ALL STAR WRESTLING #108

ALL STAR WRESTLING #108

21/02/1981

All Star Wrestling

© World Wrestling Entertainment Inc. All Rights Reserved

Vince McMahon et Pat Patterson sont nos hôtes et nous accueillent dans l’enceinte du Fieldhouse d’Hamburg en Pennsylvanie. McMahon et Patterson nous présentent la carte de ce All Star Wrestling mais nous emmènent d’abord du côté du Agricultural Hall d’Allentown pour un passage de l’émission Championship Wrestling. 

Joe McHugh s’enquiert des habituelles introductions et n’oublie pas de mentionner que le catch proposé ce soir sera sous l’égide de la Commission d’État de Pennsylvanie, présidée par J.J Binds et représentée sur place par Bill Longo. Dr. George Zahorian siège en compagnie de Mike Mittman, notre gardien de la cloche. Les arbitres de ce programme de catch nord-américain seront John Stanley, Gilberto Roman, Danny Davis et Dick Woehrle. 


– Une chaise est préparée sur le ring, cela ne signifie donc qu’une chose. Sur le ring, un certain Jeff Carson, jobber de la promotion et frère de King Kong Bundy, patiente sagement en attendant son adversaire. Il s’agit du Sgt. Slaughter, qui s’amène au ring avec du coton dans les oreilles. En effet, le sergent ne supporte plus ces incessants chants « Gomer Pyle » qui reprennent de plus belle lorsque le sergent essaie de retirer le coton. Accompagné du Grand Wizard of Wrestling, Slaughter est ici pour son Cobra Clutch Challenge, promettant une récompense de 5000 dollars à celui qui pourrait s’en défaire. Assis, Carson est cadenassé et résiste quelques secondes, succombant toutefois à l’étreinte de l’instructeur de Parris Island. 


MATCH 1 : SGT. SLAUGHTER W/GRAND WIZARD OF WRESTLING VS « BIG » RON SHAW (02:41)

VAINQUEUR : SGT. SLAUGHTER

PRISE DE FINITION : COBRA CLUTCH

APPRÉCIATION : AFFAIRE À SUIVRE AVEC PATTERSON


Ensuite rejoint sur le ring par « Big » Ron Shaw, Slaughter n’a pas le temps de souffler et enchaîne avec le premier combat de la soirée, toujours issu de ce Championship Wrestling. Originaire de Philadelphie, ce grand gaillard n’est pas un bon catcheur et n’a pas la moindre chance face au sergent. 

Et en effet, Ron est rapidement mis au pas par les coups de Slaughter, incapable d’éprouver une once de compassion pour qui que ce soit. Écrasé par un enfourchement, Shaw se relève et se redonne du poil de la bête, cognant plus fort que d’habitude et écrasant la tête du sergent dans l’un des coins. Toutefois, Slaughter n’a pas de temps à perdre et l’endort aussitôt avec son Cobra Clutch, s’arrogeant donc une courte victoire en moins de trois minutes. 


– Ensuite accueilli au microphone par Pat Patterson, Slaughter vocifère et s’emporte à cause de ces chants « Gomer Pyle » du public qui s’en donne à cœur joie. Sgt. Slaughter réitère son invitation et défie quiconque de relever le défi du Cobra Clutch Challenge. Le sergent défie ensuite Patterson et promet d’augmenter la récompense à 10,000 dollars si ce dernier accepte. Hésitant, Patterson est insulté de poule mouillée par Ernie Roth mais préfère pour l’instant refuser. Lorsqu’il sera prêt, Patterson promet de monter sur le ring et d’affronter Slaughter et son terrible Cobra Clutch.


MATCH 2 : TONY GAREA & RICK MARTEL VS « UNPREDICTABLE » JOHNNY RODZ & JOSÉ ESTRADA (05:07)

VAINQUEURS : TONY GAREA & RICK MARTEL

PRISE DE FINITION : BACKSLIDE PIN

INDICATEUR : * ½


D’un côté du ring, on retrouve « Unpredictable » Johnny Rodz et José Estrada. Les futurs Super Medicos iront connaître un succès certain sur les rings de la World Wrestling Council de Porto Rico. Leurs antagonistes sont des chouchous du public d’Hamburg et sont les actuels détenteurs des ceintures de Champions Tag Team. Tony Garea et Rick Martel portent fièrement l’or depuis novembre 1980 et signent d’abord une poignée d’autographes. L’affiche est superbe. 

