WORLD CLASS CHAMPIONSHIP WRESTLING #6

WORLD CLASS CHAMPIONSHIP WRESTLING #6

13/03/1982

World Class Championship Wrestling

© World Wrestling Entertainment Inc. All Rights Reserved

Mark Lowrance nous accueille cette semaine encore au sein de la mythique enceinte du Sportatorium de Dallas. À ses côtés, Kevin Von Erich nous présente le programme de cet épisode de World Class Championship Wrestling et sera en action un peu plus tard dans la soirée. Cette semaine, le « Nature Boy » Ric Flair est de passage et nous gratifie d’une apparition rarissime. C’est Joe Renelli qui s’occupe des introductions sur le ring.


MATCH 1 : JESSE « RELAMPAGO » LEON VS CPT. FRANK DUSEK (06:46)

VAINQUEUR : CPT. FRANK DUSEK

PRISE DE FINITION : SUPERPLEX

INDICATEUR : **


Un poncho sur les épaules, Jesse « Relampago » Leon semble plutôt apprécié de la foule du Sportatorium. Plus connu sous le nom de Billy Two Eagles, ce lutteur originaire de San Antonio a commencé sa carrière en ’78 et fut entraîné par Terry et Dory Funk Jr. Ce jeune garçon se frotte ce soir à un certain « Captain » Frank Dusek, soi-disant membre de cette célèbre famille de catch. Aussi arrogant que suffisant, Dusek est accueilli par une pluie de sifflets et de quolibets.

En guise de mise en bouche, nous assistons à une superbe série d’échanges entre Leon et Frank Dusek. Ce dernier est formidable dans son rôle de heel et joue parfaitement avec les humeurs du public. Aux commentaires, Kevin Von Erich, qui semblait déjà totalement ailleurs en début d’émission, n’arrive pas une seule fois à prononcer correctement le nom de Jesse « Relampago » Leon. On ne fumait pas que du tabac du côté de Dallas ! Restant dans son personnage de heel, Dusek s’impose avec de sales coups de genou et couche Leon avec une Butterfly Suplex. Toutefois, Dusek décide de prendre un peu de hauteur. Il dépose alors Relampago Leon sur la troisième corde et l’y fait descendre en l’emportant avec une Superplex, une prise de risque qu’on n’aperçoit pas encore très souvent à cette période.


– Costume sur-mesure, boutons de manchettes en or, Ric Flair est reçu au micro de Mark Lowrance. Le « Nature Boy » nous parle alors, et mieux que personne, du prestige du titre de Champion des poids-lourds de la NWA, la légendaire « Ten Pounds of Gold ». Aucun doute n’est permis, Flair est le compétiteur le plus charismatique de tout le paysage nord-américain. Avec sa gouaille, Flair s’adresse ensuite à Kerry Von Erich. Il compte l’affronter et lui montrer qu’il est et reste le diamant brut du catch professionnel. Les diamants sont éternels, et Ric Flair aussi.

Sur le ring, Richard Blood s’apprête à rencontrer le plus gros défi de sa jeune carrière. Et alors que Ric Flair s’apprêtait à retirer sa ceinture, il est interrompu par l’irruption de Kerry Von Erich, défié quelques minutes plus tôt. Encore assez timide et réservé, Kerry manque d’assurance et se fait bousculer au terme d’une séquence aussi intense que prenante. Et contre toute attente mais comme c’est la tradition ici au Texas, Kerry a dégainé le premier et a couché Flair avec des droites du tonnerre. Le public du Sportatorium est en transe et Kerry s’autorise même l’outrecuidance de maintenir les épaules du Champion au sol !


MATCH 2 : « NATURE BOY » RIC FLAIR VS RICHARD BLOOD (03:30)

VAINQUEUR : RIC FLAIR

PRISE DE FINITION : FIGURE FOUR LEGLOCK

APPRÉCIATION : TOUT EST PARFAIT


Complètement groggy, Ric Flair éprouve quelques difficultés pour reprendre ses esprits et se remettre sur pied. C’est la chance d’une vie pour Richard Blood, qui peut donc profiter de cette altercation pour créer la surprise. Toutefois, pas sûr que Ric Flair soit du genre à se laisser faire. Passant du choc à la colère noire, Flair se jette alors sur son adversaire et s’apprête à lui infliger une leçon.

Ric Flair Fighting

© World Wrestling Entertainment Inc. All Rights Reserved

Flair ne décolère pas et éclate ce pauvre gars pour faire passer sa frustration. Au placard toute la technique qu’on reconnaît habituellement, Flair cogne fort et lui assène de vicieux atémis qui claquent dans toute l’arène. Blood est totalement impuissant et le Champion se focalise désormais sur son genou gauche. Sans surprise, Ric Flair l’emporte en un peu plus de trois minutes avec sa célèbre Figure Four Leglock. Et bien que Richard Blood ait jeté l’éponge, Flair maintient sa prise et ne la relâche que sous la pression de l’arbitre. En contrebas, Ric Flair s’empare du micro et déclare vouloir infliger une leçon de catch pure et simple à Kerry Von Erich.


– Après ce combat, nous retrouvons Kerry Von Erich accompagné de son père, le célèbre Fritz Von Erich. Kerry semble déterminé comme jamais à affronter Ric Flair et compte bien s’arroger sa ceinture de Champion du monde. Fritz croit en ses garçons, il les a entraîné tous les trois et serait déçu que son fils ne remporte pas la « Ten Pounds of Gold ». Kerry conclut et clame pouvoir battre Ric Flair en moins de 10 minutes.


