ALL STAR WRESTLING #17

17/06/1978

– Vince McMahon est notre hôte et occupe toujours ce poste de commentateur et de présentateur de All Star Wrestling. « Polish Power » Ivan Putski effectue ce soir son retour alors que McMahon précise que Captain’ Lou Albano a refusé que ses Yukon Lumberjacks affrontent les Champions par équipe si les ceintures n’étaient pas remises en jeu.

Ivan Putski est déjà sur le ring, alors que des dizaines de fans se massent pour tenter d’obtenir un autographe de la montagne de muscles polonaise. Joe McHugh s’occupe des présentations sérotinales. L’émission de ce soir est supervisée et sous l’étroite surveillance de la Commission Athlétique, présidée par Howard McCall et son vice-président Francis Walker. Le représentant officiel de la Commission, Nick Santoro est aux abords du ring avec le Dr. Warren Silvermann et Jim Bush, qui remplace Mike Mittman à la cloche. Les arbitres sont ce soir « Wee » Willie Weber et Dick Woehrle, alors que Putski s’empare du microphone pour féliciter l’excellent McHugh.

MATCH 1 : IVAN PUTSKI VS SYLVANO SOUSA (04:44)

VAINQUEUR : IVAN PUTSKI

PRISE DE FINITION : COUP DE POING

APPRÉCIATION : DIVERTISSANT AU POSSIBLE. PREUVE QUE PUTSKI EST TOUJOURS OVER

De retour cette semaine au Fieldhouse d’Hamburg en Pennsylvanie, Ivan Putski reste un compétiteur extrêmement populaire et de nombreux fans se l’arrachent pour quelques signatures. Le polonais se mesure à Sylvano Sousa, catcheur d’origine portugaise, essentiellement connu pour être un jobber.

Sousa est complètement démuni face à la « Polish Power » d’un Putski invincible. Ce dernier s’amuse, rigole et transforme ce match en une promenade de santé. Sylvano se sent pousser des ailes et tente une Full Nelson sur l’immense polonais, qui bloque les mains de Sousa ! Ce dernier quitte à plusieurs reprises le ring et aurait peut-être du directement repartir au vestiaire. Putski absorbe quelques coups dans l’arrière du crâne mais « Polish Power » fait mouliner son poing et décolle Sousa de ses bottes. Celui-ci ne se relève pas du compte de trois, alors que Putski l’emporte et s’impose toujours comme une figure populaire de premier rang, faisant état d’une musculature hors-normes et d’une gestuelle atypique.

– Putski s’empare du microphone et interpelle à la fois George Steele et Spiros Arion. Sans réponse de leur part, Putski signe donc ces autographes. À suivre.

MATCH 2 : SPIROS ARION W/FREDDIE BLASSIE VS FRANKIE WILLIAMS (04:36)

VAINQUEUR : SPIROS ARION

PRISE DE FINITION : GREEK BACKBREAKER

APPRÉCIATION : SQUASH AGRESSIF MAIS COMMENCE À ÊTRE REDONDANT

Toujours guidé par « The Fashion Plate of Wrestling » Freddie Blassie, « The Iron Greek » Spiros Arion est en action et se frotte à Frankie Williams, jobber a la réputation glorifiée d’années passées au statut de chair à canon.

Agressif, Arion démantèle ce pauvre Williams qui tente par ci et là quelques infructueuses offenses. C’est une punition et même si Williams s’emballe un temps pour une séquence de retour, c’est totalement compromis. Arion le hisse pour son Greek Backbreaker, une prise à la fois difficile pour celui qui la porte et insoutenable pour celui qui la subit. Le grec s’arroge donc une victoire supplémentaire dans l’espoir désormais de se mesurer à une plus grosse compétition.

– De retour d’une tournée en Nouvelle-Zélande et en Asie, Tony Garea est interviewé par Vince McMahon à quelques secondes de son match face à Stan Stasiak. Garea fait l’éloge de la discipline des catcheurs nippons et admet que la compétition est plus rude que lorsqu’il est parti. Garea évoque ensuite, sourire aux lèvres, quelques moments passés avec André le Géant. On ne peut que s’imaginer les moments que ces catcheurs ont du vivre, dans un esprit de camaraderie et parfois même de fratrie, lors de ces grandes tournées internationales, surtout avec un tel compagnon de route !

