ALL STAR WRESTLING #23

ALL STAR WRESTLING #23

23/09/1978

All Star Wrestling

© World Wrestling Entertainment Inc. All Rights Reserved

À quelques années de reprendre les rennes de la World Wide Wrestling Federation, Vince McMahon présente et commente ce programme All Star Wrestling, toujours depuis le Fieldhouse d’Hamburg en Pennsylvanie.

L’inimitable Joe McHugh s’enquiert des présentations et nous rappelle que cette émission est sous l’étroite juridiction de la Commission d’État présidée par Howard McCall et son directeur exécutif, Francis Walker. Nick Santoro est aux abords du ring en compagnie du Dr. John Woods et de Mike Mittman à la cloche. Les arbitres de cette heure de catch seront « Wee » Willie Weber et Dick Woehrle.


MATCH 1 : LARRY ZBYSZKO VS STAN « THE MAN » STASIAK (10:00)

VAINQUEUR : AUCUN

PRISE DE FINITION : TIME LIMIT

INDICATEUR : ** ½


D’Artagnan, où du moins Larry Zbyszko, c’est selon, est en action ce soir et reste un compétiteur plutôt populaire. Son antagoniste est un ex-détenteur de la ceinture de Champion du Monde, en la personne de Stan « The Man » Stasiak, sans son manager de toujours, The Grand Wizard of Wrestling à ses côtés.

Zbyszko et Stasiak s’échangent quelques contacts préliminaires pour commencer ce combat. D’emblée, Stan « The Man » est dégagé à l’extérieur du ring par un Zbyszko confiant. Toutefois, Stan est lucide et affaiblit les côtes de son vaillant adversaire à coups de poing. Larry est endolori et fait preuve d’un selling réaliste et crédible. Celui-ci se réveille et entame sa phase de retour, envoyant Stasiak d’un bout à l’autre du ring avec frénésie. Dans l’un des coins, Stasiak se prend une rouste d’un Zbyszko qui ne se retient plus ! Stasiak semble s’être blessé au niveau du dos et reprends ses esprits à l’extérieur du ring. De retour, Zbyszko n’a aucune pitié et s’acharne sur ce dos meurtri, porté par une foule énergique. L’enroulant en Sunset Flip, Zbyszko doit s’arrêter puisque l’arbitre sonne la cloche, le temps limite étant écoulé. On ne sait pas si Stasiak se serait dégagé ou pas de ce tombé, mais Zbyszko s’en sort la tête haute, sans pour autant décrédibiliser Stasiak.


MATCH 2 : CRUSHER BLACKWELL VS FRANKIE WILLIAMS (05:31)

VAINQUEUR : CRUSHER BLACKWELL

PRISE DE FINITION : POWERSLAM

APPRÉCIATION : ABSOLUMENT BRUTAL. SQUASH PUR ET DUR


S’apprêtant à infliger une douleur certaine, Crusher Blackwell est escorté au ring par The Grand Wizard of Wrestling qui doit écarter les cordes pour que son immense nouveau poulain puisse entrer. Et c’est comme pour dire merci que « Mountain from Stone Mountain » le fait sortir en le passant par dessus les cordes. Prêt à se heurter à cette montagne humaine se dresse un Frankie Williams qui, disons-nous le, n’a aucune chance.

Crusher s’essaie encore une fois à tordre et plier le bras de Williams dans n’importe quel sens possible et imaginable, l’éclatant ensuite d’une lourde descente de la cuisse. C’est ici que commence la punition, purement et simplement. S’ensuivent une descente du genou et une descente du coude monstrueuses. Et à chaque fois, Crusher relève l’épaule de Williams qui n’est déjà plus qu’une poupée inanimée. Ce dernier se fait terminer et c’est peu dire, par un Powerslam ahurissant, le public commençant à chanter pour Dino Bravo. Williams doit être sorti sur un brancard par quelques arbitres, alors que Dominic DeNucci est également à ses côtés. Si jamais un squash se devait d’être défini, celui-ci pourrait servir d’exemple !


– À quelques secondes d’avoir envoyé Williams à l’hôpital, Crusher clame qu’il est le meilleur catcheur qui soit jamais monté sur ce ring et demande de la compétition, se plaignant de la piètre opposition qui lui est envoyée. Et pour illustrer son propos, Blackwell propose d’envoyer Vince au sol ! Quelle idée ! Il défie ensuite Bob Backlund et affirme que le Champion ne peut rivaliser face à sa puissance, couplée à son agilité. The Grand Wizard termine en disant qu’il n’attend qu’une chose, que son poulain puisse infliger de la souffrance à Backlund.


MATCH 3 : LITTLE TOKYO VS COCONUT WILLIE (04:17)

VAINQUEUR : LITTLE TOKYO

PRISE DE FINITION : DESCENTE DU COUDE

INDICATEUR : **


On embraye avec du Midget Wrestling ! Ce genre d’attraction populaire est d’habitude plus couramment représentée lors de grands événements, notamment au Madison Square Garden de New York City. Shigeri Akabane, plus connu sous le sobriquet de Little Tokyo, est l’un des catcheurs nains les plus reconnus de son époque, éperdu rival du génialissime Lord Littlebrook. Ce soir, Tokyo se mesure à un certain Coconut Willie, originaire de l’île d’Hawaï, également connu sous le nom de Coconut Kid qui arbore un large sourire et un collier de fleurs. Aloha !

