ALL STAR WRESTLING #98

ALL STAR WRESTLING #98

13/12/1980

All Star Wrestling

© World Wrestling Entertainment Inc. All Rights Reserved

Vince McMahon et Pat Patterson sont nos hôtes et nous présentent la carte de ce programme All Star Wrestling, encore et toujours enregistré depuis l’enceinte du Fieldhouse d’Hamburg en Pennsylvanie. Patterson est quelque peu déconcentré par une petite blague de Vince. 

Gary Cappetta s’occupe des présentations et stipule que le catch proposé ce soir est sous l’étroite juridiction de la Commission d’État, représentée sur place par leurs officiels. J.J Binds siège à cet égard en ringside. Dr. John Woods est en compagnie de Mike Mittman, notre gardien de la cloche. Les arbitres de cette heure de catch seront John Stanley, Gilberto Roman, Dick Woehrle et Danny Davis.


MATCH 1 : DOMINIC DENUCCI & RICK MCGRAW VS JOSÉ ESTRADA & RON SHAW (07:56)

VAINQUEURS : DOMINIC DENUCCI & RICK MCGRAW

PRISE DE FINITION : SAUT CHASSÉ

INDICATEUR : * ½


Apparemment remis de sa défaite face aux Moondogs, Ricky McGraw s’associe à l’italien Dominic DeNucci, briscard des rings et ancien partenaire de René Goulet. Ce populaire tandem rencontre ce soir le duo formé par José Estrada et « Big » Ron Shaw, annoncé de Philadelphie en Pennsylvanie. 

Dominic se chauffe avec Estrada pour lancer les hostilités. Celui-ci est nettement plus en forme que l’italien, alors âgé de quarante-huit ans. Estrada réussit à mettre DeNucci en rogne et sauve ses fesses en passant le relais à son partenaire. « Big » Ron est très brouillon et sait à peine envoyer un coup de poing. Chacune de ses actions est plus ou moins un gênant échec. On peut toutefois noter l’intensité des échanges entre « Quickdraw » et Estrada, qui pourraient offrir de belles choses en solo. Un tag maladroit n’aide pas ce pauvre Ricky, qui ne peut rien faire face à un tel manche à balai. Dominic s’offre son petit moment en calmant les ardeurs d’Estrada et du grand Ron. Acculé dans un coin, celui-ci essuie quelques manchettes de l’italien, portées correctement et à l’ancienne. Sur le ring, McGraw lui assène un sublime saut chassé qui lui permet de l’emporter au compte de trois alors que DeNucci s’occupait de repousser Estrada. Bon petit match en tag même si ce fut parfois brouillon.


MATCH 2 : BARON MIKEL SCICLUNA VS STEVE KING (05:53)

VAINQUEUR : BARON MIKEL SCICLUNA

PRISE DE FINITION : BRISE-DOS

APPRÉCIATION : BON PETIT SQUASH DU BARON SCICLUNA


Grisonnant sans pour autant en perdre de sa superbe, le Baron Scicluna se tient droit dans ses bottes et surplombe l’annonceur Gary Cappetta. Seul catcheur d’origine maltaise de l’histoire, Scicluna a passé près d’un quart de siècle à tricher sur les rings du monde entier. Il se mesure ce soir à Steve King, qui a succédé à Frankie Williams en tant que Saint-Patron des jobbers. 

Scicluna donne une leçon de catch au portoricain, se servant ici de son bagage quelque peu archaïque de Mat Wrestling ou Catch as Can Wrestling. King est rapidement submergé par le poids des coups de poing et de pied du maltais. Attention, ce dernier a de la ressource et veut en envoyer au Baron, qui joue parfaitement son rôle en vendant les sauts chassés de Steve King. Entremêlé dans les cordes, Scicluna est en détresse et subit alors plusieurs charges de King, qui bénéficie en plus de l’appui du public. Sur une troisième charge, Scicluna lève la jambe, voyant King s’empaler dessus. Il lui porte ensuite une série d’enfourchements et l’emporte des suites d’un brise-dos redoutable. Ce fut agréable à suivre car ce ne fut pas l’habituelle punition à sens unique que propose en général ce genre de rencontres. 


– Pat Patterson reçoit Tony Garea et Rick Martel, récemment couronnés de l’or Tag Team de la World Wrestling Federation. Interrogés sur leur victoire face aux Samoans, Martel répond l’air un peu gêné que désormais, c’est aux Samoans de les vaincre et non plus l’inverse. Patterson aborde la question des Moondogs, ce à quoi Garea affirme qu’ils sont sans doute le duo le plus étrange jamais construit par Lou Albano. Pour détendre l’atmosphère et terminer sur une note plus légère, Pat demande à Martel s’il est marié, en raison du physique plutôt agréable de son homologue québécois. Celui-ci rétorque en disant que les filles sont jolies, en particulier de ce côté des territoires, ce qui est toujours bon à prendre, j’imagine. 


MATCH 3 : TONY GAREA VS KEN PATERA W/GRAND WIZARD OF WRESTLING (10:00)

VAINQUEUR : AUCUN

PRISE DE FINITION : TIME LIMIT

INDICATEUR : * ¾


Tout fraîchement sorti de son entretien avec Pat Patterson, Tony Garea monte sur le ring et se prépare à affronter un redoutable compétiteur. Homme fort de Portland dans l’Oregon, Ken Patera a récemment concédé sa ceinture Intercontinentale à Pedro Morales, clôturant un règne de 231 jours. Patera est toujours accompagné de son « Manager of the Champions » en la personne du Grand Wizard of Wrestling. 

