ALL STAR WRESTLING #100

ALL STAR WRESTLING #100

27/12/1980

All Star Wrestling

© World Wrestling Entertainment Inc. All Rights Reserved

Vince McMahon et Pat Patterson sont nos hôtes et nous accueillent dans l’enceinte du Hamburg Fieldhouse d’Hamburg en Pennsylvanie pour ce programme All Star Wrestling en date du 27 décembre 1980. L’accent est mis sur la présence d’Hulk Hogan, de retour de son séjour sur les rings de la New Japan Pro Wrestling. 

Gary Michael Cappetta s’occupe de l’introduction sérotinale et stipule que le catch proposé ce soir est sous l’étroit contrôle et juridiction de la Commission Athlétique de Pennsylvanie. Les officiels assignés seront ce soir J.J Binds et Bill Longo, assis en ringside en compagnie du Dr. John Woods et de Mike Mittman, notre gardien de la cloche. Les arbitres mandatés par la Commission seront Gilberto Roman, John Stanley et Dick Woehrle. 


MATCH 1 : S.D JONES VS BLACK DEMON (07:31)

VAINQUEUR : S.D JONES

PRISE DE FINITION : SWINGING NECKBREAKER

INDICATEUR : * ½


On ne l’a plus aperçu ici depuis septembre 1979. L’enfant chéri de Philadelphie, en la personne de S.D Jones, effectue ce soir son retour sur le ring de la World Wrestling Federation. Celui-ci a catché au Japon, en Australie et sur les rings de la Mid-Atlantic Wrestling de Jim Crockett. Originaire d’Antigua-et-Barbuda, Jones se mesure au Black Demon, catcheur portoricain également connu en tant que Don Serrano. 

Jones s’est remis en forme et a même perdu quelques rondeurs. S.D gigote comme à son habitude et s’affirme avec un catch plus technique. Le Demon est d’une inefficacité relative et ne parvient pas à s’imposer. Celui-ci se heurte ensuite à la dureté du crâne de Jones, l’une de ses caractéristiques supposées. L’objectif est ici d’offrir du temps à S.D pour qu’il puisse montrer de quoi est fait son catch. Toutefois, le résultat est en demi-teinte et tend un peu trop en longueur. Jones place ses célèbres coups de boule et l’emporte ensuite avec un Swinging Neckbreaker, une prise plutôt inédite de ce côté des territoires. 


– Alors que les compétiteurs du prochain combat se tenaient sur le ring, l’annonceur Gary Cappetta nous informe que Bob Backlund est présent ce soir, l’accueillant alors sous les acclamations du Fieldhouse d’Hamburg. Le Champion est en costume et salue ses fans, nous offrant ensuite quelques mots au micro de Pat Patterson. 


MATCH 2 : « THE INCREDIBLE » HULK HOGAN W/FREDDIE BLASSIE VS JIM DUGGAN (04:32)

VAINQUEUR : HULK HOGAN

PRISE DE FINITION : HOGAN HAMMER

APPRÉCIATION : SQUASH TYPIQUE D’HOGAN


On ne parle que de ça. On ne parle que de lui. « The Incredible » Hulk Hogan effectue ce soir son retour sur l’antenne d’All Star Wrestling. Hogan arbore sa tenue utilisée sur les rings nippons où il s’est construit face à Stan Hansen, Antonio Inoki ou encore Dusty Rhodes. Son adversaire n’est autre qu’un certain Jim Duggan, alors encore tout jeune. L’affiche interpelle de par son originalité. On connaît en effet aujourd’hui le destin unique de ces deux compétiteurs. 

Sincèrement, je n’ai pas noté de différence entre ce Hogan et le Hogan qui a débuté à Championship Wrestling en 1979. Celui-ci compte essentiellement sur le poids de ses coups et s’affirme lentement mais sûrement face à un Duggan déboussolé. Qu’on se le dise, Hogan a peut-être appris la rigueur japonaise, mais nous n’en voyons rien ici. La punition est à sens unique alors que Duggan est malmené par une série de brise-dos. En moins de cinq minutes, Hogan l’emporte sans broncher avec son Hogan Hammer, une sorte de Lariat portée à l’aide d’un bandeau de cuir noir accroché à son large biceps. 


