ALL STAR WRESTLING #89

ALL STAR WRESTLING #89

23/08/1980

All Star Wrestling

© World Wrestling Entertainment Inc. All Rights Reserved

Vince McMahon et Bruno Sammartino sont nos hôtes et nous accueillent dans l’enceinte du Fieldhouse d’Hamburg en Pennsylvanie pour ce programme All Star Wrestling. 

Gary Cappetta s’occupe des rituelles présentations et n’oublie pas de mentionner que le catch proposé ce soir est placé sous le contrôle et la juridiction des officiels de la Commission d’État, présents sur place. Dr. John Woods siège en compagnie de Mike Mittman, notre gardien de la cloche. Les arbitres de cette émission d’une heure seront John Stanley, Gilberto Roman et Dick Woehrle. 


MATCH 1 : KEN PATERA W/GRAND WIZARD OF WRESTLING VS ANGELO GOMEZ (05:23)

VAINQUEUR : KEN PATERA

PRISE DE FINITION : SWINGING FULL NELSON

APPRÉCIATION : PATERA EST UNE FORCE DOMINANTE


En possession de la ceinture Intercontinentale depuis le printemps 1980, Ken Patera effectue son entrée et affiche une stature de colosse. Accompagné au ring par « The Manager of the Champions », en la personne d’Ernie Roth, plus connu sous le pseudonyme de Grand Wizard of Wrestling, Patera dégage une arrogance certaine. L’homme fort de Portland dans l’Oregon se mesure ce soir à Angelo Gomez, catcheur d’origine portoricaine, qui catche entre 1979 et 1984. 

On catche en ce début de rencontre, Patera s’imposant tout naturellement grâce à sa puissance. Celui-ci n’hésite pas à cogner, brisant la garde de son frêle antagoniste. Une souplesse arrière portée avec force ne lui suffit pas, place à la punition pour ce pauvre Angelo Gomez. Lourdement envoyé en contrebas, celui-ci subit en prime un sale enfourchement sur le plancher en bois du Fieldhouse. Ramené sur le ring, le portoricain déguste encore quelques coups de pied du Champion, succombant ensuite à sa Swinging Full Nelson. Patera est sur un petit nuage et nul ne semble pouvoir l’en déloger. 


MATCH 2 : BARON MIKEL SCICLUNA VS PEDRO MORALES (07:40)

VAINQUEUR : PEDRO MORALES

PRISE DE FINITION : SUNSET FLIP

INDICATEUR : * ½


Originaire de l’île de Malte, le Baron Scicluna est un vétéran des rings de catch nord-américains. La cinquantaine entamée, le grisonnant Baron a toujours été un personnage détesté pour sa mine sinistre et ses techniques de tricheur. Son adversaire ne lui est pas inconnu puisqu’il s’agit du populaire Pedro Morales, ancien Champion Poids-Lourds de la World Wide Wrestling Federation entre 1971 et 1973. 

Les premiers échanges sont tendus, on ressent en effet une réelle nervosité entre ces briscards des rings. Aucun ne semble pour l’instant prendre l’avantage. Le Baron n’a plus sa forme d’antan mais semble toutefois faire en sorte d’offrir un beau spectacle. Attention à Pedro et à sa fougue caractéristique, lui permettant de reprendre le dessus. Lors de son règne, c’est grâce à son « Puertorican Fire » que Morales a pu vaincre certains des noms les plus redoutés du circuit. Scicluna réussit à acculer Pedro dans un coin et envoie alors quelques coups de poing. Morales n’est pas du genre à se laisser faire et répond avec toute son ardeur. À nouveau pris en clé de poignet, Pedro s’en sort avec un ciseau de tête. De retour sur ses pieds, le portoricain enchaîne et emmène le Baron en Sunset Flip, ce qui suffit pour le compte de trois. Morales signe ensuite quelques autographes pour une poignée de spectateurs.


– Accueilli au microphone par Bruno Sammartino, Captain’ Lou Albano est questionné sur sa santé mentale ! La foule d’Hamburg éclate de rire alors que le principal intéressé est fou de rage. Albano se ressaisit et répond en disant qu’il respecte Sammartino en tant que Champion mais doute également de ses capacités cognitives. Il insulte ensuite le public et Bruno l’interroge désormais sur sa condition physique, notre capitaine affichant en effet un léger embonpoint. Albano déchire son t-shirt et le jette sur McMahon, qui rétorque en lui jetant un verre d’eau ! Albano pète un câble et Bruno invite alors Vince à le rejoindre. Celui-ci acquiesce avec son compère et sous-entend que son physique est plutôt dégoûtant. Cet énergumène d’Albano réplique en comparant Vince à Mickey Mouse !


MATCH 3 : RICK MARTEL VS CHARLIE SHARKEY (05:32)

VAINQUEUR : RICK MARTEL

PRISE DE FINITION : DESCENTE DU COUDE

APPRÉCIATION : UN PEU QUELCONQUE 


Charlie Sharkey ne combat pas ici depuis longtemps, catchant pour l’instant en tant que souffre-douleur désigné. Sharkey s’oppose ce soir à une autre recrue de la promotion, tout droit débarqué du territoire de Portland dans l’Oregon. Originaire de Québec au Canada, Rick Martel est un athlète de premier ordre, également très apprécié du public d’Hamburg. 

