ALL STAR WRESTLING #127

ALL STAR WRESTLING #127

04/07/1981

All Star Wrestling

© World Wrestling Entertainment Inc. All Rights Reserved

Vince McMahon et son collègue et ami Pat Patterson nous accueillent dans l’enceinte du Fieldhouse d’Hamburg en Pennsylvanie pour ce All Star Wrestling. Ils nous présentent la carte de cet épisode et nous informent qu’un changement de titre eut tout récemment lieu du côté du Spectrum de Philadelphie. 

Tony Silvio est notre annonceur et assure ce soir l’intérim pour Gary Cappetta. Le catch proposé ici sera placé sous la juridiction de la Commission Athlétique, présidée par J.J Binds et représentée sur place par ses officiels. Dr. John Woods siège encore et toujours en compagnie de Mike Mittman, notre gardien de la cloche. Les arbitres de cette heure de catch seront Billy Caputo et Dick Woehrle. 


MATCH 1 : « THE MAGNIFICENT » DON MURACO W/GRAND WIZARD OF WRESTLING VS DOMINIC DENUCCI (08:29)

VAINQUEUR : DON MURACO 

PRISE DE FINITION : COUP DE POING AMÉRICAIN

INDICATEUR : ** ½


On commence fort avec cette affiche plutôt intéressante. Dominic DeNucci, briscard des rings de catch originaire de Venise en Italie, se tient sur le ring et semble plutôt concentré. Âgé de 49 ans, l’italien n’est plus aussi flamboyant que dans sa jeunesse mais souhaite toujours se battre contre les meilleurs. Transpirant l’arrogance à grosses gouttes, celui qu’on surnomme « The Magnificent » Muraco rejoint le ring et porte l’or Intercontinental, récemment arraché à Pedro Morales lors d’un combat au Spectrum de Philly. 

Don Muraco

© World Wrestling Entertainment Inc. All Rights Reserved/Courtesy of Pro Wrestling Illustrated

Muraco est reçu par une broncha et par d’incessants chants « Beach Bum » de la part des spectateurs du Fieldhouse. La foule est furieuse et lance nombre de projectiles au visage du Champion. Avec le Wizard dans son coin, Muraco en fait des tonnes et refuse d’engager le combat, jouant avec les nerfs de Dominic et du public. Lorsqu’il se décide enfin à combattre, Muraco porte un coup de genou dans les côtes de DeNucci et repart ensuite se réfugier en contrebas. À nouveau sur le ring, Muraco est acculé dans le coin par un DeNucci qui n’en peut plus, perdant son calme face à l’attitude grotesque de son antagoniste. Dominic se laisse porter par sa fougue mais rate un Sunset Flip dont Muraco se dégage. Il le hisse ensuite sur ses épaules pour son Airplane Spin mais encore une fois, le Champion relève son épaule du compte de trois. Et c’est à cet instant précis que ce filou d’Ernie Roth choisit alors de glisser quelque chose à son protégé. Enfilant ce qui ressemble à un poing américain, Muraco sèche DeNucci et le couvre pour le tombé. L’arbitre compte et Muraco l’emporte, repartant tout de suite au vestiaire, sans doute de peur des réactions d’un public révolté par l’homme qui est donc notre nouveau Champion Intercontinental.


MATCH 2 : BARON MIKEL SCICLUNA VS PEDRO MORALES (07:23)

VAINQUEUR : PEDRO MORALES 

PRISE DE FINITION : PETIT PAQUET

INDICATEUR : ** ½


On reste dans ce registre puisqu’on retrouve maintenant l’ex-Champion Intercontinental en la personne de Pedro Morales. Sur le ring, le Baron Scicluna toise les spectateurs et en impose de par sa stature. Et malgré son sombre héritage, Scicluna est extrêmement respecté par ses pairs. Pedro Morales se fraye alors un chemin au travers d’une cohorte de jeunes spectateurs. Le portoricain semble plutôt remonté et a ce soir l’occasion de corriger le tir suite à sa cuisante défaite.  

