MID-SOUTH WRESTLING #5

MID-SOUTH WRESTLING #5

16/01/1982

Mid-South Wrestling

© World Wrestling Entertainment Inc. All Rights Reserved

Boyd Pearce est notre hôte et nous accueille dans l’enceinte du Irish McNeil Boys & Girls Club de Shreveport en Louisiane. Son partenaire à l’antenne n’est autre que le président de la promotion, en la personne de « Cowboy » Bill Watts. Pearce nous promet l’une des cartes les plus prestigieuses de l’histoire du programme. Junkyard Dog, Dusty Rhodes et André le Géant affronteront le trio composé d’Ernie Ladd et des Samoans. Soit l’une des affiches les plus gigantesques du circuit nord-américain à cette époque. Pour la TV, une telle opposition est totalement inédite. 


MATCH 1 : BRIAN B. BLAIR VS THE MONK (03:44)

VAINQUEUR : BRIAN B. BLAIR 

PRISE DE FINITION : ABDOMINAL STRETCH 

APPRÉCIATION : MATCH PLUTÔT CORRECT 


Sur le ring, celui qu’on appelle le Moine tourne en rond et est annoncé en provenance de contrées inconnues. Son antagoniste ce soir n’est autre que Brian B. Blair, futur membre des Killer Bees qui catche à cette période du côté de Mid-South Wrestling. Originaire de Gary dans l’Indiana, Brian a été entraîné par Hiro Matsuda et a commencé sa carrière aux côtés de Jack Brisco et d’Eddie Graham en Floride au milieu des années ’70. 

Les premières séquences sont plutôt scolaires et ces échanges de prises de contact sont naturellement remportées par Brian. Fin technicien, Blair se fait entendre sur le plan de la technique, bien que le Moine se sorte plutôt rapidement de ces prises. Celui-ci lui assène ensuite une lourde souplesse arrière, de laquelle Brian se dégage. Ce dernier se relève et enchaîne avec un saut chassé. Projeté dans les cordes, le Moine se laisse prendre en une Abdominal Stretch. Et de la même façon que Terry Taylor du côté de la Mid-Atlantic, Brian se laisse retomber en emmenant son adversaire, de sorte à immobiliser ses épaules pour le compte de trois. 


MATCH 2 : ANDRÉ LE GÉANT, DUSTY RHODES & JUNKYARD DOG VS ERNIE LADD & THE SAMOANS (06:39)

VAINQUEURS : ANDRÉ LE GÉANT, DUSTY RHODES & JUNKYARD DOG 

PRISE DE FINITION : SPLASH 

INDICATEUR : *** ½


Sur le papier, l’affiche est aussi imbattable qu’inclassable. « Big Cat » Ernie Ladd se tient aux côtés de ses protégés, que sont Afa et Sika. L’année passée, Ernie et les Samoans ont eu fort à faire avec les officiels de la Mid-South et ont été suspendus plus d’une fois. Leurs adversaires s’avancent en direction du ring au son de Another One Bites the Dust, légendaire tube de Queen. Le public de Shreveport est unanimement pour ce trio de choc composé de « American Dream » Dusty Rhodes, Junkyard Dog et André le Géant. Il n’y a aucun doute permis, ce trio est une attraction unique en son genre. 

Dusty commence face à Afa et se déchaîne avec sa frénésie habituelle. Le Junkyard Dog entre à son tour et fait le ménage, seulement pour ensuite faire entrer André. Encore très agile et mobile, André ne rencontre aucune difficultés face aux Samoans. Toutefois, André souhaite se frotter à un Ernie Ladd alors plutôt réticent à l’idée d’engager le combat face à ces trois monstres sacrés du catch. C’est le choc des titans et le public de Shreveport semble apprécier ce combat de géants. Malgré tout, André se laisse prendre à partie et subit les tricheries de Ladd et des Samoans qui l’isolent de son coin. André s’en démène en repartant avec Sika sur son dos, comme si de rien n’était, l’image est édifiante. Dusty puis le Junkyard Dog s’en prennent à Ladd et la bagarre éclate alors sur le ring. Et contre toute attente, Ladd et les Samoans réussissent à porter un triple enfourchement à André ! La situation est incontrôlable et cette fois-ci, Rhodes et JYD décollent Ladd du sol avec un double surpassement. Dans son coin, André tentait de grimper sur les cordes et part pour un Splash du tonnerre. L’arbitre compte trois et la foule explose, ayant assisté à une rencontre aussi folle qu’énergique et sans aucun temps mort, bien qu’un peu courte. 


MATCH 3 : MR. OLYMPIA VS CARLOS ZAPATA (03:55)

VAINQUEUR : MR. OLYMPIA

PRISE DE FINITION : SLEEPER HOLD 

APPRÉCIATION : TRÈS BON MATCH DE CATCH


C’est un nouveau personnage qui est annoncé pour ce prochain combat. L’homme qu’on appelle Mister Olympia est en effet présenté au public sous la forme d’un lutteur portant un masque blanc et rouge. Et cette silhouette que j’ai d’abord confondu avec Rick Martel est en réalité Jerry Stubbs, qui a commencé sa carrière en 1976. Stubbs a débuté sur les rings de Géorgie et a catché face à « Dirty » Dick Slater, Stan Hansen ou encore Abdullah the Butcher. Il se mesure ce soir à Carlos Zapata, qu’on a récemment vu déguisé en Fidel Castro du côté de la World Class Championship Wrestling.  

