ALL STAR WRESTLING #124

ALL STAR WRESTLING #124

13/06/1981

All Star Wrestling

© World Wrestling Entertainment Inc. All Rights Reserved

Vince McMahon et Pat Patterson sont nos habituels hôtes et commenteront cette édition du programme All Star Wrestling, encore et toujours enregistrée depuis le Fieldhouse d’Hamburg en Pennsylvanie. Ils nous présentent la carte de l’émission et nous annoncent qu’André le Géant sera de la partie. 

Pas de présentations puisqu’on commence directement par ce qui nous intéresse, en l’occurence, du catch américain ! Joe McHugh est au microphone et remplace donc Gary Michael Cappetta. 


MATCH 1 : GEORGE « THE ANIMAL » STEELE W/FREDDIE BLASSIE VS RICK BOLTON (01:45)

VAINQUEUR : GEORGE STEELE

PRISE DE FINITION : FLYING HAMMERLOCK

APPRÉCIATION : PASSAGE À TABC ABSOLUMENT BRUTAL 


Originaire de la province de l’Ontario au Canada, Rick Bolton effectue ce soir ses débuts sur les rings de la World Wrestling Federation. Ce garçon était un catcheur local qui combattait essentiellement dans les alentours de Detroit dans le Michigan. Pas de chance pour lui, Bolton se mesure à George « The Animal » Steele, compétiteur atypique emmené au ring par « Classy » Freddie Blassie. 

La cloche sonne et George Steele s’agrippe immédiatement au bras de Bolton, comme pour repartir avec. Il lui piétine violemment ce bras et n’hésite pas non plus à le mordre. Steele le lui éclate ensuite contre l’un des coins et le hisse pour son Flying Hammerlock. Bolton n’a d’autre option que de jeter l’éponge en un peu plus d’une minute trente. La caméra se focalise alors sur le bras de ce dernier et on dirait que celui-ci est totalement disloqué. Il s’agit en réalité d’un petit tour de passe-passe réalisé par Bolton, qui fut à cet égard repéré par Steele dans un vestiaire de Detroit. S’étant cassé le bras à plusieurs reprises dans sa jeunesse, Bolton pouvait le tourner d’une manière précise et simuler une fracture. La scène est visuellement impressionnante et suffit à dégoûter McMahon mais surtout à faire forte impression pour George Steele. 


MATCH 2 : TONY GAREA & RICK MARTEL VS PETE DOHERTY & DAVEY O’HANNON (08:57)

VAINQUEURS : TONY GAREA & RICK MARTEL 

PRISE DE FINITION : SUNSET FLIP 

INDICATEUR : ** ½


Ce tandem de jobbers nous est immédiatement reconnaissable. Il s’agit d’un côté de Pete Doherty ou Dougherty, qu’on connaît ici tant que The Duke of Dorchester et aussi sous le costume de The Golden Terror. De l’autre, on retrouve « Irish » Davey O’Hannon, né en Irlande et résidant aujourd’hui dans le New Jersey. Ils affrontent ce soir le duo de choc composé de Tony Garea et de Rick Martel, qui effectuent leurs entrées sous un tonnerre d’acclamations. 

Garea commence face à Davey et se laisse surprendre. Cela ne dure pas et O’Hannon se fait à son tour emmener au sol par une série de Armdrag. Comme à leur habitude, les anciens Champions font preuve d’une solide cohésion et n’ont aucune difficulté à prendre l’ascendant. On note également l’efficacité de O’Hannon et de Doherty, reconnus sur le circuit nord-américain pour leur volonté commune de se donner à fond, quel que soient leurs adversaires et leur place sur la carte. À cet égard, que ce soit pour Davey ou le duc de Dorchester, la représentation du pantomime du catch est maîtrisée. Martel et Garea enchaînent les sauts chassés mais le québécois se fait quelque peu malmener du côté des heels. Un surpassement lui permet de remettre les pendules à l’heure et de sortir de ce mauvais coin. Martel maintient alors Doherty et passe le relais à Garea. Celui-ci s’élance alors depuis le tablier du ring et emmène Pete Doherty en Sunset Flip. Encore une fois cette semaine, Tony Garea et Rick Martel s’arrogent une belle victoire au terme d’un combat disputé et prenant. 


