WORLD CLASS CHAMPIONSHIP WRESTLING #8

WORLD CLASS CHAMPIONSHIP WRESTLING #8

03/04/1982

World Class Championship Wrestling

© World Wrestling Entertainment Inc. All Rights Reserved

Mark Lowrance est notre hôte et nous accueille cette semaine encore dans l’enceinte du Sportatorium de Dallas au Texas. Lowrance remplace donc toujours Gene Goodson et est ce soir accompagné du « Captain » Frank Dusek, partenaire in-crime de « Wild » Bill Irwin et membre de la célèbre famille du même nom. Ils nous présentent le programme de cet épisode de World Class Championship Wrestling alors que nous passons sans transitions à notre premier combat de la soirée.


MATCH 1 : AL MADRIL VS BLACKIE GORDMAN (10:00)

VAINQUEUR : AUCUN

PRISE DE FINITION : LIMITE DE TEMPS RÉGLEMENTAIRE

INDICATEUR : **


Les protagonistes du prochain combat signent d’abord quelques autographes. Dans l’un des coins, nous retrouvons Al Madril, toujours aussi apprécié par le public de Dallas. Fort d’une certaine expérience sur les rings du monde entier, Madril est respecté par ses pairs. Son antagoniste, il nous est originaire de Mexico City. Paré d’une longue cape rouge, on reconnaît Black Gordman, figure importante du catch mexicain en activité depuis le milieu des années 1950.

Aux commentaires, on nous a promis un combat totalement dépaysant, hors des carcans du catch tel qu’on le connaît à Dallas. Et pourtant, les premières minutes du combat sont d’une monotonie inquiétante. Les choses s’enveniment rapidement, en particulier lorsque sont portés les premiers coups de poing. Et ce qui s’annonçait comme une rencontre de aérienne de Lucha Libre se transforme en fait en une bagarre rangée où chaque coup de poing est rendu à son adversaire. Il se répondent coups pour coups et n’y vont pas avec le dos de la cuiller. Madril s’autorise même un coup dans les parties, un coup interdit que l’arbitre David Manning choisit pourtant d’ignorer. En fait, c’est tout l’inverse de ce à quoi on s’attendait. Le temps s’écoule, la rencontre dure et dépasse malheureusement la limite de temps réglementaire. La cloche sonne donc le glas de ce combat, qui se termine donc sur un nul. Pourtant, Madril n’a pas dit son dernier mot et exige cinq minutes de plus, pas plus. Toutefois, Gordman en a eu assez et a préféré rentrer au vestiaire, officialisant de ce fait le match nul.


– Bugsy McGraw s’invite désormais sur le plateau et s’adresse au public. Il nous apprend qu’il est le Champion Brass Knuckles et que rien ne l’empêche plus d’être cruel, méchant et sans merci. Bugsy nous raconte ensuite une histoire selon laquelle il aurait brisé le bras de son père parce qu’il a refusé de lui acheter un poney lorsqu’il était enfant. Lowrance se retient de rire, Bugsy McGraw est quand même un sacré personnage.


MATCH 2 : THE GREAT KABUKI W/GARY HART VS TOM « BOOGALOO » SHAFT (05:41)

VAINQUEUR : THE GREAT KABUKI

PRISE DE FINITION : COUPS DE NUNCHAKUS

APPRÉCIATION : MATCH PLUTÔT MOYEN MAIS TRÈS BON FINISH


Sur le ring, un groupe d’individus s’agite sous les sifflets du public. Il s’agit d’une nouvelle faction répondant au nom de H&H Limited. Née de l’association de Gary Hart et d’Arman Hussein, elle se compose de leurs poulains respectifs, King Kong Bundy et Great Kabuki. C’est ce dernier qu’on retrouve ce soir en action. Il se mesure à Tom « Boogaloo » Shaft, revêtu d’un poncho et très apprécié par la foule de Dallas.

Les esprits s’échauffent entre les managers et l’arbitre. On assiste alors à une vraie scène et David Manning décide finalement de renvoyer les managers en direction des vestiaires. Coup dur pour le Great Kabuki qui combat en plus de cela avec une main cassée, portant encore les stigmates d’une rencontre contre Kerry Von Erich lors de la dernière édition de WCCW Star Wars. Shaft s’en donne à cœur joie et se focalise tout de suite sur cette main bandée. Le japonais tente de placer quelques coups de pied, mais il manque cruellement d’équilibre. Il se fait même mal tout seul en se trompant de main au moment de lui porter un atémi. Kabuki est en très fâcheuse posture, nous l’avons rarement vu autant malmené. Finalement, Arman Hussein réapparaît aux abords du ring et distrait l’arbitre. Dans le dos de Manning, Gary Hart glisse une paire de nunchakus à Kabuki. La foule laisse échapper un cri d’effroi, mais cela n’empêche pas Kabuki de s’en servir pour frapper Shaft. L’arbitre n’y voit que de feu et effectue le tombé, qui permet à Kabuki de l’emporter. Il est ensuite escorté par un cordon de policiers qui fument le cigare, tout une époque.


