CHAMPIONSHIP WRESTLING #31

CHAMPIONSHIP WRESTLING #31

20/09/1980

Championship Wrestling

© World Wrestling Entertainment Inc. All Rights Reserved

Toujours tout seul à la suite du départ de Bruno Sammartino, Vince McMahon nous reçoit dans l’enceinte du Agricultural Hall d’Allentown en Pennsylvanie pour cet enregistrement de Championship Wrestling, l’émission phare de la World Wrestling Federation.

Sur le ring, l’inimitable Joe McHugh s’occupe des présentations sérotinales. Il précise que ce programme sera placé sous le contrôle et la juridiction de la Commission Athlétique de Pennsylvanie, présidée par J.J Binds et représentée en ringside par quelques officiels. Dr. George Zahorian siège aux abords du ring, en compagnie de Mike Mittman, notre gardien de la cloche. Les arbitres qui officieront tout au long de la soirée sont messieurs Gilberto Roman, Dick Kroll, Billy Caputo et Dick Woehrle.


MATCH 1 : THE HANGMAN W/FREDDIE BLASSIE VS FRANK WILLIAMS (05:41)

VAINQUEUR : THE HANGMAN

PRISE DE FINITION : HANGMAN’S NOOSE

APPRÉCIATION : SOLIDE SQUASH DU HANGMAN


Originaire de Columbus dans l’Ohio, Frank Williams est l’un des jobbers les plus endurcis de l’écurie World Wrestling Federation. Il est surtout connu pour s’être fait passer à tabac par « Rowdy » Roddy Piper dans les années 80. Son adversaire, c’est l’une des dernières trouvailles d’un « Classy » Freddie Blassie qui ne cessera donc jamais de nous surprendre. Engagé à la suite d’un voyage de Blassie en Europe, The Hangman est en réalité d’origine québécoise et a catché jusqu’en 1986, essentiellement en Amérique du Nord.

Hangman commence avec de gros coups de poing et dégage Williams en dehors du ring. Il lui éclate la tête contre le poteau et le remet sur le ring avec un sale enfourchement. Le bourreau de Freddie Blassie enchaîne avec de sales coups de pied envoyés au visage de ce pauvre Williams. Sadique, Hangman joue avec son adversaire et n’hésite pas à relever son épaule des comptes de l’arbitre. Ce petit jeu s’installe doucement et c’est pas moins de huit tombés qui seront volontairement cassés. À bout de forces, Williams n’est plus en mesure de faire quoi que ce soit et succombe finalement au Hangman’s Noose, une prise extrêmement dangereuse qui consiste à étrangler son adversaire comme s’il était pendu haut et court. Solide présentation du Hangman.


MATCH 2 : SGT. SLAUGHTER W/THE GRAND WIZARD OF WRESTLING VS ANGEL MARAVILLA (05:03)

VAINQUEUR : SGT. SLAUGHTER

PRISE DE FINITION : COBRA CLUTCH

INDICATEUR : * ½


On continue dans la catégorie brutes épaisses. Récupéré depuis le camp d’entraînement de Parris Island en Caroline du Sud, le Sgt. Slaughter terrorise ses adversaires depuis son arrivée sur ce territoire et n’a toujours pas été vaincu. Accompagné au ring par le diabolique Grand Wizard of Wrestling, le sergent rencontre ce soir un nouveau venu également, en la personne d’Angel Maravilla.

Le sergent s’impose d’emblée avec de sales coups de genou dans l’abdomen de Maravilla. Celui-ci a la force de répondre mais est systématiquement coupé dans son élan par les attaques de Slaughter, qui fait d’ailleurs preuve d’un catch varié et polyvalent. Malheureusement, et ce malgré toute la volonté de Maravilla, Slaughter garde une longueur d’avance sur tous les fronts. Comme le Hangman avant lui, le sergent joue avec le corps de son adversaire et le relève à chaque fois du compte de l’arbitre. Ce petit jeu ne dure pas aussi longtemps qu’avec le bourreau de Freddie Blassie, puisque Slaughter l’emporte ensuite en l’espace de cinq minutes avec son Cobra Clutch. Dans le dos de l’arbitre Billy Caputo, trop occupé avec le Wizard pour le notifier, le sergent refuse de lâcher sa prise et en rajoute même une couche, comme si cela était nécessaire. 


