ALL STAR WRESTLING #105

ALL STAR WRESTLING #105

31/01/1981

All Star Wrestling

© World Wrestling Entertainment Inc. All Rights Reserved

Vince McMahon et Pat Patterson sont nos hôtes et ouvrent ce All Star Wrestling en date du 31 janvier 1981. Toujours enregistré dans l’enceinte du Fieldhouse d’Hamburg en Pennsylvanie, ce programme nous est diffusé en différé. Comme la semaine dernière, nous partons d’abord pour le Agricultural Hall de la petite bourgade d’Allentown pour le Cobra Clutch Challenge de Sgt. Slaughter ! On retrouve alors l’éternel Joe McHugh et son microphone, une voix reconnaissable entre mille.


MATCH 1 : SGT. SLAUGHTER W/GRAND WIZARD OF WRESTLING VS JOHN CALLAHAN (01:24)

VAINQUEUR : SGT. SLAUGHTER

PRISE DE FINITION : COBRA CLUTCH

APPRÉCIATION : SACRÉ SEGMENT D’APRÈS-MATCH !


Sifflé comme jamais, Sgt. Slaughter est peut-être l’homme le plus détesté du moment et c’est le moins qu’on puisse dire. Chapeauté par Ernie Roth, notre Grand Wizard of Wrestling, l’instructeur militaire de Parris Island en Caroline du Sud se frotte ce soir à un garçon connu sous le nom de « Big » John Callahan, originaire de Milford dans l’État du Massachusetts. 

Slaughter est chahuté par le public d’Allentown, entamant à cet égard ce chant « Gomer Pyle » à l’intention du sergent. Ce dernier ne supporte pas ça et la foule en rajoute évidemment une couche. Slaughter ne souhaite pas faire long et l’emporte ensuite en un peu plus d’une minute avec son Cobra Clutch, enterrant immédiatement les espoirs du public et de ce pauvre gars. 


– Le sergent est ensuite reçu au microphone par McMahon et peut s’adresser à son auditoire. Interrogé à propos de ces chants « Gomer Pyle », Slaughter agresse Vince alors que le public s’en donne à cœur joie. Questionné sur son Cobra Clutch Challenge, Slaughter réitère sa proposition et se présente alors un jeune Jim Duggan, prêt à relever ce défi. Avec le public à fond derrière lui, Duggan est chaud comme la braise tandis qu’une chaise est amenée sur le ring par Dick Woehrle. La prise est cadenassée et Duggan essaie alors de toutes ses forces d’échapper à l’étreinte du sergent. Celui-ci tient bon et obtient le dernier mot, ce jeunot perdant connaissance, non sans laisser une forte impression, celle d’un caractère fort et toujours prêt à représenter le peuple. 


MATCH 2 : « UNPREDICTABLE » JOHNNY RODZ VS « QUICKDRAW » RICK MCGRAW (06:24)

VAINQUEUR : RICK MCGRAW

PRISE DE FINITION : PETIT PAQUET

INDICATEUR : * ¾


Nous sommes de retour au Fieldhouse d’Hamburg et Gary Cappetta s’occupe des introductions. « Unpredictable » Johnny Rodz se tient dans l’un des coins du ring, affichant une mine aussi dédaigneuse que sournoise. Celui qu’on surnomme aussi « Fire Brand From the Bronx » se mesure ce soir à l’un des catcheurs les plus appréciés du moment. « Quickdraw » Ricky McGraw signe à cet égard une poignée d’autographes et apparaît toujours si souriant. 

Sur le papier, la rencontre promet d’ores et déjà d’être un bon match de catch. Peut-être encore un peu hésitant, McGraw se laisse alors surprendre par la rudesse des coups de Rodz. Celui-ci sait cogner et envoie de sales droites dans la mâchoire de Ricky. Acculé dans le coin, ce dernier se mange plusieurs coups de tête. Il chute ensuite lourdement en contrebas, retombant côtes premières sur l’arrête des escaliers en bois. Un hématome apparaît alors instantanément. Johnny essaie alors d’en profiter mais c’est face au mur que McGraw est le plus efficace. En effet, le natif de Charlotte en Caroline du Nord est porté par la foule et rétorque en envoyant des coups de poing dans l’abdomen de Rodz. « The Unpredictable One » ne perd toutefois pas l’ascendant et réponds avec une série d’enfourchements. Ces derniers temps, Johnny semble moins inspiré que d’habitude, ne jouant plus avec les cordes ni avec les règles comme par le passé. Hissé pour un énième enfourchement, Ricky retombe sur ses pieds et l’emporte ensuite au compte de trois en enroulant Rodz en petit paquet. Ricky McGraw s’arroge donc une petite victoire au terme d’un combat correct qui aurait malgré tout gagné à être un peu plus long. 


