ALL STAR WRESTLING #131

ALL STAR WRESTLING #131

01/08/1981

All Star Wrestling

© World Wrestling Entertainment Inc. All Rights Reserved

Vince McMahon et Pat Patterson nous accueillent au sein du Fieldhouse d’Hamburg en Pennsylvanie et commenteront ce All Star Wrestling, toujours enregistré en tapings. Ils nous parlent d’abord de la carte du programme mais nous emmènent d’abord du côté du Agricultural d’Allentown pour un récent passage de Championship Wrestling. 


MATCH 1 : S.D JONES & STEVE KING VS MR. FUJI & MR. SAITO W/CPT. LOU ALBANO (05:21)

VAINQUEURS : MR. FUJI & MR. SAITO 

PRISE DE FINITION : COUP DE PIED AU VISAGE

APPRÉCIATION : TRÈS BONS DÉBUTS POUR FUJI ET SAITO 


Joe McHugh s’occupe des rituelles introductions et ouvre ce Championship Wrestling avec l’annonce d’un match en tag. D’un côté du ring, S.D Jones s’est associé à Steve King, Saint-Patron des jobbers originaire de Panama City. Leurs antagonistes s’amènent au ring et effectuent ce soir leurs presque débuts sur cette antenne. En effet, ces silhouettes managées par un capitaine Lou Albano jamais à court d’idées ne nous sont pas inconnues. Harry Fujiwara, plus connu sous le sobriquet de Mr. Fuji est un ancien Champion Tag Team, à trois reprises titulaire des ceintures avec Prof. Toru Tanaka entre 1972 et 1978. Son partenaire n’est autre que Saitō Masanori, élève du légendaire Hiro Matsuda. Masa Saito a notamment combattu au Japon pour le compte de l’AJPW et de la NJPW et aux États-Unis pour la AWA et la World Wrestling Federation en ce milieu d’année 1981. 

Mr.Fuji

© World Wrestling Entertainment Inc. All Rights Reserved/Courtesy of Pro Wrestling Illustrated

Saito commence face à Jones et s’impose grâce à la rudesse de ses coups hérités d’un bagage de Free Style Wrestling nippon. Presque âgé de cinquante ans, Fuji n’est plus dans la forme de sa carrière. En effet, Fujiwara est un vétéran des rings et catche officiellement depuis le début des années 60. Surnommé « Monsieur Torture » pour son style sadique et sans merci, Saito est impressionnant. Sur le ring, Steve King passe un sale quart d’heure et déguste les atémis de Fuji et Saito. Ces derniers, et en particulier Saito, sont d’une précision chirurgicale en visant la gorge. Le match est totalement à sens unique et S.D ne peut qu’assister impuissant à la lente agonie de son partenaire. Saito ajuste ensuite sa chaussures et décoche un sale coup de pied directement dans la gorge du portoricain. Fuji et Saito l’emportent donc pour leur premier match sur cette antenne en faisant forte impression. 


MATCH 2 : « UNPREDICTABLE » JOHNNY RODZ VS PEDRO MORALES (06:05)

VAINQUEUR : PEDRO MORALES 

PRISE DE FINITION : O’CONNOR ROLL 

INDICATEUR : ** 


L’affiche est carrément typique de l’émission All Star Wrestling. Pedro Morales et Johnny Rodz ont en effet déjà croisé le fer à plusieurs reprises, notamment lorsque Morales était Champion Intercontinental. « Unpredictable » Johnny Rodz paraît concentré tandis que Pedro nous gratifie de son entrée sous les acclamations du public d’Hamburg. Le natif de Culebra dans l’archipel de Porto Rico impose à la fois dignité et respect. 

Les premiers échanges à l’avantage de Morales ne plaisent pas à Rodz et celui-ci choisit alors de lui griffer le visage. Mais Pedro a le sang chaud et sait aussi répondre de la sorte. Morales lui défigure alors le faciès sans se soucier nullement des règles. Acculé dans le coin, Johnny retire l’une des protections du coin mais subit sa propre médecine en se faisant éclater le crâne dans cet anneau de protection en acier. Passé maître dans l’art de la fourberie, Rodz s’est toutefois emparé de la cordelette blanche et s’en sert pour étrangler l’ancien Champion Intercontinental. L’arbitre n’est pas aveugle mais encore moins Pedro qui rétorque en l’envoyant en contrebas. Il lui écrase la tête dans le poteau et le public est conquis. À l’issue d’une projection dans les cordes, Morales l’enroule en petit paquet et cela suffit pour qu’il l’emporte au compte de trois. Les tensions ne redescendent pas, encore moins du côté de Johnny Rodz, mauvais perdant et fou de rage à la suite de cette énième défaite. Pedro Morales ressort donc la tête haute de cette bonne bagarre de catch à l’ancienne.


