ALL STAR WRESTLING #81

ALL STAR WRESTLING #81

14/06/1980

All Star Wrestling

© World Wrestling Entertainment Inc. All Rights Reserved

Toujours enregistré dans l’enceinte du Fieldhouse d’Hamburg en Pennsylvanie, ce programme All Star Wrestling nous est présenté et commenté par Vince McMahon et Bruno Sammartino. 

Gary Cappetta s’occupe des traditionnelles présentations et ajoute que le catch proposé ce soir sera sous le contrôle et la juridiction des officiels de la Commission Athlétique de Pennsylvanie, représentée sur place par John Santoro. Dr. John Woods siège en compagnie de Mike Mittman, notre gardien de la cloche. Les arbitres de cette heure de catch signée World Wrestling Federation seront John Stanley, Gilberto Roman et Dick Woehrle. 


MATCH 1 : THE SAMOANS W/CPT. LOU ALBANO VS RENÉ GOULET & STEVE KING (08:35)

VAINQUEURS : THE SAMOANS

PRISE DE FINITION : TOP ROPE FLYING HEADBUTT

APPRÉCIATION : SÉANCE DE TORTURE ASSURÉE PAR LES SAMOANS 


Originaire de Porto Rico, Steve King a commencé sa carrière en 1976. Le portoricain s’associe ce soir au briscard québécois René Goulet, fort d’un petit retour en forme après un passage sur les rings américains des territoires. Ce tandem de circonstances s’oppose ce soir au redoutable duo composé d’Afa et Sika, toujours managé par ce déjanté de Lou Albano. Ce dernier apparaît chemise ouverte, bombant le torse et fumant le cigare. En grande forme tout simplement. 

Sur le ring, Goulet et King ne perdent pas de temps et sautent sur les Champions, qui n’ont même pas encore retiré leurs ceintures. C’est bagarre rangée pour ce début de match, alors que l’arbitre Dick Woehrle peine à faire respecter l’ordre. King se fait ensuite rapidement prendre à partie par les sauvages d’Albano. Dès lors, c’est la punition qui commence pour ce pauvre gars qui subit de longues minutes le catch brut de décoffrage d’Afa et Sika. Dans son coin, Goulet ne peut qu’assister impuissant à cette séance de torture. Aux situations désespérées, mesures désespérées pour King qui s’en sort en mordant l’un des doigts d’Afa ! À nouveau isolé de son partenaire, Steve King morfle à nouveau et se prend une double à corde à linge des Samoans. Cueilli à la gorge par un atémi d’Afa, le portoricain succombe à la suite d’un Top Rope Flying Headbutt de Sika, dont personne n’aurait honnêtement pu se dégager.


MATCH 2 : TOR KAMATA VS FRANKIE WILLIAMS (07:18)

VAINQUEUR : TOR KAMATA

PRISE DE FINITION : THROAT THRUST 

APPRÉCIATION : KAMATA EST TOUJOURS INVAINCU ET SEMBLE REMONTÉ


« Classy » Freddie Blassie se distingue ce soir par son absence ! Ce n’est pas la première fois que l’ancien « Hollywood Fashion Plate » ne se montre pas avec l’un de ses poulains. En l’occurrence, c’est Tor Kamata qui rejoint ce soir le ring où se tient alors Frankie Williams, grand perdant de cette époque. Fidèle à son supposé bagage de sumotori, Kamata s’adonne à son rituel oriental, consistant à jeter du sel dans les coins du ring pour chasser les mauvais esprits. 

Sur le ring, c’est bel et bien Kamata qui joue le mauvais esprit, torturant ce pauvre Williams de toute les manières possibles et imaginables. Avec un style similaire à celui de brutes comme King Curtis ou Abdullah the Butcher, Kamata s’emploie à garder le natif de Columbus dans l’Ohio au sol, paralysé par une prise des trapèzes. Mention au selling remarquable de Williams, réagissant comme si cette prise était en train de le tuer à petit feu. Toutefois, comme pour Steve King tout à l’heure, Williams résiste longuement. Une projection dans les cordes est coupée court par un Throat Thrust de Kamata, lui retombant lourdement dessus pour le compte de trois. 


– Accueilli au microphone par Bruno Sammartino, Tor Kamata n’a ce soir pas l’occasion de se reposer sur le talent oratoire de Freddie Blassie. Avec un accent prononcé, Kamata beugle qu’il es toujours invaincu et qu’il souhaite un match de championnat. Bruno rétorque en disant qu’il n’a pas encore affronté des noms tels que Pat Patterson, Ivan Putski ou encore Tony Atlas. Sammartino aborde ensuite son soi-disant passé de sumotori. Kamata clame qu’il était plus lourd qu’aujourd’hui, alors que l’italien préfère rendre l’antenne. 


MATCH 3 : « UNPREDICTABLE » JOHNNY RODZ VS PEDRO MORALES (05:42)

VAINQUEUR : PEDRO MORALES

PRISE DE FINITION : PETIT PAQUET

INDICATEUR : **


Celui qu’on surnomme « Unpredictable » en raison du mordant de son catch signe patiemment quelques autographes. Johnny Rodz n’est pourtant pas plus apprécié que cela des foules nord-américaines. Son adversaire est en revanche l’un des compétiteurs les plus populaires de la décennie précédente. Titulaire de l’or suprême entre 1971 et 1973, Pedro Morales est reçu sous les acclamations du Fieldhouse d’Hamburg. 

