CHAMPIONSHIP WRESTLING #12

CHAMPIONSHIP WRESTLING #12

26/04/1980

Championship Wrestling

© World Wrestling Entertainment Inc. All Rights Reserved

Vince McMahon et Bruno Sammartino sont nos hôtes et nous accueillent dans l’enceinte du Agricultural Hall d’Allentown en Pennsylvanie pour ce Championship Wrestling, encore et toujours présenté par le promoteur Phil Zacko. Ils nous annoncent le programme de la soirée et nous informent entre autres que sera diffusé le match de championnat entre nos Champions Tag Team et les Samoans, managés par Lou Albano, une rencontre qui s’est récemment déroulée au Spectrum de Philadelphie.

Joe McHugh s’occupe des présentations habituelles et précise que cette heure de catch est placée sous le contrôle et la juridiction de la Commission Athlétique de Pennsylvanie, présidée par John Santoro et représentée sur place par ses officiels. Dr. George Zahorian siège en compagnie de Mike Mittman, notre gardien de la cloche. Les arbitres mandatés qui officieront ce soir sont messieurs Dick Kroll, Gilberto Roman et Dick Woehrle.


MATCH 1 : RENÉ GOULET VS « UNPREDICTABLE » JOHNNY RODZ (08:26)

VAINQUEUR : RENÉ GOULET

PRISE DE FINITION : SUNSET FLIP

INDICATEUR : **


Le regard sournois, celui qu’on surnomme « Unpredictable » en raison de son caractère à tendance orageuse reçoit quelques sifflets. Johnny Rodz, un catcheur bourré de talent, se  frotte ce soir à un vétéran, un briscard des rings, un vieux de la vieille. Derrière ce portrait pas franchement élogieux, nous retrouvons René Goulet, quinquagénaire québécois qui a récemment effectué son retour sur les rings de la fédération.

On commence par s’échanger quelques tours de hanches et autre joyeusetés. Si Goulet a l’air d’être le plus expérimenté, attention à ne pas sous-estimer Rodz dans cette catégorie puisqu’il a également quelques années derrière lui. Par contre, Goulet paraît vraiment âgé au point que cela pèse sur son catch. Pourtant, le québécois sait encaisser les coups, et c’est le moins qu’on puisse dire en regardant ce combat. Parce qu’en effet, Johnny Rodz s’en donne à cœur joie. Coups de poing, coups de coude et coups de pied, René Goulet passe un très mauvais quart d’heure. La rencontre tend à s’allonger et on se dit qu’il n’est pas impossible qu’il s’agisse d’un match nul. Mais non, Johnny est victime d’un moment d’inattention et se laisse alors surprendre par un Sunset Flip tenté en dernière minute. Ça passe, et cela permet à Goulet de s’arroger une victoire difficile, au terme d’un match très disputé.


MATCH 2 : TOR KAMATA W/FREDDIE BLASSIE VS CHARLIE BROWN (02:57)

VAINQUEUR : TOR KAMATA

PRISE DE FINITION : TOP ROPE SPLASH

APPRÉCIATION : TRÈS BON SQUASH DE KAMATA


Comme la semaine dernière, Tor Kamata s’apprête à brutaliser un autre jobber. Encore et toujours managé par Freddie Blassie, qui possède réellement l’écurie la plus loufoque de cette période, Kamata est craint pour son caractère sauvage, presque animal. Et ce soir, son souffre-douleur n’est autre que Charlie Brown, célèbre jobber de la promotion depuis la fin des années ’70.

Au son de la cloche, Kamata se rue sur ce pauvre garçon et le martèle de coups de poing dans l’arrière du crâne. Brown est totalement impuissant et passe un sale quart d’heure dans les mains du protégé de « Classy » Freddie Blassie. Comme à son habitude, Kamata étrangle, griffe et tire la langue, ce qui n’améliore en rien son apparence déjà terrifiante. Il l’éclate littéralement pendant près de trois minutes et l’emporte logiquement grâce à un énorme Splash porté du haut des cordes. L’onde de choc est telle que, évidemment que Brown ne s’en relève pas, mais celui-ci devra être évacué sur un brancard de fortune, ce qui en dit long sur la violence de cette prise.