Patera apparaît en retrait et encaisse une série de coups de poing du natif d’Auckland. Groggy, Patera doit reprendre ses esprits en contrebas. De retour sur le ring, Patera se laisse surprendre par la technicité de Garea, ce dernier l’emmenant au sol avec une clé de bras. La séquence est plutôt longue, Patera peine à s’imposer et ce, malgré la force qu’on lui connaît. Aux commentaires, Vince et Pat discutent d’Haystacks Calhoun, ancien partenaire de Tony Garea. Patera reprends du poil de la bête en cadenassant Tony en prise de l’ours. L’étreinte est puissante mais Garea s’en sort avec des coups de coude sur ce bras affaibli. Toutefois, Patera a pu se reposer et projette alors Tony à l’extérieur du ring. De retour, Garea est en feu et se déchaîne face à l’ancien haltérophile. Partant pour un Sunset Flip, Tony Garea est interrompu par le son de la cloche, signifiant que le temps réglementaire de 10 minutes s’est écoulé. Il s’agit donc d’un nul. La construction du match indiquait clairement qu’on se dirigeait vers ce genre de scénario. 


MATCH 4 : SGT. SLAUGHTER W/GRAND WIZARD OF WRESTLING VS PAUL MAURET & MANNY SIACA (04:34)

VAINQUEUR(S) : SGT. SLAUGHTER

PRISE DE FINITION : COBRA CLUTCH

APPRÉCIATION : SLAUGHTER EST UNE BRUTE ÉPAISSE 


Affublé de son attirail de sergent de l’armée américaine – et de son fourbe de manager en la personne d’Ernie Roth – Sgt. Slaughter envoie sa ceinture en direction de la table des commentateurs, une provocation de plus adressée à Pat Patterson. Ayant ordonné du respect et de la compétition, Slaughter peut ce soir se mesurer au tandem formé par Paul Mauret et Manny Siaca, originaire de Porto Rico. 

Le nombre ne change rien à la dureté du massacre subi des mains du sergent. Patterson ironise sur le fait que Slaughter a récemment été comparé à Gomer Pyle, personnage d’une série comique américaine sur le thème de l’armée. Alors que Slaughter gardait Mauret au sol avec une clé de corps, Siaca tente de lui placer un collier arrière, sans grand succès. Sgt. Slaughter n’a aucun mal à s’en sortir et l’emporte avec son Cobra Clutch, porté sur ce pauvre Paul Mauret. De retour sur le ring, Siaca subit à son tour l’affreuse étreinte du sergent, dont personne n’a encore pu se sortir jusqu’ici et ce, malgré l’attirante récompense promise par le Cobra Clutch Challenge. 


MATCH 5 : KILLER KHAN W/CPT. LOU ALBANO VS GEORGE ROSELLO (03:28)

VAINQUEUR : KILLER KHAN

PRISE DE FINITION : DESCENTE DU GENOU

APPRÉCIATION : KHAN EST PRÊT POUR BACKLUND 


Toujours accompagné de ce filou de Lou Albano, Killer Khan conclut ce programme avec pour objectif d’accumuler toujours plus de momentum, en amont de sa confrontation avec Bob Backlund au Madison Square Garden. Son défi du soir n’est autre que George Rosello, qui fut la raison de ce petit fou rire entre Pat et Vince. 

Ce pauvre gars ne peut rien faire et s’écroule immédiatement face au catch agressif du japonais, annoncé des steppes reculées de la Mongolie. La diffusion est plutôt mauvaise et nous empêche de profiter pleinement du spectacle. Rosello tente quelques maigres offenses mais rien ne suffit pour stopper l’effrayant Khan. D’habitude relativement calme, le public du Fieldhouse entame un chant à l’encontre d’Albano. Khan n’a pas de temps à perdre et l’emporte avec sa descente du genou. Espérons que Backlund soit prêt. 


On s’approche tout doucement de la fin d’année et ce All Star Wrestling ne se distingue pas tellement de ses précédentes éditions. Relégué au rang de jobber, Ricky McGraw a retrouvé un semblant de motivation en s’associant cette semaine avec Dominic DeNucci. Espérons toutefois qu’une meilleure opportunité se crée rapidement pour ce talent de renom. Prêt à se mesurer à Bob Backlund, Killer Khan se doit de faire forte impression. Toujours invaincu, le protégé de Freddie Blassie a tout à gagner. De son côté. Sgt. Slaughter continue de faire sa loi et semble focaliser son mépris sur Pat Patterson, une fois de plus provoqué lors de cette émission. Avec ce genre de construction, on pourrait peut-être voir Patterson lacer ses bottes et remonter sur le ring pour un combat de plus. Surfant sur la vague du succès, Tony Garea et Rick Martel sont sur un petit nuage depuis leur victoire face aux Samoans. Opposé à Ken Patera, Garea a pu faire forte impression face à un adversaire démuni. En effet, Patera a tout récemment concédé sa ceinture Intercontinentale face à Pedro Morales, qui devient donc notre tout premier et inaugural Grand Slam Champion, une tradition célébrée qui perdure encore de nos jours. 

Nathan Maingneur

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