– Pat Patterson nous retrouve en ringside et reçoit les actuels Champions Tag Team de la World Wrestling Federation, Tony Garea et Rick Martel. Tony affirme que le plus dur fut de remporter les ceintures, mais que les garder est un tout autre problème ! Patterson aborde évidemment la question des Moondogs, alors qu’Albano semble se pointer sans qu’on l’aperçoive. Torse nu, le capitaine s’avance et provoque les Champions, montant sur le ring et haranguant le public d’Hamburg. Garea comme Martel aimeraient lui en mettre une et on les comprends aisément. Un match avec les Moondogs semble de toute évidence être la prochaine étape pour les Champions, qui auraient tout intérêt à ne pas sous-estimer ces sacrés lascars. 


MATCH 3 : « THE INCREDIBLE » HULK HOGAN W/FREDDIE BLASSIE VS CHARLIE BROWN & MANNY SIACA (03:21)

VAINQUEUR(S) : HULK HOGAN

PRISE DE FINITION : BRISE-DOS

APPRÉCIATION : SQUASH PLUTÔT CLASSIQUE 


Toujours accompagné par un « Classy » Freddie Blassie officiellement à la retraite, Hulk Hogan s’avance au ring, vêtu d’une ample cape recouvrant sa stature de colosse. Celui qu’on surnomme « The Incredible » rencontre comme d’habitude le duo de jobbers fraîchement assemblé. Charlie Brown s’associe en effet à Manny Siaca, originaire de Porto Rico.

Comment souvent lors de ces matches, Brown et Siaca unissent leurs forces, seulement pour être envoyés au tapis. Projeté dans les cordes, Siaca passe en dessous de la troisième corde et retombe lourdement à l’extérieur du ring. À nouveau projeté dans les cordes, le portoricain retombe encore, déclenchant rires et moqueries de la part de Vince et Patterson. Sur le ring, c’est Brown qui ramasse et qui subit le Hogan Hammer, coup de la corde à linge à l’impact redoutable. Toutefois, Hogan l’emporte avec un brise-dos en un peu plus de trois minutes et en profite pour remettre un coup à Siaca, sans doute pour cette affreuse performance. 


– Ensuite reçu au microphone par Pat Patterson, Hogan transpire l’arrogance et se paye la tête de ce pauvre Siaca. Patterson poursuit en lui parlant d’André le Géant, ce à quoi Hogan répond qu’il l’a déjà battu et humilié, faisant référence à leur clash lors du Showdown at Shea. Interrogé sur l’état de sa compétition, Hogan la fustige en demandant toujours plus de challenge. 


MATCH 4 : SIX-MAN TAG TEAM MATCH : S.D JONES, TONY GAREA & RICK MARTEL VS THE HANGMAN, BARON SCICLUNA & JOSÉ ESTRADA (09:44)

VAINQUEURS : S.D JONES, TONY GAREA & RICK MARTEL

PRISE DE FINITION : COUP DE TÊTE

INDICATEUR : ** ½


On passe désormais à l’attraction de la soirée, ce sera du catch à six comme à la belle époque. Dans l’un des coins, on retrouve un trio composé de José Estrada, du Baron Scicluna et du bourreau des rings en la personne de The Hangman, toujours managé par Freddie Blassie. De l’autre côté, S.D Jones s’associe ce soir aux Champions Tag Team que sont Tony Garea et Rick Martel, signant d’abord quelques autographes. 