MATCH 3 : LARRY SHARPE VS RICKY STALLONE (03:34)

VAINQUEUR : LARRY SHARPE

PRISE DE FINITION : PILEDRIVER

APPRÉCIATION : SQUASH PLUTÔT BROUILLON


Avec sa grenouillère verte et sa gueule d’ange, le « Pretty Boy » a une sacrée dégaine. Ce lutteur aguerri et futur grand entraîneur au sein de la Monster’s Factory n’est sans doute pas le compétiteur le plus excitant de la promotion, mais c’est pourtant l’un des meilleurs. Et ce soir, c’est à une jeune garçon du nom de Ricky Stallone de se mesurer à lui. Malgré un petit air de famille avec l’interprète de Rocky et de Rambo, aucun lien de parenté n’est à souligner ici.

Très rapidement, on se rend compte que ce pauvre gars n’a pas la moindre expérience. Il bouge mal, ne sait pas vendre les coups et n’a pas l’esprit de la discipline. Face à ce bien mauvais adversaire, Sharpe se doit d’assurer. Et si ce match n’est pas franchement bon, ce n’est en rien de sa faute. Visiblement guidé par Sharpe, Stallone rate complètement un surpassement. Sharpe décide d’en finir pour le bien de toutes et tous et l’emporte en un peu plus de trois minutes avec son marteau-pilon.


– On nous diffuse ensuite les images de cette rencontrée disputée au Spectrum de Philly entre d’un côté, nos Champions par équipes que sont Ivan Putski et Tito Santana, et de l’autre, leurs challengers, Afa et Sika, les Samoans.


MATCH 4 : TITO SANTANA & IVAN PUTSKI © VS THE SAMOANS W/CPT. LOU ALBANO (07:36)

VAINQUEURS : THE SAMOANS

PRISE DE FINITION : SAMOAN DROP

INDICATEUR : ** ½


L’ambiance est palpable au sein du Spectrum de Philadelphie alors que les protagonistes du prochain combat sont déjà sur le ring. Gary Cappetta procède aux présentations alors que les ceintures de Champions Tag Team sont remises en jeu. Dans l’un des coins, Ivan Putski et Tito Santana ont tout à perdre. Fiers détenteurs des ceintures depuis le mois de septembre 1979, les Champions affrontent leurs plus féroces challengers à ce jour. Et ces derniers sont assoiffés et affamés. Il s’agit d’Afa et de Sika, les Samoans. Accompagnés au ring par Lou Albano, ces derniers détruisent tout sur leur passage depuis leurs débuts en ce début d’année ’80.

Wild Samoans

© World Wrestling Entertainment Inc. All Rights Reserved/Courtesy of Pro Wrestling Illustrated

Les esprits s’échauffent et le match part immédiatement en cacahuète, Putski et Santana projetant les Samoans l’un dans l’autre. Dégagé en dehors du ring par un saut chassé de Tito, Afa ne peut pas empêcher Sika de se manger le Polish Hammer de Putski. Assistons nous à une victoire éclair des Champions, non ! Sika se dégage et devient ainsi le premier homme à se relever de la prise de finition de Putski. Ils ne laissent pas décontenancer et mènent la danse. Les tags s’enchaînent avec une fluidité remarquable, tout semble rouler pour Santana et Putski. Le polonais subit quand même quelques coups de boule, lui qui souffre en plus d’une petite coupure au front. Putski passe alors le relais à Tito qui rentre tout feu fout flamme. Santana enchaîne les chassés et se dirige vers le haut des cordes. Perché sur la troisième corde, Tito semble difficilement chercher son équilibre, d’habitude plutôt à l’aise sur ce genre de manœuvres. Finalement, il s’élance en Crossbody mais rate sa cible et s’éclate le genou sur le ring. Debout, Afa le hisse sur ses épaules et l’écrase de tout son poids avec un Samoan Drop. L’arbitre compte 1…2… et 3 ! Contre toute attente, les Samoans l’ont fait. Putski fulmine et demande des comptes à l’officiel mais le verdict est sans appel : Afa et Sika ont remporté les ceintures de Champions Tag Team, offrant à Lou Albano un huitième sacre sous sa tutelle.


