MID-SOUTH WRESTLING #16

MID-SOUTH WRESTLING #16

04/03/1982

Mid-South Wrestling

© World Wrestling Entertainment Inc. All Rights Reserved

Boyd Pearce est notre hôte et nous reçoit dans l’enceinte du Irish McNeil’s Boys Club de Shreveport en Louisiane. À ses côtés ce soir, le président et promoteur du territoire, en la personne de « Cowboy » Bill Watts remplace Jim Ross après deux semaines passées aux commentaires de l’émission. Boyd nous informe que ce programme est désormais diffusé en Arkansas et en Arizona.

– Pearce et Watts reviennent tout d’abord sur cette fin de match entre Ted DiBiase et Bob Roop. Une fin de match ô combien controversée. On s’en rappelle, Roop s’était lui-même désigné comme le remplaçant de Paul Orndorff, n’ayant donné aucun signe de vie depuis le début de la soirée.

Et grâce à une brillante opération orchestrée par Skandor Akbar à l’aide de son One Man Gang, Bob Roop réussit à remporter la ceinture de Champion nord-américain de DiBiase dans un climat d’émeute. Bien que trop tard, Paul Orndorff réapparut ensuite, dénonçant la manigance et le sabotage dont il fut victime. La semaine suivante, Orndorff interrompit le début d’un combat entre Roop et Buddy Landel et s’en prit à son ancien compère. Les tensions sont à vif, Paul Orndorff a soif de vengeance alors que Bob Roop se balade avec une cible dans le dos.


MATCH 1 : BOB ROOP VS COCOA SAMOA (04:25)

VAINQUEUR : BOB ROOP

PRISE DE FINITION : BELLY-TO-BELLY SUPLEX

APPRÉCIATION : MATCH DE CATCH PLUS QUE CORRECT


Malgré toute la controverse autour des circonstances de cette victoire face à Ted DiBiase, Bob Roop ne semble pas du tout gêné. Pas le moins du monde et bien au contraire ! Pas peu fier d’être notre nouveau Champion nord-américain, Roop affiche son titre comme si de rien n’était, alors qu’il s’est quand même attiré les foudres de son ancien partenaire en la personne de Paul Orndorff. L’ancien lutteur amateur de Blacksburg en Virginie se frotte ce soir à Cocoa Samoa, compétiteur originaire de Pago-Pago dans les îles Samoa.


Dès les premières secondes de la rencontre, Roop et Cocoa se font une belle frayeur en manquant de justesse de chuter en dehors du ring. En effet, les cordes du ring étant trop distendues, ils ont failli terminer leur course sur les genoux des spectateurs des premiers rangs. Cocoa se ressaisit et manque même de surprendre le Champion avec un superbe Flying Crossbody. Le samoan ralentit le rythme du combat mais ne manque pas d’énergie lorsqu’il s’agit de dérouler son catch. Bob valdingue d’un bout à l’autre du ring et semble déjà totalement essoufflé. Toutefois, le Champion nord-américain est malin, et voyant son adversaire partir pour une prise qu’il a déjà porté une première fois, à savoir le Crossbody, Roop l’attrape dans les airs et le transforme en une magnifique Belly-to-Belly Suplex. Le choc est suffisant pour que Cocoa n’ait pas la force de se dégager, offrant ainsi la victoire au Champion nord-américain.


MATCH 2 : PAUL ORNDORFF VS MIKE BOYER (02:41)

VAINQUEUR : PAUL ORNDORFF

PRISE DE FINITION : POWERSLAM

APPRÉCIATION : TRÈS BON SQUASH D’ORNDORFF


Blousé, humilié et roulé dans la farine, Paul Orndorff en a eu marre. La semaine dernière, Orndorff a craqué et s’en est pris à son ancien partenaire, entre-temps devenu Champion nord-américain. Aujourd’hui, Orndorff semble déjà plus apprécié qu’auparavant et reçoit à cet égard quelques encouragements. Il se frotte ce soir à Mike Boyer, jobber quelque peu inexpérimenté dont la dégaine prête à sourire.

En terme d’intensité, de ce côté des Territoires, on ne fait pas mieux que Paul Orndorff. Il transpire le catch par tous les pores, c’est invraisemblable. Boyer est largement maîtrisé mais s’autorise quelques coups d’avant-bras qui font mouche. Orndorff en a vu d’autres et le couche avec une Flying Lariat portée avec force. Aux commentaires, Pearce et Watts nous informent que Ted DiBiase n’aura pas besoin d’être opéré. Sans fioritures, Orndorff l’emporte ensuite en moins de trois minutes grâce à un Powerslam porté de manière très autoritaire.