La cloche sonne et le Baron prend le premier l’avantage, acculant Morales dans le coin et l’emmenant ensuite au tapis. Fidèle à sa triste réputation, Scicluna triche et use et abuse de ses vieilles rengaines. Pedro ne le supporte pas et se remet d’aplomb pour entamer sa phase de retour. C’est à ce moment que surgit alors le « Puertorican Fire » de Morales, encore plus fulgurant que d’habitude à cause de sa défaite face à Muraco. Le portoricain est chaud comme la braise et écrase ensuite le visage du Baron dans l’un des coins, celui-ci nous gratifiant d’un pantomime tout à fait édifiant. Alors, quel spectacle ce fut ensuite d’assister à cet échange de coups de la part de ces deux vétérans, de ces deux  briscards des rings. Ils se répondent coups pour coups et le public semble réellement pris par l’action proposée ce soir. Projeté dans l’un des coins, Morales contre une charge du Baron et l’enroule en petit paquet. L’arbitre compte et cela suffit pour que Pedro Morales s’arroge une victoire méritée et combative face au Baron maltais, blanc comme un linge suite à cet échec. 


– Signant ensuite quelques autographes pour une marée de spectateurs, Pedro Morales est invité à répondre à quelques questions au micro de Pat Patterson. D’emblée se pose alors la question de la perte de sa ceinture face à Don Muraco. Morales est en colère et certifie pouvoir battre Muraco à tout moment. Il fustige ensuite la méthode employée par Muraco au Spectrum et promet de récupérer son or d’ici la fin de l’année 1981


MATCH 3 : « UNPREDICTABLE » JOHNNY RODZ VS STEVE KING (06:32)

VAINQUEUR : JOHNNY RODZ

PRISE DE FINITION : BUTTERFLY SUPLEX 

INDICATEUR : **


Saint-Patron des jobbers, Steve King est originaire de Panama City au Panama et catche sur ce territoire depuis le milieu des années 1970. Son adversaire ce soir n’est autre que celui qu’on appelle « Unpredictable » en raison de son caractère. Johnny Rodz combat ici en solo et pourrait enfin accrocher une victoire à son triste palmarès, c’est du moins tout le mal qu’on lui souhaite. 

Profitant de sa filouterie, Johnny ne perds pas une seconde et prends l’avantage. Mais Rodz se retrouve rapidement confronté au répondant de son antagoniste. Celui-ci envoie ses sauts chassés et entremêle le bras de Johnny dans les cordes. « Fire Brand from the Bronx » revient avec un sale coup de pied et n’hésite ensuite pas à cogner avec le poing fermé. Rodz est un sale type et le prouve en lui décochant de sales coups de pied et de genou dans le crâne. Johnny utilise alors les cordes pour ajouter de l’impact à ses coups. Un Sunset Flip passe à rien d’offrir la victoire au portoricain mais Rodz se reprends et le sèche avec un coup de pied de mule. Il le relève ensuite, mais l’emmène au sol avec une Butterfly Suplex. L’arbitre compte trois et Johnny Rodz l’emporte, s’arrogeant sa première victoire télévisée pour l’année 1981. 


MATCH 4 : S.D JONES & CURT HENNIG VS « BIG » RON SHAW & CHRIS CANNON (04:44)

VAINQUEURS : S.D JONES & CURT HENNIG

PRISE DE FINITION : SWINGING NECKBREAKER

APPRÉCIATION : AFFAIRE À SUIVRE DU CÔTÉ DE CE NOUVEAU DUO 


Enfant chéri de Philly, S.D Jones s’est dégoté un nouveau partenaire et a ce soir pioché une carte jeunesse. Victorieux de « Unpredictable » Johnny Rodz lors du dernier épisode, Curt Hennig est le fiston de Larry « The Axe » Hennig, légende des rings de l’AWA de Verne Gagne. Ce tandem s’oppose ce soir à un duo composé de « Big » Ron Shaw et de Chris Cannon, qui n’est autre que King Kong Bundy. 

