ALL STAR WRESTLING #21

ALL STAR WRESTLING #21

02/09/1978

All Star Wrestling

© World Wrestling Entertainment Inc. All Rights Reserved

Vince McMahon est notre hôte et nous accueille pour ce programme All Star Wrestling qu’il présente et commente depuis le Fieldhouse d’Hamburg en Pennsylvanie. McMahon nous donne les grandes lignes de la carte.

Joe McHugh s’enquiert des présentations et précise que le catch proposé ce soir est supervisé et sous l’attentive juridiction de la Commission d’État, présidée par Howard McCall, lui-même accompagné de son directeur exécutif, Francis Walker. Le délégué en chef de la Commission, Nick Santoro est comme à l’accoutumée aux abords du ring en compagnie du Dr. John Woods et de Mike Mittman à la cloche. Les arbitres de cette heure de catch seront Dick Woehrle et Dick Kroll.


MATCH 1 : THE FABULOUS MOOLAH VS VICKI WILLIAMS (05:26)

VAINQUEUR : THE FABULOUS MOOLAH

PRISE DE FINITION : COUNT-OUT

INDICATEUR : * ¾


Quelle agréable surprise que d’entamer cette émission par un match de catch féminin ! Historique détentrice de la ceinture de Championne féminine de la National Wrestling Alliance, The Fabulous Moolah nous gratifie ce soir de sa rare présence. Figure féminine pionnière tout autant mythique que controversée, Moolah est la première femme a s’être illustrée sur les rings du Madison Square Garden, réussissant même en 1972 à faire lever l’interdiction du catch féminin à l’échelle de l’État de New York. C’est également la première lutteuse a être récompensée et honorée par différents organismes tels que le Hall of Fame de la WWE, de la NWA et le Professionnal Wrestling Hall of Fame. Après sa mort en 2004, des allégations d’exploitation à la fois financières et sexuelles à l’encontre d’autres lutteuses ont fait surface, ternissant à jamais son légendaire héritage. La Championne se mesure à une certaine Vicki Williams, élève de Moolah et partenaire de longue date d’une certaine Joyce Grable, qui ont détenu les ceintures par équipe féminines de la NWA.

Moolah & Grable

© World Wrestling Entertainment Inc. All Rights Reserved/Courtesy of Pro Wrestling Illustrated

On assiste à un début de rencontre plutôt compétitif, Moolah et Williams s’échangeant quelques contacts nerveux. Le public semble plutôt emballé et investi par l’action proposée par ces deux lutteuses de talent. Moolah triche et se fait remarquer par ses tactiques peu louables. Vicki fait état d’un selling admirable, offrant un impact supplémentaire à l’agressivité de Moolah. Cette dernière s’entremêle dans les cordes alors que Vicki exerce une pression afin que l’arbitre ne puisse pas la détacher. C’est malin mais Moolah revient et passe par dessus les cordes ! Sur le tablier du ring, Williams enfourche malencontreusement Moolah sur le tapis et l’arbitre fait sonner la cloche, Vicki s’étant fait compter à l’extérieur du ring. Un finish ambigu, pas inhabituel des matches de Moolah qui l’emporte donc, non sans controverse.


MATCH 2 : « CRAZY » LUKE GRAHAM W/GRAND WIZARD OF WRESTLING VS JIM RAY (07:35)

VAINQUEUR : LUKE GRAHAM

PRISE DE FINITION : COUP AVEC OBJET ILLICITE

INDICATEUR : *


Accompagné de son manager tout aussi délirant que coloré, en la personne du Grand Wizard of Wrestling, « Crazy » Luke Graham est parti pour un nouveau squash. On peut également parler de combat à sens unique, cette fois-ci face à un certain Jim Ray, jobber du circuit américain, déjà sur le ring.

Graham est dominant et affiche toujours un style de catch particulier, oscillant entre ennuyant et soporifique. Ray réussit à être offensif, ripostant face à un Graham désabusé. Ray met un coup de tête à Graham et se sonne lui-même, retombant complètement assommé ! En collier de tête, « Crazy » Luke commence à utiliser ses tricheries en tous genres, allant du pouce allègrement bandé à son objet illicite que le Wizard lui glisse dans le slip. Il l’utilise ensuite de manière éhontée en l’enfonçant dans la gorge de son adversaire. Graham se laisse retomber sur ce pauvre Ray qui ne se relève pas d’un compte de trois définitif, alors que ce dernier et son manager sont ensuite interviewés par McMahon.


– À l’extérieur du ring, Vince McMahon s’entretient avec le Wizard et le questionne immédiatement quant à l’usage illicite de l’objet de Graham. Ernie Roth réfute avec véhémence et dit qu’il s’agit d’une illusion hypnotique. Et pourquoi pas. Vince n’y croit pas un mot et demande directement cette fois-ci au principal intéressé. Celui-ci réplique qu’il s’agit d’un problème de hanche et s’indigne que McMahon se moque de son handicap. Lui et le Wizard quittent les abords du ring, offusqués par les questions d’un McMahon qui précise que Graham pourrait être un peu plus handicapé qu’il n’y paraît.


MATCH 3 : DOMINIC DENUCCI VS BARON MIKEL SCICLUNA (07:23)

VAINQUEUR : AUCUN

PRISE DE FINITION : DOUBLE DQ

INDICATEUR : ** ¾


Pour un nostalgique de la grande époque du catch à la fois théâtralisé et brut de décoffrage, l’affiche est intéressante. Deux vétérans du ring s’opposent, possédant chacun de l’expérience et une certaine maîtrise du divertissement. Originaire de Venise en Italie, Dominic DeNucci reçoit une salve de hourras alors qu’il se mesure au maltais Mikel Scicluna, baron des rings à la mine grise et sinistre.