Martel comme Rodz possèdent chacun un important bagage de Technical Wrestling, ce qui ce ressent tout particulièrement en ce début de rencontre. Plus encore, ce sont ces échanges entre Martel et Estrada qui m’auront laissé bouche bée. Laissez un quart d’heure à ces deux garçons pour obtenir le match de l’année. Martel est une boule de nerfs et ne gaspille pas un seul de ses mouvements. Lorsqu’entre Garea, on passe à un style plus bagarreur, qui correspond un peu plus à celui de l’homme qu’on surnomme « The Fire Brand From the Bronx ». Un tag des Champions leur permet une manœuvre en Tag, voyant Martel emmener Estrada pour le tombé. L’arbitre compte et à la surprise générale, le portoricain ne relève pas l’épaule et concède ce match au terme de cinq courtes minutes. C’est absolument criminel de ne pas avoir permis à ces quatre gars de s’éclater, encore plus du fait qu’une telle affiche est déjà suffisamment rare. C’est une grosse déception pour votre rédacteur. 


– Accueilli en ringside par Pat Patterson, Stan Hansen arbore son gilet en cuir et son chapeau de cowboy. Interrogé sur de potentiels troubles au sein de la Blassie Army, Hansen rétorque que ça ne regarde personne et que de toute façon, le catch est un milieu compétitif, peu importe les alliances. Hansen parle ensuite de son retour en force et se réaffirme comme une menace de premier rang. Il aborde ensuite son bannissement des rings après avoir brisé le cou de Bruno Sammartino et souhaite faire de même avec Bob Backlund ou encore Pedro Morales. Hansen est chaud comma la braise et met en garde quiconque que le shérif est en ville. 


MATCH 3 : STAN HANSEN VS STEVE KING (02:01)

VAINQUEUR : STAN HANSEN

PRISE DE FINITION : LARIAT

APPRÉCIATION : SQUASH BRUTAL ET SANS REMORDS


Originaire de Borger au Texas, Stan Hansen a fait du chemin depuis ses débuts sur ce territoire en 1976. Forcé de partir au Japon suite à la blessure de Bruno Sammartino, Hansen y appris toute la rigueur et la discipline du catch nippon, y devenant l’un des gaijins les plus prolifiques de son temps. Sans son manager « Classy » Freddie Blassie à ses côtés, Hansen se mesure ce soir à Steve King. 

Malgré tout ce qu’on pourrait penser, le début de match semble être l’avantage de King, qui se donne les moyens d’affronter son large antagoniste. Toutefois, ce n’est qu’un cuisant échec puisque Hansen rétorque aussitôt avec ses coups de coude et une série de descentes du coude. La rencontre ne s’éternise pas, bien au contraire et se termine au bout de deux minutes, Hansen décapitant ce pauvre gars avec sa célèbre Lariat. 


MATCH 4 : S.D JONES VS BLACK DEMON (06:32)

VAINQUEUR : S.D JONES

PRISE DE FINITION : SWINGING NECKBREAKER

INDICATEUR : *


S.D pour « Special Delivery » Jones est dans la place et reçoit un bel accueil de la part du Fieldhouse d’Hamburg. Originaire d’Antigua-et-Barbuda dans les Caraïbes, le fiston chéri de Philadelphie se mesure ce soir à Black Demon, un catcheur masqué d’origine portoricaine qu’on connaît aussi en tant que Don Serrano. 

D’entrée de jeu, Jones souhaite démontrer l’étendue de sa force et repousse ainsi le Demon à plusieurs reprises. Celui-ci semble plutôt motivé et essaie alors de s’imposer techniquement face à Jones. Ce dernier est en forme et le prouve en se trémoussant comme lui seul sait le faire. Pour être honnête, rien de bien intéressant ne ressort de ce combat, si ce n’est que ce fut long et sans grand intérêt. S.D gigote et s’amuse comme à l’entraînement tandis que le Demon nous sort une roue, une jolie manœuvre mais totalement inutile. Aux commentaires, Vince et Patterson mentionnent à nouveau que le motif de la tenue du Black Demon ressemble à du papier peint démodé, c’est dire du niveau d’investissement dans ce match. Jones l’emporte alors avec un Swinging Neckbreaker, ce qui semble être devenu sa prise de finition. 