MATCH 3 : KEN PATERA W/THE GRAND WIZARD OF WRESTLING VS RICKY STALLONE (01:04)

VAINQUEUR : KEN PATERA

PRISE DE FINITION : SWINGING FULL NELSON

APPRÉCIATION : SQUASH QUELCONQUE MAIS APRÈS-MATCH IMMANQUABLE


Le Grand Wizard of Wrestling s’autorise un aller-retour au vestiaire pour revenir cette fois-ci accompagné d’un autre de ses protégés en la personne de Ken Patera. Officiellement débarrassé de Pat Patterson, qui s’apprête à rejoindre McMahon aux commentaires, Ken Patera porte toujours fièrement sa ceinture de Champion Intercontinental autour des hanches, lui qui demeure donc le deuxième titulaire de ce titre. Il affronte ce soir Ricky Stallone, jobber qui, en plus de porter le nom de Sly, a un véritable air de ressemblance avec l’interprète de Rocky.

Raillé par un membre du public, Patera s’énerve et fait ressortir toute sa frustration sur ce pauvre Stallone. Il lui rentre dans la gueule, sans lui laisser le temps de respirer et l’envoie au sol avec un gros enfourchement. Une corde à linge précède sa superbe Swinging Full Nelson qui lui permet de l’emporter en à peine plus d’une minute, ce pauvre Ricky Stallone jetant immédiatement l’éponge.


– À la suite de cette victoire éclatante, Patera se rend auprès de McMahon et s’en prends de nouveau à tout le monde. Il cite alors les noms de Bruno Sammartino, Bob Backlund, Pat Patterson, Tony Atlas et Pedro Morales. Ce dernier, sans doute dans les parages à ce moment-là, confronte le Champion. S’ensuit une joute verbale musclée, Patera remontant sur le ring pour le défier.

Le sang de Morales ne fait qu’un tour et il fonce alors tête baissée vers le ring. Sauf que le Champion IC est encore remonté et l’accueille ainsi à coups de ceinture. Pris de court, Morales est passé à tabac par Patera, qui lui enfonce même sa ceinture dans le visage en lui hurlant dessus qu’il la lui fera bouffer s’il le faut. Tony Garea, René Goulet et un Rick Martel en tongs s’interposent, ce qui suffit à faire repartir Patera au vestiaire. Les graines sont plantées et l’affrontement s’annonce d’ores et déjà dantesque.


MATCH 4 : WORLD WRESTLING FEDERATION TAG TEAM CHAMPIONSHIPS MATCH : THE SAMOANS W/CPT. LOU ALBANO VS TONY GAREA & RENÉ GOULET (10:08)

VAINQUEURS : THE SAMOANS

PRISE DE FINITION : DOUBLE BODY SLAM

INDICATEUR : ** ½


Remis de leurs émotions, et après avoir aidé Pedro Morales à se remettre sur pieds, Tony Garea et René Goulet sont restés sur le ring. Nous y sommes. Voici la finale tant attendue du tournoi Tag Team organisé par la fédération après que Bob Backlund et Pedro Morales aient rendus leurs titres vacants à la suite du Showdown at Shea. Contre eux, ce sont les anciens Champions en titre, que sont Afa et Sika, les Samoans.

© World Wrestling Entertainment Inc. All Rights Reserved

Goulet et Garea manquent à trois reprises de surprendre Afa, sauvé de justesse à chaque fois par Sika. Celui-ci ne cesse alors d’intervenir, en vertu des quelques remontrances de l’arbitre. Et c’est bien parce que Garea et Goulet déroulent le match parfait. Ils font preuve d’une synergie impeccable et d’un catch par équipe rôdé. Mais Sika ne cesse d’intervenir à tout bout de champ, et monsieur Dick Woehrle ne fait pas grand chose pour l’en empêcher. Ainsi, et malgré tout ce que nous avons évoqué ci-dessus, Garea se retrouve irrémédiablement isolé de son partenaire, pris au piège par les Samoans. Tony dérouille de longues minutes durant, alors que l’avantage revient à Afa et Sika, qui trichent sans relâche. Finalement, Garea parvient à passer le hot tag à Goulet qui entre tout feu tout flamme. Il dégomme les Samoans avec une série de sauts chassés mais se laisse à son tour prendre à partie à deux contre un. Tricherie ultime, ils le sèchent avec un double enfourchement, porté avec force. L’arbitre compte 1..2.. et 3. Les Samoans ont regagné les ceintures de Champions Tag Team pour la deuxième fois. Et ce fichu capitaine Lou Albano jubile et saute de joie, tandis que certains membres du public balancent des projectiles sur le ring.


