CHAMPIONSHIP WRESTLING #7

CHAMPIONSHIP WRESTLING #7

15/03/1980

Championship Wrestling

© World Wrestling Entertainment Inc. All Rights Reserved

Vince McMahon et Bruno Sammartino sont nos hôtes et nous accueillent dans l’enceinte du Agricultural Hall d’Allentown en Pennsylvanie. L’affiche de ce Championship Wrestling comporte pas moins de trois rencontres Tag Team et l’une d’entre-elle sera même placée sous le signe du catch féminin.

Joe McHugh s’occupe des introductions et nous annonce que cette heure de catch sera placée sous le contrôle de la Commission Athlétique de Pennsylvanie, présidée par John Santoro et représentée sur place par quelques-uns de ses officiels. Dr. John Woods siège en compagnie de Mike Mittman, notre gardien de la cloche. Les arbitres qui officieront ce soir sont John Stanley, Gilberto Roman et Dick Woehrle.


MATCH 1 : IVAN PUTSKI & TITO SANTANA VS JOSÉ ESTRADA & BARON SCICLUNA (07:18)

VAINQUEURS : IVAN PUTSKI & TITO SANTANA

PRISE DE FINITION : TOP ROPE SUNSET FLIP

INDICATEUR : **


On prend les mêmes et on recommence. Il s’agit en effet d’un match retour d’une récente édition du programme. Et lors de cette première rencontre, nos Champions l’ont emporté sans surprise. Rebelote donc, pour le Baron Scicluna et José Estrada qui obtiennent une une chance supplémentaire de battre les Champions. Ces derniers, vous l’aurez compris, il s’agit de Tito Santana et d’Ivan Putski, toujours en train de signer des autographes pour les premiers rangs.

Tito commence à nouveau face au Baron et s’impose grâce à sa vivacité entre les cordes. Putski reprends le boulot de son partenaire et tord le bras du Baron avec une élongation à l’aspect douloureux. Toutefois, les sales tactiques du Baron et d’Estrada leurs permettent de prendre un avantage temporaire. En effet, Santana et Putski ne se laissent pas faire et se focalisent ensuite sur la jambe d’Estrada. Ils lui tordent le pied et le genou comme s’ils comptaient repartir avec. De retour sur le ring, le Baron revient avec de gros coups portés à l’ancienne. Et ce, jusqu’à ce qu’entre Putski, qui se déchaînes à coups de poing sur ses adversaires. Ils l’emportent ensuite avec une manœuvre risquée, Putski retenant Estrada tandis que Santana s’élançait du haut des cordes en un Sunset Flip qui suffit au compte de trois de l’arbitre Dick Woehrle.


MATCH 2 : THE FABULOUS MOOLAH & VIVIAN ST. JOHN VS WINONA LITTLE HEART & CINDY MAJORS (08:41)

VAINQUEURS : THE FABULOUS MOOLAH & VIVIAN ST. JOHN

PRISE DE FINITION : CROSSBODY

INDICATEUR : ** ¼


Sur le ring, quatre femmes s’apprêtent à combattre. Une rareté puisqu’à cette période, le catch féminin n’en est encore qu’à ses balbutiements. On reconnaît immédiatement The Fabulous Moolah, dont l’héritage difficile a terni l’une des carrières et le règne le plus long de l’histoire de la discipline. À ses côtés se tient la plantureuse Vivian St. John, originaire de Cincinnati dans l’Ohio et ancien élève de Moolah, comme presque toutes les lutteuses de cette époque. Elles rencontrent ce soir un duo composé de Cindy Majors, inconnue au bataillon et de Winona Little Heart, plus connue sous le nom de Princess Little Heart. Elle fut l’une des principales lutteuses d’origine amérindienne à rencontrer du succès sur les rings américains.