C’est assez typique de ce qu’on retrouve d’habitude dans la catégorie Midget Wrestling relative à cette époque. Tokyo ne parvient pas à sonner un adversaire qui a la tête dure (un stéréotype qui s’applique à d’autres catcheurs, essentiellement afro-américains, allez chercher pourquoi…) Willie nous gratifie toutefois d’un joli salto arrière, pour la joie d’un public plutôt fasciné par ce type de programme. Tokyo l’emporte en esquivant un saut chassé et en s’élançant ensuite pour une descente du coude. On aurait peut-être aimé que ce programme dure un peu plus longtemps, compte-tenu des capacités de ces deux Midget Wrestlers. À ce sujet, mon ami et compère du Fatal 4 Way, David Weichert s’est illustré avec une excellente vidéo consacrée au Midget Wrestling. Une vidéo qui s’ancre comme la première d’une (on l’espère !) longue série intitulée « Lost Stories of 1997 » Le coup d’œil est de mise, vous tomberez sous le charme !


MATCH 4 : IVAN KOLOFF W/CPT. LOU ALBANO VS STEVE CAGLE (02:57)

VAINQUEUR : IVAN KOLOFF

PRISE DE FINITION : PRISE DE L’OURS

APPRÉCIATION : AUTORITAIRE ET BRUTAL. EXCELLENT SQUASH DE KOLOFF EN VUE DE SON AFFRONTEMENT FACE À BACKLUND


À quelques jours seulement de son affrontement face à Bob Backlund, Ivan Koloff est plus que jamais déterminé à s’arroger l’or mondial pour la deuxième fois de sa carrière. Accompagné par Lou Albano, toujours aussi déjanté, Koloff arbore toujours un t-shirt à l’effigie de l’emblème de l’URSS. Autant rappeler que nous sommes en pleine Guerre Froide et qu’aux États-Unis, se targuer d’être soviétique (où tout simplement russe) n’est pas forcément de très bon goût. L’Ours Russe s’échauffe ce soir face à un jobber du nom de Steve Cagle, qui fait ce soir sa première apparition télévisée. Espérons que ce ne soit pas sa dernière, même si au vu de l’absence totale d’informations que j’ai pu trouver à son sujet, il se pourrait bien que ce match ait été son premier… et son dernier.

On s’y attendait, Koloff déboulonne son piètre adversaire, totalement impuissant face à la brutalité du russe. Celui-ci est particulièrement stiff, sans doute dans l’optique d’envoyer un message à Backlund. D’ailleurs, Ivan fait comme s’il s’agissait de Backlund, lui hurlant « Get up Backlund ! » à plusieurs reprises. C’est l’histoire de quelques minutes et Koloff l’emporte avec sa prise de l’ours, Cagle jetant immédiatement l’éponge. Albano distrait ensuite l’arbitre tandis que Koloff achève définitivement ce pauvre jobber avec une descente du genou du haut des cordes. Dure journée pour Cagle.


MATCH 5 : BARON MIKEL SCICLUNA & SPIROS ARION VS S.D JONES & JIM RAY (04:49)

VAINQUEURS : BARON MIKEL SCICLUNA & SPIROS ARION

PRISE DE FINITION : BRISE-DOS

INDICATEUR : * ½


Pour ce dernier combat, S.D Jones est de la partie et reste un compétiteur extrêmement apprécié. L’antillais est en effet une figure derrière laquelle on aime se rallier et fait ce soir équipe avec Jim Ray, jobber qui a décidément remporté un ticket d’abonnement aux Main Events (où aux tombés, c’est selon).

C’est ce dernier qui débute justement face au Baron qui possède bien plus d’expérience. Il se sort toutefois plutôt joliment d’un Headcissors et passe le tag à Jones. Malgré son engouement, S.D est victime des tactiques des heels et se retrouve au sol, piétiné par Arion, alors qu’un arbitre impuissant ne sait se faire entendre. Agacé par les basses besognes de ses adversaires, Ray intervient à plusieurs reprises, à chaque fois repoussé par Scicluna et le grec. C’est d’ailleurs ce dernier qui succombe à un brise-dos de « Iron Greek » et qui fait perdre son équipe.


Note largement positive pour ce All Star Wrestling qui affiche une carte pourtant pas forcément des plus intéressantes. Larry Zbyszko et Stan Stasiak ouvrent le bal d’une plutôt belle manière, allant chercher le nul qui permet entre autres qu’aucun ne perde en crédibilité. Pour la première fois depuis les débuts de l’émission (hors épisodes non-disponibles) c’est la première fois qu’est présenté du Midget Wrestling ! Avec Little Tokyo et Coconut Willie, on joue la carte de la sécurité, ces deux Midget Wrestlers étant parmi les plus divertissants du genre. Point le plus important de cet épisode, ce sont ces deux squashes qui montrent une certaine capacité de la World Wide Wrestling Federation à construire des monstres. En remportant la ceinture des hanches de Billy Graham, Backlund s’est rapidement retrouvé avec une cible dans le dos, espérons pour nous qu’on ait droit à quelques défenses de l’or suprême dans les prochains temps !

Nathan Maingneur

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