CHAMPIONSHIP WRESTLING #16

CHAMPIONSHIP WRESTLING #16

24/05/1980

Championship Wrestling

© World Wrestling Entertainment Inc. All Rights Reserved

Vince McMahon et Bruno Sammartino sont nos hôtes et nous accueillent dans l’enceinte du Agricultural Hall d’Allentown en Pennsylvanie pour ce Championship Wrestling, encore et toujours présentée par le promoteur Phil Zacko. Vince et Bruno nous annoncent que le Champion du monde de la National Wrestling Alliance, en la personne d’Harley Race sera présent, de même que Pedro Morales et Larry Zbyszko.

Le légendaire Joe McHugh s’occupe des présentations et précise que ce programme est placé sous la juridiction de la Commission Athlétique de Pennsylvanie, présidée par John Santoro et représentée sur place par ses officiels. Dr. George Zahorian siège aux côtés de Mike Mittman, notre gardien de la cloche. Les arbitres qui officieront lors de cette heure de catch nord-américain sont messieurs Dick Kroll, Gilberto Roman et Dick Woehrle.


MATCH 1 : RICK MCGRAW VS « PRETTY BOY » LARRY SHARPE (10:00)

VAINQUEUR : AUCUN

PRISE DE FINITION : LIMITE DE TEMPS RÉGLEMENTAIRE

INDICATEUR : ** ¾


On commence fort. Victorieux face à José Estrada puis contre Johnny Rodz, le jeune Rick McGraw se mesure ce soir à un gros morceau. Originaire d’Irlande, celui qu’on surnomme le « Pretty Boy » en raison de son arrogance et de sa tête d’effronté est encore et toujours invaincu à la télévision. D’ores et déjà, cette rencontre s’annonce haute en couleurs.

Ces deux compétiteurs ont donc tout à perdre et cela se ressent particulièrement dans la nervosité de ces premiers échanges. À la surprise générale, et ce malgré l’expérience de Sharpe, c’est bien McGraw qui prend l’avantage le premier, enflammant la foule avec une série de Armdrags. La rencontre est très disputée et Larry Sharpe n’hésite pas à user de sa force de frappe avec de gros coups de poing qui sonnent l’énergique McGraw. Celui-ci se redonne du poil de la bête et résiste, envoyant lui aussi de sacrées mandales au visage du « Pretty Boy ». Les tentatives de tombé s’enchaînent et les dégagements sont de plus en plus pénibles. Ricky relève son épaule d’un Powerslam tandis que Sharpe passe à rien de se faire surprendre par un Sunset Flip. Finalement, et au terme d’un match admirable, c’est la limite de temps réglementaire qui signe la fin de cet âpre combat. Et si Sharpe se contente de cette décision, McGraw est livide et souhaite poursuivre cette rencontre. Le verdict est pourtant sans appel, il s’agit d’un nul.


MATCH 2 : LARRY ZBYSZKO VS EL OLYMPICO (04:55)

VAINQUEUR : LARRY ZBYSZKO

PRISE DE FINITION : COUNT OUT

APPRÉCIATION : ZBYSZKO EST TOUJOURS AUSSI HAÏ


Bête noire du catch professionnel, Larry Zbyszko n’a toujours pas été pardonné pour ses actions, et ne le sera peut-être jamais. Accueilli sous une broncha de la foule d’Allentown, Zbyszko se mesure ce soir à El Olympico. Très franchement, Olympico n’est plus dans sa d’antan et déçoit plus souvent qu’il impressionne. Toutefois, il peut encore faire un solide antagoniste.

Comme d’habitude, Zbyszko refuse d’engager le combat, ce qui a pour don d’enrager le public. Et lorsque Larry décide de se lancer, c’est Olympico qui prend le dessus avec une série de Armdrags et un Headscissors. Toutefois, Larry possède un longueur d’avance, ce qui lui permet de garder la main sur son match. Olympico se relève quasi instantanément d’une souplesse arrière et enchaîne avec des sauts chassés. Zbyszko esquive le dernier et envoie Olympico en dehors du ring. Là, sur le plancher du Agricultural Hall, Olympico subit un enfourchement et n’est pas en mesure de remonter sur le ring au compte de 10. Encore une victoire sans honneurs et sans mérite pour un Larry Zbyszko qui ne cessera donc jamais d’attiser la haine.