Moolah & Grable

© World Wrestling Entertainment Inc. All Rights Reserved/Courtesy of Pro Wrestling Illustrated

En heel naturelle, Moolah lance les hostilités avec un violent coup de pied dans le poitrail de Little Heart. Cette dernière subit alors le catch de Moolah et de Vivian mais se redonne du poil de la bête avec un gros saut chassé. Prise en catapulte, Moolah est projeté contre sa partenaire et l’arbitre. Et lorsqu’entre Majors, c’est la catastrophe. Celle-ci manque en effet cruellement d’expérience et cela se remarque tout de suite. Les favorites de la foule reviennent avec des échanges similaires à ceux qu’on rencontre dans le Midget Wrestling, uniquement réalisés afin de susciter les rires du public. Au terme d’un de ces échanges, les quatre femmes retombent sur l’arbitre Gilberto Roman et lorsque celui-ci se relève, sa ceinture est retirée et son cou est recouvert de rouge à lèvres ! Little Heart est envoyée en dehors du ring et subit alors une série de lourds enfourchements sur le plancher en bois. Le combat dégénère mais Little Heart fait preuve d’une résistance héroïque et parvient à remonter sur le ring. Elle enchaîne avec de jolis ciseaux de tête et enchaîne alors avec un Crossbody. Moolah se retire à temps et profite du choc pour réaliser le tombé le compte de trois, faisant gagner son équipe au terme d’un combat très intéressant.


MATCH 3 : « UNPREDICTABLE » JOHNNY RODZ VS ANGELO GOMEZ (03:04)

VAINQUEUR : JOHNNY RODZ

PRISE DE FINITION : PILEDRIVER

APPRÉCIATION : ENFIN UNE VICTOIRE DE JOHNNY RODZ !


Originaire de New York City, Johnny Rodz est, tout comme le « Pretty Boy » Larry Sharpe, peut-être plus connu pour ses talents d’entraîneur que pour ses talents de catcheur. Celui qu’on surnomme pas « Unpredictable » pour rien est effet l’un des plus grands formateurs de l’histoire de ce sport. Ce soir, Rodz apparaît en solo et se mesure à Angelo Gomez, un lutteur d’origine portoricaine.

À sa façon, Rodz fonds sur son antagoniste dès le son de la cloche. Rodz s’impose alors avec de gros coups de pied et une série d’enfourchements. Il l’étrangle ensuite au sol, ce qui est évidemment interdit. Gomez se redonne du poil de la bête et revient en projetant lourdement Johnny dans plusieurs coins du ring. Toutefois, Rodz est malin et reprends le dessus avec de sales tactiques. Il lui assène un marteau-pilon et le couvre alors pour une tentative de tombé. L’arbitre compte 1..2.. et 3 ! Johnny Rodz remporte enfin l’un de ses combats, et même si c’est contre un jobber, qu’est-ce que c’est mérité au vu du talent de celui qu’on surnomme « The Unpredictable One ».


MATCH 4 : KEN PATERA W/THE GRAND WIZARD OF WRESTLING VS MIKE MASTERS (04:06)

VAINQUEUR : KEN PATERA

PRISE DE FINITION : FULL NELSON

APPRÉCIATION : PLUTÔT BON SQUASH


Avant de commencer sa carrière sur les rings de catch, Ken Patera est d’abord passé par la case olympique. Haltérophile de renom et considéré comme l’un des hommes les plus forts du monde, Patera n’a eu aucun mal à s’orienter vers le catch professionnel. Managé par Ernie Roth, plus connu sous le nom du Grand Wizard of Wrestling, Patera se mesure ce soir à un autre beau gabarit, en la personne de Mike Masters.

À la surprise générale, c’est Masters qui prends le premier l’avantage en se focalisant sur l’une des jambes de Patera. Sans doute blessé au genou gauche, Patera subit plusieurs clés de jambes de la part de Masters. Toutefois, Patera est un battant et réponds avec de gros coups de poing et une souplesse arrière. Patera reprend les choses en main et porte une prise de l’ours à ce pauvre Masters. Celui-ci essaie de repartir sur son genou blessé, mais Patera choisit d’en terminer et le cadenasse dans sa redoutable Full Nelson. Pris au piège, Masters jette l’éponge alors que l’arbitre est distrait par le Wizard, ce qui permet à Patera de maintenir sa prise.


