SUMMERSLAM ‘93
30/08/1993
– On se retrouve pour cette édition de SummerSlam en direct du Palace of Auburn Hills de Auburn Hills dans le Michigan ! Vince McMahon et Bobby Heenan commenteront ce programme et nous présentent globalement les combats les plus importants du grand événement de l’été. Randy Savage n’es pas présent, alors que Jim Ross et Monsoon s’occupent du broadcast radio de ce Pay Per View.
MATCH 1 : TED DIBIASE VS RAZOR RAMON (07:32)
VAINQUEUR : RAZOR RAMON
PRISE DE FINITION : RAZOR’S EDGE
NOTE : ** ½
Le « Million Dollar Man » Ted DiBiase effectue son entrée, sans son partenaire IRS à ses côtés. Il est copieusement sifflé par le public d’Auburn Hills alors que son adversaire reçoit une énorme ovation. Razor Ramon est désormais pleinement apprécié suite à son changement d’attitude vis-à-vis du 1-2-3 Kid et de Money Inc.
DiBiase se jette sur Ramon alors qu’il confiait ses chaines en or à celui qui s’occupe des tenues. Il est pris à part mais c’était sans compter sur sa puissance et sa détermination. Il se relève et atomise DiBiase sous les applaudissements du public. Ted réussit toutefois à maîtriser Ramon et s’ensuit alors un match de qualité, court, mais de qualité. C’est malheureusement le seul point qu’on peut vraiment déplorer, une confrontation trop courte pour deux compétiteurs de cette trempe. DiBiase se fait finalement surprendre par un Ramon plus malin que lui et ne peut résister au Razor’s Edge. Ce match sera le dernier du Million Dollar Man, qui s’est ensuite retiré de la compétition.
– Todd Pettengill se rend aux côtés de la mère et de la sœur des Steiner Brothers alors dans le public. Il leur pose quelques questions vis-à-vis du match de ces derniers.
MATCH 2 : TAG TEAM TITLES MATCH : THE HEAVENLY BODIES VS THE STEINER BROTHERS © (09:28)
VAINQUEURS : THE STEINER BROTHERS
PRISE DE FINITION : FRANKENSTEINER
NOTE : *** ½
C’est James E. Cornette qui s’occupe de la présentation de l’équipe qu’il manage. En l’occurrence le duo composé de Tom Prichard et de Jimmy Del Rey, the Heavenly Bodies, récents challengers pour les titres par équipe. Leurs adversaires, tous droits sortis de l’Université du Michigan, reçoivent donc logiquement la plus grosse ovation de la soirée. Ils font leur entrée comme des héros sous le regard de leurs amis, de leur famille et d’un public tout acquis à leur cause.
Comme pour le match précédent, on assiste à une agression des Steiner Brothers par les challengers. Ils tentent d’asseoir une domination prématurée mais c’était sans compter sur l’incroyable résistance des frangins du Michigan. Ces dernier réussissent prise après prise à soulever la foule. C’est sans aucun doute un des meilleurs combats de la soirée, entre deux très grandes équipes. Le combat est intense, rapide et réactif et voit les Steiner Brothers s’imposer grâce au Frankensteiner de Scott pour un compte de trois victorieux. Rick et Scott célèbrent ensuite en communion avec le public et reçoivent une standing ovation et quelques cris de Jim Cornette.
MATCH 3 : INTERCONTINENTAL TITLE MATCH : SHAWN MICHAELS © VS MR. PERFECT (11:20)
VAINQUEUR : SHAWN MICHAELS
PRISE DE FINITION : COUNT OUT
NOTE : ** ¾
Le Champion Intercontinental effectue son entrée comme à son habitude, arrogant et sûr de lui au possible. Il est accompagné par son imposant garde du corps Diesel. Son adversaire est décidément toujours aussi populaire, puisqu’il reçoit l’une des plus grosses ovation de la soirée. Curt Hennig compte remporter l’or de Michaels, alors que les deux hommes sont engagés dans une rivalité très intense depuis plusieurs mois déjà. On attend énormément de ce match, entre deux des meilleurs, si ce n’est les meilleurs de leur époque.
Ce combat commence par des jeux de regard, on tente d’asseoir une domination technique et psychologique. Ces deux fins techniciens du ring tentent de prendre l’avantage sur l’autre et le match a des allures de combat de lutte. À ce moment précis, on se dit que ce match pourrait être l’un des plus grands de tous les temps. Malheureusement, le rythme faiblit, rebondit parfois dans des phases survoltées mais reste tout de même en dessous de ce qu’on attendait. Michaels domine une partie du match en affaiblissant le dos déjà meurtri de Perfect qui semble vraiment mal en point. La World Wrestling Federation aura fait l’erreur de présenter ce match comme l’un des plus grands de tous les temps, un cinq étoiles sur le papier. Il aura pourtant déçu en particulier par sa fin. Alors que Perfect et Michaels se battent à l’extérieur du ring, Diesel attaque Hennig qui perd le match sur un compte de 10. Le match en soi n’est pas atroce, loin de là et reste même largement correct. C’est surtout comment les choses ont été amenées qui en ont fait une petite déception et non un petit bijou.
