WCCW CHRISTMAS STAR WARS #1

WORLD CLASS WRESTLING CHRISTMAS STAR WARS #1

25/12/1981

World Class Wrestling Star Wars

© World Wrestling Entertainment Inc. All Rights Reserved

En ce début d’année 1981, les promoteurs de Big Time Wrestling, que sont Ed McLemore et Fritz Von Erich, organisent l’inaugural WCCW Star Wars. Entre 1981 et 1989, plusieurs éditions de ce programme jalonnent le calendrier de la promotion de Dallas. Tenu en date du 25 décembre 1981, cet événement est la toute première édition de WCCW Christmas Star Wars, organisée au sein de la Reunion Arena de Dallas, qui accueillait en cette soirée de Noël entre 13,000 et 15,000 spectateurs. Comme c’est la coutume, deux rings ont été installés pour les besoins de la Bataille Royale. Sur le ring, Mark Lowrance remplace Bill Mercer et s’occupe des annonces. Gene Goodson sera le commentateur de cette grande soirée de catch. 


MATCH 1 : NWA TEXAS BRASS KNUCKLES CHAMPIONSHIP MATCH : « BIG CAT » ERNIE LADD © VS JOSÉ LOTHARIO (06:15)

VAINQUEUR : JOSÉ LOTHARIO 

PRISE DE FINITION : DESCENTE DU POING

INDICATEUR : **


Crée à Houston en 1953, sur le territoire du promoteur Ed McLemore, le Brass Knuckles Championship est une ceinture qui a appartenu à la WCWA puis à Big Time Wrestling. Le principe est simple : lors des défenses du titre, les protagonistes devaient porter un poing américain, ce qui a ensuite été réaménagé. Cette ceinture était principalement défendue sur le territoire de Dallas et de la Southwest Sports Inc. et son premier titulaire fut « Wild » Bull Curry. Ce soir, la ceinture est remise en jeu et défendue par le « Big Cat » Ernie Ladd, qui est toujours à cette période l’un des heels les plus détestés du circuit. Son challenger est originaire de Mexico et n’est autre que José Lothario, briscard des rings qui a débuté sa carrière au milieu des années 1950. Il s’est rapidement spécialisé dans ces combats et s’est entre autres frotté à des noms tels que Dusty Rhodes, Dick Murdoch, ou encore un en Tag Team avec Mil Mascaras. 

José Lothario

© World Wrestling Entertainment Inc. All Rights Reserved

Comme à son habitude, Ladd joue avec les nerfs de son antagoniste, ce qui a pour don d’enrager le public. À l’issue d’un premier échange, Ladd finit sur les fesses, sonné par un gros coup de poing de Lothario. Usant et abusant de ses sales tactiques, Ernie reprends l’avantage en étranglant José. Ils s’échangent de gros coups et, face à la force de frappe de Lothario, Ladd demande un temps mort. Tout ce cirque pour sortir de son slip un objet interdit qu’il utilise face à Lothario. Projeté en dehors du ring, Lothario profite d’un excès de confiance de son adversaire pour lui envoyer une grosse mandale. Il monte alors sur la troisième corde et s’élance pour un ultime coup de poing. Ladd tombe raide et Lothario le recouvre alors, l’emportant au compte de trois de l’arbitre. Le « Big Cat » Ernie Ladd est battu tandis que José Lothario célèbre sa victoire, ayant remporté cette ceinture pour la cinquième fois de sa carrière. 


MATCH 2 : UWA WORLD JUNIOR LIGHT HEAVYWEIGHT CHAMPIONSHIP MATCH : EL SOLITARIO © VS KILLER TIM BROOKS (05:32)

VAINQUEUR : EL SOLITARIO 

PRISE DE FINITION : FLYING CROSSBODY 

INDICATEUR : ** ½


Il s’agit de l’une des attractions de la soirée. Lors de ce prochain combat, la ceinture de Champion Junior Light Heavyweight de l’UWA sera remise dans la balance. Possédée par la Universal Wrestling Association de Mexico City depuis 1975, cette ceinture est détenue par El Solitario. Originaire de Yahualica au Mexique, ce compétiteur s’inspire directement de The Lone Ranger et a fait ses premiers pas sur les rings à l’âge de 14 ans. Il a ensuite combattu pour le Consejo Mundial de Lucha Libre au début des années 1970. El Solitario est l’un des premiers à rejoindre la UWA. Son challenger est un pur produit de la WCCW en la personne de Killer Tim Brooks, briscard endurci à la dégaine de loubard qui catche sur les rings de la NWA et du Texas depuis 1969. 