Olympia est très agile et nous gratifie de belles prouesses athlétiques. Ce dernier prends rapidement le contrôle en couchant Zapata avec des sauts chassés. Il le maintient au sol avec une série de Armdrags, portés à plusieurs reprises par l’homme masqué. C’est en le voyant évoluer sur le ring que j’ai d’abord cru à la présence de Martel sous ce masque. Olympia se retire d’une projection de Zapata et l’emprisonne alors avec une Sleeper Hold. Le cubain nous offre une expression faciale des plus édifiantes alors qu’il tombe dans les bras de Morphée. Olympia s’offre donc une victoire de plus, lui qui aurait à priori effectué ses débuts lors du dernier épisode. 


MATCH 4 : ED WISKOWSKI VS TOMMY WRIGHT (02:51)

VAINQUEUR : ED WISKOWSKI 

PRISE DE FINITION : BRISE-DOS 

APPRÉCIATION : SQUASH PLUTÔT CLASSIQUE 


« Polish Prince » Ed Wiskowski est une force tranquille. Originaire de St. Louis dans l’État du Missouri, Wiskowski catche depuis près d’une décennie sur les rings nord-américains. Ce grand gaillard a surtout combattu pour les territoires des Central States et de Portland dans l’Oregon, territoire sur lequel il s’est illustré jusqu’au milieu des années ’90. Son défi du soir se nomme Tommy Wright, un jeune homme qui a commencé sa carrière en début d’année 1980. 

Wright surprend Wiskowski en l’emmenant au sol mais le futur Colonel DeBeers s’en sort sans problèmes. Ce dernier le calme rapidement avec une série de coups de poing et de pied. Ce dernier lui porte un gros enfourchement alors que Pearce nous informe au micro que « Cowboy » Bill Watts a du partir pour assister à une réunion importante. En moins de trois minutes, Ed Wiskowski l’emporte avec un brise-dos qui enterre tous les espoirs de ce garçon. 


MATCH 5 : BOB ROOP VS « DIRTY » DICK MURDOCH (07:47)

VAINQUEUR : DICK MURDOCH PAR DQ

PRISE DE FINITION : INTERVENTION DE PAUL ORNDORFF 

INDICATEUR : ** ¼


Ancien « All American » en lutte gréco-romaine, Bob Roop se tient sur ce ring et s’apprête rencontrer son antagoniste. Roop est un vétéran des rings qui a écumé les rings de catch depuis 1969. Son adversaire est également un briscard, en la personne de « Dirty » Dick Murdoch. Originaire d’Amarillo au Texas, Murdoch catche depuis le début des années ’60 et a foulé les rings du monde entier, que ce soit en Géorgie, pour Big Time Wrestling au Texas, mais aussi pour l’AWA et au Japon. Murdoch s’est surtout distingué en Tag Team, aux côtés de Dusty Rhodes au sein des Texas Outlaws. Au Japon, mais aussi du côté des Jim Crockett Promotions, Murdoch a notamment croisé le fer avec Ric Flair, Giant Baba, Harley Race ou encore Jumbo Tsuruta. 

En vétérans aguerris qu’ils sont, chacun se méfie l’un de l’autre, mais Murdoch prends le premier l’avantage psychologique avec une droite poing fermé. Et bien que Murdoch soit le meilleur cogneur, le meilleur catcheur Roop, qui l’emmène au sol et l’y maintient avec une clé de bras. Alors que Murdoch s’en sort à chaque fois avec d’habiles sauts carpés, Roop le ramène inlassablement au sol par les cheveux. L’arbitre Alfred Neely le notifie et lui fait casser la prise, que Roop lâche, pour la reprendre instantanément, ce qui témoigne de l’intelligence catchesque de cet athlète. Ils se rentrent ensuite dans le lard et alors que Murdoch souhaitait porter une souplesse arrière, sa jambe est retenue par Paul Orndorff, en dehors du ring. La distraction ne suffit pas et lorsque Roop est projeté contre Orndorff, celui-ci s’emporte et grimpe sur le ring pour s’en prendre à Murdoch. 


– L’arbitre fait immédiatement sonner la cloche mais cela n’empêche pas Orndorff et Bob Roop de passer Murdoch à tabac. Toutefois, Murdoch est secouru par Ted DiBiase, dont l’intervention pousse les heels à regagner les vestiaires. 

De retour en studios, Ernie Ladd beugle sur Boyd Pearce à propos de sa défaite face au trio légendaire plus tôt dans la soirée. Ladd menace tous les amis de Dusty Rhodes et du Junkyard Dog. Il annonce avoir racheté le contrat de Rick Ferrara et de Jerry Novak pour le prochain combat. C’est Afa et Sika qui prendront leur place. 