– Alors qu’il signait quelques autographes pour une poignée de spectateurs, Morales est rejoint par Pat Patterson pour un passage au micro. Patterson aborde immédiatement la question de la légitimité de la victoire de Don Muraco au Spectrum de Philadelphie. Pedro est en colère et estime que sa défaite est totalement imméritée. Pour Morales, ce n’est que le commencement et le portoricain termine en mettant en garde le surfeur de Sunset Beach. Celui-ci sera dans le prochain combat de la soirée. 


MATCH 3 : « THE MAGNIFICENT » DON MURACO W/GRAND WIZARD OF WRESTLING VS CURT HENNIG (03:50)

VAINQUEUR : DON MURACO 

PRISE DE FINITION : TOP ROPE SPLASH

INDICATEUR : * ½


Affublé du Grand Wizard of Wrestling, l’homme qu’on surnomme « The Magnificent » Don Muraco est reçu par une pluie de sifflets et de chants « Beach Bum » de la part de la foule d’Hamburg. Muraco se frotte ce soir à un jeune athlète de seconde génération. Fils de Larry « The Axe » Hennig, Curt Hennig est une bonne recrue de la promotion. Victorieux de Johnny Rodz à plusieurs reprises, Hennig pourrait créer la surprise. 

Les premiers échanges sont excellents et Hennig passe à rien de surprendre Muraco avec un Sunset Flip. Le Champion prend l’avantage et cogne fort en envoyant de sales descentes du genou dans l’arrière du crâne d’Hennig. Ce dernier reprends du poil de la bête mais brûle les étapes et se précipite tête première dans le poteau. Muraco en profite et grimpe immédiatement sur les cordes. Il s’élance alors pour son Splash de la troisième corde et l’emporte de manière plutôt abrupte. Un match de ce genre aurait mérité à durer plus longtemps. C’est décevant, d’autant plus qu’Hennig possède ce qu’il faut pour lui tenir la dragée haute. Toutefois, ne laissons pas notre vision biaisée par le succès rencontré par Hennig à la fin de la décennie se transposer sur ces images où Curt Hennig n’est encore qu’un jeune loup. 


MATCH 4 : KILLER KHAN W/FREDDIE BLASSIE VS CHARLIE BROWN (05:18)

VAINQUEUR : KILLER KHAN

PRISE DE FINITION : DESCENTE DU GENOU 

APPRÉCIATION : SQUASH BRUTAL ET SANS MERCI 


Bourreau d’André le Géant, Killer Khan est peut-être bel et bien l’un des compétiteurs les plus redoutés du moment. Managé par un « Classy » Freddie Blassie tout de rose vêtu, Khan est assurément impopulaire. Son défi du soir se nomme Charlie Brown et patiente sagement dans le coin opposé.
On s’en doutait, ce pauvre Charlie ne fait absolument pas le poids et s’écroule sous les coups du japonais. Celui-ci est aussi sadique que brutal et le casse avec plusieurs Karate Chops. Khan le plante ensuite avec un sale-marteau pilon, porté sous le regard amusé de Blassie alors qu’un chant « We Want André » se fait entendre. Brown ne bouge plus et Khan le piétine alors à répétition. Killer Khan le termine comme à son habitude avec sa grosse descente du genou. Charlie Brown est inerte alors qu’un brancard de fortune est dépêché au moment où les protagonistes du prochain combat montent sur le ring. 