MATCH 3 : KERRY VON ERICH VS CARLOS ZAPATA (03:56)

VAINQUEUR : KERRY VON ERICH

PRISE DE FINITION : DISCUSS PUNCH

APPRÉCIATION : BON PETIT MATCH DE KERRY


Jouant les trouble-fête à l’occasion de la venue du « Nature Boy » Ric Flair à Dallas, Kerry Von Erich est l’une de sensations du moment. Extrêmement populaire, Kerry a tapé dans le mille en couchant même le Champion en titre pour un compte de trois officieux. Gonflé à bloc, Kerry se fait désormais appeler le « champion sans couronne » et se frotte ce soir à Carlos Zapata, stéréotype sur pattes censé représenter la figure de Fidel Castro, cigare en bouche et treillis militaire.

Sans surprises, Kerry s’impose rapidement grâce à sa technique. C’est une vitrine pour le fils Von Erich, qui peut briller de mille feux face à un Carlos Zapata transformé en poupée de chiffon pour l’occasion. Couché par une série de sauts chassés, le cubain se rebiffe un peu mais Kerry reprends rapidement l’avantage. Encaissant les coups de poing, Zapata a des étoiles au-dessus de la tête et Kerry l’emporte finalement en un peu moins de quatre minutes avec un Discuss Punch, un gros coup de poing en somme. Ce n’est pas trop mal en réalité.


– On nous remontre les images de cette altercation entre le « Nature Boy » Ric Flair, alors de passage à Dallas et Kerry Von Erich, venu jouer les troubles-fêtes. Sans doute un peu trop confiant, Flair s’est laissé surprendre par la fougue de ce jeune prodige, qui a su faire forte impression. Le défi est lancé et vraisemblablement, Kerry affrontera Ric Flair pour sa ceinture de Champion du monde.


MATCH 4 : « WILD » BILL IRWIN VS THE SPOILER (05:00)

VAINQUEUR : AUCUN

PRISE DE FINITION : LIMITE DE TEMPS RÉGLEMENTAIRE

APPRÉCIATION : UNE BONNE PETITE BAGARRE COMME ON LES AIME


Il reste peu de temps d’antenne et c’est pour cela que nous rejoignons ce dernier combat en cours de route. De prime abord, nous reconnaissons « Wild » Bill Irwin, le partenaire de « Captain » Frank Dusek, alors aux commentaires de l’émission. Son antagoniste est une véritable légende des rings. Il s’agit de The Spoiler, devenu l’un des lutteurs masqués les plus célèbres des États-Unis au milieu des années ’60. Il s’est notamment mesuré à Gene Kiniski, Lou Thesz, Harley Race et j’en passe.

The Spoiler

© World Wrestling Entertainment Inc. All Rights Reserved

Comme dit plus haut, nous rejoignons ce combat en cours de route, sans doute à cause du manque de temps restant à l’émission. Et quelle stupéfaction d’arriver au milieu d’une bataille de coups de chaises, tant bien que mal réprimandée par l’arbitre Bronco Lubich. Irwin finit écrasé tête première sur l’une des chaises. Actuel Champion des poids-lourds du Texas, Irwin dérouille et subit même une Iron Claw, une prise pourtant exclusivement réservée aux Von Erich, mais que The Spoiler se permet sans doute de porter comme une marque de respect. Les coups sont durement portés et, alors qu’Irwin souffrait à nouveau pris dans une Iron Claw, la cloche sonne, signe que le temps d’antenne s’est écoulé. Pour autant, ils refusent d’arrêter de se battre, mais sont finalement séparés par l’arbitre.


Après un programme extrêmement chargé, World Class Championship Wrestling fut plus calme, avec une carte homogène, mais pas franchement folichonne, sans grosse affiche ni grand affrontement. Et pourtant, qu’est-ce qu’on apprécie découvrir ces programmes qui ont fait toute la gloire et la renommée du catch texan des eighties.

– Qu’on l’aime ou qu’on l’aime pas, force est de constater qu’Al Madril est très populaire. Que ce soit face à Bugsy McGraw où contre les pires loubards de la World Class, Madril sait toujours sortir, non pas de grands matches cinq étoiles, mais bons combats de catch à l’ancienne, comme on les aime. Et c’est aussi ce qui fait tout le charme de ce territoire.

– Comme si Gary Hart n’était déjà pas une assez grosse épine dans le pied des Von Erich. Le voilà désormais aux commandes d’une nouvelle faction née d’une alliance avec Arman Hussein. Composée du Great Kabuki et de King Kong Bundy, il ne fait nul doute que cette faction n’a pas fini de faire du tort à la famille du Von Erich. Et nous serons là pour voir ça.

– Ce programme fut également l’occasion de découvrir des lutteurs méconnus du grand public. C’est notamment le cas de Black Gordman, célèbre Luchador ce soir aux prises avec Al Madril, ainsi que The Spoiler, légende du catch nord-américain qu’on retrouvait en fin d’émission contre Bill Irwin. C’est là toute la richesse de ces programmes.

– Une semaine après son coup de force magistral, Kerry Von Erich confirmait ce soir qu’il est prêt à affronter le « Nature Boy » et qui plus est, pour sa ceinture de Champion en titre de la NWA. À peine âgé de 22 ans, Kerry est d’ores et déjà une superstar qui s’apprête à faire les plus grandes heures du territoire de son père.

Nathan Maingneur

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