ALL STAR WRESTLING #68

ALL STAR WRESTLING #68

23/02/1980

All Star Wrestling

© World Wrestling Entertainment Inc. All Rights Reserved

Vince McMahon et Bruno Sammartino sont nos hôtes et nous présentent la carte de cet épisode d’All Star Wrestling, toujours enregistré dans l’enceinte du Agricultural Hall d’Allentown en Pennsylvanie.

Joe McHugh s’occupe des rituelles présentations et stipule que le catch proposé ce soir est sous le contrôle et la juridiction de la Commission d’État, représentée sur place par John Santoro. Dr. George Zahorian est en ringside, en compagnie de Mike Mittman, notre gardien de la cloche. Les arbitres de cette heure de catch étiquetée World Wrestling Federation seront Billy Caputo et Dick Woehrle.


MATCH 1 : RENÉ GOULET VS MANNY SIACA (05:52)

VAINQUEUR : RENÉ GOULET

PRISE DE FINITION : GUTWRENCH SUPLEX

APPRÉCIATION : RENCONTRE SANS GRAND INTÉRÊT


Annoncé de Paris en France et parfois même de Nice, René Goulet n’est pourtant pas issu du sol français, comme l’est son ami proche, André le Géant. Originaire de Québec au Canada, Goulet n’est plus réellement dans la fleur de l’âge, mais reste toutefois un vétéran des rings qui sait se battre. Ce soir, le franco-canadien se mesure à un catcheur portoricain du nom de Manny Siaca, moustachu et qui porte sur sa tenue les couleurs de sa terre d’origine. Siaca est presque totalement inconnu au bataillon, ne catchant qu’a quatre reprises en 1980.

D’emblée, Sammartino remarque que Siaca semble glisser sur le tapis du ring. On s’aperçoit en effet que le dessous de ses bottes est en cuir et non en gomme comme la plupart des catcheurs. Quant à lui, McMahon pointe du doigt la petite taille du portoricain, on se doute qu’Ivan Putski a du apprécier cette remarque. Sur le ring, c’est plutôt monotone, rien de spécial ne s’y produit. Et pourtant, Goulet s’affaire à retenir Siaca au sol de longues minutes durant, ce dernier répondant parfois avec quelques maigres coups de poing. Soudainement, Goulet nous sort sa Gutwrench Suplex et l’emporte au compte de trois.


MATCH 2 : « PRETTY BOY » LARRY SHARPE VS BILL BERGER (06:35)

VAINQUEUR : LARRY SHARPE

PRISE DE FINITION : PILEDRIVER

APPRÉCIATION : BON RETOUR DE SHARPE, QUOI QU’UN PEU LONG


Absent des écrans depuis 1978, cela fait quelque temps que n’avions plus aperçu la silhouette de « Pretty Boy » Larry Sharpe. En effet, Sharpe s’était éloigné du côté des rings d’Hawaï, y remportant par ailleurs le Hawaï World Heavyweight Championship. Ce soir de retour à la World Wrestling Federation et sur ce ring d’All Star Wrestling, Sharpe se mesure à Bill Berger, annoncé d’Hollywood en Californie.

D’entrée de jeu, Larry s’impose par la force, lui qui semble avoir perdu quelques rondeurs. Dans l’impossibilité de répondre, Berger subit le catch à la dure, parfois même plutôt stiff de Sharpe. C’est une punition, Larry prenant tout son temps (c’est un euphémisme) pour malmener son pauvre souffre-douleur. Peut-être trop confiant, Sharpe se loupe sur une descente du coude, esquivée par Berger. Celui-ci tente un faible retour, rapidement calmé par un coup de pied en pleine face. Le co-fondateur de la World’s Famous Monster Factory l’emporte ensuite grâce à un redoutable marteau-pilon, laissant ce pauvre Berger inerte, sur le tapis du ring.


– Titulaires des ceintures par équipe de la promotion depuis octobre 1979, Ivan Putski et Tito Santana sont reçus au microphone de Vince McMahon pour un petit entretien. Questionné à propos de la longévité de leur règne, Putski répond que cela est dû à une confiance et à une détermination sans faille. De son côté, Santana admet qu’il continue à catcher en solo, afin d’acquérir toujours plus d’expérience. Le polonais met en garde les Samoans et clame qu’ils devront le tuer s’ils souhaitent remporter leur or. Les Champions terminent en remerciant chaleureusement le public pour leur soutien unanime et indéfectible.


MATCH 3 : LARRY ZBYSZKO VS JOHN BUFORD (06:01)

VAINQUEUR : LARRY ZBYSZKO

PRISE DE FINITION : VERTICAL SUPLEX

APPRÉCIATION : LARRY EN RAJOUTE TOUJOURS PLUS, AU RISQUE D’ÉNERVER BRUNO !


Détesté de foules entières, l’ancien élève prodige de Bruno Sammartino s’avance vers le ring, déclenchant de lourdes huées. Ce soir, Larry Zbyszko se mesure à John Buford, qui n’a catché que quatre fois entre 1979 et 1980. Comme si cela ne suffisait pas, Larry en rajoute une couche en demandant à ne plus jamais être annoncé de Pittsburgh en Pennsylvanie, tout ça parce c’est le lieu de résidence de Sammartino !

