ALL STAR WRESTLING #45

ALL STAR WRESTLING #45

07/07/1979

All Star Wrestling

© World Wrestling Entertainment Inc. All Rights Reserved

Vince McMahon et « Wrestling’s Living Legend » Bruno Sammartino sont nos hôtes et ouvrent ce programme All Star Wrestling du mois de juillet 1979, toujours enregistré au Fieldhouse d’Hamburg en Pennsylvanie.

Gary Cappetta s’enquiert des présentations et notifie que le catch proposé ce soir est sous l’étroite juridiction de la Commission Athlétique de Pennsylvanie, représentée sur place par Nick Santoro. Dr. John Woods est en compagnie de Mike Mittman en ringside tandis que nos arbitres pour cette heure de catch seront John Stanley, Mario Savoldi et Dick Woehrle.


MATCH 1 : TITO SANTANA VS MARK POLE (02:17)

VAINQUEUR : TITO SANTANA

PRISE DE FINITION : DESCENTE DE LA CUISSE

APPRÉCIATION : UN PEU COURT ET BROUILLON


Jeune athlète d’origine hispanique, Tito Santana ouvre les hostilités en s’opposant à Mark Pole, déjà dans son coin. Ce dernier est l’un des rares catcheurs à ma connaissance qui ont catché dans des promotions dites hors-la-loi, c’est à dire en dehors de la juridiction des territoires.

C’est Pole qui surprend Tito en l’emmenant en tour de hanches, ce à quoi celui-ci réplique à l’identique. Dans le dos d’un arbitre toujours un peu naïf, Pole utilise son poing fermé, ce qui n’a pour effet que d’énerver Santana. Tito enchaîne avec un Body Slam et une Leg Drop qui suffisent pour le compte de trois, concluant ce match plutôt court qui n’apporte pas grand-chose si ce n’est que Tito peut battre de plus gros gabarits.


MATCH 2 : PAT PATTERSON W/GRAND WIZARD OF WRESTLING VS BILL BERGER (04:55)

VAINQUEUR : PAT PATTERSON

PRISE DE FINITION : BOMBS AWAY

APPRÉCIATION : PASSABLE MAIS PAS FONCIÈREMENT MAUVAIS


Pat Patterson apparaît ce soir orné de son premier championnat sur ce territoire. Victorieux de Ted DiBiase lors d’un récent Championship Wrestling, Patterson est désormais titulaire du North American Heavyweight Championship. Managé par The Grand Wizard of Wrestling qui redonne du sens à son surnom de « Manager of the Champions », Patterson s’oppose ce soir à Bill Berger, un catcheur qu’on connaît également en tant que King Berger qui a catché pour différents territoires entre 1976 et 1985.

Pat Patterson

© World Wrestling Entertainment Inc. All Rights Reserved

Écrasé tête première dans le coin, Berger réplique et se déchaîne sur un Patterson quelque peu surpris, devant même prendre une courte pause sur le tablier du ring. Rebelote et Patterson quitte à nouveau le ring, une attitude qui en dit long. Berger essaie un moment de tricher mais face à Patterson, c’est peine perdue mon garçon. Le québécois enfonce ses doigts dans les yeux de son adversaire et l’écrase de tout son poids, ce dernier reposant sur la corde du milieu. La suite est simple, Patterson grimpe sur la troisième corde et s’élance pour une descente du genou, similaire en tous points à celle d’Ivan Koloff, qui suffit au compte de l’arbitre.


– À l’extérieur du ring, Sammartino questionne la façon dont Patterson s’est arrogé sa ceinture, sous-entendu en trichant. Patterson s’en fiche royalement et est ici pour se faire de l’argent et rien d’autre. Le Champion poursuit et dit que ce n’est ni le premier ni le dernier, faisant ici référence à la ceinture d’un certain Bob Backlund. À sa manière, The Grand Wizard ajoute son grain de sel en disant que quiconque perdant son titre se morfond toujours dans une tonne d’excuses, une pique directement adressée à un Sammartino qui se contient.

Au retour d’une coupure publicitaire, c’est cette fois-ci Vince McMahon qui tient le microphone et qui reçoit Chief Jay Strongbow. Celui-ci parle de son retour et remercie Bruno Sammartino pour son soutien. Calmement et posément, Strongbow s’adresse ensuite à Greg Valentine et le met en garde : Strongbow est plus déterminé que jamais à le faire payer et ira s’il le faut, jusqu’à l’envoyer à l’hôpital à son tour. Un discours intense qu’on a pas l’habitude d’entendre de la part de l’amérindien. Quelle sera la réponse de Greg Valentine ?


MATCH 3 : DICK « BULLDOG » BROWER W/CPT. LOU ALBANO VS STEVE TRAVIS (10:00)

VAINQUEUR : AUCUN

PRISE DE FINITION : TIME LIMIT

INDICATEUR : **


C’est sans doute à ce jour le plus gros défi que rencontre Steve Travis depuis ses débuts sur cette même antenne. Le débutant de l’année 1979 se mesure en effet à un dangereux compétiteur en la personne de Dick « Bulldog » Brower. Souffrant depuis son retour de tendances psychopathiques et de pulsions meurtrières, Brower est toujours managé par ce filou de Lou Albano, comme c’était déjà le cas à la fin des années 1960, lors de son premier séjour sous l’étendard de la World Wide Wrestling Federation.

