ALL STAR WRESTLING #128

ALL STAR WRESTLING #128

11/04/1981

All Star Wrestling

© World Wrestling Entertainment Inc. All Rights Reserved

Vince McMahon et Pat Patterson sont nos chers hôtes et nous accueillent dans l’enceinte du Fieldhouse d’Hamburg pour ce All Star Wrestling. Ils nous présentent la carte mais nous emmènent d’abord du côté du Spectrum de Philadelphie où eut récemment lieu un changement de titre plutôt lourd de conséquences. 


MATCH 1 : INTERCONTINENTAL CHAMPIONSHIP MATCH : PEDRO MORALES © VS « THE MAGNIFICENT » MURACO (14:59)

VAINQUEUR : DON MURACO 

PRISE DE FINITION : COUP DE POING AMÉRICAIN

INDICATEUR : ** ½


Le Spectrum de Philly est gonflé à bloc pour cette soirée de catch nord-américain. Pedro Morales est d’ores et déjà sur le ring et affiche une détermination de fer. Son challenger a rapidement grimpé les échelons du succès et s’est affirmé comme un sérieux prétendant à l’or Intercontinental. « The Magnificent » Muraco semble concentré et ce, malgré cet incessant chant « Beach Bum » de part d’un public entièrement acquis à la cause du portoricain. La ceinture de Champion Intercontinental de Pedro Morales est remise en jeu et Muraco a ce soir l’occasion d’entrer dans l’histoire. 

La tension est palpable et l’atmosphère étouffante du Spectrum se ressent pleinement, même plus de quarante ans plus tard. Morales a tout à perdre et reste sur ses gardes, en témoigne ce premier contact où le Champion prit l’avantage psychologique. Toutefois, Muraco revient avec un sale coup de genou dans les côtes et verrouille ensuite un collier de tête. Pensant sans doute s’en sortir, Morales se laisse un peu faire mais se retrouve rapidement dans l’impossibilité de s’en dégager. Le challenger maintient son étreinte et serre de toutes ses forces, coupant progressivement la circulation du sang du Champion. Fidèle à lui-même, Muraco utilise à plusieurs reprises son pouce bandé pour l’enfoncer dans la gorge du portoricain, suffoquant alors que l’officiel de la rencontre peine à se faire entendre. Cependant, Morales se donne du courage et, porté par une foule partisane, se redonne du poil de la bête. Profitant d’un contre, Pedro rétorque avec ses droites du feu de dieu. L’arbitre est alors projeté au sol, victime d’un dommage collatéral. Morales en profite et sèche Muraco avec son brise-dos, porté à la Billy Robinson. Il le plie ensuite avec son Boston Crab mais l’officiel est toujours au tapis. En l’aidant à reprendre ses esprits, Morales commet une faute majeure et tourne le dos à Muraco qui s’empare alors d’un objet illicite. La distraction est parfaite et ce dernier lui décoche un coup de poing américain dans la mâchoire. Le Champion s’écroule et Muraco lui retombe dessus pour le tombé. L’arbitre compte 1..2..et 3. La cloche sonne et le verdict tombe alors comme un couperet. Don Muraco est notre nouveau Champion Intercontinental et met ainsi fin au règne de Pedro Morales de la pire des manières. 


MATCH 2 : GEORGE « THE ANIMAL » STEELE W/FREDDIE BLASSIE VS PETE MITCHELL (04:29)

VAINQUEUR : GEORGE STEELE

PRISE DE FINITION : FLYING HAMMERLOCK 

APPRÉCIATION : GEORGE STEELE EST UN SACRÉ PERSONNAGE !


On retrouve maintenant l’ambiance du Fieldhouse d’Hamburg en Pennsylvanie et Tony Silvio sera l’annonceur de la soirée. Originaire de la région de New York, Pete Mitchell catche depuis 1980 et sert principalement de chair à canon. Son adversaire est emmené au ring par « Classy » Freddie Blassie et ressemble à un gros gorille. George Steele est alors l’un des compétiteurs les plus redoutés de l’époque. 

George Steele

© World Wrestling Entertainment Inc. All Rights Reserved

La cloche sonne et « The Animal » saute immédiatement sur Mitchell pour lui mordre le front. Il déchire ensuite la protection de l’un des coins avec ses dents et se sert ensuite de la mousse pour érafler le faciès de ce pauvre Mitchell. Celui-ci est baladé d’un bout à l’autre du ring et subit quelques chutes sur le plancher du Fieldhouse. L’animal se focalise alors sur son bras et n’hésite pas à le piétiner en lui sautant dessus à pieds joints. Steele l’élève ensuite avec son Flying Hammerlock, une prise dangereuse qui a récemment déboîté l’épaule d’un jobber, du moins en apparence. George Steele n’en a pas terminé pour autant et continue le massacre, préfère toutefois mâchouiller son morceau de mousse. 


– Vince McMahon est au bord du ring et nous dit que l’histoire du catch professionnel s’est écrite. À cet égard, McMahon accueille Don Muraco, notre nouveau Champion Intercontinental, accompagné par un Grand Wizard of Wrestling au faîte de sa gloire. Interrogé à propos du finish controversé du match de championnat au Spectrum, le sorcier des rings s’insurge et souhaite traîner Morales en justice. Muraco est arrogant au possible et nous gratifie d’une bonne promo, concluant en se vantant exagérément sous les sifflets du public.


