ALL STAR WRESTLING #94

ALL STAR WRESTLING #94

15/11/1980

All Star Wrestling

© World Wrestling Entertainment Inc. All Rights Reserved

Vince McMahon et Pat Patterson nous accueillent dans l’enceinte du Fieldhouse d’Hamburg en Pennsylvanie et nous présentent la carte de ce programme hebdomadaire All Star Wrestling. 

On part d’abord du côté de l’illustre Spectrum de Philadelphie pour assister à cette rencontre entre les Samoans d’Albano et ce duo de choc composé de Tony Garea et Rick Martel. Les ceintures de Champions Tag Team de la World Wrestling Federation étaient remises en jeu en ce 8 novembre 1980.  


MATCH 1 : WORLD TAG TEAM CHAMPIONSHIPS MATCH : TONY GAREA & RICK MARTEL VS THE SAMOANS © W/CPT. LOU ALBANO (14:29)

VAINQUEURS : TONY GAREA & RICK MARTEL

PRISE DE FINITION : SUNSET FLIP

INDICATEUR : **


La rencontre est inédite et se déroule dans l’enceinte d’un Spectrum gonflé à bloc. Perdants puis gagnants en l’espace de quelques semaines, les Wild Samoans de Lou Albano ont donc regagné l’or Tag Team en finale d’un tournoi face à René Goulet et Tony Garea. Ce soir, c’est face au tandem composé de ce même Garea et de Rick Martel qu’Afa et Sika défendent leurs ceintures. Le Spectrum de Philadelphie est chaud bouillant et l’action a déjà commencé. 

Tony Garea & Afa

© World Wrestling Entertainment Inc. All Rights Reserved

En effet, le match bat son plein et Tony Garea semble en difficulté. Cet euphémisme se confirme lorsque celui-ci est projeté en contrebas, au plus près du public. Ensuite, Sika lui assène un enfourchement sur le plancher du Spectrum. Garea est ensuite projeté, épaule première, dans le poteau. Sur le ring, Afa et Sika s’échangent le relais et immobilisent, paralysent ce pauvre Garea dans l’éternelle prise des trapèzes. C’est long et à chaque fois que Garea s’en sort et passe le relais à Martel, l’arbitre ne le notifie pas et refuse le tag au québécois. Le public s’en agace et le fait entendre, envoyant quelques projectiles sur le ring. Une double collision permet enfin à Garea de faire entrer un Martel chaud bouillant. Celui-ci fait le ménage devant une foule chauffée à blanc. En stéréo, Martel et Garea assènent une double planchette japonaise aux Samoans, puis une série de sauts chassés. Une double projection se prépare mais Garea se mange l’un des Samoans. Groggy, l’autre est enroulé en petit paquet par Martel tandis que le premier se couche sur son partenaire pour le tombé. L’arbitre compte et s’installe alors une petite confusion. On ne sait pas trop qui l’a emporté, mais ce sont les mots de Gary Cappetta qui iront nous éclairer. Tony Garea et Rick Martel sont proclamés victorieux et le Spectrum explose alors de joie. La scène est superbe et offre du sang neuf à une scène Tag Team revigorée qui peut désormais reposer sur les épaules d’un duo de choc incroyablement populaire. 

Tony Garea & Rick Martel

© World Wrestling Entertainment Inc. All Rights Reserved


– McMahon et Patterson nous retrouvent ensuite au Fieldhouse d’Hamburg pour notre édition contractuelle d’All Star Wrestling, en date du 15 novembre 1980. 


MATCH 2 : KILLER KHAN W/FREDDIE BLASSIE VS ANGEL MARAVILLA (05:28)

VAINQUEUR : KILLER KHAN

PRISE DE FINITION : DESCENTE DU GENOU

APPRÉCIATION : KHAN APPARAÎT ICI COMME UNE MENACE 


Cette fois-ci accompagné de son manager titulaire en la personne de « Classy » Freddie Blassie, Killer Khan trépigne d’impatience sur le tablier du ring. Annoncé des steppes reculées de la Mongolie, ce spécimen nous gratifie de terrifiantes grimaces qui terrorisent les foules et ses adversaires. C’est ce soir au portoricain Angel Maravilla de se mesurer à ce terrible catcheur japonais. 