MATCH 5 : ROBERTO SOTO VS VIC TAYLOR (03:10)

VAINQUEUR : ROBERTO SOTO 

PRISE DE FINITION : SAUT CHASSÉ

APPRÉCIATION : SQUASH SANS GRAND INTÉRÊT 


L’opposition de ce prochain combat est plutôt étonnante. D’un côté, nous retrouvons un certain Vic Taylor, qui semble ici effectuer ses débuts. Aucune information sur ce jeune garçon qui n’a sans doute pas poursuivi sa carrière sur les rings de catch. Son adversaire ce soir se nomme Roberto Soto, un nom qui nous dit quelque chose. Et pour cause, ce catcheur est le frère de Manuel Soto, qu’on a déjà aperçu sur cette antenne. Originaire de San Juan, Puerto Rico, Roberto Soto a été le partenaire d’un certain José Gonzales au sein des Invaders pour le compte de la World Wrestling Council de Carlos Colon. 

Soto s’affirme d’emblée comme le plus expérimenté et catapulte Taylor dans les airs avec une série de surpassements. Il se focalise ensuite sur son épaule alors que Taylor semble souffrir du dos. La rencontre est plus ou moins à sens unique, mais Soto préfère garder les choses au tapis. Sur le ring, c’est plutôt propre même si ce n’est pas le catch auquel nous sommes habitués sur ce territoire. Roberto Soto l’emporte plutôt rapidement avec un magnifique saut chassé, accrochant ici sa première victoire sur ce programme. 


MATCH 6 : GEORGE « THE ANIMAL » STEELE VS JACK CARSON (03:22)

VAINQUEUR : GEORGE STEELE

PRISE DE FINITION : FLYING HAMMERLOCK 

APPRÉCIATION : LE SPECTACLE EST AU RENDEZ-VOUS AVEC STEELE 


On conclut cet épisode avec la présence redoutée de George « The Animal » Steele. Managé par « Classy » Freddie Blassie, Steele est originaire de Detroit dans le Michigan. Le pauvre gars qui fera face à cet individu aussi farfelu que poilu n’est autre que Jack Carson, grand gaillard d’Atlantic City. 

Après s’être jeté à la poursuite de Gary Cappetta, Steele remonte sur le ring avec un pichet d’eau et l’éclate sur le crâne de ce pauvre Carson. Celui-ci subit immédiatement un sale quart d’heure alors que Steele utilise désormais son objet illicite, bien caché du regard de l’officiel de la rencontre. « The Animal » est vicieux et dérangé, arrachant avec ses dents les protections du coin. Steele l’emporte comme d’habitude avec son Flying Hammerlock mais le massacre ne s’arrête pas là. Steele lui piétine alors ce bras en lui sautant dessus de manière répétée. Même l’arbitre Gilberto Roman finit bousculé alors que personne ne semble pouvoir arrêter George Steele. 


À la suite d’une série d’éditions pour le moins historiques, ce All Star Wrestling revient à un programme dans l’ensemble moyen et parfois même décevant. 

– On peut toujours compter sur Pedro Morales et Johnny Rodz pour nous offrir une bonne bagarre à l’ancienne. Morales en a encore suffisamment dans le coffre et compte bel et bien récupérer sa ceinture de Champion Intercontinental. 

– Roberto Soto, plus connu à Porto Rico en tant qu’Invader II, signait ici ses débuts sur ce territoire sans faire d’émules en s’arrogeant une petite victoire discrète et quelque peu insignifiante.

– Opposé à un souffre-douleur attitré, George « The Animal » Steele continue de faire de chaque apparition un spectacle aussi dérangeant pour les spectateurs que brutal pour ses adversaires. C’est un must. 

– De même pourrait être dit pour Killer Khan, toujours en rivalité avec André le Géant. Tous ses adversaires repartent sur un brancard, c’est une façon d’entretenir ce conflit où le géant français est plus en rogne que jamais. 

– Face à Don Muraco, c’était l’occasion pour Curt Hennig de signer un beau combat. Ce qui s’annonçait comme une petite pépite s’est toutefois soldée par une rencontre décevante car trop courte et à sens unique.

– Moondogs Out… Fuji & Saito In ! Tout fraîchement couronnés, Rick Martel et Tony Garea ont déjà fort affaire avec ce nouveau tandem sorti du chapeau de Lou Albano. Fuji et Saito n’ont pas attendu pour s’imposer comme de sérieux prétendants à l’or Tag Team. À peine entamés, le règne des Champions semble déjà en péril. 

Nathan Maingneur

Les commentaires sont fermés