ALL STAR WRESTLING #106

ALL STAR WRESTLING #106

07/02/1981

All Star Wrestling

© World Wrestling Entertainment Inc. All Rights Reserved

Vince McMahon et Pat Patterson sont nos hôtes habituels et commenteront ce programme All Star Wrestling, encore et toujours enregistré dans l’enceinte du Fieldhouse d’Hamburg en Pennsylvanie. 

Gary Michael Cappetta s’occupe des introductions de début de soirée et stipule que le catch proposé ce soir sera placé sous l’étroit contrôle de la Commission Athlétique de Pennsylvanie, représentée sur place par l’un de ses commissaires, Bill Longo. À ses côtés, George Zahorian remplace Dr. John Woods et siège en compagnie de Mike Mittman, notre gardien de la cloche. Les arbitres de cette heure de catch nord-américain seront Danny Davis, Gilberto Roman, John Stanley et Dick Woehrle. 


MATCH 1 : TONY GAREA & RICK MARTEL VS BARON SCICLUNA & RON SHAW (06:24)

VAINQUEURS : TONY GAREA & RICK MARTEL

PRISE DE FINITION : FLYING BODY PRESS

INDICATEUR : *


Titulaires de l’or Tag Team de la promotion depuis novembre 1980, Tony Garea et Rick Martel sont reçus en héros par le public d’Hamburg. Les Champions signent d’abord une poignée d’autographes et se mesurent ce soir à un tandem composé du Baron Scicluna et de « Big » Ron Shaw, originaire de Philadelphie. Ce n’est pas la première fois qu’on assiste à ce match-up, un premier datant du 03 janvier 1981 s’était soldé par une victoire des Champions. 

C’est Garea qui commence face au Baron, nous gratifiant de quelques séquences à l’ancienne. Ces deux briscards des rings se connaissent parfaitement et se sont affrontés des centaines de fois. « Big » Ron entre sur le ring et ne parvient à rien, souffrant d’un réel manque d’à peu près tout. Encore et toujours si faible entre les cordes, celui-ci n’est définitivement pas un bon catcheur. La rencontre est on-ne-peut-plus classique et ne se distingue en rien de la précédente. Âgé de 51 ans, Scicluna continue de donner de sa personne et fait tout pour donner de l’impact au catch de ses antagonistes. Martel est une petite boule de nerfs et comme d’habitude, se suffit à lui-même pour faire forte impression. Shaw se mange une série de sauts chassés et succombe ensuite à un Flying Body Press de Martel, s’arrogeant une petite victoire sans grandes prétentions.  


– Faites place au Cobra Clutch Challenge ! « Unpredictable » Johnny Rodz relève ce soir le défi et se tient prêt à résister et – c’est tout le mal qu’on lui souhaite – à se sortir du Cobra Clutch du Sgt. Slaughter. La récompense est affichée à l’écran, il s’agit d’un chèque de 5000$. Malgré son volontariat, Johnny n’est pas né de la dernière pluie et se méfie de l’attitude du sergent. À plusieurs reprises, Rodz se rétracte, alors que Slaughter est sans cesse chahuté par ce chant « Gomer Pyle ». Celui-ci s’enfonce alors du coton dans les oreilles pour ne plus entendre le public du Fieldhouse. Finalement, l’étreinte est cadenassée et même si Johnny se débat comme un beau diable, Slaughter ne lâche rien. C’est bien Sgt. Slaughter qui a le dernier mot en endormant Johnny Rodz et qui conserve donc son sac de billets.


MATCH 2 : SGT. SLAUGHTER W/GRAND WIZARD OF WRESTLING VS JIM DUGGAN (…)

VAINQUEUR : SGT. SLAUGHTER

PRISE DE FINITION : COBRA CLUTCH

APPRÉCIATION : CES SEGMENTS SONT UN ATOUT POUR l’ÉMISSION 


Sur le ring, Slaughter et son manager sont ensuite rejoints par Jim Duggan, qui a également récemment relevé le défi du Cobra Clutch Challenge. Originaire de Glenn Falls dans l’État de New York, Jim Duggan n’a pas su résister à l’étreinte de l’instructeur de Parris Island en Caroline du Sud. Malgré tout, Duggan a gagné en popularité et s’affirme désormais comme un catcheur à suivre de près. 