Khan n’inspire rien de bon. Ce personnage pousse des cris et se comporte comme un animal en cage. Il se jette alors sur ce pauvre gars, totalement impuissant. Khan lui offre une sorte de réarrangement facial, lui tirant le nez, la bouche et l’étranglant de manière répétée. Khan projette ensuite le portoricain dans le poteau, celui-ci retombant alors en contrebas. Hurlant et se tenant accroupi, Khan ressemble à un monstre. Une double Judo Chop couche Maravilla qui succombe ensuite à une grosse descente du genou. Angel Maravilla n’a pas su s’imposer face au redoutable Killer Khan. 


– Ensuite accueillis en ringside par Pat Patterson, Khan et son manager ont l’occasion de s’adresser au public d’Hamburg. Questionné à propos de sa salle de projection privée, Blassie roule des mécaniques et en envoie plein l’écran. Patterson lui fait alors la remarque que son poulain bave sans vergogne. Blassie le reprends en disant qu’il s’agit d’une coutume et que Khan est un descendant direct de Genghis Khan ! Celui-ci se comporte d’une manière bestiale et s’exprime alors dans sa « langue natale ». Blassie interprète ses grognements comme une manière de dire que Khan déteste l’Amérique et les catcheurs américains. Khan lui rapporte de l’argent, c’est pour cela qu’il le garde sous sa tutelle. 


MATCH 3 : « QUICKDRAW » RICK MCGRAW VS JOHNNY RODZ (10:00)

VAINQUEUR : RICK MCGRAW

PRISE DE FINITION : DÉCISION DE L’ARBITRE

INDICATEUR : ** ¼


On ne l’a plus aperçu ici depuis quelques temps. Malgré un gabarit plutôt modeste, « Quickdraw » Ricky McGraw a su s’imposer comme un compétiteur de talent, possédant de nombreuses capacités sur le ring. Ce soir, le natif de Charlotte en Caroline du Nord s’oppose à un redoutable antagoniste. Connu pour son tempérament imprévisible et c’est peu dire, Johnny Rodz rejoint le ring sous une réaction mitigée du public du Fieldhouse. Au moins on note quelques encouragements.

On se chauffe, on prend d’abord la température avec quelques échanges et contacts d’une fluidité impeccable. On s’en doutait un peu, c’est bien « Unpredictable » qui fut le premier à profiter d’un moment de faiblesse de McGraw. C’est donc Rodz qui prend l’ascendant, tout en ne se gênant pas d’enfreindre les règles du combat en étranglant McGraw dans les cordes. Les comptes répétés de l’arbitre John Stanley n’y font rien, celui-ci se retrouvant même un temps submergé et écrasé par cette bagarre de chiffonniers. Il en faut toutefois plus pour abattre l’énergique « Quickdraw » qui se ressaisit avec de bons coups de pied. Toutefois, Johnny le calme à nouveau avec un sale coup de genou dans le buffet. Une clé de bras est contrée en ciseau de tête par l’agile McGraw mais celui-ci est envoyé en contrebas. Manquant de justesse une collision avec les escaliers en bois, Ricky répond en écrasant le visage de Rodz contre le tablier du ring. La cloche sonne alors, signe que la limite de temps réglementaire est dépassée. Le « Fire Brand from the Bronx » continue alors et ce, malgré l’intervention de John Stanley qui décide de modifier la décision du combat en octroyant la victoire à Ricky McGraw ! Johnny Rodz fulmine et ne peut que s’en prendre à lui-même. 