MATCH 6 : THE SAMOANS W/ ERNIE LADD VS « FABULOUS » FRANK MONTE & JESSE BARR (01:35)

VAINQUEURS : THE SAMOANS 

PRISE DE FINITION : SAMOAN DROP 

APPRÉCIATION : C’EST RAPIDE ET EFFICACE 


À l’origine, ce match opposait le tandem composé de « Fabulous » Frank Monte et Jesse Barr à celui de Rick Ferrara et Jerry Novak. Les contrats de ces derniers ayant été repris par Ernie Ladd, leurs remplaçant seront donc les Samoans, qui ont perdu un peu plus tôt dans la soirée. Afa et Sika montent sur le ring alors que leurs adversaires du soir auraient sans doute préféré l’autre équipe. 

Les Samoans se déchargent de toute la frustration et l’humiliation de leur défaite plus tôt ce soir et démolissent purement et simplement ces pauvres garçons. Quelques coups de coude, une série de coups de tête, les Samoans ne sont pas ici pour faire durer le plaisir et l’emportent en un peu plus d’une minute trente avec un Samoan Drop porté par Sika sur Jesse Barr. 


MATCH 7 : « COWBOY » BOB ORTON JR. VS MIKE GEORGE (00:57)

VAINQUEUR : MIKE GEORGE PAR DQ 

PRISE DE FINITION : INTERVENTION D’ERNIE LADD ET DES SAMOANS 

APPRÉCIATION : TERRIBLE POUR ORTON JR. 


« Cowboy » Bob Orton Jr. figure dans notre combat de clôture. Originaire de Saint-Louis dans le Missouri, Orton est l’un des meilleurs catcheurs de sa génération. Son adversaire ce soir n’est autre que Mike George, ami et partenaire du Junkyard Dog. Ensemble, ils ont détenu les ceintures de Champions Tag Team de la promotion en 1981. 

Orton prend rapidement l’avantage avec une série de droites et de coups de coude dans le crâne de George. Toutefois, celui-ci contre un Piledriver d’Orton en un surpassement et enchaîne avec un Atomic Knee Drop, suivi d’un Russian Leg Sweep. Et à mon immense surprise, Orton ne s’en est pas relevé, concédant le match en moins d’une minute. Quelle humiliante défaite pour Orton Jr. qui ne fait absolument aucun sens.


 – Cependant, George ne peut pas fêter cette victoire offerte sur un plateau car Ernie Ladd et ses Samoans interrompent la fête. Ils passent alors George à tabac mais n’ont pas le temps de poursuivre puisque JYD et Dusty Rhodes s’interposent rapidement, les faisant fuir en direction du vestiaire. 

Dusty Rhodes rejoint Boyd Pearce et finit notre émission au micro. Rhodes est remonté et menace Ladd et ses Samoans de leur botter les fesses, et jusqu’au Golden Gate Bridge de San Francisco s’il le faut !


Paul Orndorff, Junkyard Dog, Ernie Ladd, tous les grands noms de Mid-South Wrestling étaient à la carte de cet épisode hors-normes. Également au programme, l’une des plus grosses affiches possibles et imaginables. C’est parti ! 

– Étoile montante de la promotion, Brian B. Blair nous gratifiait ce soir d’une performance d’apparence plutôt classique. Comme Terry Taylor du côté des Jim Crockett Promotions, son catch est encore assez scolaire mais ce garçon semble destiné à un futur plein de promesses. 

– Nouveau personnage présenté cette semaine, Mister Olympia n’a pas déçu et nous a offert un très bon match de catch. Agile et habile entre les cordes, ce compétiteur semble pour l’instant être à sa place sur ce programme. 

– Cet épisode a également vu l’apparition d’un certain « Dirty » Dick Murdoch. Fort d’un succès remarquable à la suite de son passage au Japon, Murdoch s’est fait connaître aux États-Unis pour s’établir comme l’un des plus gros durs à cuire de la période. Il n’a jamais laissé de côté son amour pour la discipline et a lutté jusqu’à sa mort, en 1996. 

– Ernie Ladd et ses Samoans ont encore une fois semé le désordre. D’abord à l’occasion d’un match en Tag, rapidement remporté par Afa et Sika, puis lors du dernier combat de la soirée. 

– Lors de ce combat, Bob Orton Jr. a été publiquement humilié en concédant une défaite ne répondant à aucune logique. Obligé de se coucher en moins d’une minute face à Mike George pour les besoins du conflit entre Ladd et les babyfaces de la promotion, Orton n’a pas été respecté. 

– Annoncé comme l’une des plus grandes affiches de l’histoire de la promotion (et à juste titre), ce match à six est un incontournable, rien que pour les participants. Dusty Rhodes, Junkyard Dog et André le Géant, on ne peut pas faire plus gros, ni plus grand. Chapeau à Mid-South Wrestling pour cette attraction hors-du-commun. 

Nathan Maingneur

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