MATCH 4 : IRWIN R. SCHYSTER VS THE 1-2-3 KID (05:44)
VAINQUEUR : IRWIN R. SCHYSTER
PRISE DE FINITION : WRITE-OFF
NOTE : ** ½
IRS est déjà sur le ring, et non plus pas accompagné de Ted DiBiase. Il s’adresse au public et obtient de surcroît des huées lorsqu’il les insulte. Il est vite rejoint par la sensation du moment, le 1-2-3 Kid qui continue de nous surprendre de semaine en semaine. Ce jeune homme possède des capacités inédites et affiche un style de catch fluide, rapide et efficace.
Contrairement à ce qu’on aurait pu penser, ce fut un match très agréable à regarder. Trop court (moins de cinq minutes), ce combat fut cependant plutôt sympathique et pas inutile du tout. IRS a tenté d’imposer son avantage physique mais a eu quelques difficultés à calmer le Kid qui répond avec des coups de pied. Il crée un rythme affolant où IRS peine à suivre. Il tient toutefois et finit par réussir à immobiliser le 1-2-3 Kid avec son Write-Off.
MATCH 5 : BRET HART VS DOINK THE CLOWN (09:05)
VAINQUEUR : BRET HART PAR DQ
PRISE DE FINITION : ATTAQUE DE JERRY LAWLER
NOTE : **
Bret Hart fait son entrée et se voit offrir comme d’habitude une standing ovation, lui qui s’impose clairement comme le catcheur de l’année. Son père et sa mère ne sont pas présents dans le public, mais deux de ses frères, Owen et Bruce le sont. Son adversaire, Jerry Lawler, dont la rivalité à commencé au King of the Ring (ce dernier l’avait alors vicieusement attaqué alors que Bret sortait de trois matches difficiles) effectue son entrée en portant des béquilles et annonce qu’il ne peut combattre. I continue pourtant de provoquer Bret et sa famille alors que les arbitres retiennent Hart qui ne tient plus. On ne peut que féliciter la capacité de Lawler à provoquer et à s’attirer la haine de toutes et tous en jouant ce rôle à la perfection. Il annonce que ce sera Doink the Clown qui le remplace pour affronter Bret Hart. Il fait donc son entrée avec un seau d’eau qu’il jette sur Bruce et Owen au premier rang.
Hart est très remonté et le fait sentir en se jetant sur Doink. Il ne le lâche plus toute une partie du match et lui porte des droites incroyablement puissantes, faisant sortir sa rage et sa frustration de n’avoir pas pu affronter Lawler. Doink est néanmoins un fin technicien et parvient à s’imposer parfois. Mais rien n’arrête Bret ce soir qui déroule son catch et finit par l’emprisonner dans son Sharpshooter. Jerry Lawler se met donc à courir et n’était donc pas blessé ! Il inflige un coup de béquille monstre sur le crâne de Hart. Il s’acharne ensuite avec cette même béquille et les frères de Bret ainsi que des arbitres et des officiels sont obligés de s’interposer. Et alors que Lawler partait en direction des coulisses, le président de la WWF, Jack Tunney est intervenu pour remettre de l’ordre dans cette situation chaotique. Il ordonne que Lawler doit impérativement affronter Hart, tout de suite, et que s’il refuse, il sera banni de la World Wrestling Federation !
MATCH 6 : BRET HART VS JERRY LAWLER (06:32)
VAINQUEUR : JERRY LAWLER
PRISE DE FINITION : DÉCISION DE L’ARBITRE
NOTE : *** ¾
Hart se jette directement sur Lawler et lui assène des droites d’une puissance folle. La situation dégénère totalement. L’arbitre préfère abandonner toutes règles alors que rien ne peut contenir ces deux hommes qui se vouent une haine incommensurable. On est ici face à une véritable bagarre, à la cause d’un public debout, et complètement captivé par ce spectacle. Les coups sont d’une violence rare et les prises portées avec intensité, comme ce marteau pilon qui enfonce littéralement Lawler dans le ring. Ce dernier n’hésite pas à utiliser ce qu’il reste de la béquille et s’en sert contre Hart. Le match n’est pas long mais qu’est ce que ces sept minutes furent intenses. Hart place finalement Lawler dans son Sharpshooter et le fait abandonner. Il maintient ensuite cette prise de longues minutes durant, un véritable supplice pour Lawler. L’intervention des arbitres qui s’y mettent à plusieurs pour faire lâcher la prise, ne change rien. Il faudra tous les officiels, parmi lesquels Chief Jay Strongbow, ou encore Pat Patterson pour que Hart lâche finalement sa prise redoutable, au bout de près de cinq minutes non-stop. Face à ce refus d’obéir, l’arbitre du match retourne la décision et officialise Lawler victorieux, ce qui enrage encore plus Bret qui se jette une fois de plus sur Lawler, évacué et encore attaqué par Owen et Bruce, qui n’en pouvaient plus à l’extérieur du ring. Nous avons été ici témoins d’une véritable guerre, qui clôt peut-être ce qui est l’une des rivalités les plus intenses que j’ai pu connaître.