Celui-ci commence face à Estrada, nous avons donc droit à du bon catch. En effet, ces premiers échanges au sol furent d’une pureté impeccable. Bien qu’on tente de tricher du côté des heels, S.D et les Champions sont d’une efficacité folle et font preuve d’une synergie remarquable. Scicluna, Estrada ou encore le bourreau, tous passent entre les mains de ce trio de choc, qui s’attelle à démanteler leurs épaules avec une certaine motivation. Évidemment, les sales types s’affirment comme les rois de la triche et tentent d’isoler Jones de ses partenaires, utilisant à cet égard le nœud coulant du Hangman. Ce dernier est d’ailleurs relativement transparent et n’ajoute rien au match. Sans surprise, c’est bien notre québécois Martel qui impressionne comme à son habitude, entrant sur le ring chaud comma la braise pour décocher une sublime série de droites à un Estrada carrément délectable. Jones entre ensuite et se fait plaisir, lui envoyant quelques coups de boule dont lui seul a le secret. Complètement groggy, Estrada ne s’en relève pas tandis que les tensions ne redescendent pas. Pourtant, le verdict de l’arbitre Dick Woehrle est sans appel, c’est une victoire pour ce superbe trio composé de S.D Jones et de nos Champions Tag Team. 


MATCH 5 : KILLER KHAN W/FREDDIE BLASSIE VS STEVE KING (03:21)

VAINQUEUR : KILLER KHAN

PRISE DE FINITION : DESCENTE DU GENOU

APPRÉCIATION : C’EST TOUJOURS LA MÊME HISTOIRE


Comme je l’ai suggéré lors de mon dernier article, je pense que c’est devenu une sorte de tradition que de conclure ces programmes avec Killer Khan. Annoncé de Mongolie, le protégé de Blassie s’oppose comme d’habitude au traditionnel jobber, prêt à se faire malmener et étirer dans tous les sens. Il s’agit de Steve King, passé Saint-Patron des jobbers en succédant à Frankie Williams. 

On s’y attendait, ce match n’est rien de plus qu’une punition à sens unique, sensiblement la même en toutes circonstances. Et c’est bien dommage compte-tenu du potentiel de Khan. Ce dernier est toujours aussi brutal, torturant ce pauvre gars pendant ces trois minutes, montre en main. Il l’emporte comme d’habitude avec un double Judo Chop, suivi de sa grosse descente du genou. 


Programme chargé pour ce All Star Wrestling et ça fait plaisir ! Commençons d’abord par souligner, une fois n’est pas coutume, l’influence majeure de ces trois managers de légende que sont Freddie Blassie, Lou Albano et le Grand Wizard of Wrestling, présents tout au long de ce programme. Interrompant une promo des Champions Tag Team, Albano indique clairement que ses Moondogs en ont après l’or de Tony Garea et de Rick Martel. Ces derniers concourraient d’ailleurs dans l’attraction de la soirée, qui proposait à cet égard un 6-Man Tag Team Match, une petite rareté qui fut à la mode entre 1978 et 1979, disparaissant en 1980 pour ici réapparaître en ce début d’année 1981. La recette fonctionne toujours et plut au public du Fieldhouse, c’est l’essentiel. Avec Hulk Hogan, Freddie Blassie s’est doté d’un sacré poulain, pas encore promis à ce qu’on lui connaît mais bel et bien considéré comme une potentielle tête d’affiche. Encore et toujours comparé à André le Géant, c’est autant plus étonnant lorsqu’on connaît la suite de l’histoire. Et quelle histoire. Quant à l’autre protégé de Blassie, en la personne de Killer Khan, c’est un peu moins pertinent, celui-ci multipliant les squashs sans qu’aucun ne se distingue du précédent. Sur le papier, un combat entre Ricky McGraw et Johnny Rodz ne pouvait qu’être bon, si ce n’est excellent. Bien que ce match fut à la hauteur de nos espérances, l’action aurait gagné à bénéficier de quelques minutes supplémentaires. L’attraction de la soirée réside à nouveau dans ce passage de Championship Wrestling, présenté en début d’émission. Charrié et chahuté par le public nord-américain, Sgt. Slaughter fut interrompu par un jeune Jim Duggan, prêt à se mesurer à son Cobra Clutch Challenge. Le segment fut entraînant et offrit une certaine légitimité à Duggan, tout en consolidant le sergent comme une menace de premier plan. Porté à l’écran par des personnages charismatiques et accompagné par un public chauffé à blanc, ce segment est un carton plein, presque déjà emblématique de ce qui sera considéré comme la recette du succès de la World Wrestling Federation pour les prochaines années.

Nathan Maingneur

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