ALL STAR WRESTLING #60

ALL STAR WRESTLING #60

15/12/1979

All Star Wrestling

© World Wrestling Entertainment Inc. All Rights Reserved

Vince McMahon et « Wrestling’s Living Legend » Bruno Sammartino sont nos hôtes et nous présentent ce programme All Star Wrestling, toujours enregistré dans l’enceinte du Hamburg Fieldhouse d’Hamburg en Pennsylvanie.

Joe McHugh s’enquiert des rituelles présentations et stipule que le catch proposé ce soir est sous le contrôle et la supervision de la Commission Athlétique d’État, représentée sur place par Nick Santoro. Dr. John Woods est en compagnie de Mike Mittman, notre gardien de la cloche. Les arbitres de cette heure de catch estampillée World Wrestling Federation seront John Stanley, Gilberto Roman et Dick Woehrle.


MATCH 1 : ANDRÉ LE GÉANT VS PETE DOHERTY & JOHN BUFORD (01:33)

VAINQUEUR(S) : ANDRÉ LE GÉANT

PRISE DE FINITION : SIT OUT

APPRÉCIATION : ANDRÉ EST ET DEMEURE UNE ATTRACTION POPULAIRE


Pete Doherty, qu’on a récemment vu aux prises avec Tito Santana et Ivan Putski, est sur le ring et s’associe ce soir à un frêle individu répondant au nom de John Buford, qui après quelques recherches, s’est révélé être un inconnu total, catchant uniquement à quatre reprises entre 1979 et 1980. Face à eux, nul autre qu’André le Géant, montagne française qui nous gratifie ce soir de sa rare présence. On le sent au cours de son entrée remarquée, André est toujours aussi apprécié.

André est, comme le souligne justement McMahon, toujours invaincu en solo. L’ancien « Géant Ferré » ne rencontre aucune difficulté à se débarrasser de ces deux petits moustiques que sont Doherty et Buford. André l’emporte en un peu plus d’une minute, n’ayant juste qu’à s’assoir sur une pile humaine composée de Buford et d’un Doherty hurlant à gorge déployée. L’image est saisissante, presque irréelle.


MATCH 2 : HULK HOGAN W/FREDDIE BLASSIE VS DAN PATRICK (02:33)

VAINQUEUR : HULK HOGAN

PRISE DE FINITION : CANADIAN BACKBREAKER

APPRÉCIATION : LA RECETTE EST LA MÊME, PAS MOINS IMPRESSIONNANTE


Déjà au cœur de nombreuses discussions à son sujet, celui qu’on surnomme « the Incredible » Hulk Hogan est à nouveau présent ce soir, toujours accompagné de « Classy » Freddie Blassie. Et lorsqu’Hogan retire sa cape en faisant saillir ses muscles, on se dit que Blassie a cette fois-ci déniché un sacré spécimen. C’est un certain Dan Patrick à l’air quelque peu hésitant qui se frotte ce soir à Hogan.

Toujours sans trop d’efforts, Hulk Hogan ne peine aucunement à mettre son souffre-douleur au pied. Ce soir encore, Hogan y va de sa descente de la cuisse, ne l’utilisant toujours pas en tant que prise de finition. En moins de trois courtes minutes, Hulk l’emporte en le hissant cette fois-ci en Canadian Backbreaker, lui faisant immédiatement jeter l’éponge. Au microphone, Sammartino questionne toujours ce manque de technicité dans le catch d’Hogan, ce à quoi McMahon répond qu’il peut se le permettre, de par sa stature. Intéressant.


– Reçu au microphone par McMahon, Lou Albano a ramené ses Wild Samoans qui tournent autour du ring, tels deux bêtes sauvages. L’ancien manager des Valiant Brothers et de bien d’autres tandems est déchaîné et relate d’une conversation avec « High Chief » Peter Maivia, l’oncle de ses protégés. Complètement déjanté, Albano défie ensuite n’importe quelle équipe, que ce soit Santana et Putski, ou même Sammartino et Backlund de tenir 10 minutes face à ses Wild Samoans. De surcroît, Albano promet la somme de 25,000$ à quiconque tiendrait le choc. L’entretien est chaotique au possible et se termine après que McMahon ait appelé Bruno à le rejoindre, une première pour ce format d’interview.


MATCH 3 : THE SAMOANS W/CPT. LOU ALBANO VS JOHHNY RIVERA & SYLVANO SOUSA (08:56)

VAINQUEURS : THE SAMOANS

PRISE DE FINITION : SAMOAN DROP

APPRÉCIATION : SUPERBE SÉQUENCE AVEC ALBANO !


Suite logique de ce bruyant entretien, Afa et Sika sont sur le ring, prêt à infliger une douleur certaine à n’importe qui de sufisamment fou pour s’y mesurer. Joe McHugh les surnomme cette fois-ci « The Samoans » et non plus « Albano’s Wild Men » alors que ce bandit de Lou Albano reste aux abords du ring. En face, une maigre association composée de Johnny Rivera et de Sylvano Sousa, qu’on avait plus vu depuis quelque temps, se tient dans le coin opposé.