MATCH 7 : LUDVIG BORGA VS MARTY JANNETTY (05:15)
VAINQUEUR : LUDVIG BORGA
PRISE DE FINITION : TORTURE RACK
NOTE : * ¼
Le catcheur d’Helsinki en Finlande, Ludvig Borga, fait ici ses débuts en Pay Per View et fait son entrée sous des huées pesantes. Il en impose de par sa carrure et terrifie les plus jeunes au sein du public du Palace d’Auburn Hills. Il affronte ce soir Marty Jannetty, agile et bondissant, tout l’inverse de Borga.
On s’attendait à ce que Borga impose sa supériorité, c’est certain, mais on ne s’attendait tout de même pas à un tel carnage. Jannetty n’a rien réussi à faire ou presque et s’est fait démolir tout le match, lui qui était tout de même un ancien Champion Intercontinental. Borga affiche un style dit « ground and pound » inspiré du MMA et d’autres sports de combat. Il assène des coups très violents à Jannetty qui abandonne, piégé dans un Torture Rack destructeur.
MATCH 8 : REST IN PEACE MATCH : THE UNDERTAKER VS GIANT GONZÀLEZ (08:04)
VAINQUEUR : THE UNDERTAKER
PRISE DE FINITION : TOP ROPE CLOTHELINE
NOTE : * ½
Tout d’abord, place à Howard Finkel qui nous apprend les règles de ce match. Elles sont plutôt simples : pas de disqualification ni de décompte à l’extérieur. Le Giant Gonzàlez, grand perdant de WrestleMania, effectue son entrée accompagné de son manager Harvey Wippleman qui détient l’urne de Paul Bearer. L’arène toute entière est ensuite plongée dans l’obscurité lorsque résonne le gong de l’Undertaker. Il effectue son entrée sous une grosse ovation du public qui adore ce personnage tout droit sorti de l’enfer. Il n’est pas accompagné de Paul Bearer mais paraît tout aussi terrifiant.
L’Undertaker n’attend pas pour attaquer son adversaire qui titube sous ses uppercuts et très vite, Undertaker semble s’imposer. Gonzàlez semble totalement déconnecté du match, lent et poussif. Il réussit tout de même à envoyer l’Undertaker dans les escaliers. Il s’empare ensuite d’une chaise en acier et l’envoie sur le dos de son antagoniste. Alors que Gonzàlez avait réussi à prendre l’avantage, un gong retentit et c’est Paul Bearer qui fait son entrée, seul moment excitant de ce match. Il réussit à récupérer son urne alors que le public se lève comme un seul homme. L’Undertaker réussit ensuite à immobiliser le géant avec des coups de la corde à linge, dont une du haut de la troisième corde. Il clôture ainsi ce combat plus que poussif et désagréable et on espère cette rivalité. Après le match, Gonzàlez se retourne contre son manager et lui assène un Chokeslam au milieu du ring.
MATCH 9 : THE SMOKING GUNS ET TATANKA VS THE HEADSHRINKERS ET BAM BAM BIGELOW (11:15)
VAINQUEURS : THE SMOKING GUNS ET TATANKA
PRISE DE FINITION : PETIT PAQUET
NOTE : ** ½
Place à une rencontre de taille, ou deux équipes de trois s’affrontent. D’un côté Billy et Bart Gunn, les Smoking Gunns et le toujours invincible Tatanka. De l’autre, le redoutable duo des Headshrinkers, Fatu et Samu, managé par Afa et Bam Bam Bigelow, accompagné de Luna Vachon.
Tous se font surprendre par Bigelow et les samoans qui leur portent un coup de la corde à linge. Bigelow est ensuite aux prises avec Tatanka et offre un échange vitamine. Très vite, on fait des tags surtout du côté des Headshrinkers, qui réussissent à un moment à isoler Bart du reste de son équipe bouillonnante. Le combat est très énergique et plutôt bon, surtout lorsque Tatanka entre sur le ring, chaud bouillant d’attendre à l’extérieur. Finalement, c’est lorsque le match battait son plein que ce dernier réussit à surprendre l’un des samoans pour un compte de trois après que les trois hommes aient échoué un saut groupé du haut des cordes.