MATCH 4 : THE MOONDOGS W/CPT. LOU ALBANO VS ANGELO GOMEZ & JIM DUGGAN (04:01)

VAINQUEURS : THE MOONDOGS

PRISE DE FINITION : SPLASH

APPRÉCIATION : TOUJOURS AUSSI BON ET CONCLUANT


Affublé de ses chiens de garde, Lou Albano est un homme de ressources. Après les Samoans, c’est désormais au tour de King et de Rex de se faire une place – de gré ou de force – sur la scène Tag Team de la promotion. Aussi repoussants que terrifiants, ces personnages se mesurent ce soir au tandem formé par Angelo Gomez et un certain Jim Duggan, encore dans ses jeunes années. 

Les Moondogs n’ont aucune pitié et n’épargnent donc pas ce pauvre Angelo Gomez, qui se retrouve rapidement submergé de coups. C’est une punition infligée sous le regard amusé et toujours aussi fou de ce sacré Albano. Malgré leur gabarit plutôt massif et brut de décoffrage, ça bouge quand même du côté des Moondogs. C’est au tour de Duggan de souffrir, s’illustrant par un vain effort. Un collier de tête est ainsi contré en brise-dos par Moondog Rex. Un tag avec King et c’est ce dernier qui l’emporte pour son duo avec un énorme Splash. Les Moondogs d’Albano restent invaincus et n’ont pas fini d’inspirer crainte et dégoût. 


MATCH 5 : STAN HANSEN W/FREDDIE BLASSIE VS STEVE KING (03:02)

VAINQUEUR : STAN HANSEN

PRISE DE FINITION : LARIAT

APPRÉCIATION : HANSEN EST UNE BRUTE ET APPORTE DU PIMENT 


Vêtu d’un gilet de cowboy floqué d’une tête de mort, Stan Hansen est de retour pour foutre le bordel. Un temps parti au Japon, soi-disant sous le coup d’un bannissement fantôme, Hansen a mûri et s’est affirmé avec puissance et violence. Aucune chance ce soir pour le portoricain Steve King, qui fera office d’amuse-bouche pour le shérif de Borger au Texas. 

C’est donc sans surprise que celui-ci se fait littéralement massacrer par Hansen. Ce dernier n’affiche aucune compassion et frappe comme une brute. L’étranglant dans les cordes, Hansen lui enfonce ensuite son genou dans le visage. Un petit passage à l’extérieur du ring n’y change rien, c’est bien Hansen qui l’emporte en un peu plus de trois minutes avec sa Lariat. Enfant terrible, Stan Hansen n’y manque pas d’envoyer une petite pique à Bruno Sammartino. 


Suite des enregistrements de l’émission, ce programme All Star Wrestling est plutôt intéressant, sans pour autant être spectaculaire. Les brutes de la semaine dernière sont de retour et parmi elles, on retrouve donc Stan Hansen, Killer Khan et les Moondogs d’Albano. Ces trois signatures se démarquent et offrent du sang neuf à cette promotion, ce qui n’est jamais une mauvaise chose. Pour votre altesse, ce match entre Ricky McGraw et Johnny Rodz est un petit peu rêvé, tant j’ai aimé découvrir l’un et tant j’adore l’autre. Jouant avec le temps réglementaire – et le règlement – c’est ce sacré Johnny Rodz qui s’est lui-même tiré une balle dans le pied. On ne joue pas avec les nerfs de monsieur John Stanley. C’est un extrait d’un récent événement au Spectrum de Philadelphie qui retient ce soir toute notre attention. Victorieux au terme d’un tournoi disputé, les Samoans ont regagné l’or Tag Team vacant. Ils n’auront cependant pas tenu longtemps et surtout pas face à ce duo de choc composé de Tony Garea et de Rick Martel. Même si le match est ce qu’il est, cette réaction du public de Philly est mémorable et fut garante d’un petit moment de communication et de célébration. À peine sacrés, Garea et Martel devraient toutefois couvrir leurs arrières, car ce sacré Lou Albano et ses Moondogs rôdent tout près. 

Nathan Maingneur

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