CHAMPIONSHIP WRESTLING #25

CHAMPIONSHIP WRESTLING #25

26/07/1980

Championship Wrestling

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Vince McMahon et Bruno Sammartino sont nos hôtes habituels et nous retrouvent dans le Agricultural Hall d’Allentown en Pennsylvanie pour ce Championship Wrestling. Nos deux commentateurs nous donnent le programme de la soirée et nous annoncent, entre autres, la présence de Larry Zbyszko, Hulk Hogan et les Samoans.

Le légendaire Joe McHugh et son timbre de voix reconnaissable entre mille, s’occupe des introductions et précise que cette heure de catch est placée sous la contrôle et les règles de la Commission Athlétique de Pennsylvanie, représentée sur place par quelques-uns de ses officiels. Dr. George Zahorian siège toujours en compagnie de Mike Mittman, assis du côté de la table des officiels. Les arbitres qui officieront ce soir sont messieurs Dick Kroll, Gilberto Roman et Dick Woehrle.


MATCH 1 : THE SAMOANS W/CPT. LOU ALBANO VS « QUICKDRAW » RICKY MCGRAW & RENÉ GOULET (05:47)

VAINQUEURS : THE SAMOANS

PRISE DE FINITION : COUNT OUT

INDICATEUR : * ½


On commence fort, puisqu’on débute ce programme avec la première des deux grandes attractions de la soirée. Parés des ceintures de Champions Tag Team, remportées face à Tito Santana et Ivan Putski, les Wild Samoans, toujours emmenés au ring par ce diable de Lou Albano, sont sur le ring et se frottent ce soir à un tandem formé pour l’occasion. Mais pas n’importe quel tandem, puisqu’on y retrouve le briscard, René Goulet, en compagnie de l’énergique Ricky McGraw. L’affiche est plutôt sympathique.

Sans perdre une seconde, les Samoans se ruent sur leurs adversaires et les éjectent hors du ring. Goulet et McGraw reprennent leurs esprits et reprennent la main avec un double Sunset Flip porté en stéréo, impeccable pour Ricky, un poil plus brouillon pour Goulet. Ils enchaînent quelques séquences encore pas trop mal chorégraphiées et mettent à mal les protégés du capitaine, qui s’agite en dehors du ring. Toutefois, les Champions ont la tête dure et reprennent l’avantage avec de gros coups et un méthodisme intéressant. L’affaire dégénère assez rapidement et Goulet et l’un des Samoans se battent en dehors du ring. L’arbitre Dick Woehrle compte et, puisque les Samoans ont réussi à remonter sur le ring à temps, c’est un compte de dix pour McGraw et Goulet. Une décision plutôt impopulaire si l’on se fie aux projectiles qui sont lancés sur le ring. Pas transcendant.


MATCH 2 : RICK MARTEL VS LINDSEY LYLE (03:45)

VAINQUEUR : RICK MARTEL

PRISE DE FINITION : DESCENTE DU GENOU

APPRÉCIATION : SQUASH ABSOLUEMENT HORRIBLE


Originaire de Québec City, le jeune Rick Martel a tout récemment posé ses valises sur ce territoire. Passé par la Pacific Northwest Championship Wrestling de Portland, Martel s’es fait les dents contre de redoutables catcheurs tels que Roddy Piper et Buddy Rose. De ce côté des territoires, Martel n’est apparu que deux fois mais a déjà laissé sa marque, celle d’un fin technicien bourré d’énergie. Ce soir, Martel rencontre un certain Lindsey Lyle, qui ressemble à un mélange entre Big Bully Busick et Lemmy Kilmister.

Cela faisait longtemps que je n’avais plus assisté à un combat aussi pénible. Qu’on ne s’y méprenne pas, ce n’est en aucun cas du ressort du québécois, qui essaie de faire de son mieux. À qui la faute donc, eh bien de ce pauvre Lindsey Lyle, totalement inexpérimenté. En effet, ce pauvre bougre ne sait ni courir dans les cordes, ni vendre correctement. Aux commentaires, Vince et Bruno ne se gênent pas pour l’enterrer. Il n’y a rien qui va, même pas ses chutes ridicules, qui surviennent toujours au mauvais moment. La rencontre dure moins de quatre minutes, mais chaque seconde est comptée. Et pourtant, Martel a quand même fait un peu durer le plaisir, mais en rapidement terminé quand même grâce à une descente du genou. Horrible.