Face à Sika, Sousa dérouille, malmené de longues minutes par le catch sauvage des samoans. Le portugais passe le relais à Rivera, qui déploie un tant soit plus d’énergie, parvenant quand même à envoyer Afa au sol avec un saut chassé. Son frère Sika reprend le dessus, envoyant lourdement Johnny s’écraser en surpassement. Projeté dans l’un des coins, le portoricain se dégage in-extremis d’un lourd écrasement et se transforme en machine à saut chassés ! Fou de rage, Albano grimpe sur le ring et, projeté dans les cordes, subit à son tour un surpassement ! La foule est en délire, invectivée par l’initiative d’envoyer ce filou d’Albano au combat. En rogne, les samoans cassent ce moment hors du temps et sèchent Johny avec un double coup de la corde à linge. À nouveau sur le ring, Sousa se fait éclater au sol par Afa, qui l’emporte avec son Samoan Drop. J’en attendais peu de ce match, sinon d’être un match à sens unique, mais ce court instant de folie offert par Rivera et Albano fut une bulle d’excitation comme on aimerait en voir plus souvent sur ce programme.


MATCH 4 : DOMINIC DENUCCI VS JOSÉ ESTRADA (09:11)

VAINQUEUR : DOMINIC DENUCCI

PRISE DE FINITION : AIRPLANE SPIN

INDICATEUR : ** ¼


Débarrassé des Valiant Brothers, on n’avait plus vu Dominic DeNucci depuis un bout de temps. Originaire de Venise en Italie et résidant aujourd’hui à Pittsburgh en Pennsylvanie, Dominic se mesure ce soir à José Estrada, future tête d’affiche de la World Wrestling Council de Carlos Colõn.

On commence par une petite exhibition de « Grappling » à l’ancienne en guise de préliminaires, chacun tentant de jauger l’autre avec des clés de bras en tous genre. Une poignée de main semble sceller un respect apparent, qui laisse rapidement place à quelques tentatives de tricheries du portoricain, voyant Estrada en subir les foudres de l’italien. Pourtant, c’est bien Estrada qui prend le dessus, faisant preuve d’une agressivité à laquelle Dominic peine à répondre. Porté par l’appui du public et par une fougue inépuisable, Dominic se relève en saut carpé et hésite à envoyer un coup dans les parties d’Estrada. S’ensuit une petite course poursuite, Dominic se lançant après un Estrada fuyant, qu’il rattrape pour son Airplane Spin. Groggy, Estrada ne relève pas l’épaule alors que Dominic est déclaré victorieux par l’arbitre du combat.


– Encore tout transpirant, Dominic DeNucci est reçu au microphone de son ami et compatriote italien, Bruno Sammartino. Ce dernier cite quelques accomplissements de la longue carrière de son collègue et mentionne qu’il fut un temps Australian Heavyweight Champion pendant un an. Devant l’expression de Dominic, on peut douter de cette affirmation, l’italien s’étant trahi lui-même de par sa réaction ! Ce dernier aborde ensuite sa condition physique, plutôt irréprochable pour un athlète approchant tout de même de la cinquantaine.


MATCH 5 : THE GREAT HUSSEIN OF IRAN W/FREDDIE BLASSIE VS ANGELO GOMEZ (02:44)

VAINQUEUR : THE GREAT HUSSEIN OF IRAN

PRISE DE FINITION : BELLY TO BELLY SUPLEX

APPRÉCIATION : BELLE DÉMONSTRATION DES SOUPLESSES D’HUSSEIN


On conclut ce programme avec l’un des personnages les plus détestés de l’époque. Et pour cause, le personnage de The Great Hussein of Iran s’aligne sur les tensions qui ont plongé l’Iran dans une crise politique et sociale, voyant naître des rapports de force houleux avec les États-Unis. Accompagné de « The Fashion Plate of Wrestling » Freddie Blassie, Hussein se mesure ce soir à Angelo Gomez, catcheur d’origine portoricaine qui catche de manière sporadique entre 1979 et 1984.

Bien qu’on ne l’ait plus aperçu depuis un moment, le catch d’Hussein n’a pas changé. Ce dernier nous offre une petite démonstration de sa science de la souplesse, y allant de ses variations. Agressif, Hussein joue avec les règles en étranglant ce pauvre Gomez. Le tordant pour un Surfboard Stretch, Hussein passe à un rien de se faire compter par l’arbitre Gilberto Roman et réplique en bousculant le corps arbitral ! Frustré, Hussein l’emporte ensuite avec une sublime Belly to Belly Suplex, portée avec autorité.


– À l’orée des années 80 et à quelques jours d’un événement au Madison Square Garden, cet épisode d’All Star Wrestling remplit largement son rôle : celui de proposer du bon catch et sa dose de divertissement. De retour aux écrans, Dominic DeNucci est en forme comme jamais et pourrait bel et bien s’offrir quelques bons matches, même s’il n’a plus rien à prouver, à un âge déjà plutôt mûr. Également de retour, c’est the Great Hussein of Iran, qui aura eu une belle année, malgré quelques déconvenues face à Bob Backlund, qui ne sont que partie remise. Sous la tutelle de cet énergumène d’Albano, Afa et Sika pourraient représenter de solides prétendants aux ceintures par équipe de Tito Santana et d’Ivan Putski, qui devraient rester sur leurs gardes. Toutefois, la beauté de ce programme réside dans le fait de pouvoir passer d’un match d’André le Géant à un combat d’Hulk Hogan, signe plutôt distinctif que l’on commence tout doucement à s’approcher d’une ère nouvelle, qu’on connait tous en tant que Golden Era, âge d’or par excellence de notre sport-spectacle préféré.

Nathan Maingneur

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