Peu habitué à ce genre d’opposition, Travis se fait immédiatement surprendre par les coups de Brower et se retrouve projeté à l’extérieur du ring. Travis se prend une rouste tandis qu’Albano nous montre ses biceps, une pose plutôt… peu esthétique. C’est la première fois depuis ses débuts que Travis est autant montré en souffrance. À la force des tripes, Travis se démène comme un beau diable, envoyant des coups de poing à foison. Se sortant d’une prise de l’ours, Travis est à nouveau catapulté par dessus les cordes, retombant lourdement sur le plancher. La cloche sonne alors, signe que la limite de temps réglementaire est dépassée mais Brower refuse d’arrêter de se battre. « Bulldog » demande ne serait-ce qu’une minute de plus tandis que Travis tient malgré tout sa garde, prêt à remettre ça. C’est reparti et l’arbitre peine à s’interposer mais Brower repart rapidement en direction des vestiaires, sans doute de peur d’être pris à son propre jeu.


MATCH 4 : JAGUAR DE COLOMBIA VS JOSÉ ESTRADA (07:52)

VAINQUEUR : JAGUAR DE COLOMBIA

PRISE DE FINITION : SUNSET FLIP

INDICATEUR : * ¾


Jaguar de Colombia est tout ce qu’on pourrait s’imaginer d’un nom pareil. De ses bottes en passant par son masque, tout est tendance léopard, donnant à ce catcheur un esthétisme plutôt particulier. Ce compétiteur originaire de Colombie est cependant une célèbre figure de la Lucha Libre, faisant ses premiers pas sur les rings à l’âge de 15 ans au tout début des années 1960. Jaguar eut une carrière prolifique, s’étalant sur près de quatre décennies et catchant en Amérique Latine, en Europe et au Japon. Fort d’un palmarès fourni, Jaguar fut notamment Pan-American Champion et South American Champion. Interprète à plusieurs reprises du personnage d’El Santo sur grand écran, Jaguar s’illustre donc également au cinéma, une passerelle commune à la culture Lucha Libre. Pour sa première apparition à All Star Wrestling, fruit de la signature d’un contrat d’exclusivité, Jaguar de Colombia s’oppose à José Estrada, compétiteur originaire de Porto Rico.

El Santo & Jaguar de Colombia

© World Wrestling Entertainment Inc. All Rights Reserved

Le colombien donne le ton en envoyant une sorte de Headcissors à un pied, une prise que même Sammartino peine à identifier. À défaut d’être un voltigeur, Estrada est un bon bagarreur et reprend le dessus grâce à ses coups. Utilisant les cordes à son avantage à la façon d’un Johnny Rodz, Estrada domine. Jaguar s’en sort toutefois et étire les bras de son adversaire, d’une manière encore une fois quelque peu exotique. S’ensuit une série de tombés, chacun roulant l’autre au tapis, au grand dam de l’arbitre qui aimerait respirer. Estrada se démène et envoie Jaguar au sol en surpassement. Voulant en porter un autre, ce dernier télégraphe et enroule Estrada en Sunset Flip, le surprenant à cette occasion. Un peu trop brouillon, ce match n’a pas été une vitrine telle qu’elle aurait du l’être, dommageable pour une figure telle que Jaguar de Colombia.


MATCH 5 : CHIEF JAY STRONGBOW VS MR. X (05:52)

VAINQUEUR : CHIEF JAY STRONGBOW

PRISE DE FINITION : SLEEPER HOLD

APPRÉCIATION : MATCH LÉGER PLUTÔT AMUSANT


Fort d’une remise en forme plutôt efficace, Chief Jay Strongbow est de nouveau prêt à se battre et catche ce soir en clôture de ce All Star Wrestling. Malgré près de trois mois passé sur la touche, Strongbow est toujours autant apprécié du public, de n’importe quelle tranche d’âge, genre où classe sociale. Attention toutefois, son adversaire en la personne de Mr. X n’est pas un débutant et possède de réelles capacités.

Strongbow nous fait du Strongbow et s’amuse face à un Mr. X qui vend idéalement le catch de l’amérindien. Celui-ci décide de retirer le masque de X mais se rétracte, ce genre d’affront appartenant davantage au registre des heels, alors que Strongbow est un bon gars. Un retour en force de l’ex partenaire de Larry Sharpe déclenche la danse de guerre de Strongbow qui l’endort ensuite facilement avec son Sleeper Hold. Encore endormi, Mr. X passe encore à ça de se faire démasquer, Strongbow préférant lui donner une tape dans le dos. Sacré Strongbow.


On descend d’un cran pour cette édition peu concluante d’All Star Wrestling. Pat Patterson catche pour la première fois en tant que North American Champion, sans qu’aucun programme ne semble s’enclencher. C’était l’affiche promue de ce All Star Wrestling, ce combat entre Steve Travis et « Bulldog » Brower ne fut pas à la hauteur. En dépit d’une opposition de styles plutôt intéressante, rien ne se passe et ni Brower ni Travis ne ressortent grandis de cette rencontre. Tout droit sortir d’un nanar du cinéma des années 1960, Jaguar de Colombia effectue ce soir sa première apparition, ne parvenant malheureusement pas à impressionner au terme d’un match brouillon et indécis face à José Estrada. Bel et bien de retour, Chief Jay Strongbow apporte une facette jusqu’ici jamais vue à son personnage, plus intense et vengeresse. Greg Valentine est prévenu, Strongbow est plus déterminé que jamais et souhaite se venger de l’affront subi des mains de son bourreau. La revanche s’annonce d’ores et déjà sanglante et fera couler beaucoup d’encre.

Nathan Maingneur

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