Tim Brooks s’impose dès les premières secondes de la rencontre en couchant El Solitario avec une clé de jambe. Il croit prendre l’ascendant mais se laisse surprendre par un saut chassé du Luchador. Face à la vivacité de son antagoniste, Tim Brooks doit reprendre ses esprits entre les deux rings, mais Solitario s’élance alors en Suicide Dive ! De retour sur le ring, le sadisme de Brooks lui permet de reprendre le dessus en étranglant son adversaire entre les cordes. Entraînant le combat en dehors du ring, Brooks finit écrasé tête première contre le poteau. Depuis le ring, El Solitario s’envole en Flying Crossbody sur Tim Brooks, alors en dehors du ring. Celui-ci saigne légèrement, sans doute à cause du choc contre le poteau. Solitario en profite et grimpe sur les cordes pour s’élancer en Crossbody Block sur Brooks. L’arbitre Bronco Lubich compte et cela suffit pour le compte de trois, voyant Solitario conserver sa ceinture alors qu’Al Madril le rejoint pour fêter sa victoire. 


MATCH 3 : TEXAS DEATHMATCH : FRITZ VON ERICH VS THE GREAT KABUKI W/GARY HART (17:02)

VAINQUEUR : THE GREAT KABUKI 

PRISE DE FINITION : KABUKI EST LE DERNIER HOMME DEBOUT 

INDICATEUR : ****


Usé par le poids du temps, l’homme qui effectue ici son entrée est accueilli comme une légende vivante. Fritz Von Erich, âgé de 51 ans, est en effet reçu en héros par le public de la Reunion Arena de Dallas. Contemplant cette foule compacte, Fritz semble ému et signe quelques autographes pour une myriade de jeunes spectateurs, regroupés tout autour du ring. Accompagné par le redoutable Gary Hart, The Great Kabuki est l’ennemi juré du clan Von Erich. Le visage peint, vêtu d’une tenue traditionnelle et d’un masque à l’effigie d’un dragon, Kabuki terrifie et intrigue. Les règles sont formelles : pas de disqualification, ni de décompte à l’extérieur du ring, le seul moyen de remporter ce match est d’empêcher son antagoniste de poursuivre le combat. La tension est à son comble, il s’agit de la revanche d’un premier Texas Deathmatch qui eut lieu lors du Star Wars inaugural, rencontre qui fut remportée par le patriarche de la famille Von Erich. 

Great Kabuki & Gary Hart

© World Wrestling Entertainment Inc. All Rights Reserved

Alors qu’il s’approchait de Fritz, Kabuki est pris de court par Von Erich qui le martèle avec de gros coups de poing et de pied. Une première tentative d’Iron Claw est contrée, mais Fritz la place sur son abdomen. Kabuki le calme avec une gifle et reprends l’avantage en le mordant. L’action se disperse rapidement en dehors du ring et l’arbitre David Manning empêche Fritz d’utiliser une chaise. Sur le ring, ils s’échangent coup pour coup dans une ambiance délétère. Un coup de pied de Kabuki est contré et Fritz lui place alors son Iron Claw. Immobilisé et en sang, Kabuki ne se relève pas du compte de l’arbitre, mais cela ne sert à rien. Excité par le sang de son adversaire, Fritz ne lâche pas son emprise, alors que Kabuki ne réponds plus. De l’autre côté du ring, Gary Hart s’affaire à retirer la protection de l’un des coins. Fritz se retourne alors, s’avance vers Hart et l’agrippe par le col pour lui écraser le crâne dans ce coin. Alors que Manning essayait de raisonner Fritz, celui-ci voit rouge et le projette d’un ring à l’autre ! Dans le même temps, Kabuki est de retour sur ses pieds et écrase Fritz dans ce coin dénudé. Au sol, en sang et épuisés par ce combat déjà éprouvant, Kabuki et Von Erich se laissent compter par l’arbitre. Toutefois, l’arbitre Bronco Lubich décide que ce match doit se finir dans les règles de l’art. Lowrance annonce alors que le premier homme qui se relève au compte de 10 l’emporte pour de bon. La Reunion Arena se mobilise alors pour son héros et le suspense est insoutenable. Toutefois, c’était sans compter sur une énième intervention de Gary Hart, qui retient les pieds de Fritz hors du ring et permet ainsi à son poulain de se remettre sur pieds. Les sifflets sont légion, les lancers de projectiles aussi, Fritz Von Erich a perdu son premier Texas Deathmatch alors que son fils Kevin rejoint le ring pour dégager Hart et Kabuki et ensuite rester auprès de son père, ovationné par la foule de Dallas au terme d’une performance hors du commun offerte à ses fans par cette légende vivante. 