MATCH 3 : KING KONG BUNDY & THE GREAT KABUKI W/GARY HART VS AL MADRIL & TOM « BOOGALOO » SHAFT (08:21)

VAINQUEURS : KING KONG BUNDY & THE GREAT KABUKI

PRISE DE FINITION : THRUST KICK

INDICATEUR : ** ½


Gary Hart semble s’être constitué une petite armée. D’abord The Great Kabuki, puis celui qu’on appelle désormais King Kong Bundy, l’alliance a de quoi donner des sueurs froides à la famille Von Erich. Kabuki et Bundy se mesurent ce soir à un joyeux tandem, composé de Tom « Boogaloo » Shaft et d’Al Madril, compétiteur endurci très apprécié par le public de Dallas.   

Kabuki commence face à Shaft mais c’est Bundy qui s’impose tout en puissance. Malgré sa force, encore et toujours comparée à celle d’André le Géant, l’ancien Big Daddy Bundy manque d’expérience et commet quelques erreurs de jeunesse. Lorsqu’entre Madril face à Kabuki, c’est tout le public de Dallas qui se réveille. Encouragé par le sinistre Gary Hart, le japonais freine drastiquement le rythme de la rencontre avec ses prises du trapèze. Al Madril se défend comme un beau diable, mais se fait toujours surprendre par les kicks de Kabuki, totalement imprévisibles. En plein milieu de match, Kevin nous abandonne et part se préparer en amont de son combat. « Boogaloo » Shaft ne manque pas d’énergie mais semble beaucoup trop lent par rapport à Kabuki qui a toujours une longueur d’avance. Et purée que ces échanges entre Kabuki et Al Madril sont pleins d’énergie, on aurait aimé en voir plus. Alors que Shaft et Al Madril se redonnaient un peu de vigueur, Bundy et Kabuki profitent d’une distraction de Gary Hart pour prendre Shaft à partie. Ce dernier est retenu dans les cordes par Bundy et se mange un sale coup de pied de Kabuki. Le choc est fatal et Tom Shaft ne se relève pas du compte de trois de l’arbitre Bronco Lubich. Les choses ne s’arrangent pas, puisque Bundy enfonce le clou avec un énorme Splash, comme si cela ne suffisait pas.


MATCH 4 : KEVIN VON ERICH VS CARLOS ZAPATA (06:03)

VAINQUEUR : KEVIN VON ERICH

PRISE DE FINITION : BODY SCISSORS

INDICATEUR : * ¾


Comme c’est la tradition du côté de Dallas, nous terminons la soirée avec l’un des fils du promoteur du territoire, en la personne de Fritz Von Erich. Et quelques minutes après que Kerry se soit chauffé avec Ric Flair, c’est Kevin Von Erich qu’on retrouve donc sur le ring du Sportatorium. Et ce soir, Kevin se mesure à une figure familière de ces programmes. Il s’agit de Carlos Zapata, une sorte de parodie de Che Guevara, cigare en bouche et treillis militaire cubain sur les épaules. Présent à ses côtés, son frère Mike restera aux abords du ring pour l’encourager.

Kevin commence en s’accrochant à l’épaule de Zapata avec une clé de bras portée avec fermeté. Et lorsqu’il relâche son emprise, c’est pour envoyer le cubain en dehors du ring avec un saut chassé. Le main en main, Kevin commet toutefois une erreur et, s’apprêtant à lui porter un Splash, se jette tout droit sur les genoux de Zapata. Du genre bagarreur, le fils Von Erich revient avec ses chassés, l’une de ses spécialités, et s’accroche comme un paresseux à sa branche à l’abdomen de son adversaire avec un Body Scissors, une prise redoutable exerçant une pression extrêmement douloureuse. Carlos Zapata n’a alors pas d’autre option que de jeter l’éponge.


Excellente semaine du côté de la WCCW de Dallas, peut-être même la meilleure édition de ce programme depuis le début de la collection en ce début d’année 1982.

– Gary Hart semble s’être constitué une petite armée. D’abord le Great Kabuki, puis celui qu’on appelle désormais King Kong Bundy, l’alliance a en effet de quoi donner des sueurs froides au clan Von Erich. Et pour sa première apparition télévisée, ce redoutable duo a su faire forte impression face à Al Madril et Tom « Boogaloo » Shaft.

– Kerry n’est pas le seul Von Erich a s’être produit ce soir. Peut-être le plus athlétique des trois fils Von Erich, Kevin ne nous déçoit jamais. D’abord présent aux commentaires, celui qui semblait totalement à côté de ses pompes s’est toutefois parfaitement débrouillé face à Carlos Zapata lors du dernier combat de ce programme.

– Les diamants sont éternels, et Ric Flair aussi. Auteur d’une incroyable performance, que ce soit sur le ring ou au micro, l’actuel Champion de la NWA n’est pas reparti indemne de son passage sur le territoire de Dallas. Humilié par Kerry Von Erich, « Nature Boy » a sans soute sous-estimé celui qui devrait prochainement l’affronter pour sa ceinture.

– Âgé de seulement 22 ans, Kerry Von Erich a pourtant fait carton plein en bousculant Ric Flair comme peu se sont donnés le droit de le faire. Les dès sont jetés, Kerry Von Erich ira affronter le titulaire de la « Ten Pounds of Gold ». Nous ne sommes qu’en ’82 et lorsqu’on connaît l’histoire, ce sacre survenu en 1984 a d’autant plus de symbole même s’il survient dans un tout autre contexte.

Nathan Maingneur

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