MATCH 3 : ANGEL MARAVILLA VS KID SHARKEY (04:23)

VAINQUEUR : ANGEL MARAVILLA

PRISE DE FINITION : SPLASH

APPRÉCIATION : C’EST FRANCHEMENT PAS FOLICHON


Nous offrant des débuts plus transparents qu’autre chose, ce Angel Maravilla n’aura pas réellement marqué les esprits. D’autant plus que, et c’est absolument hilarant, ni Vince, et encore moins Joe McHugh ne sait comment prononcer son nom. Ce soir à l’affiche de ce programme, ce compétiteur originaire de République dominicaine, encore assez populaire se mesure à un jobber du nom de Kid Sharkey.

Foncièrement, Maravilla n’est pas mauvais, bien au contraire. C’est juste que son style ne colle pas du tout avec celui qu’on retrouve sur ce territoire en particulier. Encore une fois, Maravilla doit composer avec un adversaire qui ne se débrouille pas réellement bien entre les cordes. Bon, sur l’échelle du mauvais ce n’est pas non plus Lindsey Lyle mais ce n’est pas fameux. Aux commentaires, Vince et Bruno semblent encore assez bien apprécier ce combat, comme quoi. Maravilla l’emporte au terme d’un peu plus de quatre minutes avec un Flying Headbutt, suivi d’un Splash réalisé pour faire le tombé.


– Cette semaine encore, le Champion du monde poids-lourds de la NWA était à l’honneur. Celui qu’on surnomme « The Greatest Wrestler on God’s Green Earth » nous fut présenté au travers d’images que nous avions déjà commentées. Sans doute est-ce ici une volonté délibérée de la promotion de l’opposer au Champion Bob Backlund, dans ce qui pourrait se transformer en un véritable duel de Champions.


MATCH 4 : LARRY ZBYSZKO VS STEVE KING (02:54)

VAINQUEUR : LARRY ZBYSZKO

PRISE DE FINITION : VERTICAL SUPLEX

APPRÉCIATION : SQUASH TRÈS CORRECT DE ZBYSZKO


L’homme le plus détesté au monde. C’est ce statut, ou presque, qui définit Larry Zbyszko depuis son légendaire retournement de veste face à son mentor, en la personne de Bruno Sammartino. Il s’en est tiré au Madison Square Garden, mais il ne s’en tirera pas au Shea Stadium de Flushing, New York. Une cage en acier sera en effet installée afin de régler ce conflit une bonne fois pour toutes. Zbyszko rencontrait ce soir Steve King et demandait à être présenté en tant que « New Living Legend of Wrestling ».

Au son de la cloche, Larry se jette sur ce pauvre King et le martèle de coups de poing, un début de match différent de ce qu’on a pu voir ces dernières semaines, lorsque Zbyszko prenait tout son temps afin d’enrager le public. Une incrustation au montage nous permet de remarquer la présence de Tony Garea assis dans le public, comme la semaine dernière lorsqu’il a effectué son retour. Impuissant et désemparé, Garea assiste à ce match à sens unique, qui se termine en un peu moins de trois minutes à la suite d’une souplesse arrière de toute beauté.


– McMahon essaie alors de récupérer Zbyszko à sa sortie du ring, mais ce dernier décide de repartir au vestiaire. Tony Garea est alors invité à le rejoindre et admet être totalement perdu face à ce changement d’attitude. Il ne reconnaît plus l’homme avec qui il détenu les ceintures de Champions Tag Team et se désole de la situation actuelle. Très bonne façon de poursuivre la construction de cette rivalité.


MATCH 5 : BOB BACKLUND & PEDRO MORALES VS TOR KAMATA & JOSE ESTRADA (06:38)

VAINQUEURS : BOB BACKLUND & PEDRO MORALES

PRISE DE FINITION : O’CONNOR ROLL

INDICATEUR : **


C’est la grande attraction. Sur le ring, un duo composé de Tor Kamata et de José Estrada est présenté au public sous les sifflets. Leurs antagonistes forment le duo imbattable par excellence. De mémoire, jamais une association de catcheurs n’a eu autant de la gueule. Pedro Morales et Bob Backlund, notre Champion du monde en personne, rejoignent ainsi le ring sous un tonnerre d’acclamations. Ils affronteront les Samoans lors du Showdown at Shea.

Encore une fois, le combat commence dans le chaos, et lorsqu’Estrada est littéralement projeté en dehors du ring, Backlund se démène face au large Kamata. Cela ne l’empêche pas de prendre l’avantage grâce à une série de sauts chassés et de Armdrags. Dès lors, Backlund et Morales déroulent comme s’ils avaient combattu ensemble depuis toujours. C’est même un peu déroutant, au point qu’on se demande si c’était vraiment nécessaire de sacrifier Kamata et Estrada. Ces derniers sont totalement impuissants et n’arrivent pas à en placer une. Trouble-fête, le capitaine Lou Albano rôde autour du ring et n’inspire rien qui vaille. On regrette un peu que Kamata, mais surtout Estrada, même si on commence à avoir l’habitude, servent de paillassons à Backlund et Morales. Ces derniers enchaînent et déroulent leur catch. Backlund semble quelque peu en retrait sur ce match, et encore une fois, difficile de dire si c’est la chaleur plus ou moins qu’autre chose. Finalement, au terme de près de six minutes d’un combat beaucoup moins compétitif que ce que j’attendais, le portoricain l’a emporté pour son équipe avec un O’Connor Roll peu inspiré.


