ALL STAR WRESTLING #51

ALL STAR WRESTLING #51

15/09/1979

All Star Wrestling

© World Wrestling Entertainment Inc. All Rights Reserved

Tout sourires, Vince McMahon et Bruno Sammartino ouvrent ce programme de catch All Star Wrestling de septembre 1979, toujours enregistré depuis le Hamburg Fieldhouse d’Hamburg en Pennsylvanie.

Gary Cappetta s’occupe des présentations et précise que le catch proposé ce soir est supervisé et sous la juridiction de la Commission d’État, représentée sur place par Nick Santoro. Mike Mittman est toujours en compagnie du Dr. John Woods tandis que nos arbitres seront Mario Savoldi, Gilberto Roman, John Stanley et Dick Woehrle.


MATCH 1 : GREG VALENTINE W/GRAND WIZARD OF WRESTLING VS FRED MARZINO (03:42)

VAINQUEUR : GREG VALENTINE

PRISE DE FINITION : BRISE-DOS

APPRÉCIATION : DÉMONSTRATION DE VIOLENCE MONTÉE CRESCENDO


Vêtu d’une élégante robe de ring rouge à paillettes, Greg Valentine sait se parer. Tout comme son manager, le coloré et délirant Grand Wizard of Wrestling, qui sait plus que quiconque que l’habillement occupe une place essentielle dans l’art du spectacle. Face à Valentine, c’est Fred Marzino, qui officie en tant que jobber de 1978 à 1984 et qui a ce soir la lourde tâche de se mesurer au « Master of the Figure Four Leglock ».

Une démonstration de violence en crescendo, voici ce que fut ce squash de quatre minutes. Au départ, Valentine se la joue gentil garçon et laisse Marzino le mettre en collier de tête. Soulevé comme un rien, ce dernier se fait éclater au tapis en Back Suplex. Et commence alors la punition, où Valentine joue avec le corps de son souffre-douleur d’un soir. Des coups qui résonnent ont raison de ce pauvre gars, jeté comme un sac poubelle à l’extérieur du ring, retombant lourdement sur son genou. De retour sur le ring, celui-ci succombe à un brise-dos, Valentine maintenant sa carcasse inerte pour le compte de trois. Si vous doutiez encore de la brutalité dont peut faire preuve Valentine, ce match est fait pour vous.


MATCH 2 : IVAN PUTSKI & TITO SANTANA VS « GYPSY » RODRIGUEZ & JOSÉ ESTRADA (07:35)

VAINQUEURS : IVAN PUTSKI & TITO SANTANA

PRISE DE FINITION : SAUT CHASSÉ

INDICATEUR : ** ½


Fruit d’une récente association, ce tandem composé de Tito Santana et de « Polish Power » Ivan Putski a de la gueule. Ce duo de choc plutôt polyvalent pourrait offrir de belles choses et s’oppose ce soir à « Gypsy » Frank Rodriguez, qui catche sur ce territoire entre 1972 et 1979 et José Estrada, pur produit de la World Wrestling Council de Porto Rico. Un partenariat entre cette dernière et la World Wrestling Federation permit à cette période à plusieurs talents de s’exposer aux États-Unis.

Sur le ring, Putski est une attraction humaine, immensément apprécié par tous les âges, genres et catégories sociales. À mesure que s’enchaînent des tags rapides en début de rencontre, on observe une solide cohésion entre Putski et Santana. Attention toutefois, Rodriguez et Estrada ne sont pas à sous-estimer et parviennent parfois à imposer leur marque, sans pour autant faire douter l’opposition. Putski entre une première fois et, chaud comme la braise, déboulonne tout ce qui bouge. Isolé de son partenaire en milieu de match, Santana dérouille et repasse le relais à Putski qui entre à nouveau, cette fois-ci quelque peu débordé. Et pour la troisième et finale entrée du polonais, c’est la débandade totale, une pluie de coups s’abattant sur ces pauvres Rodriguez et Estrada. La situation tourne au vinaigre pour ces derniers et c’est Santana qui tire son épingle du jeu, dérochant une série de magnifiques sauts chassés qui permettent au tandem de s’arroger une première belle victoire.


– Suite à ce premier succès, Putski et Santana sont aux abords du ring et répondent à quelques questions de McMahon. Le polonais affirme que Santana est le partenaire parfait, ce à quoi ce dernier réplique que tout cela est dû à un entraînement des plus intensifs. La révélation du soir est la suivante : Putski et Santana s’offrent une poignée de main symbolique et visent désormais l’or par équipe des Valiant Brothers ! Enfin ! Espérons que Ted DiBiase et Steve Travis s’ajoutent à l’équation pour que la course aux ceintures par équipe soit des plus pertinentes.


MATCH 3 : DOMINIC DENUCCI VS « HANDSOME » JIMMY VALIANT (10:00)

VAINQUEUR : AUCUN

PRISE DE FINITION : TIME LIMIT

INDICATEUR : **


D’où sort donc cette affiche ? Absent des abords du ring, c’est cette semaine Captain’ Lou Albano qui se fait remarquer par sa non-présence ! Originaire de Venise en Italie et vétéran des rings endurci, Dominic DeNucci n’a plus grand-chose à prouver à qui que ce soit. Toutefois, l’italien se frotte ce soir à un sacré compétiteur, en la personne de « Handsome » Jimmy Valiant, transpirant l’arrogance à grosses goûtes.