– Après cet agréable interlude au Spectrum de Philadelphie, nous sommes bien et bien de retour au Agricultural Hall d’Allentown.


MATCH 5 : PAT PATTERSON VS JOSÉ ESTRADA (05:01)

VAINQUEUR : PAT PATTERSON

PRISE DE FINITION : O’CONNOR ROLL

INDICATEUR : ** ¼


Nous terminons ce programme avec un combat qui pourrait faire des étincelles. Titulaire inaugural de la ceinture de Champion Intercontinental, Pat Patterson est très apprécié par le public d’Allentown. Le québécois rencontre ce soir l’un de ses plus féroces adversaires, en la personne de José Estrada. Le portoricain a tout récemment tenu la dragée haute à Bob Backlund lors du dernier épisode et mériterait de s’arroger une belle victoire compte tenu de son talent.

Passé maître dans l’art de tricher et de tromper l’arbitre, Estrada s’impose en ce début de match grâce à des techniques plutôt douteuses. Dans ce registre, Patterson n’est pas en reste et sait aussi faire preuve d’un peu de roublardise. Avec la participation de l’arbitre, le québécois tire sur la barbe d’Estrada à plusieurs reprises. Une séquence plutôt comique qui fait rire le public. Toutefois, Estrada n’est pas du genre à se laisser ridiculiser et envoie Patterson en dehors du ring, lui éclatant la face contre le tablier du ring. Le Champion n’a pas l’intention de se laisser faire et revient en force, lui aussi avec de gros coups de poing et de pied. Projeté dans les cordes, Estrada finit enroulé par un magnifique O’Connor Roll du Champion Intercontinental.


– Vince et Bruno nous annoncent ensuite que des images consacrées à l’entraînement de Tony Atlas seront diffusées en guise de fin d’émission. Sur ces images, capturées dans la salle d’entraînement de « M. USA », nous le voyons à l’œuvre sur différentes machines de musculation. Si ces images font un agréable complément documentaire, elles ne sont pas la propriété de la World Wrestling Federation ! En effet, ces images ont été tournées pour les besoins de la Georgia Championship Wrestling, territoire sur lequel se produit aussi le natif de Roanoke en Virginie.


Peut-être un peu moins excitant que sa précédente édition, ce programme Championship Wrestling reste toutefois de plutôt bonne facture. Des images exclusives du changement de titres Tag Team, du bon et du moins bon catch, c’est tout ça et plus encore.

– Si René Goulet s’est tout récemment offert un retour sur les rings de catch, cette remise en forme n’a toutefois pas les effets d’une cure de jouvence. Si ce vieux briscard a ce soir su comment s’en sortir, ce ne fut pas sans mal. Bousculé par un Johnny Rodz agressif, le québécois peine cependant à nous offrir de grandes performances. Peut-être simplement parce qu’elles sont derrière lui.

– Confronté à un bien piètre antagoniste, Larry Sharpe a du faire preuve d’ingéniosité afin d’échapper à la purge. Et c’est dans ce genre de situation qu’on se rend compte de tout le talent d’un professionnel comme Larry Sharpe. Car si le « Pretty Boy » n’est pas le plus excitant sur le ring, c’est un pro parmi les pros et l’un de ces catcheurs dont on apprécie l’œuvre qu’en se concentrant sur les détails et les petites choses.

– Fait assez rare pour être souligné, ce programme se finissait par des images inédites de Tony Atlas à l’entraînement. Si ces quelques séquences de l’entraînement intensif de Tony Atlas nous ont rappelé à quel point il est un athlète, ces images n’ont absolument pas été filmées par les caméras de la World Wrestling Federation. Il s’agit en effet d’images de la Georgia Championship Wrestling, où Atlas catchait également à cette période !

– Le point le plus intéressant de ce programme concernait sans doute le sort des titres de Champions Tag Team. Défendues sur le ring du Spectrum de Philadelphie par Ivan Putski et Tito Santana, ce sont toutefois les Samoans, Afa et Sika, sous la tutelle de ce diable de Lou Albano, qui ont crée la surprise en s’arrogeant ces ceintures. Un règne de terreur est entamé et s’annonce d’ores et déjà délicat pour la compétition.

Nathan Maingneur

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