et malmené, Jones se réveille et porté par la foi d’un public tout entier, se déchaîne ensuite sur Patterson, envoyé à l’extérieur du ring à coups de boule, sa marque de fabrique. S.D est chaud bouillant et on sent qu’une intensité palpable s’est emparée du Hamburg Fieldhouse. Le québécois cumule les erreurs au profit d’un Jones qui prend même la confiance, un peu trop même puisque Patterson l’envoie s’écraser à l’extérieur du ring. Celui-ci fait jouer son expérience et envoie Jones s’éclater les reins contre l’arrête du tablier, une première utilisation de cet élément du ring selon McMahon, une technique aujourd’hui omniprésente. Patterson profite d’un saut chassé raté pour se focaliser sur ce bas du dos endolori. Empoignant ses jambes, Patterson le retourne et le place en Boston Crab, Jones abandonnant immédiatement. Pat Patterson conserve sa ceinture sur une fin un peu brute, suivant un combat qui mit Jones à l’honneur tout en consolidant Patterson comme un excellent compétiteur, une addition non-négligeable à l’écurie de talents de cette époque.


MATCH 5 : SWEDE HANSON W/FREDDIE BLASSIE VS FRANK WILLIAMS (03:26)

VAINQUEUR : SWEDE HANSON

PRISE DE FINITION : PILEDRIVER

APPRÉCIATION : SQUASH SOLIDE ET AUTORITAIRE


Non, Mr. McMahon, il ne s’agit pas de Stan Hansen comme ce fut annoncé. Il s’agit bel et bien de Swede Hanson, redoutable catcheur originaire de Slaughter’s Creek, North Carolina, qui effectue ses débuts sur cette antenne. Vétéran des rings, Swede Hanson fut notamment le premier opposant d’un certain… Bruno Sammartino, en 1957. C’est sous l’étendard des Jim Crockett Promotions et sur les territoires du Sud qu’Hanson s’est illustré au milieu des années 1960 en compagnie de son partenaire de longue date, Rip Hawk et connut ses plus grands succès en formant l’un des tandems les plus redoutés de l’ère des territoires : The Blond Bombers. Ce soir, Hanson rencontre Frank Williams, habitué de ces rencontres à sens unique mais sans doute pas prêt à se prendre une telle raclée.

En effet, Hanson est stiff au possible et maltraite ce pauvre Williams en le giflant violemment dans le poitrail. Son passé en boxe amateur ressort, en particulier sur des droites du tonnerre. Aux commentaires, Sammartino se souvient d’un air quelque peu terrifié de ce qu’il entendait à l’époque au sujet d’Hanson. Williams tente un temps d’envoyer quelques coups mais rien n’y fait et Hanson l’emporte en un peu plus de trois minutes, utilisant pour la première fois un Piledriver en tant que prise de finition sur ce territoire.


Ce All Star Wrestling relève la barre de précédentes éditions, quelque peu en dessous de ce à quoi nous habituait ce programme. Tito Santana continue de se chercher une place, cette fois-ci en tag team, une route peut-être préférable pour un athlète encore trop frais pour évoluer en solo. De son côté, Nikolaï Volkoff impressionne ici plus que jamais et n’aura suffit que d’un squash pour mettre tout le monde d’accord. Le colosse croate possède l’étoffe d’un grand challenger et pourrait être un défi de taille pour Bob Backlund. Un autre compétiteur pourrait quant à lui rapidement gagner ce statut, je parle de Swede Hanson, qui inscrit ce soir sa marque en effectuant des débuts bruts de décoffrage. Défendant sa ceinture pour la première fois, Pat Patterson a contribué à tirer le meilleur de S.D Jones, qui a brillé, même dans la défaite. L’attention de la soirée fut toutefois détournée par ce combat d’ouverture entre Ted DiBiase et Jimmy Valiant, chacun usant à la perfection les fondamentaux de ce qu’est être un bon babyface et un bon heel. Jouissant à cet égard d’une intervention toujours justifiée d’Albano, c’est toujours un plaisir que d’assister à la mise en déroute du sale type par le bon gars, essence même de ce sport-spectacle.

Nathan Maingneur

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