– Les anciens Champions Tag Team sont ensuite reçus au microphone de Pat Patterson et ont l’occasion de s’adresser au public. Tony Garea semble quelque peu dérangé par l’irruption d’un troisième Moondog, en la personne de Spot, bien plus rapide et agile que Rex et King. Tony confond alors Patterson pour Vince, une situation plutôt comique dont s’amuse Patterson. Martel ne mâche pas ses mots en fustigeant Albano, alors que leurs regards se tournent vers l’entrée, où ce sacré capitaine doit sans doute faire son numéro. Ils promettent de regagner leurs ceintures alors que Patterson doit rendre l’antenne. 


MATCH 3 : « THE MAGNIFICENT » DON MURACO W/GRAND WIZARD OF WRESTLING VS FRED MARZINO (02:46)

VAINQUEUR : DON MURACO 

PRISE DE FINITION : TOP ROPE SPLASH

APPRÉCIATION : DON MURACO EST TOUJOURS INVAINCU


Ernie Roth, plus connu sous le sobriquet de Grand Wizard of Wrestling, monte sur le ring et harangue aussi bien la foule que l’officiel Dick Woehrle. Son protégé n’est autre que le sublime, l’élégant, en d’autres mots, le magnifique. « The Magnificent » Don Muraco est accueilli par un chant « Beach Bum » et comme pour Sgt. Slaughter et le chant « Gomer Pyle », Muraco l’entretient afin que le public ne cesse de chanter. Il affronte ce soir un certain Fred Marzino, jobber à ses heures perdues.
Muraco est en rogne et cela se ressent dans l’intensité de chacun de ses coups. Le surfeur de Sunset Beach ne se décarcasse pas et ne porte que des coups, envoyant ce pauvre gars au sol. Il l’éclate ensuite au tapis avec une magnifique Butterfly Suplex et l’emporte en moins de trois minutes avec son Top Rope Splash, qui semble être devenu sa marque de fabrique. 


– André le Géant est l’invité de notre prochain segment et rejoint Vince McMahon aux abords du ring. Se déplaçant avec des béquilles suite à l’agression de Killer Khan, le géant des Alpes Françaises est reçu en héros et sous une énorme ovation du public d’Hamburg. André nous apprends que sa convalescence est bientôt terminée et que son retour sur les rings est imminent. « Classy » Freddie Blassie s’approche et commence alors à insulter André. Celui-ci lui décoche un coup de béquille mais perd l’équilibre et s’écroule. Killer Khan intervient et lui assène à son tour un coup de béquille dans l’arrière du crâne, alors que McMahon tentait de le protéger. André est aidé par Vince et Patterson et se relève, rouge de colère.

André the Giant

© World Wrestling Entertainment Inc. All Rights Reserved/Courtesy of Pro Wrestling Illustrated


MATCH 4 : MIL MASCARAS VS JERRY JOHNSON (01:34)

VAINQUEUR : MIL MASCARAS

PRISE DE FINITION : FLYING BODY PRESS

APPRÉCIATION : SQUASH PLUTÔT COURT DE LA PART DE MASCARAS


Sensation hispanique de passage sur la côte Ouest, Mil Mascaras nous gratifie à nouveau de sa rare présence. Sur le ring se tient alors Jerry Johnson, originaire du New Jersey et notamment entraîné par Johnny Rodz. Mascaras porte une tenue argentée, sans doute en hommage à El Santo, légendaire icône de la Lucha Libre. 

Comme d’habitude, Mascaras ne laisse pas une seconde à ce pauvre garçon et domine l’entièreté de la rencontre. « The Man of a Thousand Masks » maîtrise son catch et garde consciencieusement Johnson au sol. La rencontre ne s’éternise pas et se termine en un peu plus d’une minute trente. Mascaras l’emporte en effet grâce à un Flying Body Press du haut des cordes. Cela suffit évidemment pour que Mil Mascaras s’arroge une petite victoire sans réel intérêt. 


MATCH 5 : « FIERY » RICK MCGRAW & S.D JONES VS THE MOONDOGS W/CPT. LOU ALBANO (05:19)

VAINQUEURS : THE MOONDOGS

PRISE DE FINITION : BRISE-DOS & DESCENTE DU COUDE

APPRÉCIATION : LE MATCH AURAIT GAGNÉ A ÊTRE PLUS LONG


Ce prochain combat sera un Australian Tag Team Match, ce qui ne signifie pas grand chose si ce n’est que la limite de temps est repoussée à un quart d’heure, soit comme pour tous les autres matches en tag. Ricky McGraw s’associe ce soir à S.D Jones et le moins qu’on puisse dire, c’est que le public d’Hamburg les adore. Leurs adversaires ne sont autres que les Moondogs de Lou Albano, qui déposent leurs os et leurs ceintures. Vince nous informe à cet égard qu’une décision fut prise, autorisant aussi bien King, Rex ou Spot à porter ces ceintures, une sorte de Freebird Rule sans l’être totalement. 