Ici encore, ce n’est pas la première fois que ces compétiteurs croisent le fer. Ils se sont en effet déjà affrontés lors d’une rencontre qui s’était déroulée du côté du Agricultural Hall d’Allentown, lors d’un récent épisode de Championship Wrestling. Horripilé par les chants du public, Slaughter ne perd pas de temps et agresse alors Duggan à coups de poing et de coude. Écrasé par une série de brise-dos, celui-ci subit ensuite une descente du genou du sergent, portée depuis le haut les cordes. Sgt. Slaughter l’emporte ensuite avec son Cobra Clutch, sans aucune difficulté.


– Accueillis en ringside par Pat Patterson, Tony Garea et Rick Martel ont maintenant l’occasion de s’adresser au public d’Hamburg. Questionnés sur leurs parcours respectifs, Garea parle de ses années rugby en Nouvelle-Zélande tandis que Martel aborde sa courte période passée sur les terrains de hockey. Patterson aborde ensuite la question des Moondogs, ce à quoi les Champions ne manquent pas de répondre avec virulence en fustigeant Albano et ses chiens de garde.


MATCH 3 : STAN HANSEN W/FREDDIE BLASSIE VS ANGELO GOMEZ (01:48)

VAINQUEUR : STAN HANSEN

PRISE DE FINITION : DESCENTE DU GENOU 

APPRÉCIATION : UN PEU TROP COURT À MON GOÛT


Originaire de Borger au Texas, Stan Hansen est l’une des terreurs du moment. Avec son chapeau de cowboy et son gilet en cuir, Hansen est l’archétype parfait du hors-la-loi. « Bad Man » Stan Hansen est toujours accompagné de « Classy » Freddie Blassie et se frotte ce soir au portoricain Angelo Gomez, qui s’apprête à passer un très sale quart d’heure. 

Étonnement, Hansen laisse – pour l’instant – sa brutalité de côté et se concentre alors sur l’épaule de Gomez avec une clé de bras. Les premiers coups de coude ne se font pas attendre et sèchent ce pauvre gars sur place. Au sol, écrasé par une série de descentes du genou, Angelo Gomez ne se relève pas et concède ce combat de manière relativement prématurée. En effet, on sait qu’Hansen aime par-dessus tout conclure ces matches avec sa Lariat. Il est possible qu’il s’agisse d’un petit raté. 


MATCH 4 : THE MOONDOGS W/CPT. LOU ALBANO VS DOMINIC DENUCCI & STEVE KING (05:32)

VAINQUEURS : THE MOONDOGS

PRISE DE FINITION : SPLASH

APPRÉCIATION : PROMO D’APRÈS-MATCH SURRÉALISTE


Sur le ring, Dominic DeNucci se tient debout et signe quelques autographes pour une poignée de jeunes spectateurs. Âgé de quarante-huit ans, Dominic est dans l’une de ses dernières années en actif et s’allie ce soir avec le Saint-Patron des jobbers, en la personne de Steve King, annoncé de Panama City au Panama. Leurs antagonistes ne sont ni plus ni moins que les Moondogs, qui s’amènent au ring avec leurs os, managés par ce sacré filou de Lou Albano. 

Combattif et fier comme à ses grandes heures, Dominic n’a peur de rien et surtout pas de l’allure débraillée et borderline des Moondogs. Rapidement, DeNucci se fait toutefois prendre à partie dans le mauvais coin. Il s’en sort malgré tout en esquivant une droite de l’un des Moondogs, qui termine dans le faciès de son partenaire. Lorsque c’est au tour de Steve King, ce n’est pas la même histoire et celui-ci s’écroule littéralement sous le poids des coups des chiens d’Albano. La sentence est la même que pour tout le monde. Rex le soulève pour un gros enfourchement et prépare le terrain pour King qui l’emporte ensuite avec un énorme Splash. 


– Lou Albano et ses toutous sont ensuite reçus au microphone par Vince McMahon. Albano est toujours aussi déjanté alors que les Moondogs aboient et se comportent vraiment comme des chiens. Vince choisit de parler du Splash et cite notamment Haystacks Calhoun et Gorilla Monsoon comme références. Albano rétorque et les traite de gros tas. Et pourquoi pas. Avec sa voix cassée, le capitaine enchaîne alors que McMahon semble dégoûté par l’apparente puanteur des os des Moondogs. Fidèle à ses techniques d’interview, Vince essaie de mettre de l’eau dans le gaz en comparant les Moondogs aux Samoans. Albano s’emporte alors et clame que ses Moondogs seront les prochains Champions Tag Team et lui offriront son 11e règne en tant que manager de Champions par équipe. 


