CHAMPIONSHIP WRESTLING #37

CHAMPIONSHIP WRESTLING #37

15/11/1980

Championship Wrestling

© World Wrestling Entertainment Inc. All Rights Reserved

Vince McMahon et Pat Patterson sont nos hôtes et nous accueillent une fois n’est pas coutume dans l’enceinte du Agricultural Hall d’Allentown pour ce Championship Wrestling, l’émission télé hebdomadaire vedette de la World Wrestling Federation. Au programme ce soir, des images exclusives du Spectrum de Philadelphie où Tony Garea et Rick Martel ont remporté les ceintures de Champions Tag Team contre les Samoans.

– Nous sommes moins gâtés que pour le All Star Wrestling du 15 novembre, émission lors de laquelle la rencontre a été diffusée en intégralité. Et au terme d’un combat qui ne réponds pas aux standards actuels (à comprendre : qui pourrait paraître plus que moyen alors que c’est une autre façon de catcher), Tony Garea et Rick Martel ont remporté les ceintures à la surprise générale d’un public de Philly qui aura explosé de joie. La scène est magique et offre du sang neuf à une division Tag Team revigorée et qui peut désormais reposer sur les épaules d’un duo de choc incroyablement populaire.


MATCH 1 : KILLER KHAN W/FREDDIE BLASSIE VS ANGELO GOMEZ (04:32)

VAINQUEUR : KILLER KHAN

PRISE DE FINITION : DESCENTE DU GENOU

APPRÉCIATION : SQUASH AUTORITAIRE DE KHAN


D’abord présenté sous la houlette du capitaine Lou Albano, Killer Khan apparaît ce soir au côtés de « Classy » Freddie Blassie, que nous n’avions plus aperçu ici depuis un moment. En réalité, celui qu’on surnomme « The Hollywood Fashion Plate of Wrestling » se saignait encore sur les rings de NWA Hollywood contre John Tolos. Originaire des contrées désertiques de la Mongolie, ce spécimen unique nous gratifie de terrifiantes grimaces qui terrorisent les foules et ses adversaires. Il rencontrait ce soir Angelo Gomez, un jobber aguerri.

Au son de la cloche, Khan est comme un animal enragé et se jette sur sa proie sans plus attendre. Il le piétine alors sauvagement et ne lui laisse aucune chance. Il s’agrippe alors à son bras et paraît être à rien de le briser tant le visuel est horrifique. Khan le passe à tabac de longues minutes encore et l’emporte en moins de cinq minutes avec son impardonnable descente du genou.


– Malgré sa victoire, la bête de Freddie Blassie n’a pas l’air rassasiée pour autant et continue de s’en prendre à ce pauvre garçon. Une poignée de jobbers accourt alors à la rescousse de Gomez mais Khan n’en a cure. Il faudra l’intervention de Dominic DeNucci ainsi que des nouveaux Champions par équipe pour le faire repartir en direction des vestiaires. Au passage, Khan s’arrête devant la caméra et nous gratifie d’expressions folles, qui terroriseront également les téléspectateurs. 


MATCH 2 : « QUICKDRAW » RICK MCGRAW VS MARC POLE (03:06)

VAINQUEUR : RICK MCGRAW

PRISE DE FINITION : TOP ROPE SPLASH

APPRÉCIATION : MATCH PLUTÔT MOYEN


Originaire de Charlotte en Caroline du Nord, l’énergique Ricky McGraw a su combler son petit gabarit par un courage et une ténacité remarquables. Compétiteur au talent certain, celui qu’on surnomme « Quickdraw » en raison de son explosivité entre les cordes se mesure ce soir au rustre Marc Pole, catcheur endurci au physique plutôt costaud.

Forcément plus technique et plus affuté que son adversaire, McGraw s’impose logiquement. Il semblerait bien que la communication ne soit pas forcément très fluide entre les deux hommes. Preuve en est cette tentative de tombée ratée de McGraw, qui plante dangereusement son adversaire sur le haut du crâne. Rick le soulève ensuite à bout de bras et lui assène un Body Slam. Le match n’est pas franchement bon mais ce n’est pas tant la faute de McGraw. À la suite d’une planchette japonaise, Ricky en termine grâce à un Splash porté depuis la troisième corde. C’était tout juste moyen et Pole n’a pas fait d’efforts.


MATCH 3 : KEN PATERA W/GRAND WIZARD OF WRESTLING VS JIM DUGGAN (05:21)

VAINQUEUR : KEN PATERA

PRISE DE FINITION : SUNSET FLIP

APPRÉCIATION : SQUASH SYMPATHIQUE DE PATERA ET LES DÉBUTS DE DUGGAN


Mais c’est qu’on reconnaît cette silhouette. Grand gaillard et bon gabarit, il s’agit d’un tout jeune Jim Duggan qui se tient sur ce ring. Originaire de Glenn Falls dans l’État de New York, Duggan a commencé son parcours sportif sur les terrains de football américains. Et Duggan aurait sans doute eu une carrière prometteuse s’il ne s’était pas blessé. C’est ce qu’il l’a amené à se diriger vers les rings de catch à la fin des années ’70. Il rencontre ce soir notre Champion Intercontinental, en la personne de Ken Patera qui s’avance en direction du ring aux côté du Grand Wizard of Wrestling.

Pour une fois, l’ancien haltérophile se retrouve face à un gabarit similaire au sien, ce qui semble un tout petit peu le déconcerter. D’autant plus que Duggan est engageant, ce à quoi ne s’attendait pas le Champion IC. Patera se fait même un peu malmener par Duggan qui l’accule dans l’un des coins et qui obtient logiquement le soutien du public. Généreux avec son adversaire, Patera lui donne du biscuit mais s’impose tout de même à la suite d’un Sunset Flip ma foi bien moche. Pour une première, Duggan a pu briller.


