ALL STAR WRESTLING #57

ALL STAR WRESTLING #57

10/11/1979 

All Star Wrestling

© World Wrestling Entertainment Inc. All Rights Reserved

Toujours enregistré dans l’enceinte du Hamburg Fieldhouse d’Hamburg en Pennsylvanie, cet épisode d’All Star Wrestling est présenté par Vince McMahon et Bruno Sammartino, en date du 10 novembre 1979.

Gary Cappetta s’occupe des présentations et précise que l’action proposée ce soir est supervisée et sanctionnée par la Commission d’État, représentée sur place par Nick Santoro. Mike Mittman est notre gardien de la cloche, en compagnie du Dr. John Woods en ringside. Les arbitres de cette heure de catch étiquetée World Wrestling Federation seront John Stanley et Dick Woehrle.


MATCH 1 : TITO SANTANA & IVAN PUTSKI VS « BAD BILLY » COLEMAN & JOJO ANDREWS (08:09)

VAINQUEURS : TITO SANTANA & IVAN PUTSKI

PRISE DE FINITION : CROSSBODY BLOCK

INDICATEUR : * ¾


Quoi de mieux qu’ouvrir ce programme avec nos détenteurs des ceintures Tag Team de la promotion ? Tito Santana et Ivan Putski ont en effet récemment capturé l’or par équipe en venant à bout des Valiant Brothers, en totale décrépitude depuis la perte de leur manager en octobre 1979. Les Champions ne remettent pas les ceintures en jeu et se mesurent ce soir à un tandem composé de B.B Coleman, ses initiales valant pour « Bad Billy » Coleman et JoJo Andrews, connu sous ce patronyme sur ce territoire entre 1976 et 1977 mais encore plus en tant que Kasavubu sur les rings de la Stampede Wrestling de Calgary, entre 1980 et 1982.

Santana commence face à Andrews et réussit sans trop de difficultés à l’emmener dans son coin. On se ménage du côté des Champions, qui s’échangent quelques colliers de tête. Du côté des commentateurs, Vince et Sammartino discutent de la condition physique irréprochable de Putski et de leur catch, ce soir un peu trop simpliste. Santana couche Coleman avec un magnifique saut chassé alors qu’entre Putski, qui assène son Polish Hammer à Coleman, qui titube, seulement pour se prendre un Crossbody Block de Tito dans la foulée. Cela suffit pour le compte de trois, c’est la première fois que je relève ce qu’on pourrait décrire comme une prise de finition, portée en équipe. En plus d’être une combinaison de finishers, c’est également une sublime manœuvre qui relève l’intérêt d’un combat un peu trop long.


MATCH 2 : « LUCIOUS » JOHNNY VALIANT VS TED DIBIASE (07:32)

VAINQUEUR : AUCUN

PRISE DE FINITION : DOUBLE COUNT OUT

INDICATEUR : ** ½


Délaissé de ses compères et surtout de son ex-manager, en la personne de Lou Albano, « Lucious » Johnny Valiant est sur le ring, prêt à défendre les couleurs des Valiant Brothers, tout du moins ce qu’il en reste. Johnny est ce soir confronté à Ted DiBiase, vaillant compétiteur originaire des territoires de la National Wrestling Alliance et ancien North American Champion.

On se cherche, chacun tentant d’emmener l’autre au sol dans un effort de Mat Wrestling. Attention, ces deux athlètes savent ce qu’ils font et font état d’un catch impeccable et sans fioritures. Johnny s’en sort à coups de pied, maintenant ensuite DiBiase au sol, paralysé par une prise des trapèzes. Possédant chacun un caractère bien trempé, Valiant et DiBiase mènent ce match, qui jouit d’une agréable construction. Toutefois, ce choc des tempéraments voit le tout progressivement dégénérer, l’arbitre parvenant difficilement à faire respecter l’ordre. Les échanges de coups sont rudes, DiBiase est toutefois mis en déroute, envoyé valdinguer sur le parquet du Fieldhouse. Se répondant coup pour coup, DiBiase et Valiant sont comptés à l’extérieur du ring par l’arbitre John Stanley. Pas satisfaits pour autant, Johnny et Teddy continuent de s’échanger des mandales, jusqu’à ce que le natif d’Omaha soit envoyé s’écraser dans les escaliers en bois. On peut regretter la décision frustrante de terminer ce bon petit match de catch sur un double décompte à l’extérieur, même si cela peut protéger l’intégrité de chacun.


