MID-SOUTH WRESTLING #24

MID-SOUTH WRESTLING #24

29/05/1982

Mid-South Wrestling

© World Wrestling Entertainment Inc. All Rights Reserved

Boyd Pearce est notre hôte habituel et nous accueille comme chaque semaine au sein du Irish McNeil’s Boys Club de Shreveport en Louisiane, à l’occasion de cet épisode de Mid-South Wrestling. À ses côtés ce soir, non ce n’est toujours pas Jim Ross, mais bel et bien le président et promoteur de ce territoire, en la personne de « Cowboy » Bill Watts.

– Le premier segment de la soirée sera dédié à la séquence « Spotlight » de Paul Ellering. Après les squats et les pompes, c’est cette semaine le soulevé d’haltères qui sera mis en lumière par « Precious » Paul Ellering. Aux abords du ring, Ellering apparaît en compagnie de Reeser Bowden et de deux jeunes garçons. Le premier lève timidement la barre tandis que le second réussit sous les applaudissements d’Ellering. À la suite d’une blague plutôt douteuse, Ellering charge la mule et réalise, non sans quelques difficultés, près de quatre poussées.


MATCH 1 : TED DIBIASE VS THE GRAPPLER (05:45)

VAINQUEUR : TED DIBIASE

PRISE DE FINITION : POWERSLAM

INDICATEUR : ** ¼


Ce sont deux anciens Champions nord-américains qui s’affrontent ce soir pour le premier combat de la soirée. Le premier, est l’un des lutteurs les plus détestés de la promotion. Et pour cause, sa façon de remporter ses matches est toujours plus que limite. Utilisation de sa botte trafiquée, tours de passe passe avec l’Assassin, vous l’aurez compris, il s’agit du Grappler. Son adversaire n’est autre que l’ancien Champion en titre, honteusement vaincu par Bob Roop il y a désormais quelques semaines. Originaire d’Omaha dans le Nebraska, Ted DiBiase reste très apprécié par le public de Shreveport.

Techniquement supérieur à son antagoniste, DiBiase s’impose rapidement avec quelques Armdrags. Bagarreur lui aussi, le Grappler rétorque avec de bons coups, et en particulier avec un méchant coup d’avant-bras dans la mâchoire. DiBiase est désormais en difficulté et se relève tout juste d’un brise-nuque. Valeureux, DiBiase nous offre une belle séquence de retour et couche le Grappler avec un surpassement. Balancé en contrebas, le Grappler est alors rejoint par l’Assassin qui implore l’arbitre d’arrêter le décompte. DiBiase l’attrape à son tour et le hisse sur le ring. Aux prises avec l’Assassin, DiBiase ne remarque pas que le Grappler est de retour et charge sa botte. Toutefois, il en sera empêché par Ernie Ladd, qui fait irruption, armé d’une chaise. Percuté dans le dos par un coup de chaise de Ladd, le Grappler est ensuite emmené en Powerslam par DiBiase, qui l’emporte ainsi au compte de trois. Match de catch très correct et bien écrit.


– De retour sur le plateau, Pearce et Watts nous indiquent qu’un certain « Hangman » Rick Harris doit effectuer ses débuts officiels. Accueilli aux abords du ring par Reeser Bowden, ce grand gaillard annoncé en provenance du Montana semble être managé par le général Skandor Akbar. Celui-ci défend qu’Harris soit un chasseur de primes, mais affirme qu’une belle prime lui sera promise s’il blesse son adversaire, en la personne de Dick Murdoch.


MATCH 2 : « CAPTAIN REDNECK » DICK MURDOCH VS « HANGMAN » RICK HARRIS W/SKANDOR AKBAR (04:38)

VAINQUEUR : DICK MURDOCH

PRISE DE FINITION : BRAINBUSTER

INDICATEUR : * ¾


Harris s’apprête maintenant à monter sur le ring. Originaire de Texarkana dans l’Arkansas, ce grand gaillard a commencé sa carrière en ’75. Entraîné par Charlie Fulton et Genichiro Tenryu, le futur Black Bart nom inspiré du pseudonyme du pirate Bartholomew Roberts, a combattu sur les rings de Géorgie et de la Mid-Atlantic Championship Wrestling, avant de rejoindre la Mid-South Wrestling en ce mois de mai 1982. L’hymne des Marines retentit, et le public se lève à l’unisson pour saluer l’arrivée du « Capitaine Redneck » en la personne de Dick Murdoch.

Murdoch s’impose rapidement en se focalisant sur le bras gauche d’Harris. Celui-ci ne se laisse pas faire et rétorque avec de gros coups d’avant-bras. Contrairement à son combat contre « Hacksaw » Jim Duggan, Murdoch est largement dominé et peine à reprendre son match en main. Si bien que Skandor Akbar se permet alors de prendre le sac de Murdoch et de parader avec. On s’en doutait, il essaie ensuite de s’en servir pour frapper Murdoch. Sauf que ce dernier esquive et c’est Harris qui se prend le coup. Abasourdi, Akbar assiste ensuite à la défaite de son nouveau poulain, qui succombe au Brainbuster de Murdoch en moins de cinq minutes. C’était quand même moins pire qu’avec Duggan.