– On retrouve désormais Reeser Bowden en compagnie de Skandor Akbar. Il l’interroge à propos de la disparition mystérieuse de Killer Karl Kox. À force d’être dans tous les sales coups, évidemment que Skandor Akbar est suspecté. Il suggère que Karl Kox a peut-être fait un arrêt cardiaque ou qu’il se soit fait agresser sur la route vers Dallas. Reeser tique et lui demande comment il sait que Karl Kox se rendait au Texas. Akbar s’emporte et refuse de répondre, précisant toutefois qu’il se frotte les mains de cette disparition, ajoutant que c’est ce qui arrive lorsqu’on s’allie au Junkyard Dog.


MATCH 3 : THE SAMOANS W/SKANDOR AKBAR VS BUDDY LANDEL & JESSE BARR (03:06)

VAINQUEURS : THE SAMOANS

PRISE DE FINITION : SAMOAN DROP

APPRÉCIATION : ASSEZ BON SQUASH DES SAMOANS


Suspendus une bonne partie de l’année 1981, les Samoans ont su prendre le contrepied de la situation. D’abord en se débarrassant d’Ernie Ladd, ensuite en s’acoquinant avec ce diable de Skandor Akbar et enfin, en regagnant les ceintures de Champions Tag Team de la promotion. Concédant une victoire face au Junkyard Dog et à Killer Karl Kox la semaine dernière, Afa et Sika rencontrent ce soir un duo formé pour l’occasion entre Buddy Landel et Jesse Barr.

Au son de la cloche, les Samoans se jettent sur leurs adversaires, mais ces derniers ont le dernier mot en dégainant une paire de sauts chassés. Landel et Jesse profitent d’un très court moment de gloire, mais sont immédiatement calmés par les Samoans. Landel subit une grosse Lariat et un Falling Headbutt de Sika. Jesse ne fait guère mieux, lui qui nous a pourtant habitué à de très bonnes performances de semaine en semaine. Un atémi porté à la gorge et un Samoan Drop plus tard, les Wild Samoans l’emportent sans surprises en l’espace de trois minutes. C’est juste dommage pour Landel et Barr qui ont trop de talent pour simplement servir de paillasson pour les Samoans.


MATCH 4 : ONE MAN GANG W/SKANDOR AKBAR VS RICK FERRARA (01:47)

VAINQUEUR : ONE MAN GANG

PRISE DE FINITION : SPLASH

APPRÉCIATION : SQUASH PLUTÔT MOYEN


Montagne humaine originaire de Caroline du Sud, celui qu’on appelle le One Man Gang a d’ores et déjà un beau tableau de chasse. Ernie Ladd, Dick Murdoch, Mike George et Ted DiBiase, tous ont été blessés par cet imposant catcheur. Élément majeur de l’écurie de ce diable de Skandor Akbar, le One Man Gang est toujours invaincu et rencontre ce soir Rick Ferrara, jobber de la Mid-South.

Stoïque, One Man Gang ne fait rien, si ce n’est repousser avec force les offensives de son défi du soir. Ce pauvre Rick Ferrara se heurte à un mur et ne peut absolument rien faire. Il réussit quand même à le surprendre en lui mettant les doigts dans les yeux, mais le géant l’écrase malgré tout au tapis avec un enfourchement. Le One Man Gang prend ensuite de l’élan et l’atomise avec un énorme Splash. Ferrara n’aurait pu se dégager d’un compte de cent, et le One Man Gang reste donc invaincu.


– Ernie Ladd semble s’être remis sur pieds, sans pour autant être de nouveau prêt à lutter. On le retrouve sur le ring, en compagnie de Reeser Bowden. Selon ses dires, il effectuera son retour dans deux semaines et affrontera les Samoans. Son partenaire, ce ne sera pas le Junkyard Dog, ni Ted DiBiase, et encore moins Dick Murdoch. Il s’agira d’un partenaire mystère qui compte bien causer du tort à Skandor Akbar.