– Tout transpirant et hors d’haleine, Ted DiBiase accepte de répondre à quelques questions de Sammartino. L’interview commence et Valiant semble remontrer le bout de son nez, puisque DiBiase s’invective à nouveau, calmé par l’italien. DiBiase revient sur son parcours sur ce territoire et aborde sa défaite face à Pat Patterson, toujours en travers de la gorge de l’ancien Champion nord-américain. DiBiase veut s’élever parmi les meilleurs et fera tout pour que Patterson signe le contrat de match retour. Sammartino aborde le retour de Ken Patera et se rend alors compte qu’il doit bientôt rendre l’antenne ! Visiblement en panique, Bruno doit maladroitement terminer cet entretien, alors que DiBiase clamait qu’il est un athlète plus polyvalent que Patera.


MATCH 3 : LARRY ZBYSZKO VS JOHNNY RIVERA (07:02)

VAINQUEUR : LARRY ZBYSZKO

PRISE DE FINITION : PETIT PAQUET

INDICATEUR : ***


De retour depuis quelques semaines sur ce territoire, Larry Zbyszko est sur le ring et s’oppose ce soir à un solide compétiteur, en la personne du portoricain Johnny Rivera, qui s’est rasé sa moustache.

Une poignée de main respectueuse signe ce qui s’annonce déjà comme une petite pépite. Techniquement rôdé et c’est peu dire, Zbyszko surprend son antagoniste, qui possède toutefois les moyens de répondre. C’est à l’amiable mais pour autant, on ressent une réelle tension et l’envie de prouver à l’autre sa supériorité technique. Peu habituée à ce genre de démonstration, la foule du Hamburg Fieldhouse applaudit à l’unisson, alors que même Sammartino et McMahon sont impressionnés. Le rythme s’accélère drastiquement et s’enchaînent alors les échanges, d’une fluidité remarquable. Zbyszko tire son épingle du jeu avec un petit paquet, solidement accroché aux extrémités du portoricain. Magnifique petite exhibition de Mat Wrestling et de Catch as Can Wrestling, alors que Johnny lève le bras de son talentueux adversaire, qui n’a définitivement pas fini de nous surprendre.


MATCH 4 : ALBANO’S WILD MEN W/CPT. LOU ALBANO VS BILL BERGER & FRED MARZINO (03:58)

VAINQUEURS : ALBANO’S WILD MEN

PRISE DE FINITION : SAMOAN DROP

APPRÉCIATION : DÉBUTS REMARQUÉS ET PROMETTEURS


Quoi qu’on en dise, Lou Albano est un homme de ressources. Tout récemment séparés de ses Valiant Brothers, ce sacré filou s’amène désormais avec une toute récente acquisition, directement signés sur ce territoire. Pieds nus et affichant de terrifiantes expressions faciales, Afa et Sika ressemblent à des sauvages tout droit sortis d’une tribu du Pacifique. De leurs premiers pas sur les rings de la Stampede Wrestling de Calgary en 1973, entraînés par « High Chief » Peter Maivia, les Samoans se sont ensuite exportés sur différentes promotions des territoires de la NWA, notamment à Big Time Wrestling en 1975. Aujourd’hui signés à la World Wrestling Federation, ceux qu’on surnomme « Albano’s Wild Men » se mesurent au frêle tandem composé de Bill Berger et de Fred Marzino, pas franchement prêts à se frotter à ces imposants gabarits.