– Murdoch décide alors de s’en prendre à Akbar, et de lui faire payer le prix fort de toutes ces interventions répétées au fil des semaines. Il en est toutefois empêché par l’irruption du One Man Gang, venu secourir son patron. Désormais seul contre trois, et à la merci de ses adversaires, Murdoch est pris au piège et termine sa soirée étranglé, presque pendu, par la corde de Rick Harris. Solide segment.


MATCH 3 : ONE MAN GANG W/SKANDOR AKBAR VS COCO SAMOA (03:39)

VAINQUEUR : ONE MAN GANG

PRISE DE FINITION : DESCENTE DU COUDE

APPRÉCIATION : MATCH DE CATCH PLUS QUE CORRECT


De retour de la coupure publicitaire, le One Man Gang est toujours sur le ring et ça tombe bien, car c’est l’heure de son match. Colossal homme de main de Skandor Akbar, le One Man Gang n’a toujours pas été vaincu en un-contre-un. C’est là l’ampleur du défi que doit relever son adversaire ce soir, en la personne de Coco Samoa.

Agile et alerte, Coco fait tout pour rester hors de portée des griffes du géant. Et à ce petit jeu du chat et la souris, le samoan s’en sort encore assez bien, puisque le One Man Gang se révèle inefficace. Il réussit quand même à le choper et le calme avec de gros coups de massue. Projeté dans les cordes, Coco se heurte à la masse physique du One Man Gang. Coco tente le tout pour le tout et part pour un Crossbody du haut des cordes. Le Gang le réceptionne alors en plein air et l’écrase au sol avec une souplesse arrière un peu moche. Il l’emporte ensuite en un peu moins de quatre minutes avec une sale descente du coude. Très bon squash du One Man Gang.


MATCH 4 : BOB ROOP & THE ASSASSIN VS « IRON » MIKE SHARPE & MIKE HUDSPETH (02:37)

VAINQUEURS : BOB ROOP & THE ASSASSIN

PRISE DE FINITION : COUP DE TÊTE

APPRÉCIATION : BON PETIT MATCH À QUATRE


On enchaîne directement avec un petit match en tag d’allure fort sympathique. D’un côté, l’on retrouve un duo qui semble s’être formé pour l’occasion entre « Iron » Mike Sharpe et un jobber du nom de Mike Hudspeth. De l’autre, le duo de heels par excellence, composé de l’Assassin et de l’actuel Champion nord-américain en la personne de Bob Roop.

Montagne de muscles originaire d’Hamilton dans l’Ontario, Sharpe donne le ton avec un gros enfourchement et une série de Armdrags, portés sur Roop. Ce dernier essaie de s’en  dégager, mais Sharpe n’est pas résolu à le relâcher, et le traîne d’un bout à l’autre du ring. Lorsqu’entre Hudspeth, tous les efforts réalisés par Sharpe sont réduits à néant, puisqu’il se jette dans la gueule du loup. Les heels en profitent alors pour reprendre l’avantage, et l’isolent de son partenaire. Aux commentaires, Watts nous annonce que ce jobber a déjà lutté sur ce territoire l’an dernier. Hudspeth ne fait pas long feu et, après s’être mangé un gros chassé de l’Assassin, il succombe à son fameux coup de tête, porté à l’aide de son masque trafiqué. Un peu dommage pour « Iron » Mike Sharpe, qui ne parvient quasiment jamais à faire la différence.


MATCH 5 : « DR. DEATH » STEVE WILLIAMS VS THE TURK (03:55)

VAINQUEUR : STEVE WILLIAMS

PRISE DE FINITION : OKLAHOMA STAMPEDE

APPRÉCIATION : DE TRÈS BONS DÉBUTS POUR « DR. DEATH »


Annoncé en grande pompe pendant des semaines, en amont de son tout premier combat de catch, l’individu qu’on surnomme « Dr. Death » Steve Williams effectue ses débuts lors de ce programme. Originaire d’une banlieue de Denver, dans le Colorado, Steve Williams est ressorti diplômé de l’Université de l’Oklahoma en 1981 et s’est spécialisé dans la lutte gréco-romaine et le football. En 1982, Williams joue avec les Oklahoma Sooners et se fait repérer par « Cowboy » Bill Watts, admiratif de son parcours qui lui rappelle le sien. Large, plus corpulent que lors de ses passages à la NJPW, AJPW, WCW et UWF, Steve Williams se mesure à The Turk, qu’on connaît davantage sous le nom de Ali Bey du côté de la Mid-Atlantic Championship Wrestling.