Ricky commence face à Rex et s’impose avec son énergie qu’on lui connaît si bien. Le Moondog originel est tourné en bourrique et cela ne s’arrange pas avec l’entrée de Jones, toujours aussi espiègle entre les cordes. Toutefois, S.D tombe rapidement dans le piège des chiens du capitaine. Jones dérouille mais parvient à passer le relais à McGraw. Celui-ci entre en trombe et se déchaîne sur les Champions. Une tentative de planchette japonaise est contrée et Ricky subit ensuite une sale descente du coude sur le menton. Un brise-dos de Rex est suivi d’une descente du coude de Spot, qui l’emporte donc sans surprise sur le garçon de Charlotte en Caroline du Nord. 


– McMahon et Patterson discutent ensuite de ce massacre de George Steele, survenu en début d’émission. McMahon demande à son compère québécois si sa prise où lui-même devrait être banni de la promotion, ce à quoi Patterson ne sait que répondre. 


MATCH 6 : GREG VALENTINE W/GRAND WIZARD OF WRESTLING VS PETE MITCHELL (03:19)

VAINQUEUR : GREG VALENTINE

PRISE DE FINITION : FIGURE FOUR LEGLOCK

APPRÉCIATION : VALENTINE EST UNE SOLIDE ADDITION AU PROGRAMME 


On ne s’arrête toutefois pas en si bon chemin et on termine ce programme par un court passage d’une récente édition de Championship Wrestling. Pete Mitchell, jobber de son état, catchait pour cette promotion entre 1980 et 1984. Son antagoniste effectuait alors un saut du côté de la World Wrestling Federation après une période passée sur le rings de la NWA. Il s’agit de Greg Valentine, dont le nom n’est pas inconnu de ce territoire, sa dernière apparition remontant à 1979, où Valentine se mesurait à Bob Backlund pour son or suprême. 

Valentine est aussi fringant qu’affuté et dispense une leçon de catch à ce pauvre garçon. Mitchell n’est d’aucune utilité et passe un sale quart d’heure dans les mains du fils de Johnny Valentine. Celui-ci s’agrippe solidement à l’épaule de ce pauvre jobber et s’emploie à le marteler de lourds coups dans l’arrière du crâne. Une souplesse précède sa fameuse descente du coude mais Valentine décide d’en finir autrement. Il lui porte alors son Figure Four Leglock, plus communément appelée « Prise en Quatre », utilisée par Buddy Rogers puis popularisée par Ric Flair à cette période. 


Globalement, ce All Star Wrestling est plutôt complet à bien des égards. Bien que leurs présences soient de nobles additions au programme, ces matches de Don Muraco et de Mil Mascaras se ressemblent et se confondent. On espère toutefois que quelque chose puisse se dessiner pour le surfeur de Sunset Beach. Semaine après semaine, George Steele nous habituait à toujours plus de chaos. Ce soir fut l’apothéose du désordre, tant ce passage à tabac fut brutal et anarchique. Confrontée à l’absence de Moondog King, la promotion prit la résolution de le remplacer par un autre protagoniste, en la personne de Spot. La question des ceintures Tag Team était donc au cœur des préoccupations. Et pour la première fois à ma connaissance, un trio de Champions fut autorisé à porter les ceintures, même si on sait que King ne les touchera plus jamais et que la Freebird Rule fut attribuée aux Fabulous Freebirds, sinon quoi, nous parlerions alors sans doute de la Moondog Rule. On note également le retour à l’écran de Greg Valentine, ici de passage sur les rings de Pennsylvanie. À cette époque, Valentine catchait entre autres avec Rocky Johnson sur les rings de la Mid-Atlantic Wrestling. Toutefois, le point d’orgue de cet épisode fut la tournure prise par l’arc narratif construit entre Killer Khan et André le Géant. Attaqué et blessé par le japonais, André semblait s’être remis de ses blessures mais fut honteusement agressé une fois encore. Le géant est plus que jamais remonté et ira se venger lors du seul et unique Mongolian Stretcher Match de l’histoire du catch. 

Nathan Maingneur

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