– Hystérique, le capitaine Lou se rend ensuite auprès de McMahon et semble on-ne-peut-plus satisfait de cette victoire. Encore une fois, Lou Albano a récupéré l’or par équipe.


MATCH 5 : « THE INCREDIBLE » HULK HOGAN W/FREDDIE BLASSIE VS ANGELO GOMEZ (03:58)

VAINQUEUR : HULK HOGAN

PRISE DE FINITION : HOGAN HAMMER

APPRÉCIATION : SQUASH PLUTÔT CLASSIQUE DE HOGAN


Ressorti triomphant du Showdown at Shea, non pas d’avoir battu André le Géant mais de l’avoir laissé gisant dans son propre sang, Hulk Hogan s’est mis sur le devant de la scène et est toujours invaincu. Ce soir, le gigantesque protégé de « Classy » Freddie Blassie se mesure à un jobber du nom d’Angelo Gomez, habitué de ce genre de matches.

Sans surprises, Hogan s’impose sans sourciller face à ce pauvre Gomez. C’est drôle de le voir utiliser sa Leg Drop comme une prise de transition alors qu’elle deviendra par la suite sa signature légendaire. Pas grand chose à dire, si ce n’est qu’Hogan joue avec le corps de son adversaire jusqu’à ce qu’il décide d’en finir avec son Hogan Hammer, une grosse Lariat inspirée de celle de Stan Hansen.


MATCH 6 : « MR. USA » TONY ATLAS VS « UNPREDICTABLE » JOHNNY RODZ (02:49)

VAINQUEUR : TONY ATLAS

PRISE DE FINITION : SUNSET FLIP

APPRÉCIATION : C’EST REGRETTABLE POUR JOHNNY RODZ


Le sixième et dernier combat de ce programme mettra aux prises deux des catcheurs les plus rodés de cette période. Dans l’un des coins, nous retrouvons « M. USA » Tony Atlas, toujours en quête de momentum, après sa cuisante défaite subie face à Ken Patera au Showdown at Shea. Il affronte ce soir un compétiteur qu’il a déjà rencontré à plusieurs reprises sur cette même antenne, en la personne du génial « Unpredictable » Johnny Rodz.

Toujours très frontal, Rodz fonds sur Atlas et le noie sous une pluie de coups de poings et de pied. Comme souvent, Johnny Rodz prends immédiatement l’avantage et n’hésite pas à jouer des règles à son avantage. Toutefois, tout cela n’est que prétexte pour préparer le comeback d’Atlas qui, comme prévu, s’offre son retour en force. Enchaînant une série de sauts chassés, Atlas l’emporte ensuite en moins de trois minutes grâce à son Sunset Flip.


Un nouveau challenger au Championnat Intercontinental, de pas si nouveaux Champions Tag Team, mais aussi Hulk Hogan, Sgt. Slaughter et Tony Atlas. C’est tout ça, et bien plus encore que nous proposait cette semaine Championship Wrestling.

– Après une défaite humiliante au Showdown at Shea, les Samoans étaient au point mort. Profitant de l’organisation d’un tournoi visant à couronner de nouveaux Champions Tag Team après que Bob Backlund et Pedro Morales aient rendus les titres vacants, Afa et Sika ont gravi les échelons et sont arrivés jusqu’en finale, pour se mesurer à d’anciens Champions eux-mêmes, René Goulet et Tony Garea.

– Et si c’est bien Afa et Sika qui ont regagné leurs titres, parlons un peu de la manière dont ils ont remporté ces ceintures. Après l’échec cuisant du Shea Stadium, les Samoans devaient impérativement se reprendre en main. Et quoi de mieux qu’une victoire absolument pas méritée, après qu’ils aient triché tout le match. La méthode a été la plus détestable possible, et c’est bien tout ce dont ils avaient besoin pour revenir au sommet de la division Tag Team. Et maintenant, voyons quels challengers vont pouvoir se dresser face à eux. 

– Définitivement débarrassé de Pat Patterson, Ken Patera est au sommet de son art. Dans la forme de sa carrière, Patera est sur un petit nuage et rien ni personne ne semble pouvoir le déloger. Mais à force de provoquer, on s’attire forcément des ennuis. Et celui à qui cela n’a pas plu, n’est nul autre que l’ancien Champion du monde et Champion Tag Team, en la personne de Pedro Morales. Auteur d’une violente agression, Ken Patera a planté les graines, sans le vouloir, de ce qui pourrait le mener à sa perte, et lui coûter son titre.

Nathan Maingneur

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