CHAMPIONSHIP WRESTLING #29

CHAMPIONSHIP WRESTLING #29

06/09/1980

Championship Wrestling

© World Wrestling Entertainment Inc. All Rights Reserved

Vince McMahon et Bruno Sammartino sont nos hôtes et nous accueillent comme chaque semaine dans l’enceinte du Agricultural Hall d’Allentown en Pennsylvanie, à l’occasion de cet épisode de Championship Wrestling, programme télévisé phare de la World Wrestling Federation, en ce milieu d’année 1980.

Le légendaire Joe McHugh s’occupe des introductions traditionnelles et nous précise que cette heure de catch est placée sous le contrôle de la Commission Athlétique de l’État de Pennsylvanie, présidée par J.J Binds et représentée par quelques-uns de ses officiels. En ringside, Dr. John Woods remplace Dr. George Zahorian aux côtés de Mike Mittman, notre gardien de la cloche. Les arbitres qui officieront ce soir sont messieurs John Stanley, Billy Caputo, Gilberto Roman et Dick Woehrle.


MATCH 1 : « M. USA » TONY ATLAS VS BARON MIKEL SCICLUNA (07:31)

VAINQUEUR : TONY ATLAS

PRISE DE FINITION : COUP DE TÊTE

INDICATEUR : * ½


Pour ce premier combat, nous accueillons l’un des compétiteurs les plus appréciés de ce territoire. Une musculature de dieu grec et un bagout du Sud des États-Unis, il s’agit bien de « M. USA » Tony Atlas. L’ancien culturiste se frotte ce soir à un bonhomme endurci, en la personne du Baron Scicluna, avec près de vingt ans de carrière dans les pattes.

Même à cinquante ans passés, le Baron reste une menace, et ce serait une erreur que de le sous-estimer. Atlas s’impose cependant avec une clé de bras solidement tenue, mais le Baron maltais l’emmène au sol avec un ciseau de tête. Atlas s’en sort avec un saut carpé un peu raté, mais Scicluna le sonne avec de gros coups de poing. Pas grand chose à dire sur ce match, qui contient réellement peu d’action. Au vu de certains membres du public, qui se ventilent tant bien que mal avec ce qu’ils ont sous la main, on imagine qu’il fait très chaud dans ce Agricultural Hall. La tête écrasée dans le coin, Atlas se réveille toutefois, et fait visiter les quatre coins du ring au Baron. Atlas monte ensuite sur la corde du milieu et s’élance pour un coup de boule qui sonne suffisamment Scicluna pour le compte de trois. Pas incroyable, mais pas désagréable non plus.


MATCH 2 : KEN PATERA W/THE GRAND WIZARD OF WRESTLING VS FRANK WILLIAMS (02:49)

VAINQUEUR : KEN PATERA

PRISE DE FINITION : BRISE-DOS

APPRÉCIATION : SQUASH PLUTÔT QUELCONQUE


Toujours Champion Intercontinental au sortir du Showdown at Shea, Ken Patera est dans la meilleure forme de sa carrière. Sagement accompagné par Ernie Roth, plus connu sous le pseudonyme du Grand Wizard of Wrestling, Patera rencontre ce soir un des jobbers les plus endurcis de ce territoire en la personne de Frankie Williams. Et comme à chaque fois que Patera se déshabille et retire sa combinaison pailletée, les sifflets du public fusent de part et d’autre.

Pas grand chose à dire de ce match, si ce n’est qu’il s’agit là d’un combat à sens unique, totalement à l’avantage de Patera. Ce dernier s’impose avec de sales coups d’avant-bras et de genou, qui coupent le souffle de Williams. Vétéran des rings, Williams rétorque avec ses coups de poing, mais le Champion le stoppe aussitôt net. Patera enchaîne alors avec un brise-dos un peu faiblard et l’emporte au compte de trois. Fin de combat trop abrupte pour être appréciée.


– Dans l’objectif de construire ce combat entre Bob Backlund et Harley Race, des images d’une récente apparition du Champion du monde de la NWA nous sont diffusées. Absent ce soir, c’est donc l’occasion de voir Race quand même. Il écrasait alors Steve King, avec une souplesse arrière.


MATCH 3 : TONY GAREA & RENÉ GOULET VS « UNPREDICTABLE » JOHNNY RODZ & JOSÉ ESTRADA (08:46)

VAINQUEURS : TONY GAREA & RENÉ GOULET

PRISE DE FINITION : O’CONNOR ROLL

INDICATEUR : * ½


Notre prochain combat est un match à quatre et s’inscrit dans le cadre d’un grand tournoi  organisé afin de couronner de nouveaux Champions Tag à la suite de l’abandon des titres par Bob Backlund et Pedro Morales. Dans l’un des coins, on retrouve Tony Garea et René Goulet, qui signent quelques autographes pour une poignée de gamins. Contre eux, c’est l’équipe des loubards, que sont José Estrada et « Unpredictable » Johnny Rodz.