 MATCH 3 : « UNPREDICTABLE » JOHNNY RODZ VS TONY GAREA (05:28)

VAINQUEUR : TONY GAREA

PRISE DE FINITION : SUNSET FLIP 

INDICATEUR : * ½


Les protagonistes du prochain combat se tiennent sur le ring. D’une part, Johnny Rodz sourit mais n’en reste pas moins sournois. On ne le surnomme pas « Unpredictable » pour rien. D’autre part, Tony Garea combat ce soir en solo et reçoit une belle réaction du public d’Hamburg.

Ils se connaissent parfaitement et ont déjà croisé le fer à plusieurs reprises. C’est Johnny qui prends le premier l’avantage avec un sale coup de genou dans les côtes du partenaire de Rick Martel. Le natif d’Auckland profite d’un contre et se focalise désormais sur l’une des jambes de Rodz. C’est là qu’on ressent toute l’expérience de Garea, qui refuse de laisser passer la moindre erreur de son antagoniste. Johnny peut toutefois compter sur sa roublardise et fait passer un sale quart d’heure à Tony Garea. Celui-ci est ensuite projeté en contrebas et y rencontre plusieurs fois la dureté des planches du Fieldhouse. Alors que Johnny Rodz allait s’élancer pour une projection dans les cordes, Garea le contre et s’élance alors en Sunset Flip depuis le tablier du ring. Les épaules sont immobilisées et cela suffit pour que Tony l’emporte au compte de trois. Johnny Rodz peste et fulmine mais cela ne sert à rien, c’est bel et bien une défaite supplémentaire qui s’ajoute à son triste palmarès.


MATCH 4 : GREG VALENTINE W/GRAND WIZARD OF WRESTLING VS STEVE KING (03:32)

VAINQUEUR : GREG VALENTINE

PRISE DE FINITION : FIGURE FOUR LEGLOCK 

APPRÉCIATION : TRÈS BON SQUASH DE GREG VALENTINE 


Enrobé d’un superbe manteau de ring, Greg Valentine est escorté au ring par The Grand Wizard of Wrestling, qui commence à posséder une sacrée écurie. Originaire de Seattle dans l’État de Washington, Valentine est de passage sur les terres de la World Wrestling Federation et est, en ce mois de juillet 1981, l’un des noms les plus chauds du moment. Il s’oppose ce soir à Steve King qui, disons-le-nous, n’a aucune chance. 

Valentine n’est pas ici pour plaisanter et commence son match en martelant ce pauvre garçon de lourds coups d’avant-bras. Alors sur le tablier du ring, King est ramené sur le tapis par une souplesse arrière autoritaire. Valentine lui porte alors sa descente du coude et décide de lui en porter une seconde. Greg Valentine l’emporte cette fois-ci encore avec sa Figure Four Leglock, prise de soumission impitoyable dont personne ne s’est encore sortie. 


– Greg Valentine et son filou de manager sont ensuite attendus pour une petite interview au microphone de Pat Patterson. Le Wizard semble plus que satisfait du succès de son poulain et l’encense sans modération aucune. Valentine fait ensuite l’éloge de sa prise en quatre et promet d’en montrer une autre version, plus douloureuse encore. Mais celle-ci, Valentine se la réserve pour une grande occasion.


MATCH 5 : ANGELO « KING KONG » MOSCA W/CPT. LOU ALBANO VS ANGELO GOMEZ (03:06)

VAINQUEUR : ANGELO MOSCA 

PRISE DE FINITION : BRISE-DOS

APPRÉCIATION : ANGELO MOSCA EST STIFF AU POSSIBLE


On conclut ce programme par un match qui ne devrait être rien d’autre qu’un passage à tabac. Angelo « King Kong » Mosca, briscard des rings et ancien joueur de la CFL, est accompagné par le capitaine Lou Albano et en impose de par sa carrure d’armoire à glace. Il se fait ce soir les dents sur Angelo Gomez, jobber d’origine portoricaine. 

Mosca est rude et le moins qu’on puisse dire, c’est que « King Kong » cogne fort. Ce pauvre Gomez subit alors les coups, mais aussi les prises d’un Mosca reconnu pour sa brutalité entre les cordes. On remarque alors les rougeurs sur le dos de Gomez, traces de la puissance des coups de Mosca. Celui-ci le projette violemment dans le coin et l’emporte comme d’habitude avec son brise-dos, ce qui semble être devenu sa marque de fabrique. 


Ce All Star Wrestling fut sélectionné pour que soit diffusé ce match pour la ceinture de Champion Intercontinental entre Pedro Morales et Don Muraco. Et déjà qu’un match de championnat soit relativement rare sur ce programme, d’autant plus en solo, c’est encore plus exceptionnel puisque nous fûmes témoins de la fin du règne du portoricain et de l’avènement de celui du « Magnificent One ». La rencontre en elle-même fut tout ce qu’on en attendait, nous faisant passer d’une émotion à l’autre et finissant par l’ultime traîtrise, consolidant une fois pour toutes Muraco comme l’un des grands heels de la promotion. George Steele et Angelo Mosca étaient de la partie et continuent de s’imposer au terme de squashes plus violents les uns des autres. Greg Valentine catche régulièrement sur ce programme et semble préparer une confrontation avec Bob Backlund. L’amère défaite de 1979 toujours en tête, Valentine semble plus jamais déterminé à s’arroger l’or de la World Wrestling Federation. Toutefois, attardons-nous ce soir sur l’annonce de Vince McMahon en toute fin d’émission. Nous promettant l’une des plus grosses cartes de l’histoire de All Star Wrestling, espérons que le prochain épisode soit à la hauteur de ces espérances. Avec le retour d’André le Géant et l’exceptionnelle présence du Champion Bob Backlund, le prochain épisode sera, à n’en pas douter, un immanquable. 

Nathan Maingneur

Les commentaires sont fermés