MATCH 3 : HARLEY RACE VS ANGELO GOMEZ (02:36)

VAINQUEUR : HARLEY RACE

PRISE DE FINITION : VERTICAL SUPLEX

APPRÉCIATION : PRESENTATION PLUS QUE DISCUTABLE DU CHAMPION NWA


Sur le ring nous retrouvons Angelo Gomez, l’un des jobbers les moins prolifiques de cette période et de ce territoire. Et ce soir, Gomez rencontre sans doute au plus gros défi de sa courte carrière. Originaire des terres du Missouri, son légendaire adversaire retire sa veste et confie sa ceinture au valet de ring. Cette ceinture, il s’agit du « Ten Pounds of Gold », la prestigieuse ceinture de Champion du monde de la NWA. Et en cette période, le titulaire de ce titre n’est autre qu’Harley Race, avec ses bacchantes et ce regard de tueur qui en a intimidé plus d’un.

Harley Race

© World Wrestling Entertainment Inc. All Rights Reserved/Courtesy of Pro Wrestling Illustrated

Race s’impose très rapidement avec un répertoire de coups et de prises plutôt classique, mais diablement efficace. Gomez est totalement impuissant et ne peux que subir le catch brut de décoffrage du Champion de la NWA. À plusieurs reprises, Race relève lui-même l’épaule de ce pauvre garçon et poursuit son œuvre avec un regard vicieux. Un Piledriver ne semble pas suffire, puisqu’Harley Race l’emporte ensuite en l’espace de trois minutes grâce à une souplesse arrière, parfaitement exécutée.


– À sa sortie du ring, le Champion du monde est accueilli par Bruno Sammartino pour une petite promo. Calmement, posément, Harley Race nous rappelle qu’il est le seul et unique Champion du monde. Et ce qui s’annonçait comme une promo aussi intense que vicieuse est finalement coupée par la pause publicitaire. Coïncidence ou manque de respect ? On ne saura jamais. 


MATCH 4 : PEDRO MORALES VS FRANK SAVAGE (05:34)

VAINQUEUR : PEDRO MORALES

PRISE DE FINITION : BOSTON CRAB

APPRÉCIATION : PEDRO EST EN GRANDE FORME !


Tout fraîchement revenu sur ses terres, Pedro Morales est de retour dans la promotion qui  l’a couronné Champion du monde entre 1971 et 1973. Dans une forme olympique, Pedro Morales souhaite se frotter à tous ceux qui n’étaient pas là lorsque lui était au sommet. Et ce soir, le portoricain se mesure à un certain Frank Savage, jobber qui a également porté le masque de l’Executioner sur ce territoire.

Et un peu comme Zbyszko en début d’émission, mais pour bien d’autres raisons, Savage semble quelque peu réticent à l’idée d’engager le combat. Évidemment, Pedro s’impose et réussit tout ce qu’il entreprend. Mais ce que recherche véritablement Morales, c’est un affrontement physique et compétitif. Et autant dire que ce pauvre Savage n’est pas le bon  candidat. Et cela tend à agacer le portoricain qui reste sage, mais qui semble malgré tout irrité. Rien n’y fait, Savage est mou et n’apporte aucune offensive à ce combat. C’en est trop pour Pedro qui l’allume avec de gros coups de poing et qui le sèche avec une sacrée mandale dans l’abdomen. Il le retourne en position de Boston Crab et ce pauvre gars n’a d’autre option que de jeter l’éponge, offrant la victoire à son légendaire adversaire.


– Encore tout transpirant, Pedro Morales est accueilli par Bruno Sammartino, qui le félicite une fois de plus pour sa remise en forme. Avec quelques victoires derrière lui, Pedro veut maintenant se mesurer aux cadors de la promotion, et cite les noms de Tor Kamata et de Ken Patera, l’actuel Champion Intercontinental.