MATCH 6 : « THE INCREDIBLE » HULK HOGAN W/FREDDIE BLASSIE VS TONY COLON (01:02)

VAINQUEUR : HULK HOGAN

PRISE DE FINITION : HOGAN HAMMER

APPRÉCIATION : SQUASH PLUTÔT COURT MAIS EFFICACE


Comme c’est souvent le cas lors de ces programmes mais également du côté d’Hamburg pour All Star Wrestling, nous concluons cette émission avec le titan de « Classy » Freddie Blassie. Paré d’une longue cape dorée, « The Incredible » Hulk Hogan gratifie le public de poses plastiques impressionnantes. Hogan n’a toujours pas été vaincu et compte bien le rester, puisqu’il se mesure ce soir à Tony Colon.

Et comme d’habitude, c’est une promenade de santé pour Hogan qui démonte purement et simplement ce pauvre Tony Colon. À l’instar de ses copains jobbers, ce dernier semble lui aussi posséder très peu d’expérience entre les cordes. Et contre toute attente, Hogan choisit alors d’abréger ses souffrances et en finit en l’espace d’une minute avec son Axe Bomber, également appelé Hogan Hammer, une Lariat directement inspirée de celle d’un certain Stan Hansen.


– Au sortir de ce combat, Hogan et Blassie sont reçus par Vince McMahon aux abords du ring. Vince interroge Blassie quant à l’invincibilité de son protégé et celui-ci confirme qu’il remporte bel et bien tous ses matches. McMahon reconnaît qu’Hogan est imposant, mais ajoute qu’un autre homme est encore plus imposant que lui, et c’est André le Géant. Il lui demande ensuite s’il réservé son Hogan Hammer pour André, et Blassie lui rétorque que c’est avec cette prise qu’Hogan a gagné ce soir !


Sur le papier, cette édition de Championship Wrestling est intéressante à bien des égards. La construction d’un grand match à quatre impliquant notre Champion du monde, la suite des rivalités entre Larry Zbyszko et Bruno sammartino, mais aussi entre André le Géant et Hulk Hogan, c’est tout ça et plus encore, mais non sans quelques défauts.

– À plusieurs reprises, et ce tout au long de la soirée, nous avons souligné que les lutteurs semblaient épuisés, vidés d’énergie, ce qui s’est ressenti lors de quelques combats. Il me paraît important d’ajouter qu’en ce 8 juillet 1980, date de l’enregistrement de cet épisode, les températures en Pennsylvanie avoisinaient les 30°. Ajoutez à cela le peu d’isolation de l’arène, et voici ce qui pourrait justifier ce manque d’énergie ressent lors des matches. Et ce n’est pas le public, agitant de petites serviettes et autres éventails tout du long, qui ira dire le contraire.

– Cela n’excuse toutefois en rien le piètre niveau de certains de ces jobbers. Ainsi, que ce soit Kid Sharkey, Tony Colon ou encore Lindsey Lyle, les performances sont réellement mauvaises. C’est d’autant plus dommage lorsqu’on sait que la promotion regorge de très bons jobbers.

– À quelques jours d’un défense de titres contre Bob Backlund et Pedro Morales, les Wild Samoans s’échauffaient ce soir face à un tandem qui aurait potentiellement eu toutes ses chances. Opposés à René Goulet et à Ricky McGraw, Afa et Sika ont su s’imposer, même si le style n’y était pas et que la rencontre s’est finalement terminée en eau de boudin à la suite d’un décompte en dehors du ring. Dommage, mais pas dramatique.

– Tout cela sera relativement corrigé par ce combat qui a opposé d’un côté, José Estrada et Tor Kamata et de l’autre, le duo de choc qui affrontera les Samoans lors du Showdown at Shea, la formidable paire composée de Bob Backlund et de Pedro Morales. Si ceux-ci se sont logiquement imposés, à quelques jours de l’événement, on regrette tout juste que Kamata et Estrada aient été données en pâture de la sorte, d’autant plus qu’ici, le recours aux jobbers se serait justifié, puisque Backlund et Morales étaient de toute façons censés ressortir la tête haute. Logique certes, mais légèrement regrettable. Allez, ils feront mieux au Showdown at Shea.

Nathan Maingneur

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