– Ensuite reçu en ringside par Vince McMahon, S.D Jones a l’occasion de déclarer quelques mots à la foule. Haletant et tout transpirant, Jones parle de son retour et de sa remise en forme. Comme souvent lors de ces promos de babyfaces, Jones réaffirme vouloir se mesurer à de plus gros gabarits et repart en remerciant son public. 


MATCH 5 : « KING KONG » ANGELO MOSCA W/CPT. LOU ALBANO VS ANGELO GOMEZ (03:15)

VAINQUEUR : ANGELO MOSCA

PRISE DE FINITION : CANADIAN BACKBREAKER

APPRÉCIATION : MOSCA EST UNE BRUTE ET RESTE INVAINCU


On conclut donc ce programme d’une heure avec la présence de l’une des dernières recrues de la World Wrestling Federation. « King Kong » Angelo Mosca possède une sacrée carrière sur les rings de catch nord-américains et compte bien accrocher quelques titres en plus à sa collection. Toujours managé par Lou Albano, Mosca peut se targuer d’être son seul poulain à concourir en solo. Il se frotte ce soir à Angelo Gomez, qui n’a pas la moindre chance de l’emporter. 

Et cela, on s’en doute avant même que la cloche ne sonne. Au vu des premiers instants de la rencontre, disons simplement que cela se concrétise. Avec sa gueule de sale type, Mosca cogne et plie son adversaire en quelques secondes à peine. L’impact de ses coups semble témoigner d’une puissance certaine mais c’est surtout son méthodisme qui ressort comme l’un de ses atouts premiers. Sans aucune difficulté, Angelo Mosca l’emporte en un peu plus de trois minutes avec son Canadian Backbreaker, une prise de soumission extrêmement douloureuse pour celui qui la subit. 


Si l’on porte un regard purement in-ring à ce All Star Wrestling, alors le résultat ne serait que tout juste médiocre. En effet, on ressent ici tout particulièrement l’aspect premier de l’émission, qui consiste à opposer des noms établis à de simples jobbers. En ce sens, les passages à tabac de Stan Hansen et d’Angelo Mosca ne sont pas mauvais, mais ne représentent rien de plus qu’une rencontre à sens unique. De retour en force et en forme en fin d’année 1980, S.D Jones ne parvient toutefois pas à faire prendre la sauce. Son match face au Black Demon fut excessivement long et inutile. Même ce qui aurait normalement du être l’attraction de la soirée fut une énorme déception. Les Champions Tag Team que sont Tony Garea et Rick Martel se mesuraient alors au duo composé de Johnny Rodz et de José Estrada. Sur le papier, l’affiche est sublime, sinon parfaite. Malheureusement et pour des raisons qui m’échappent, ce combat n’a duré que cinq courtes minutes, ce qui est trop peu pour construire quoi que ce soit. C’est d’autant plus dommage que ce genre de rencontre est relativement rare sur cette antenne et surtout, que ces quatre gars ont le potentiel pour sortir le match de l’année. Toutefois, on peut malgré tout se contenter de la suite du Cobra Clutch Challenge qui prit cette semaine une tournure inédite. Mettant au lit un pauvre gars, le sergent a ensuite jeté son dévolu sur Pat Patterson, le défiant de se retirer de son Cobra Clutch. Et pour la peine, Slaughter était même prêt à doubler le montant de la récompense promise. Humble, Patterson a préféré refuser l’invitation, au grand dam du sergent. Les graines sont plantées, ce sont ici les prémisses d’une rivalité qui fera rechausser ses bottes à Pat Patterson. Une rivalité acerbe et amère dont le point culminant sera ce Alley Fight au Madison Square Garden, devenu légendaire et toujours considéré comme l’un des matches les plus violents de l’histoire du catch. 

Nathan Maingneur

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