MATCH 3 : TONY GAREA VS STAN « THE MAN » STASIAK W/GRAND WIZARD OF WRESTLING (08:18)

VAINQUEUR : TONY GAREA

PRISE DE FINITION : COUNT-OUT

INDICATEUR : **

Signant quelques photos pour quelques fans admiratifs, Tony Garea est de retour sur les rings américains et se mesure à un ancien détenteur de la ceinture de Champion du Monde. Stan « The Man » Stasiak est toujours affublé du Grand Wizard of Wrestling et assume pleinement sa moustache. Celui qu’on surnomme « Master of the Heart Punch » est quelque peu désabusé et n’a aucun programme. Garea au contraire, revient d’un séjour sur les rings japonais et est donc chaud comme la braise.

Garea prouve dès les premiers instants qu’il sort des dojos et des rings nippons. Enfermant Stasiak dans des clés au sol, ce dernier ne s’en sort qu’avec de vils coups de poing qui claquent dans toute la salle. Stasiak emprisonne ensuite Garea dans une prise de l’ours et ne manque pas d’envoyer de sales droites dans les côtes du néo-zélandais. Le crâne éclaté dans l’un des coins du ring, Garea réplique avec des coups de pied, porté par l’appui de la foule. Tony s’élance et se mange un Big Boot de Stasiak. Suite à cela, « Stan the Man » envoie Garea à l’extérieur du ring et c’est la bagarre ! Stan rate un Heart Punch et son poing finit dans le poteau. Visiblement blessé au poignet, Stasiak est ramené au vestiaire par son fourbe de manager alors que Garea se voit octroyer une victoire par décompte à l’extérieur au terme d’un rude combat.

MATCH 4 : « CRAZY » LUKE GRAHAM W/GRAND WIZARD OF WRESTLING VS DAVE DARROW (05:50)

VAINQUEUR : LUKE GRAHAM

PRISE DE FINITION : ELBOW TO THE THROAT

APPRÉCIATION : POUSSIF ET PEU INTÉRESSANT

Un air d’ermite et une grosse barbe blanche, Luke Graham se fait surnommer « Crazy » en raison d’un parcours plus que sulfureux sur les rings. Baragouinant on ne sait quoi dans le microphone de McHugh, Graham s’apprête ce soir à dévorer un certain Dave Darrow, jobber au parcours éphémère sur les rings américains sur lequel j’ai bien peu d’informations.

Graham se fait remarquer pour sa lenteur et son style poussif, n’impressionnant alors personne. À pourtant moins de quarante ans, Graham en fait facilement pour cinquante et triche de manière éhontée. Il l’emporte après avoir enfoncé son pouce dans l’œil de son adversaire, lui retombant ensuite dessus avec… une descente de… un écrasement. Et pourquoi pas. Passons.

MATCH 5 : « HIGH CHIEF » PETER MAIVIA VS FRANK « MOOSE » MONROE (06:58)

VAINQUEUR : PETER MAIVIA

PRISE DE FINITION : BODY SLAM

INDICATEUR : * ¾

En proie à une petite horde de fans désireux d’obtenir un autographe, High Chief Peter Maivia s’apprête à affronter un imposant compétiteur. Celui-ci n’est autre que Frank « Moose » Monroe, gabarit massif issu du circuit canadien.

Monroe semble pour le moins respectueux, laissant les honneurs à Maivia qui en joue et lui donne une tape amicale sur le postérieur. Attention toutefois, Maivia ne doit pas être pris à la légère et détone avec de rudes coups d’avant-bras. Monroe tend sa main d’un air suppliant mais Maivia répond avec d’agressifs coups de genou et de tête. Monroe ne peut plus rien faire et succombe à un enfourchement de celui qu’on surnomme alors « High Chief ».

En plein mois de juin 1978, la World Wide Wrestling Federation n’est qu’au début du règne mammouth de Bob Backlund, notable par son absence ce soir. La midcard assure donc sans faute le déroulement de ce All Star Wrestling. Il serait toutefois temps de donner une direction à Spiros Arion, de même pour Stan Stasiak ou Luke Graham, moins impressionnants que de plus jeune athlètes tels que Tony Garea ou Peter Maivia. L’intérêt de ce programme est à créditer à la présence d’un Putski, élevé en quelques années au rang d’attraction populaire et adulé par une grande partie du public. Ivan Putski n’a pourtant jamais décollé, sans doute victime d’une ère où un Bob Backlund déjà fortement apprécié truste les cimes de la promotion.

Nathan Maingneur