MATCH 4 : THE MOONDOGS W/CPT. LOU ALBANO VS ANGEL MARAVILLA & STEVE KING (04:25)

VAINQUEURS : THE MOONDOGS

PRISE DE FINITION : SPLASH

APPRÉCIATION : SOLIDE SQUASH DES MOONDOGS


Les vêtements déchirés, aboyant et rongeant chacun un gros os à mœlle, ces spécimens d’un tout autre genre sont la dernière acquisition en date d’un capitaine Lou Albano plus dérangé que jamais. Il n’y a rien qu’a voir ses élastiques accrochés à son visage pour le comprendre. Les Moondogs seront rapidement rejoints par un autre Moondog – il s’appelle Spot – lorsque son compère King sera interdit de séjour au États-Unis. Face à ce tandem de choc se dresse un duo de circonstances composé de Steve King et d’Angel Maravilla, tous deux pas très enclins à l’idée d’affronter ces chiens enragés.

Après qu’Albano leur ait retiré de force leurs nonosses, les Moondogs se déchaînent sur ce pauvre Maravilla qui se fait mordre au visage par King. L’arbitre Tony Altimore – ancien catcheur italien de renom – a bien du mal à faire régner l’ordre avec ces deux bêtes. Même dans son coin, King se comporte tel un chien fou, mordillant et arrachant la protection du coin avec ses dents. Steve King ne fera guère mieux et succombera en quelques minutes à un énorme Splash.


– Immédiatement après le combat, Rex et King se jettent sur Albano et reprennent leurs os, qu’ils s’empressent de mâchouiller comme des toutous affamés. Albano retire sa ceinture et les fouette à plusieurs reprises, offrant au public d’Allentown une scène hallucinante et complètement barjo. 


MATCH 5 : HULK HOGAN W/FREDDIE BLASSIE VS HARRY VALDEZ (02:52)

VAINQUEUR : HULK HOGAN

PRISE DE FINITION : CANADIAN BACKBREAKER

APPRÉCIATION : SQUASH PUISSANT DE LA PART DE HOGAN


Cette séquence provient d’une autre émission. Impossible à dire s’il s’agit d’un Championship Wrestling ou d’un All Star Wrestling. Il signe sa première apparition dans cette arène. Originaire de Hollywood en Californie, cette montagne de muscles est reconnaissable entre mille. Aux côtés de l’ineffable « Classy » Freddie Blassie, celui que Joe McHugh annonce en tant que « The Incredible » Hulk Hogan effectue son entrée sous les sifflets de la foule. Aux commentaires, McMahon mouille déjà sa culotte et commentait toujours aux côtés de Bruno Sammartino. Hogan affrontait ce soir un certain Harry Valdez qui ressemble à monsieur tout le monde.

Hulk Hogan & Freddie Blassie

© John Arezzi

Culminant à plus de 2 mètres et affichant des bras de titan, Hogan impressionne et n’a aucun mal à s’imposer face à ce pauvre Valdez, qui semble complètement dépassé par ce qu’il lui arrive. Hogan nous gratifie d’une superbe Leg Drop qui deviendra sa prise de finition légendaire. Sans surprises, Hogan l’emporte en moins de trois minutes avec sa version du Canadian Backbreaker, une prise de finition popularisée par d’autres colosses tels que Gorilla Monsoon ou « Superstar » Billy Graham.


Semaine d’apparence plutôt classique du côté de Championship Wrestling qui contient toutefois des moments marquants de la World Wrestling Federation en ce mois de novembre ’80. Tony Garea et Rick Martel sont nos nouveaux Champions Tag Team, les Moondogs de Lou Albano foutent le bordel, Killer Khan, Hulk Hogan et plus encore.

– Cette édition de Championship Wrestling marquait les débuts d’un certain Jim Duggan, encore bien loin de son personnage de mascotte américaine adoré des foules. Opposé à Ken Patera – toujours Champion Intercontinental – Duggan a eu l’occasion d’en montrer. Et même si c’était évident que Patera gagnerait, le futur « Hacksaw » Jim Duggan a pu faire forte impression, notamment grâce à un Ken Patera généreux.

– Pas leurs débuts, mais leur première apparition sous cette forme. Les Moondogs de Lou Albano se sont ce soir présentés sous leur forme définitive. Os à moelle, haillons déchirés et gueules de pitbulls enragés, les chiens de garde du capitaine vont sans doute se diriger vers les titres de Champions Tag Team. Mais qui sont nos Champions ?

– À peine débarqué des steppes enneigées de la Mongolie, Killer Khan s’est déjà attiré les foudres du vestiaire de la promotion. Aux côtés de « Classy » Freddie Blassie, Khan s’est offert un violent passage à tabac qui lui a valu l’intervention d’une flopée de jobbers ainsi que de Dominic DeNucci, accompagné par nos Champions par équipe (eh oui !) S’il souhaitait se mettre à dos tout le vestiaire, c’est réussi !

– Ce sont toutefois des images en provenance directe du Spectrum de Philadelphie qui retiendront ce soir toute notre attention. Après avoir facilement récupéré leurs ceintures de Champions Tag Team au terme d’un tournoi anecdotique, les Wild Samoans n’ont cependant pas tenu bien longtemps en place, la faute ou plutôt grâce à ce nouveau tandem franchement composé de Tony Garea et de Rick Martel, désormais sur le toit du monde. Images inédites donc – qui valent leur pesant de cacahuètes – rien que pour cette réaction mémorable du public de Philly qui nous a offert un moment de communion et de célébration unique.

Nathan Maingneur

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