Wild Samoans

© World Wrestling Entertainment Inc. All Rights Reserved/Courtesy of Pro Wrestling Illustrated

Ici, on change totalement de registre. On passe en effet d’une petite pépite technique à une véritable punition, infligée par deux sauvages sans foi ni loi. Afa et Sika inspirent crainte et effroi et sont présentés de manière largement dominante. C’est Afa, le plus effrayant à mon sens, qui l’emporte en quelques minutes à peine avec un écrasement qu’on n’appelle pas encore Samoan Drop, une prise aujourd’hui largement utilisée et popularisée par d’autres figures du catch samoanes.


– The Wild Samoans resteront sur ce territoire jusqu’en 1981 et iront, sous la tutelle du Captain’ Lou Albano, chercher l’or par équipe à trois reprises. En 1980, Afa et Sika s’imposent en effet face à Tito Santana et Ivan Putski, règne qui dure jusqu’au mythique Showdown at Shea, quelques mois plus tard. À leur retour en 1982, les Wild Samoans regagnent l’or par équipe en 1983, restant ensuite jusqu’en 1985. Afa s’illustre plus tard en tant que manager des Headshrinkers, Samu et Fatu et retrouvant à cet effet ce filou d’Albano, tandis que Sika n’est autre que le père de Joe Anoa’i, plus connu aujourd’hui en tant que Roman Reigns.


MATCH 5 : KEN PATERA W/GRAND WIZARD OF WRESTLING VS FRANK WILLIAMS (03:47)

VAINQUEUR : KEN PATERA

PRISE DE FINITION : SWINGING FULL NELSON

APPRÉCIATION : RETOUR DÉTONNANT POUR KEN PATERA


Accompagné du Grand Wizard of Wrestling, Ken Patera effectue ce soir son retour à l’antenne d’All Star Wrestling, absent depuis plus d’un an des écrans. Entre 1978 et 1979, Patera s’est notamment illustré sur les rings de la Mid-Atlantic Wrestling, y remportant le Mid-Atlantic Championship face à Wahoo McDaniel, figure légendaire de ce territoire. Physiquement impressionnant, Patera se mesure ce soir à Frank Williams, saint patron de tous les jobbers nord-américains.

Récemment mis sur le banc de touche suite à une blessure provoquée par Swede Hanson, Frank Williams n’a pas l’air de vouloir s’engager, surtout lorsqu’on sait de quoi Patera est capable. Cet ancien haltérophile olympique, que Sammartino glorifie en affirmant qu’il est l’haltérophile le plus puissant des États-Unis, cogne dur et l’emporte des suites d’une Full Nelson, agrémenté d’un petit tour de manège pour Williams, suspendu au cou par les bras de Patera. Ce dernier s’impose et pourrait tout à fait viser l’or de Bob Backlund.


De nature souvent discrète, cette émission All Star Wrestling en date du 10 novembre 1979 se révèle pourtant mouvementée. Fiers détenteurs des ceintures par équipe de la promotion, Tito Santana et Ivan Putski s’inscrivent comme une force sûre. Et dans l’ombre de ce tandem de choc, gît la carcasse des Valiant Brothers, ici représentés par « Lucious » Johnny, dans un effort notable face à un Ted DiBiase déterminé à retrouver la gloire et son North American Championship. Ce programme voit également le retour de Ken Patera, qui pourrait éventuellement entrer dans la course à l’or suprême, toujours détenu par Bob Backlund. Quant à l’or Tag Team, Putski et Santana devraient couvrir leurs arrières. En effet, sous la tutelle de Lou Albano, nous avons assisté aux débuts d’Afa et de Sika, the Wild Samoans, laissant déjà une forte impression. Toutefois, l’intérêt de ce programme, pour n’importe quel passionné, c’est cette pépite de catch, à mettre au crédit de Johnny Rivera et de Larry Zbyszko, auteurs ce soir d’une sublime et athlétique performance.

Nathan Maingneur

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