Ce dernier refuse d’engager le combat et préfère frimer, une situation d’autant plus frustrante que Dominic est plutôt engagent ! À sa manière, Jimmy est talentueux, même dans ce genre de préliminaires. Le rendu est un mélange de « old-school » couplé au catch très typé de Valiant, une bonne dose de « Boogie Woogie Man ». On le connaissait fourbe, frimeur, mais pas tricheur ! Valiant utilise en effet un objet interdit et le râpe contre le visage de l’italien. La scène se reproduit à plusieurs reprises tandis que McMahon s’interroge sur la couleur des ongles de Valiant. Et pourquoi pas. Une double collision remet les pendules à l’heure, voyant se succéder quelques échanges plus énergiques. Et lorsque Jimmy veut réutiliser son objet… Dominic s’en empare en lui mordant les doigts ! Dominic s’en sert ensuite sous le regard ahuri de l’arbitre qui laisse passer. Jimmy est mis en déroute et c’est presque jouissif, tant son selling et ses mimiques sont excellentes. L’emportant sur ses épaules pour un Airplane Spin, Dominic voit ses espoirs réduits à néant par le son de la cloche, signe que la limite de temps réglementaire est dépassée. Il s’agit donc d’un no-contest, mais Dominic en veut plus ! Quelque chose me dit que l’italien n’en a pas terminé avec les Valiant Brothers…


MATCH 4 : SWEDE HANSON W/FREDDIE BLASSIE VS JOE MASCARA (04:38)

VAINQUEUR : SWEDE HANSON

PRISE DE FINITION : PILEDRIVER

APPRÉCIATION : SQUASH LOURD DANS SON EXÉCUTION


Portant un drapeau confédéré sur ses épaules, un acte aujourd’hui totalement impensable, Swede Hanson s’apprête à brutaliser un pauvre gars qui n’a rien demandé. Pour ce qui est du drapeau, symbole ô combien controversé et sujet à de multiples interprétations, rien n’indique toutefois qu’il s’agit d’une utilisation à caractère raciste où suprémaciste. Originaire de Caroline du Nord et catchant sur ce territoire une partie de sa carrière, Hanson l’utilise sans doute davantage en tant que symbole de l’héritage historique de la région, en tant que drapeau des États Sudistes d’Amérique, précédant la guerre de Sécession.

Managé par « Classy » Freddie Blassie, Hanson se mesure à Joe Mascara, catcheur d’origine portoricaine habitué à ce genre de matches à sens unique. Et ce dernier ne déroge pas à la règle, puni par un catch brut de décoffrage, sans compassion aucune. À coups de genou dans le torse, Hanson s’impose et sourit, tel un véritable psychopathe. Mascara tente vainement de répondre et envoie quelques maigres coups de poing, sans résultat. Hanson conclut ce court match en le plantant avec son Piledriver, qui suffit évidemment pour le compte de trois. Un brancard est dépêché tandis qu’est fait mention de Pat Patterson en tant que Champion… Intercontinental !


MATCH 5 : TED DIBIASE VS FRANK « MOOSE » MONROE (02:49)

VAINQUEUR : TED DIBIASE

PRISE DE FINITION : ABDOMINAL STRETCH

APPRÉCIATION : BON PETIT MATCH DE LA PART DE DIBIASE


En solo et se cherchant toujours un peu depuis sa défaite, l’ancien North American Champion clôture cette édition d’All Star Wrestling. Ted DiBiase s’oppose en effet à Frank « Moose » Monroe, catcheur poilu au gros gabarit originaire de Montréal au Québec qui catche sur ce territoire entre 1976 et 1981.

Profitant d’un moment d’inattention du natif d’Omaha, Monroe se rue sur DiBiase, le martelant de coups à sa grande surprise. Sur un collier arrière, DiBiase s’en sort avec un coup de genou sur le front. La rencontre est d’ailleurs plutôt en faveur du canadien, qui prépare un retour en force de babyface. La construction est logique et voit DiBiase s’en sortir en décrochant une lourde descente du genou. Vite expédié, ce match se solde par une victoire grâce à un Abdominal Stretch, une prise de soumission souvent utilisée par les babyfaces à cette période.


Ce mois de septembre 1979 est surtout connu pour être le mois de la naissance de la ceinture Intercontinentale, soit-disant remportée à l’issue d’un tournoi par Pat Patterson. Ici, point de Patterson, une simple mention préfigurant un changement de titre des plus importants de l’histoire de la World Wrestling Federation. Dans ces All Star Wrestling, on voit des squashes, beaucoup de squashes. Cette édition n’y fait pas défaut, voyant Swede Hanson s’imposer lourdement. Et pour cause, Hanson est prévu d’affronter Bob Backlund au Madison Square Garden en octobre, une confrontation qui devrait être intéressante. Toutefois, je n’ai jamais vu un squash aussi brutal, aussi violent et dénué de compassion que celui de Greg Valentine en ce début d’émission. D’une brutalité implacable, Valentine s’est froidement imposé à sa manière. L’affiche principale était ce combat, plutôt cocasse entre Dominic DeNucci et « Handsome » Jimmy Valiant. Plutôt original, on peut noter la prestation « Sports-Entertainment » de Valiant, en avance sur son temps. Le point le plus marquant de ce All Star Wrestling est toutefois la formation d’un nouveau tandem, composé de Tito Santana et d’Ivan Putski. Ce duo de choc s’intéresse de près à l’or par équipe des Valiant Brothers, peut-on espérer un changement de ceintures dans les prochaines semaines ? Affaire à suivre !

Nathan Maingneur

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