MATCH 4 : 6-MAN TAG TEAM MATCH : DAVID, KERRY & KEVIN VON ERICH VS « WILD » BILL IRWIN, FRANK DUSEK & TEN GU (10:55)

VAINQUEURS : DAVID, KERRY & KEVIN VON ERICH

PRISE DE FINITION : DESCENTE DU COUDE 

INDICATEUR : **


Ce trio est sans doute le plus populaire du Texas. Dans la fleur de l’âge, Kevin, David et Kerry Von Erich sont accueillis comme des rockstars par le public de la Reunion Arena. Ils sont alors accompagnés de leur petit frère Mike, annoncé comme leur plus grand fan. Le trio de choc se mesure un autre trio, composé de « Wild » Bill Irwin, frère de Scott Irwin, qu’on a connu dans les Super Destroyers, de Frank Dusek, membre de la célèbre famille Dusek et de Ten Gu, aussi connu au Japon sous le nom de Kauo Sakurada. Les règles de ce match sont un peu plus difficiles : deux des trois hommes combattront chacun sur un ring, tandis que le troisième homme de chaque trio doit rester entre les deux rings et peut passer le tag à tout moment. 

Au son de la cloche, Kerry commence face à Irwin et David débute face à Dusek, tandis que Kevin et Ten Gu restent donc sur le banc de touche. Les tags s’enchaînent très vite et s’installe alors une certaine confusion. D’une part, parce que la seule caméra en fonction ne permet pas de suivre ce qu’il se passe simultanément sur les deux rings et d’autre part parce que ce système de tags pénalise totalement le bon déroulement de la rencontre. Les Von Erich sauvent de peu ce match de la catastrophe. On peut en effet compter sur la vivacité du catch de Kevin et un saut suicide totalement fou de Kerry, qui passe d’un ring à l’autre en s’envolant dans les airs. Kevin et David sont en difficulté mais le retour en force est accordé à Kerry, qui déroule un jeu de droites et de gauches qui suffit à faire la différence. Et alors qu’Irwin entrait pour secourir Ten Gu, celui-ci est attrapé par une Iron Claw de Kevin. La foule explose et, alors que les heels s’emmêlent les pinceaux, Kevin en profite et l’emporte pour son trio avec une descente du coude. Kevin, David et Kerry Von Erich l’emportent donc, bien que ce combat soit malheureusement dévoué à être oublié de l’histoire de cette famille légendaire. 


MATCH 5 : 10,000$ 14-MAN BATTLE ROYAL : BIG DADDY BUNDY VS CARLOS ZAPATA VS AL MADRIL VS ARMAND HUSSEIN VS « WILD » BILL IRWIN VS FRANK DUSEK VS TEN GU VS RICHARD BLOOD VS EL NEGRO ASSASSIN VS BLUE DEMON VS JOSE LOTHARIO VS KILLER TIM BROOKS VS DAVID VON ERICH VS KERRY VON ERICH (11:58)