Une première série de contacts sont à l’avantage de Martel, qui peut naturellement s’imposer grâce à sa technique, l’un de ses atouts sur le ring. Malgré son inexpérience manifeste, Sharkey parvient à acculer Martel dans l’un des coins, l’y encastrant à coups d’épaule. Martel s’en tire et revient avec un enfourchement dont Charlie se dégage. Ce dernier se sort ensuite d’un brise-dos, puis d’un Boston Crab, parvenant à rejoindre les cordes. Toutefois, Martel s’emporte dans une frénésie de sauts chassés, l’emportant en un peu plus de cinq minutes avec une descente du coude. Après sa victoire, Martel signe quelques autographes pour un public friand de ce genre d’initiative. 


MATCH 4 : « THE INCREDIBLE » HULK HOGAN W/FREDDIE BLASSIE VS STEVE KING & LYNDSEY LYLE (06:01)

VAINQUEUR(S) : HULK HOGAN 

PRISE DE FINITION : HOGAN HAMMER

APPRÉCIATION : HOGAN S’OFFRE UNE PROMENADE DE SANTÉ


Sur le ring, un tandem de circonstances et c’est peu dire, semble s’être formé entre Steve King et Lyndsey Lyle, dont le nom apparaît pour la première fois sur ce programme. On connaît le portoricain, mais peu d’informations sont fournies sur l’identité de ce Lyle, si ce n’est qu’il est du coin. « The Incredible » Hulk Hogan s’avance au ring, accompagné par « Classy » Freddie Blassie. Flanqué de ce sacré personnage, Hogan affiche un grand sourire et une musculature de colosse. 

Joignant leurs forces dans un commun effort, King et Lyle essaient de renverser Hogan, sans aucun succès. Chaque tentative se solde par un cuisant échec, au point qu’on se demande si Hogan ressent quelque chose. L’un après l’autre, Hogan s’en débarrasse comme s’ils étaient des moustiques un soir d’été humide. Aucune compétition pour le protégé de Blassie qui s’est récemment mesuré à André le Géant sur le ring du Shea Stadium. Hogan l’emporte avec son Hogan Hammer, regroupant ensuite ses adversaires en une pile sur laquelle s’assoir pour le compte de l’arbitre.


– Directement reçu au microphone de Vince McMahon, Hogan est questionné quant à son coup de la corde à linge, que Vince appelle le Hogan Hammer. Vince demande à ce qu’Hogan retire sa protection en cuir noir, le suspectant de cacher quelque chose en dessous. Blassie refuse catégoriquement et Hogan s’adonne alors à une petite séance de poses. Hogan et Blassie s’entendent à merveille tandis que Vince a visiblement du mal à camoufler son admiration pour ce sacré Hulk Hogan. 


MATCH 5 : THE HANGMAN W/FREDDIE BLASSIE VS FRED MARZINO (03:18)

VAINQUEUR : THE HANGMAN

PRISE DE FINITION : HANGMAN’S NOOSE

APPRÉCIATION : SQUASH PLUTÔT AGRESSIF 


Rebelote pour Freddie Blassie qui accompagne désormais un autre de ses protégés, en la personne du bourreau des rings. On ne l’a pas oublié, ce troublant personnage annoncé d’Europe. Celui-ci porte toujours son nœud coulant d’apparence menaçante, pour des raisons que je n’ai pas besoin de citer. The Hangman s’oppose ce soir à Fred Marzino, pas franchement content d’être ici. 

Un certain nombre de chaises ont été abandonnées par un pan du public qui se dirige sans doute vers la sortie du Fieldhouse. Il s’agit donc sans doute du dernier match de cette série d’enregistrements. Pour Fred Marzino, c’est la punition pure et simple. The Hangman cogne dur et n’a aucune compassion ce pauvre Marzino. Celui-ci déguste, lourdement projeté dans l’un des coins, puis écrasé par un brise-épaule. Le bourreau poursuit son massacre et le soulève ensuite dans les airs à bouts de bras, le relâchant gorge première sur la corde du haut. The Hangman l’emporte avec son Hangman’s Noose, prise de finition toujours aussi redoutable. 


Au sortir de Showdown at Shea, les cartes ont été rebattues pour l’écurie de la World Wrestling Federation. La promotion semble vouloir rafraîchir ses rangs, on peut à cet égard citer la récente signature de l’énergique Rick Martel, gagnant en popularité semaine après semaine. Tout récemment sacré Champion Tag Team avec Bob Backlund, Pedro Morales s’est donc arrogé son premier titre depuis son retour, l’emportant face aux Samoans d’Albano au Shea Stadium. Ce dernier est donc de nouveau en errance, plus déjanté que jamais au point que l’on commence sérieusement à s’interroger sur sa santé mentale. Le tout offre une séquence complètement barrée et atypique. Ses collègues Grand Wizard et Freddie Blassie ne sont pas logés à la même enseigne puisque leurs poulains sont plus ou moins couronnés de succès. Le premier dirige l’actuel Champion Intercontinental, toujours pas inquiété par qui que ce soit, même si son récent affrontement face à Tony Atlas a certainement fragilisé son arrogance. Le second est notamment à la tête de ce spécimen qu’est Hulk Hogan, véritable montagne de muscles récemment vaincue par André le Géant. Toutefois et sous le ciel de Flushing dans l’État de New York, Hogan a su s’imposer en laissant un géant blessé et en sang, plantant les graines de ce qui sera l’une des plus grandes rivalités de cet âge d’or du catch nord-américain. 

Nathan Maingneur

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