"Dr. Death" Steve Williams

© World Wrestling Entertainment Inc. All Rights Reserved

Pas encore tout à fait à l’aise sur un ring de catch, Williams réussit toutefois à emmener le Turk au sol avec un joli Fireman’s Carry. Aux commentaires, un Bill Watts aux anges nous raconte l’histoire de son surnom de « Dr. Death ». On sent assez rapidement que ce grand gaillard possède un solide background de lutte amateur, mais aussi la condition physique d’un joueur de football offensif. Également plutôt agile et rapide, Williams couche le Turk avec une série de tampons, portés comme avec les Sooners. Il l’emporte ensuite avec un Running Powerslam, qui portera très vite le nom de Oklahoma Stampede. De très solides débuts pour Steve Williams, qui a eu la chance de remporter son premier match. N’est-ce pas Jim Duggan et Ricky Harris !


MATCH 6 : JUNKYARD DOG & MISTER OLYMPIA VS RANDY BASE & JIM STARR (01:30)

VAINQUEURS : JUNKYARD DOG & MISTER OLYMPIA

PRISE DE FINITION : RUNNING POWERSLAM

APPRÉCIATION : UNE FIN DE MATCH REGRETTABLE


Pour la première fois depuis qu’ils ont remporté les ceintures de Champions Tag Team en battant les Samoans, le Junkyard Dog et Mister Olympia apparaissent sur ce programme. Toujours aussi populaires, ils s’avancent en direction du ring au son de Another One Bites the Dust, le tube renommé de Queen. Et ce soir, les Champions se mesurent à un tandem composé pour l’occasion de Randy Base et de Jim Starr, deux jobbers de la promotion.

Olympia et Jim Starr commencent par s’envoyer quelques mandales, et c’est Olympia qui s’impose sans soucis. Lorsqu’entre le Junkyard Dog, le match ne dure pas et, après avoir porté son Thump Powerslam sur Randy Base, il se relève trop tôt du tombé mais l’arbitre continue son compte alors que JYD ne couvre même plus son adversaire. Un moment de gêne s’installe alors dans la salle, et ni Junkyard Dog, ni Mister Olympia se semblent avoir compris ce qu’il s’est passé. Aux commentaires, Watts n’a pas même pas relevé, puisque la cloche n’a même pas sonné. On oublie pour cette fois.


MATCH 7 : JESSE BARR VS BILLY « THE STARCHILD » STARR (02:15)

VAINQUEUR : AUCUN

PRISE DE FINITION : TIME LIMIT

APPRÉCIATION : EXHIBITION DE CATCH SANS GRAND INTÉRÊT


Comme c’est la règle à la Mid-South Wrestling, s’il reste du temps d’antenne, alors nous avons droit à du catch. C’est comme ça. Et pour clôturer cette soirée, nous retrouvons un compétiteur habitué de ce genre de matches en la personne de Jesse Barr, frère du grand Art Barr, l’inventeur du Frog Splash. Il rencontre ce soir un catcheur aguerri qui n’est autre que Billy « The Starchild » Starr.

Pas grand chose à dire sur ce combat si ce n’est que c’est une bonne exhibition de catch comme nous avons l’habitude d’en voir en fin d’émission. Barr s’impose quand même en séchant Starr avec un Knee Lift. Celui-ci reprend l’avantage avec de sales coups d’avant- bras dans la mâchoire de son adversaire. Barr revient avec un enfourchement alors que la limite de temps restante est dépassée. Ce sera donc, comme à 80% du temps, un match nul.


Un programme plutôt basique ponctué de débuts, c’est ce qu’on retrouvait cette semaine du côté de la Mid-South Wrestling. Les premiers pas de « Dr. Death » Steve Williams dans le catch, Junkyard Dog, Ted DiBiase et plus encore !

– Brièvement aperçu du côté des Jim Crockett Promotions et de la WCCW, c’est toutefois sur les rings de la Mid-South Wrestling que Ricky Harris fut le plus mis en avant. Présenté comme un chasseur de primes à la solde du général Skandor Akbar, il ne fait aucun doute que sa carrière soit lancée et ce, malgré une défaite agaçante contre Dick Murdoch. C’est le moins qu’on puisse souhaiter à ce grand gaillard qu’on connaît davantage sous le nom de Black Bart.

– Toutefois, si les débuts de Black Bart sont quand même restés assez discrets, ils ont été complètement éclipsés par ceux d’un tout autre personnage, qui signait sa toute première  apparition télévisée pour du catch. Repéré pour sa masse physique depuis les terrains de football des Oklahoma Sooners, si chers à Bill Watts, celui qu’on surnomme « Dr. Death » Steve Williams a en effet effectué de très bons débuts. Certes, il lui faut encore apprendre les fondamentaux de la discipline, mais l’essentiel est là.

– Mis hors d’action pendant quelques semaines à cause du One Man Gang, Ted DiBiase est pleinement retour et s’est offert une belle victoire contre le Grappler. Si les poulains de Skandor Akbar avaient tendance à s’allier pour semer le trouble, les chouchous du public tendent à faire de même. Ernie Ladd, Ted DiBiase, mais aussi Dick Murdoch, le Junkyard Dog et Mister Olympia, tous se sont dressés contre l’écurie du terrible Skandor Akbar. On espère que cela s’intensifie encore plus dans les prochaines semaines.

Nathan Maingneur

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