VAINQUEUR : BIG DADDY BUNDY 

PRISE DE FINITION : ÉLIMINATION DE BILL IRWIN

INDICATEUR : * ½


Comme c’est la tradition, nous finissons ce programme par une Battle Royal, à l’issue de laquelle un chèque de 10,000 dollars sera remis au dernier homme sur le ring. Les règles ne sont pas les mêmes que pour une Bataille Royale classique : l’élimination se fait par le passage d’un ring à l’autre, puis par-dessus la troisième corde du second ring. Pourquoi pas. On y retrouve les protagonistes du précédent combat, dont les frangins Von Erich. Sont également présents Killer Tim Brooks, Big Daddy Bundy, mais aussi le légendaire Blue Demon, qui nous gratifiait ce soir d’une rarissime apparition. 

Les Von Erich commencent à se battre avec Bill Irwin alors qu’Armand Hussein essaie de dérober le chèque à Lowrance. La cloche sonne et la bagarre éclate alors sans qu’aucune cohésion ne semble mener à quoi que ce soit. Vétéran de la promotion, Tim Brooks s’en prends aux Von Erich mais se fait rapidement prendre à partie et finit en sang. Au milieu de cet amas de compétiteurs, le Blue Demon paraît tout petit et sera éliminé en catimini.  L’action passe sur le second ring alors qu’une partie des compétiteurs s’affaire encore sur le premier. Encore une fois, l’absence d’un second plan de caméra ne nous permet pas de suivre correctement ce combat. Étonnamment, les Von Erich se font rapidement sortir, ce qui nous laisse avec Irwin, Bundy, Lothario et Richard Blood. Se démenant comme un beau diable sur le second ring, Irwin les élimine et doit désormais affronter Bundy, qui n’a toujours pas quitté le premier ring. On assiste alors à un combat entre « Wild » Bill Irwin et Bundy, ce dernier manquant à plusieurs reprises de se faire éliminer. Acculé contre les cordes, Bundy se retire in-extremis d’une charge d’Irwin qui finit en dehors du ring. Big Daddy Bundy l’emporte donc et saute de joie à l’issue de la remise du chèque, au terme d’une Battle Royal plus que moyenne. 


Si l’inaugural WCCW Star Wars fut un admirable aperçu de ce qu’était capable de faire la World Class Championship Wrestling, ce Christmas Star Wars pèche en partie à cause de stipulations trop alambiquées. On regrette finalement l’utilisation des deux rings, qui n’a rien apporté de concluant. La seule grande attraction de ce programme reste toutefois ce clash dantesque entre Fritz Von Erich et le Great Kabuki. 

– Ernie Ladd était confiant. Peut-être trop, et c’est sans doute ce qui a causé sa perte. Opposé à José Lothario, le « Big Cat » a laissé glisser sa ceinture de Champion Brass Knuckles de la NWA au profit de Lothario, qui s’est donc imposé à l’issue d’une rencontre de durs à cuire. 

– La présence des fils Von Erich sur un programme de la WCCW est forcément synonyme de grandes et belles choses. Toutefois, les règles alambiquées d’un combat moyen si ce n’est passable, ont fait que ce match sera voué à être oublié. 

– Justement. Venons-en au problème. L’installation d’un deuxième ring concernait surtout la grande Battle Royal de clôture. À l’issue de ce combat brouillon, désorganisé et d’une qualité plutôt médiocre, c’est toutefois Big Daddy Bundy qui s’est imposé comme l’un des prochains hommes forts de la promotion. 

– Sensation importée de Mexico, El Solitario a fait forte impression. Attraction spéciale de la soirée, le Luchador a conservé sa ceinture de Champion Junior Light Heavyweight de la UWA face à un Killer Tim Brooks qui n’a pas à rougir de sa défaite. 

– Un règlement de comptes. Voici ce qu’a été cette revanche d’un Texas Deathmatch qui eut lieu lors du premier Star Wars. Sang et sueur auront coulé en abondance et même si le Great Kabuki eut le dernier mot, grâce à ce diable de Gary Hart, on retient surtout cette formidable performance d’un Fritz Von Erich inarrêtable, aveuglé par le sang, qui inscrit encore un peu plus son nom dans la légende du catch professionnel. 

Nathan Maingneur

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