Chacun veut encore se prouver à l’autre, ce qui offre de jolies séquence de Mat Wrestling. Pour s’en sortir, DeNucci décide de tirer sur le slip de Scicluna, qui tombe à la renverse, déclenchant des éclats de rire du public. Fourbe, Scicluna n’es pas tout à fait réglo mais DeNucci peut l’être tout aussi ! Au sol, Scicluna manque d’être compté par un arbitre qui, se sentant provoqué, accélère la cadence ! Ce dernier joue d’ailleurs un rôle prépondérant dans la tenure du match. On vire parfois au Comedy Wrestling, mais d’une manière subtile et de fait, brillante. Sur un échange de coups de poing, je ne peux que m’extasier devant le jeu d’expressions d’un Scicluna délectable. Les derniers instants se transforment en une bagarre de chiffonniers. L’arbitre est bousculé une fois par l’italien, puis par le maltais et n’a alors d’autre choix que de faire sonner la cloche, proclamant une double disqualification. Scicluna croit l’avoir emporté mais c’est DeNucci qui a le dernier mot, faisant fuir son talentueux adversaire.


MATCH 4 : IVAN KOLOFF W/LOU ALBANO VS FRED MARZINO (01:38)

VAINQUEUR : IVAN KOLOFF

PRISE DE FINITION : DIVING KNEE DROP

APPRÉCIATION : VIOLENT ET AUTORITAIRE. KOLOFF IMPRESSIONNE


Ivan Koloff, qui doit prochainement affronter Bob Backlund au Madison Square Garden, s’échauffe ce soir face à un défi plutôt fébrile en la personne de Fred Marzino, jobber de la fin des années 1970 et du début des années 1980. Ce dernier affiche un air plutôt apeuré, ce qui peut se comprendre, surtout lorsqu’on sait qu’en face, c’est l’Ours Russe.

Ivan Koloff & Lou Albano

© World Wrestling Entertainment Inc. All Rights Reserved/Courtesy of Pro Wrestling Illustrated

Koloff déboulonne purement et simplement ce pauvre gars en a peine plus d’une minute. Celui-ci se fait littéralement passer à tabac par un Koloff qui passe à nouveau pour une sérieuse menace. Et si le russe créait l’exploit comme en 1971, sept ans plus tôt face à un certain Bruno Sammartino ?


MATCH 5 : STAN STASIAK ET TONY RUSSO VS HIGH CHIEF PETER MAIVIA ET BOB BACKLUND (06:35)

VAINQUEURS : PETER MAIVIA ET BOB BACKLUND

PRISE DE FINITION : ATOMIC DROP

INDICATEUR : ** ½


À l’origine, Paul Vachon devait faire équipe avec Stan Stasiak, mais n’a pu se rendre au Hamburg Fieldhouse pour des raisons qui nous sont inconnues. Son remplaçant auprès de « Stan The Man » est Tony Russo, jobber d’origine italienne qui fit apparemment son entrée avec un casque de légionnaire romain sur la tête. Leurs adversaires déclenchent une certaine hystérie et quelle association ! « High Chief » Peter Maivia et Bob Backlund, emmenés au ring par le Golden Boy, Arnold Skaaland, qui manage ce soir sa première équipe, font leur entrée. Superbe manière de conclure ce programme qu’avec notre Champion du Monde !

D’emblée, Stasiak se rate et sèche Russo avec un coup de poing plus qu’involontaire ! Celui-ci est victime du catch par équipe acéré de Backlund et d’un Maivia qui s’est laissé pousser une moustache, pourtant habitués à un catch en solo. Entre alors Stasiak, sans son manager The Grand Wizard of Wrestling (sans doute déjà bien occupé) qui ne peut pas faire grand-chose. L’entente n’est pas au beau fixe entre Stasiak et Russo qui accumulent les cafouillages. Un échange de tags rapides et efficaces voient Backlund l’emporter pour son équipe avec un Atomic Drop, célébrant ensuite avec son partenaire et offrant cette formidable image d’un tandem triomphant.


Affichant une carte intrigante et offrant du divertissement à la pelle, ce All Star Wrestling pourrait bel et bien être une petite pépite. Décryptage d’une excellente exhibition du produit World Wide Wrestling Federation de la fin des années 1970. Quoi de mieux qu’une courte exhibition de catch féminin pour ouvrir le bal ? C’est ici notre première découverte de The Fabulous Moolah et en dépit des déboires et autres sordides casseroles qui concernent la dame, c’est l’une des pionnières du catch féminin, nous gratifiant de surcroît d’une rare apparition télévisée. On note l’extraordinaire performance de DeNucci et de Scicluna, pas tant sur le plan catchesque, mais théâtralement impeccable. Alliant une maîtrise du langage corporel et des expressions faciales, ces deux vétérans ont offert une prestation remarquable. Chapeau bas. Court mais autoritaire, Koloff se redonne un peu de galon en décimant un jobber, à quelques jours d’un affrontement face à Backlund. C’est en nous laissant ce genre d’impressions qu’on peut prendre Koloff au sérieux et légitime à s’arroger un second titre. Court mais amusant, c’est également cette petite promo où Vince McMahon suggère allègrement qu’il manque une case à Luke Graham ! Et pour terminer, quoi de mieux que l’apparition de notre Champion du Monde ? En duo avec l’une des sensations populaires du moment, en la personne de l’attachant Peter Maivia, c’est une excellente façon d’envoyer les fans à la maison, sourire aux lèvres avec le souvenir d’une nuit de catch divertissante. C’est l’essentiel.

Nathan Maingneur

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