– Désormais attendu au microphone, Freddie Blassie est questionné quant à ce nouveau Hulk Hogan. Celui-ci nous liste alors les mensurations – gigantesques – du physique de son poulain qui affiche quand même un tour de bras de 24 pouces. Blassie clame qu’Hogan a vaincu André, Pedro Morales et même Backlund, ce à quoi Patterson s’indigne de ne pas voir de ceinture. Hogan s’empare du microphone et affirme que vaincre Backlund pour son or n’est qu’une question de temps. Le ton monte suite à une provocation d’Hogan, celui-ci parlant de lui comme le super-héros des eighties, ce qui n’est pas loin d’être prophétique. Agacé par l’arrogance d’Hogan, Patterson rend l’antenne alors que Blassie et son protégé repartent au vestiaire. 


MATCH 3 : « QUICKDRAW » RICK MCGRAW VS SGT. SLAUGHTER W/GRAND WIZARD OF WRESTLING (09:34)

VAINQUEUR : SGT. SLAUGHTER 

PRISE DE FINITION : TOP ROPE ELBOW 

INDICATEUR : ***


La flamme refuse tout simplement de prendre pour Ricky McGraw. Cantonné à un rang inférieur à son talent, le garçon de Charlotte en Caroline du Nord se mesure ce soir à l’instructeur militaire de Parris Island. Sgt. Slaughter est accompagné au ring par Ernie Roth, en la personne du Grand Wizard of Wrestling. 

D’emblée, l’agilité de McGraw lui permet d’envoyer Slaughter en contrebas et de donner le ton de la rencontre. « Quickdraw » regorge d’énergie et a tout à prouver, s’affirmant avec des Armdrag du feu de dieu et ce, malgré la différence de gabarit. Toutefois, Slaughter revient avec des coups de genou et envoie McGraw en dehors du ring. Celui-ci subit alors un enfourchement sur le plancher en bois du Fieldhouse. Le sergent remonte sur le ring et menace alors de lui sauter dessus depuis la troisième corde. Sur le ring, Slaughter préfère cogner et cogne donc avec force. Ricky encaisse de sales coups de poing et risque de finir sa soirée avec un œil au beurre noir. Une projection dans l’un des coins se termine mal pour Slaughter qui se mange la protection en plein menton. McGraw se redonne du poil de la bête, porté par les acclamations du public d’Hamburg, ce soir un peu plus réactif que d’habitude. Un Running Bulldog est contré à la dernière seconde par une souplesse arrière du sergent. L’arbitre compte, mais McGraw se dégage ! Slaughter le hisse alors en brise-dos, lui écrasant les vertèbres sur son genou. Il grimpe à nouveau sur les cordes et s’élance pour une descente du coude fatale. Ricky McGraw s’incline donc, non sans s’être battu comme un beau diable. 


– Slaughter essaie alors de le placer dans son Cobra Clutch, mais McGraw réussit à glisser en dehors du ring. On peut difficilement passer à côté de cette performance endiablée d’un Ricky McGraw vaillant et battant. Espérons que l’année 1981 porte ses fruits pour cet athlète méritant.


MATCH 4 : THE MOONDOGS W/CPT. LOU ALBANO VS STEVE KING & ANGELO GOMEZ (02:45)

VAINQUEURS : THE MOONDOGS

PRISE DE FINITION : SPLASH

APPRÉCIATION : BON PETIT SQUASH DES MOONDOGS


Lou Albano et ses chiens de garde se présentent sous les sifflets du public d’Hamburg. C’est sans dire que les Moondogs représentent une menace pour l’or Tag Team de Tony Garea et Rick Martel. Que ce soit Rex comme King arborent une apparence terrifiante, aboyant et jouant avec un os à moelle à l’air peu ragoûtant. 