MATCH 5 : TOR KAMATA W/FREDDIE BLASSIE VS RICK STALLONE (03:42)

VAINQUEUR : TOR KAMATA

PRISE DE FINITION : SPLASH

APPRÉCIATION : SQUASH PLUTÔT MOYEN


Terreur des rings à l’apparence plutôt disgracieuse, Tor Kamata démonte tout le répertoire des jobbers depuis son retour en ce début d’année 1980. En ‘77, ce sinistre personnage semait déjà le trouble avant de partir au Japon et sur d’autres territoires de la NWA. Sous l’aile de « Classy » Freddie Blassie et de sa « Blassie Army », Kamata rencontre ce soir un certain Rick Stallone, aucun lien de parenté avec l’interprète de Rocky Balboa et de John Rambo au cinéma.

Comme souvent lors de ces matches, Kamata s’impose grâce à de sales tactiques et des étranglements. La langue tirée, les yeux sortis de leur orbite, Kamata terrifie le public rien qu’avec son apparence. Vu lors d’une récente émission contre Larry Sharpe, Stallone est encore très inexpérimenté et bouge très mal entre les cordes. Ce jeune homme passe un très sale quart d’heure et ne peut rien faire du tout. Projeté dans les cordes, Stallone subit un saut chassé pas académique pour un sou et ne se relève pas d’un Splash gigantesque porté avec élan.


MATCH 6 : « M. USA » TONY ATLAS VS JOSÉ ESTRADA (04:18)

VAINQUEUR : TONY ATLAS

PRISE DE FINITION : MILITARY PRESS SLAM

INDICATEUR : * ¾


Une fois n’est pas coutume, on termine ce programme avec la présence de « M.USA ». Il s’agit de Tony Atlas, étoile filante de la promotion au physique d’Apollon qui connaît une popularité fulgurante. Son défi du soir n’est nul autre que l’immensément talentueux José Estrada, qui ne déçoit jamais lors de ces combats.

Fidèle à lui-même, Estrada commence avec de sales coups de poing envoyés au visage d’Atlas. Toutefois, Atlas n’est pas du genre à se laisser faire et rétorque avec d’immenses coups de poing d’un tout autre acabit. Tony enchaîne avec une série de sauts chassé qui font réagir le public. Et sans fioritures, en l’espace d’un peu plus de quatre minutes, Atlas l’emporte ensuite grâce à son Military Press Slam, une prise impressionnante seulement permise par la force d’Atlas.


En ramenant Larry Zbyszko, Pedro Morales et même Harley Race, actuel Champion de la NWA, la World Wrestling Federation a tapé fort, mais a quelque peu loupé le coche, avec une édition de Championship Wrestling correcte dans l’ensemble, mais qui aurait pu être tellement meilleure.

– Fort de plutôt bons débuts, Rick McGraw affrontait ce soir le « Pretty Boy » Larry Sharpe encore et toujours invaincus sur cette antenne. Et à l’issue d’une rencontre compétitive et disputée, c’est la limite de temps réglementaire qui a empêché ces deux compétiteurs de se départager. Pourtant, le combat n’a pas déçu, bien au contraire. Si Sharpe en est sorti grandi, le jeune Rick McGraw peut désormais se targuer d’être dans la catégorie de ceux qui impressionnent.

– Larry Zbyszko ne cesse donc jamais d’attiser la haine. Depuis son légendaire pétage de câbles, l’ancien élève de Bruno Sammartino met un point d’honneur à remporter tous ses matches de manière plus que détestable. Ce soir n’a pas fait exception à la règle puisque Zbyszko s’est ce soir imposé grâce à un décompte extérieur, exactement comme lors de son récent combat au Madison Square Garden.

– Sa présence en elle-même est historique. Présent cette semaine à titre exceptionnel, le Champion du monde NWA en personne, en la personne d’Harley Race, nous gratifiait ce soir de sa présence. Et pourtant, et ce malgré une victoire facile, c’est sa présentation qui laisse à désirer. Si l’on peut regretter le manque d’intérêt à son égard, nous déplorons le fait de le couper en plein milieu de sa promo. On ne manque pas de respect au Champion de la National Wrestling Alliance !

Nathan Maingneur

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