L’arbitre fait sonner la cloche et, comme ça arrive souvent, Rodz et Estrada font perdre du temps à leurs adversaires en refusant d’engager le combat. Sauf que ce petit jeu perturbe monsieur Dick Woehrle, qui fait alors sonner la cloche, comme si Goulet et Garea l’avaient emporté par forfait. Le match commence malgré tout, et c’est à n’y plus rien comprendre, même Vince et Bruno sont perdus. Bon, et bien puisque c’est parti, essayons malgré tout de se concentrer sur le combat. Garea est rapidement isolé dans le mauvais coin, et Rodz lui attache le pied avec la cordelette blanche. Il s’en dégage, mais Goulet est lui aussi pris à partie, et est lourdement envoyé en dehors du ring. Les quatre hommes retrouvent leurs esprits et c’est désormais Estrada qui subit le catch de Goulet et Garea. Comme nous, le public n’est pas dedans. Estrada résiste à une série d’enfourchements et à une descente du genou du haut des cordes, ce qui a le mérite d’être souligné. C’est quand même assez compétitif, et rendu sympathique par le selling de Johnny Rodz. Finalement, et lorsqu’une victoire des heels aurait un peu sauvé les meubles, Goulet et Garea l’emportent à la suite d’un O’Connor Roll sur Estrada.


MATCH 4 : SGT. SLAUGHTER W/GRAND WIZARD OF WRESTLING VS KID SHARKEY (03:56)

VAINQUEUR : SGT. SLAUGHTER

PRISE DE FINITION : COBRA CLUTCH

APPRÉCIATION : SOLIDE SQUASH DU SGT. SLAUGHTER


Fraîchement débarqué du camp d’entraînement des Marines de Parris Island, en Caroline du Sud, le Sgt. Slaughter a tout de l’instructeur militaire, tout droit sorti du légendaire Full Metal Jacket de Kubrick. Accompagné en direction du ring par Ernie Roth, alias du Grand Wizard of Wrestling, le sergent s’apprête à redresser les torts d’un certain Kid Sharkey, un jobber de la promotion.

Et comme on s’y attendait, Slaughter n’est pas tendre avec ce jeune garçon, pas le moins du monde. Ce pauvre Sharkey est baladé d’un bout à l’autre du ring, le dos écrasé contre les tendeurs du ring. Slaughter lui assène ensuite une série de brise-dos impressionnante, superbement portée. Il choisit cependant d’en finir avec son Cobra Clutch, une prise dont personne ne s’est encore sortie.


– Au sortir de sa victoire, le Sgt. Slaughter et son terrible manager sont reçus au micro de Bruno Sammartino. Et face à ces deux invités peu coopératifs, Bruno commence à perdre patience. Le sergent est hilarant lorsqu’il fait mine de pas connaître Bruno, et qu’il le traite comme une recrue. Finalement, Bruno décide de rendre l’antenne, sans doute agacé par ces deux personnages.


MATCH 5 : THE HANGMAN W/FREDDIE BLASSIE VS ANGELO GOMEZ (02:27)

VAINQUEUR : THE HANGMAN

PRISE DE FINITION : HANGMAN’S NOOSE

APPRÉCIATION : MATCH MOYEN ET SANS GRAND INTÉRÊT


Ce programme touche à sa fin et près de la moitié de la salle est déjà en train de partir, un signe qu’il s’agit de la fin de la séquence d’enregistrements. Ramené d’Europe aux États-Unis par « Classy » Freddie Blassie, The Hangman est toujours invaincu, sans pour autant rester impressionnant. Il se frotte ce soir à Angelo Gomez, un des jobbers les plus connus de ce territoire.

La rencontre est comme on se l’imagine, c’est à dire un combat à sens unique, largement menée par le Hangman. Gomez se fait détruire, dans une salle sans ambiance, mais pour autant, le bourreau n’est pas impressionnant. Il le hisse ensuite à bout de bras, et le laisse lourdement retomber gorge première sur la troisième corde. Il l’emporte en moins de trois minutes avec son Hangman’s Noose, une prise de soumission très dangereuse dont il est extrêmement difficile de se sortir.


Après quelques semaines palpitantes, Championship Wrestling retourne à un format plus calme, sans faire de vagues. Une grosse erreur d’arbitrage, des squashes en veux-tu-en-voilà, c’est tout ça et bien plus encore.

– Arrivé depuis quelques semaines à peine, le Sgt. Slaughter continue d’impressionner, et se hisse petit à petit dans la lignée des challengers à surveiller de près. C’est sans doute du côté de Bob Backlund que le sergent ira jeter son dévolu, du moins ce serait logique. Il ira toutefois jouer de son Cobra Clutch, et lancer le génial Cobra Clutch Challenge.

– Qu’est-ce que c’est que ces conneries ! L’affiche était belle. René Goulet et Tony Garea, contre Johnny Rodz et José Estrada. Qu’est-ce qui pourrait empêcher ce match d’être un très solide combat à quatre. Une erreur d’arbitrage, sans doute mal comprise par l’une ou l’autre partie, a embrouillé tout le monde et a donc de ce fait, limité l’implication du public dans ce combat, qui a en plus continué comme si de rien n’était. Bon, c’était au moins un peu compétitif et ce qu’il faut retenir, c’est surtout que Tony Garea et René Goulet se sont qualifiés pour la suite du tournoi Tag Team.

– Au sommet de son art, Ken Patera est absolument génial. Débarrassé de Tony Atlas, au moins pour le moment, rien ni personne ou presque ne semble être en mesure de faire de l’ombre à notre Champion Intercontinental. Son règne a donc bel et bien décollé, voyons maintenant qui pourrait le détrôner. J’ai ma petite idée.

Nathan Maingneur

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