On s’en doute, c’est l’habituelle punition qui nous proposée depuis plusieurs semaines déjà. Steve King est cruellement griffé, mordu et étiré par l’autre King, qui aboie et joue sur son aspect pour inspirer crainte et effroi C’est bien ce pauvre Angelo Gomez qui succombe à ses adversaires, ne se relevant pas d’un gros Splash de Rex. Les Moondogs rejoignent ensuite leur maître en contrebas. Celui-ci crache sur leurs os et leur redonne, une scène aussi dérangeante que dégoûtante. Heureusement qu’on ne punit pas le délit de sale gueule. 


MATCH 5 : STAN « LARIAT » HANSEN W/FREDDIE BLASSIE VS MANNY SIACA (02:58)

VAINQUEUR : STAN HANSEN

PRISE DE FINITION : LARIAT

APPRÉCIATION : HANSEN EST UNE BRUTE ÉPAISSE


Cowboy de Borger au Texas, Stan Hansen fait sa loi depuis son retour du Japon. Ce hors-la-loi des rings est un dur à cuire et considéré comme le meilleur gaijin de l’histoire du catch. Accompagné au ring par Freddie Blassie, Hansen conclut ce programme face au portoricain Manny Siaca. 

Celui-ci passe un sale quart d’heure aux mains d’Hansen et s’écroule sous le poids des coups de ce dernier. Hansen n’a aucune pitié et le plante brutalement avec un sale marteau-pilon. Un coup de coude précède sa fameuse Lariat, décapitant littéralement ce pauvre Siaca qui ne se relève pas du compte de trois. Stan Hansen s’emporte ensuite auprès de Vince et Patterson et ordonne plus de compétition. Toujours plus.


L’année 1980 s’achève donc sous le signe du changement pour la World Wrestling Federation. Lorsqu’on regarde en arrière, impossible de ne pas ressentir cette fraîcheur apportée à l’ensemble du produit. On peut déjà noter le remplacement de l’icône Bruno Sammartino par Pat Patterson, qui semble à l’aise comme un poisson dans l’eau. Les rangs de la promotion se sont également rafraîchis, revigorés par la signature de plusieurs gros noms. Avec des Hogan, Slaughter ou encore Stan Hansen, Bob Backlund ne manque pas de challengers ! Celui-ci fut d’ailleurs présent sur ce programme à notre grande surprise. Toujours Champion, Backlund passe en 1981 et garde la tête haute grâce à une victoire face à Killer Khan au Madison Square Garden. Sur la scène Tag Team, Rick Martel et Tony Garea ont mis les Samoans au placard et s’offrent un beau règne de Champions. Attention aux Moondogs qui rôdent de plus en plus près de leurs ceintures. La ceinture Intercontinentale, qui fête ici sa première année de service, est alors détenue par Pedro Morales, récemment victorieux de Ken Patera. C’est toutefois avec Tito Santana et Greg Valentine qu’on commencera à se faire une idée du prestige de cette ceinture mythique. Impossible également de ne pas mentionner l’admirable profession exercée par ces trois managers de légende que sont Lou Albano, Freddie Blassie et le Grand Wizard of Wrestling. Encore en 1980, l’influence du Unholy Trio permit de construire nombre de grands noms. Ce fut pour moi un réel plaisir de me plonger dans cette année charnière qui érige tout doucement les fondations de ce que sera l’âge d’or du catch nord-américain des années 80. Tout particulièrement, j’en retiens cet âpre conflit entre Bruno Sammartino et Larry Zbyszko. La construction de la haine d’une part, de l’incrédulité puis de la fureur vengeresse d’autre part est et reste une une leçon de storytelling aussi subtile que puissante que je recommande à n’importe lequel d’entre vous. Merci à toutes et tous pour l’attention que vous portez à ces articles. Merci infiniment. 

Nathan Maingneur

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