MATCH 5 : DOMINIC DE NUCCI & RENÉ GOULET VS THE WILD SAMOANS W/CPT. LOU ALBANO (05:11)

VAINQUEURS : THE WILD SAMOANS

PRISE DE FINITION : COUNT OUT

INDICATEUR : *


Dominic DeNucci a une dent contre les Samoans. Ce soir, l’italien repart à la charge, non pas en compagnie d’un talent local, mais d’un autre briscard des rings comme lui. Il s’agit de René Goulet qui s’est autorisé un petit retour en force en ce début d’année. Ils signent quelques autographes alors que leurs antagonistes, emmenés au ring par un Lou Albano au sifflet fou, effectuent leur entrée.

Profitant de son expérience et de sa ruse, Dominic commence et essaie de tourner Afa et Sika en bourrique. La force brute des Samoans a toutefois raison de l’italien et celui-ci se retrouve rapidement dans le mauvais coin. L’entrée de Goulet aurait pu faire la différence, mais ce dernier semble plutôt mou. Goulet et DeNucci préfèrent catcher ensemble et, ce qui aurait pu être une bonne idée se transforme en fiasco. Ils sont pas coordonnés et les Samoans ne savent pas trop comment réagir. Finalement, DeNucci est envoyé en dehors du ring et peine à se relever. Autant que l’italien ne se relève pas du compte de l’arbitre et finit donc par perdre cette rencontre sur un décompte à l’extérieur du ring. Goulet vient à son secours, mais c’est trop tard.


MATCH 6 : « PRETTY BOY » LARRY SHARPE VS STEVE KING (02:51)

VAINQUEUR : LARRY SHARPE

PRISE DE FINITION : PILEDRIVER

APPRÉCIATION : SQUASH PLUTÔT CORRECT


On conclut l’émission avec notre « Pretty Boy » en la personne de Larry Sharpe. Originaire d’Irlande, Larry Sharpe est l’un des entraîneurs les plus prolifiques de cette génération. Il est en effet à l’origine de la naissance de certains des plus grands noms de ces dernières années. Sharpe se mesure ce soir à Steve King, notre Saint-Patron des jobbers.

Véritable scientifique des rings, Sharpe n’a aucun mal à s’imposer en ce début de combat et s’accroche à l’épaule de ce pauvre King. Et même si Sharpe n’est pas le compétiteur le plus excitant de la promotion, c’est un méthodiste et cela se ressent tout particulièrement lors de ses matches. Rien à dire ou presque sur ce combat, Sharpe l’emporte en un peu moins de trois minutes avec son Piledriver.


C’est la semaine du catch à quatre ! Trois Tag Team matches étaient en effet annoncés ce soir. L’un comportait nos Champions, l’autre leurs challengers, et le troisième se déroulait sous le signe du catch féminin

– On prend les mêmes et on recommence ! Cette semaine, José Estrada et le Baron Mikel Scicluna ont retenté leur chance face aux Champions Tag Team. Et malgré une meilleure performance que lors du dernier épisode, ce sont bien Ivan Putski et Tito Santana qui ont tiré leur épingle du jeu au terme d’un bon match en tag.

– Dominic DeNucci devrait sérieusement mettre sa rancœur envers les Samoans de côté. En effet, une énième tentative s’est inévitablement soldée par une énième défaite, et une défaite des plus humiliantes, puisque l’italien a fait perdre son équipe par décompte. Il est grand temps de lâcher l’affaire, monsieur DeNucci.

– Qu’elle soit bonne ou mauvaise, cette édition comporte une victoire de Johnny Rodz, et est donc de fait immanquable. Peut-être le perdant avec le plus de talent de la promotion, Rodz a ce soir pu s’offrir une trop rare victoire, et même face à un adversaire qui lui aussi est habitué à perdre, ce genre de moment est beaucoup trop précieux pour qu’on ne s’en réjouisse pas.

– À n’en pas douter, l’attraction principale de ce programme est ce Tag Team match entre quatre lutteuses, une rareté pour cette époque. Si l’on oublie la performance oubliable de Cindy Majors, et loin de moi l’envie de glorifier Moolah, ce qu’on retient de ce combat est surtout cette performance incroyable de Princess Little Heart, héroïque catcheuse dont le talent contraste avec cette époque où le catch féminin est encore à des années lumières d’être le sport qu’il est de nos de jours.

Nathan Maingneur

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