Malgré ce revirement d’attitude, Larry est et reste un excellent catcheur, n’en déplaise à qui que ce soit. Aux commentaires, Sammartino est remonté et le fait entendre, un comportement qui détonné avec son attitude, jusqu’ici plutôt passive. Aujourd’hui, c’est l’italien qui en a après Zbyszko qui, tôt ou tard, aura des comptes à rendre. Sur le ring, c’est plutôt étonnant d’entendre le public à fond derrière… John Buford, de haine pure et simple envers Zbyszko. Toutefois, c’est bien le traître, l’infâme Larry Zbyszko qui tire son épingle du jeu avec une magnifique souplesse arrière.


MATCH 4 : TITO SANTANA & IVAN PUTSKI VS FRANK SAVAGE & « BAD BILLY » COLEMAN (06:05)

VAINQUEURS : TITO SANTANA & IVAN PUTSKI

PRISE DE FINITION : SUNSET FLIP

APPRÉCIATION : PLUTÔT CLASSIQUE, QUOI QU’UN PEU REDONDANT


Entendus plus tôt au microphone de McMahon, nos World Wrestling Federation Tag Team Champions combattent ce soir. Fiers détenteurs des ceintures, Ivan Putski et Tito Santana sont vivement appréciés de la foule du Agricultural Hall d’Allentown. En face, se dresse un tandem plutôt aléatoire, composé de « Bad Billy » Coleman, catcheur d’Akron dans l’Ohio et de Frank Savage. Malgré ce nom, ce n’est pas Randy Poffo, qui catche alors pour la promotion de son père, Angelo Poffo.

Putski commence face à Savage et d’emblée, Sammartino notifie l’inexpérience notoire de ce dernier. Bien que Tito essuie parfois quelques coups et quelques tricheries, notamment de la part de Coleman, c’est une balade de santé pour les Champions, qui enchaînent les tags avec aisance. On ne retient rien des jobbers, si ce n’est que Coleman succombe à un enchaînement : une droite dans l’abdomen de la part du polonais et un Sunset Flip de Santana, qui suffit pour le compte de trois. Pour l’heure, pas de panique pour les Champions qui ont déjà fort à faire avec les Samoans.


– À nouveau accueillis pour un petit entretien, cette fois-ci par Bruno Sammartino, Santana et Putski sont questionnés à propos de leur catch en solo, plutôt récurrent pour Tito. Alors qu’il abordait la question des Samoans, Santana doit être coupé par Bruno qui doit rendre l’antenne.


MATCH 5 : TONY ATLAS VS RON LEE (02:54)

VAINQUEUR : TONY ATLAS

PRISE DE FINITION : MILITARY PRESS GUTBUSTER

APPRÉCIATION : IMPRESSIONNANTE PRISE DE FINITION


Unanimement apprécié du public d’Allentown et affichant une musculature de dieu grec, Tony Atlas conclut cette édition d’All Star Wrestling. Catchant déjà depuis 1974, Atlas n’est pas un débutant et peut se targuer d’un beau parcours sur certains territoires de la National Wrestling Alliance, notamment en Georgie. Celui qu’on surnomme ici « M. USA » se mesure à Ron Lee, annoncé de Salt Lake City, dans l’Utah.

Grâce à son physique hors-normes, Atlas s’impose rapidement. Honnêtement, la différence est telle qu’on sait déjà qui a gagné. Lee ne peut rien faire, maintenu au sol par Atlas, ce qui n’est toutefois pas son fort. Au moment d’en terminer, Tony fait état d’une force impressionnante, élevant Lee dans les air, le soulevant ensuite à bout de bras et le laissant lourdement retomber sur son genou, les côtes absorbant le plus gros du choc. Atlas l’emporte donc plutôt facilement, lui qu’on aimerait voir continuer à grimper les échelons.


Suite des enregistrements au Agricultural Hall d’Allentown, cet épisode d’All Star Wrestling est un peu en dessous de son édition précédente. D’un point de vue général, aucun combat ne propose de compétition à proprement parler. On ne retrouve que des matches à sens unique, pour la plupart relativement longs. Je pars en effet du principe qu’un squash, à moins d’être un cas exceptionnel, ne doit pas excéder cinq minutes. À ce sujet, on peut apprécier ceux de Tony Atlas et des Champions par équipe. Bien que Santana et Putski soient réguliers dans leurs performances, on peut quand même se lasser de l’absence globale de compétition, lorsque ce ne sont pas les challengers. De mémoire, la scène par équipe était plus florissante entre 1978 et 1979. Toutefois, on peut souligner le retour du « Pretty Boy » Larry Sharpe, qui revient d’un séjour sur les îles. Espérons pour lui qu’il puisse s’élever dans la carte et pourquoi pas faire un challenger sérieux à la ceinture Intercontinentale de Pat Patterson. La pièce maîtresse de cet épisode, comme c’est souvent le cas en ce début d’année 1980, c’est la maîtrise de ce conflit entre Larry Zbyszko et Bruno Sammartino. Cette fois-ci, le ton de l’italien a changé, se durcissant particulièrement. Désormais, c’est Sammartino qui en veut après son ancien protégé, le tout construit de façon à ce qu’un éventuel affrontement puisse remplir une salle tout entière. Et pourquoi pas un Madison Square Garden ?

Nathan Maingneur

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