MATCH 5 : « KING KONG » ANGELO MOSCA W/CPT. LOU ALBANO VS JACK CARSON (02:56)

VAINQUEUR : ANGELO MOSCA

PRISE DE FINITION : CANADIAN BACKBREAKER

APPRÉCIATION : SQUASH AUTORITAIRE ET MÉTHODIQUE 


Originaire de Toronto dans l’Ontario au Canada, celui qu’on surnomme « King Kong » Angelo Mosca s’avance en direction du ring pour ses débuts sur ce programme. Ancien joueur de la Canadian Football League, Mosca s’est ensuite réorienté sur les rings de catch nord-américain en 1969, catchant pour la Stampede Wrestling de Calgary. Héros local, Mosca rencontre un grand succès et remporte le Stampede North American Heavyweight Title face à Archie « Stomper » Gouldie lors d’un match arbitré par Stu Hart. Au cours des années 70, Mosca terrorise les rings des Jim Crockett Promotions et de la AWA. Lorsqu’il signe à la World Wrestling Federation en 1981, Mosca est âgé de 44 ans mais compte encore accrocher quelques titres à son palmarès. Son défi du soir est un jeune compétiteur du nom de Jack Carson, qui n’est autre que le frère d’un certain King Kong Bundy. 

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D’emblée, Mosca nous montre pourquoi on le surnomme alors « King Kong ». Celui-ci est plutôt stiff et corrige sèchement ce pauvre gars. Pourtant plus grand que son redouble antagoniste, Carson croule sous le poids des coups de Mosca. Il l’emporte ensuite sans trop tarder avec un Canadian Backbreaker, prise sans doute héritée de son passé sur les rings canadiens. Pour ses débuts, Angelo Mosca nous laisse donc l’image d’une brute épaisse et ira ensuite s’approcher de l’or de Bob Backlund, l’affrontant à plusieurs reprises au cours de l’année. Mosca prit sa retraite des rings quelques années plus tard pour rejoindre un poste de commentateur pour la World Wrestling Federation jusqu’en 1985. 


Comme c’est maintenant le cas depuis un petit bout de temps, ce All Star Wrestling ne diffère pas de ses précédentes éditions. Ce fut à nos Champions Tag Team d’ouvrir le bal, s’affirmant au terme d’une rencontre sans réelle substance. Comme souvent, les brutes étaient de sortie et fidèles au rendez-vous. À cet égard, Stan Hansen traîne toujours dans les parages mais n’a pas rayonné comme d’habitude, faute de temps d’antenne. Visant officiellement l’or de Tony Garea et de Rick Martel, les Moondogs mais surtout Lou Albano semblent plus déterminés que jamais à s’accaparer les ceintures de Champions Tag Team. L’affiche est belle et se précise de semaine en semaine. Une autre brute fit ce soir ses premiers pas sur ce programme. « King Kong » Angelo Mosca signe en effet ses débuts à l’antenne de ce All Star Wrestling et nous offrit l’image d’une brute épaisse sans vergogne. Briscard des rings aussi endurci que redouté, Mosca est un atout pour la promotion et pourrait rapidement s’afficher comme un potentiel challenger à l’or de Bob Backlund, dont le règne semble pour l’instant encore intouchable. Ce qui retient ce soir notre intérêt principal s’inscrit dans la continuité du Cobra Clutch Challenge, lancé par le Sergent Slaughter en début d’année 81. Cette fois-ci, c’est « Unpredictable » Johnny Rodz qui eut la lourde tâche de s’en défaire, sans grand succès. Par le biais de ce fil rouge, l’idée semble donc de construire Slaughter comme un personnage honni et imbattable. Qui pourrait donc réussir à se sortir de son redoutable Cobra Clutch ? C’est une question à laquelle j’espère pouvoir répondre dans la suite de ces articles consacrés à l’année 1981 du côté de la World Wrestling Federation. 

Nathan Maingneur

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