– Un interprète japonais est chargé d’officier l’hymne japonais, qui est copieusement sifflé par le public d’Auburn Hills. Randy « Macho Man » Savage fait son entrée et toute la foule se lève pour applaudir ce grand catcheur. Il est ici pour nous présenter Aaron Neville, chargé d’interpréter l’hymne américain.
MATCH 10 : WORLD WRESTLING FEDERATION TITLE MATCH : YOKOZUNA © VS LEX LUGER (17:58)
VAINQUEUR : LEX LUGER
PRISE DE FINITION : COUNT OUT
NOTE : ***
Jamais une entrée du Champion de la WWF n’aura été si sifflée. Yokozuna effectue en effet son entrée accompagné de Mr. Fuji et de Jim Cornette et semble déterminé à défendre son titre coûte que coûte. C’est sans doute le point culminant de cette rivalité qui se déroule ici sous nos yeux. Lex Luger, héros adoré du public et de tous les américains en général entre ici en grande pompe et reçoit la plus grosse ovation de la soirée. On a même du mal à entendre les commentateurs. La confrontation s’annonce musclée et tout le monde est derrière le héros Luger.
Le face à face est gigantesque entre les deux hommes jusqu’à ce que Yokozuna se jette sur Luger qui esquive. Ce dernier domine ensuite une partie du match mais se fait contrer par son immense adversaire. C’est un match très lent, parfois même poussif et ennuyant mais qui reste quand même incontournable. On sent que la tension est à son paroxysme même si les choses ont tendance à tenir trop en longueur. La seconde moitié de match est plus intéressante. On assiste à une série de prises et de dégagements, alors que tout le public retient son souffle. Cela nous plonge vraiment dans le match, et on ne fait plus vraiment attention au rythme du combat. Et alors que Yokozuna a raté sa prise de finition, Luger a, dans le dos de l’arbitre, retiré sa protection à l’avant bras. Il assène un violent Luger’s Elbow au champion qui s’écroule à l’extérieur du ring. Yokozuna est compté à 10 et Luger remporte le match mais pas le titre.
– Après le match, Luger est rejoint par Tatanka, les Steiner Brothers et Randy Savage qui sont ici pour célébrer en compagnie de Luger.
Dans les vestiaires, Ludvig Borga confronte Lex Luger et ne se retient pas de le provoquer. Il s’impose d’emblée comme un futur adversaire.
D’un point de vue global, cette édition de SummerSlam est plutôt correcte, voire très largement correcte. Le tout est plutôt homogène en terme de qualité in-ring (si on oublie un match) et est très agréable à regarder. On note l’incroyable performance des Heavenly Bodies et des Steiner Brothers qui ont offert un match mémorable. Certains matches furent rajoutés et furent de qualité. On ne peut finalement déplorer que cette purge que fut le combat entre l’Undertaker et Gonzàlez, qui au vu de leur précédente confrontation à WrestleMania IX, n’avait pas lieu d’être. On s’attendait à un match peut-être plus court entre Yokozuna et Lex Luger qui aura quelques fois été trop long et on ne peut que regretter cette fin de match par décompte extérieur. C’est assez étrange de voir Luger fêter en compagnie d’autres catcheurs et recevant une pluie de ballons et de confettis, alors qu’il s’agit uniquement d’un décompte à l’extérieur. Le titre reste à celui qui a perdu, et donc sa victoire n’est pas si convaincante qu’il n’y paraît. Autre point noir de cette soirée, ce match tant attendu entre Mr. Perfect et Shawn Michaels, attendu comme le plus grand match de tous les temps. Il aura été un match très correct, mais pas comme c’était annoncé. On dirait que la WWF a repris ses mauvaises habitudes, en clôturant trois combats (et les plus attendus) par des finishs sans réelle signification et logique. On dénote encore une fois l’absence de Jim Ross parmi McMahon et Heenan qui aurait peut-être donné à ce programme une tout autre dimension. Le gros point fort et le highlight de cette soirée aura été l’ensemble de la situation entre Jerry Lawler et Bret Hart qui ont dépassé le cadre de la simple rivalité en repoussant les limites et en retournant tout sur leur passage, créant un réel chaos. Cette 6e édition de SummerSlam est très convaincante, et peut prétendre être un incontournable malgré quelques faiblesses. Il respecte parfaitement son titre d’événement le plus chaud de l’été.
A Wrestling Addict