Au son de la cloche, Rodz ne perd pas une seconde et engage avec le portoricain. Voulant s’imposer avec de sales droites, Johnny termine au tapis, retourné en tour de hanches. Toutefois, Rodz s’impose grâce à son tempérament agressif. À chacun des coups du « Fire Brand from the Bronx », Morales sait répondre, formé comme il se doit à l’école de Porto Rico. Acculé sur le tablier du ring, Rodz s’attelle à retirer la cordelette blanche de l’un des coins. Il s’en sert ensuite de manière éhontée pour étrangler son antagoniste. L’arbitre John Stanley s’interpose mais ne disqualifie pas Johnny pour cet usage pourtant illicite. Contrant une projection dans les cordes avec un coup de poing dans l’abdomen, Morales l’emporte ensuite en enroulant Rodz en petit paquet, ce qui suffit pour le compte de trois. En rogne, Johnny Rodz fustige l’arbitre, semble-il sur une petite erreur de timing. Faisant mine de s’en prendre à Pedro, Rodz préfère fuir en direction du vestiaire. 


MATCH 4 : PAT PATTERSON & RICKY MCGRAW VS DAVEY O’HANNON & JOSÉ ESTRADA (05:46)

VAINQUEURS : PAT PATTERSON & RICKY MCGRAW

PRISE DE FINITION : PETIT PAQUET

INDICATEUR : ** ½


L’ancien Champion Intercontinental s’était récemment mis en quête d’un partenaire au long terme, à la suite de la dissolution de sa collaboration avec André le Géant. Ce soir, Patterson s’associe pour la première fois à « Quickdraw » Ricky McGraw. Ce tandem pourrait offrir de belles choses et orienter le natif de Charlotte en Caroline du Nord. Ce duo de choc se frotte ce soir à une paire composée de l’irlandais Davey O’Hannon et de José Estrada, ce qui promet d’ores et déjà quelques bons moments.

L’expérience de Patterson lui permet de s’amuser un peu en ce début de rencontre, qui prend une tournure « Comedy Wrestling » typique des matches du québécois. Isolé de son partenaire par la fourberie de ses opposants, Patterson est dans l’impossibilité de passer le relais. O’Hannon et son compère portoricain se distinguent d’ailleurs par une remarquable cohésion, dupant l’arbitre à plusieurs reprises. Passant sous O’Hannon, Patterson passe le tag et laisse entrer un Ricky McGraw chaud bouillant. L’entrain est de courte durée, ce dernier subissant à son tour les tricheries d’Estrada et d’un Davey O’Hannon impérial. De retour sur le ring, Patterson et McGraw catchent ensemble, jouant à nouveau avec les nerfs de leurs antagonistes. Estrada n’en peut plus et le dos tourné, se fait surprendre par un O’Connor Roll de Patterson, qui lui suffit pour l’emporter. Première victoire pour ce tandem de circonstances qui pourrait prospérer et – pourquoi pas – s’approcher tout doucement de l’or des Samoans.


– Comme pour l’émission précédente, on repart à nouveau dans l’enceinte du Agricultural Hall d’Allentown en Pennsylvanie pour un court aparté signé Championship Wrestling. 


MATCH 5 : TONY ATLAS VS FRANK « MOOSE » MONROE (00:55)

VAINQUEUR : TONY ATLAS

PRISE DE FINITION : SPLASH

APPRÉCIATION : ATLAS EST IMPRESSIONNANT


Le contraste est saisissant. On retrouve d’un côté l’élégance presque divine d’un Tony Atlas au sommet de sa forme, taillé comme un dieu grec. De l’autre, Frank « Moose » Monroe est tout ce qu’on attendrait d’un bûcheron canadien dans la force de l’âge, aussi trapu que poilu. 

La cloche n’a pas sonné que Monroe se jette sur Atlas, le martelant de coups alors qu’il n’a même pas eu le temps de retirer son peignoir. Écrasé tête première dans l’un des coins, Atlas réplique avec des coups de poing et porte un enfourchement à l’imposant Monroe, soutenu par l’appui du public. Un Splash plus tard et l’affaire est réglée en cinquante-cinq courtes secondes, voyant Atlas s’imposer comme un chef. 


– Reçu en ringside par Sammartino, Atlas est questionné sur sa routine sportive. Tony Atlas clame que l’entraînement d’un catcheur professionnel est le plus complet. Atlas remercie le public pour son soutien indéfectible, partant sur un nouveau pan de sa carrière avec un enthousiasme certain. 


En date en 14 juin 1980, cet épisode d’All Star Wrestling fut plutôt agréable et facile à suivre. Les brutes honnies ont monopolisé une partie de la soirée. Que ce soit du côté des Samoans ou de Tor Kamata, le public friand de sales gueules en a eu pour son argent. L’émergence de tels personnages est également significative vis-à-vis du changement qui s’opèrera progressivement tout au long de la décennie, préférant le personnage à l’aspect in-ring. L’épisode se termine encore une fois par un petit retour en arrière et un match de Tony Atlas. C’est étrange mais pour autant, c’est toujours intéressant de changer d’ambiance, surtout quand c’est celle de Championship Wrestling. Le petit match de catch à l’ancienne est cette semaine assuré par le talent de Johnny Rodz et par un Pedro Morales qui s’affirme de semaine en semaine comme un futur prétendant. Le point notable de la soirée est à mettre au crédit de cette association fortuite, composée de Pat Patterson et de « Quickdraw » Ricky McGraw. Proposant un catch aussi énergique que mordant, ce tandem pourrait tout doucement commencer à lorgner l’or par équipe des Samoans d’Albano, pour notre plus grand plaisir. 

Nathan Maingneur

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