Jones commence et se fait repousser par la force de l’imposant Cannon. Hennig entre alors et fait face à cette montagne humaine. Cannon procède alors à une élongation du bras, une image plutôt cocasse lorsqu’on connaît la suite de leurs carrières respectives. Hennig subit un temps le catch des heels mais parvient plutôt rapidement à rejoindre S.D Jones. Celui-ci est chaud comme à son habitude et se déhanche comme sur une piste de danse. « Big » Ron se retrouve rapidement en difficulté et ne se relève pas du Swinging Neckbreaker de Jones. Les heels se la jouent mauvais perdants et se mangent ensuite un combo coup de boule et saut chassé de la part de ce nouveau duo. 


MATCH 5 : GREG VALENTINE W/GRAND WIZARD OF WRESTLING VS JERRY JOHNSON (03:22)

VAINQUEUR : GREG VALENTINE

PRISE DE FINITION : FIGURE FOUR LEGLOCK

APPRÉCIATION : GREG VALENTINE EST SUR UNE PENTE ASCENDANTE 


On conclut ce programme avec l’apparition de l’un des compétiteurs les plus redoutés des Territoires. Greg Valentine n’est pas encore surnommé « The Hammer » mais a déjà su imposer l’héritage de son père Johnny Valentine. Flamboyant dans une robe de ring en reprenant les codes de Buddy Rogers et de Gorgeous George, Valentine est accompagné par un personnage tout aussi coloré, connu sous le nom de Grand Wizard of Wrestling. Il se mesure ce soir à Jerry Johnson. 

Greg fait mine d’être fair-play mais son naturel revient rapidement au galop. Les coups pleuvent et ce pauvre Johnson s’écroule immédiatement. L’absence de compétition permet à Valentine d’utiliser un peu de technique et de placer une sévère clé de bras. Il l’écrase ensuite au sol avec une souplesse et enchaîne avec sa descente du coude, parmi les plus brutales que j’ai pu apercevoir jusqu’ici. Mais Valentine choisit cette fois-ci encore de l’emporter avec sa Figure Four Leglock, sa marque de fabrique du moment dont personne n’est pour l’instant capable de se sortir. 


Sans conteste, ce All Star Wrestling s’inscrit comme l’une des meilleures éditions de l’histoire récente du programme. En effet, même si la précédente série d’enregistrements contenait quelques pépites, le tout pouvait parfois être décourageant et lassant. On note d’emblée que Johnny Rodz s’est arrogé sa toute première victoire télévisée pour l’année 1981 et c’est largement mérité. Le retour de Greg Valentine à l’antenne est une excellente chose et on espère que sa route croisera de nouveau celle de Bob Backlund. Cet épisode était toutefois placé sous le signe de la ceinture de Champion Intercontinental. Vaincu au Spectrum de Philadelphie, Pedro Morales a soif de vengeance et de justice. Celui qu’on surnomme « The Magnificent One » a donc bel et bien brisé le règne du portoricain. Et Muraco commença le sien de la meilleure des manières, en battant un chouchou du public de la même façon que Pedro fut battu. Et ce chouchou du public, c’était Dominic DeNucci. À cet égard, je tiens tout particulièrement à dédier ce modeste article à la mémoire de Dominic DeNucci, décédé à l’âge de 89 ans le jour de la rédaction de ces quelques lignes. Découvert lors de ce formidable plongeon dans la World Wide Wrestling Federation des années 1970, Dominic DeNucci restera pour moi l’incarnation d’un catch à l’ancienne agrémenté d’une touche d’insolente filouterie, le tout porté à l’écran par un homme, croyons-en ses pairs, d’une admirable gentillesse et d’une profonde sensibilité. Au-revoir monsieur DeNucci et merci pour tous ces moments. 

Dominic DeNucci

© World Wrestling Entertainment Inc. All Rights Reserved

Nathan Maingneur

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