MATCH 5 : JUNKYARD DOG & MR. OLYMPIA VS TULLY BLANCHARD & WAYNE FERRIS (03:39)

VAINQUEURS : JUNKYARD DOG & MR. OLYMPIA

PRISE DE FINITION : POWERSLAM

APPRÉCIATION : BONNE PETITE ATTRACTION


Sur le ring, on retrouve maintenant Tully Blanchard, lui qui nous a gratifié d’une très bonne performance face à Mister Olympia la semaine dernière. À ses côtés ce soir, un garçon du nom de Wayne Ferris, qu’on semble difficilement reconnaître. Après quelques recherches, il s’agit en effet d’un catcheur originaire de Memphis, qui fera carrière sous les traits d’un sosie d’Elvis Presley. Vous l’avez, c’est bel et bien le Honky Tonk Man qui effectue ce soir ses débuts sur ce territoire. Leurs antagonistes rejoignent le ring au son de « Another One Bites the Dust » de Queen, vous l’avez également, il s’agit du Junkyard Dog et de Mister Olympia.

Ferris commence tout feu tout flamme mais se calme tout de suite après s’être mangé un coup de tête façon JYD. Blanchard est remarquablement affuté entre les cordes et tient la dragée haute à Olympia. Ce dernier est même un temps mis en difficulté par Blanchard et Ferris, mais revient avec un gros saut chassé. Il passe alors le relais à JYD, qui n’est pas venu pour rigoler. Toutefois, Ferris retient sa jambe dans les cordes et le Dog chute. Porté en position d’enfourchement, JYD peut toutefois compter sur son partenaire, qui s’élance en Missile Dropkick directement sur JYD, le faisant ainsi retomber sur ce pauvre Ferris. Le Dog enchaîne et l’emporte grâce à son Powerslam, au terme d’un bon petit match en tag.


MATCH 6 : « IRON » MIKE SHARPE VS RON CHEATHAM (01:42)

VAINQUEUR : « IRON » MIKE SHARPE

PRISE DE FINITION : CANADIAN BACKBREAKER

APPRÉCIATION : SQUASH RELATIVEMENT CORRECT


Il nous reste trois minutes d’antenne, faisons alors place au dernier match de la soirée. Et à cette occasion, nous retrouvons l’imposant « Iron » Mike Sharpe, lui qui n’a toujours pas connu de défaites sur ce territoire. En face de lui, un jobber du nom de Ron Cheatham ne semble pas franchement rassuré.

Cheatham fait immédiatement l’erreur de se mesurer à la puissance de Sharpe. Le moins qu’on puisse dire, c’est que ça ne lui réussit pas. Couchant quand même Sharpe à l’issue d’une charge de ce dernier, « Iron » Mike reprends rapidement le dessus avec des coups qui claquent dans toute la salle. Le temps file, mais Sharpe l’emporte ensuite en moins de deux minutes grâce à son Canadian Backbreaker.


Semaine plutôt calme du côté de la Mid-South. Pas de grosses affiches, même pas de très bon catch en soi. Mais simplement l’avancée des arcs narratifs, le tout ponctué de petites surprises et d’annonces qui créent une véritable valeur ajoutée au programme.

– Il n’y a rien de meilleur qu’un peu d’intrigue catchesque. Trahi par les Samoans au profit de Skandor Akbar et blessé par le One Man Gang, Ernie Ladd dut être opéré (kayfabe) et s’est donc éloigné du ring quelques temps. Annonçant son retour dans deux semaines, le « Big Cat » affrontera ses anciens poulains, en compagnie d’un homme dont l’identité est encore tenue secrète. C’est hyper accrocheur et cela donne tout de suite l’envie d’en voir plus. L’intérêt est crée et le téléspectateur a d’ores et déjà pris son rendez-vous. Qu’est-ce que c’est bien le catch quand même.

– Ce programme comportait également les débuts – pourtant presque passés inaperçus – de l’une des figures du catch nord-américain des eighties. S’affichant aux côtés de Tully Blanchard, ce garçon du nom de Wayne Ferris n’est autre qu’un futur Honky Tonk Man, personnage clé du succès de la World Wrestling Federation à la fin des années ’80 et plus long règne de l’histoire de la ceinture de Champion Intercontinental, rien que ça.

– Le fil rouge du programme s’articulait cette semaine autour de la disparition inquiétante de Killer Karl Kox. Interrogé à propos de ce mystère, Skandor Akbar n’a pas su cacher sa responsabilité évidente dans les événements qui ont conduits à la disparition de Karl Kox. On devrait en apprendre plus lors des prochaines semaines et nous avons d’ores et déjà hâte de connaître le dénouement de cette histoire.

Nathan Maingneur

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