ALL STAR WRESTLING #141

ALL STAR WRESTLING #141

17/10/1981

All Star Wrestling

© World Wrestling Entertainment Inc. All Rights Reserved

Vince McMahon et Pat Patterson sont tous sourires et nous accueillent dans l’enceinte du Fieldhouse d’Hamburg en Pennsylvanie. Comme à l’accoutumée, ce All Star Wrestling est pré-enregistré en série d’épisodes. On nous donne le programme de la soirée alors qu’un certain Jesse « the Body » Ventura fera ses débuts. 

Gary Cappetta s’occupe des rituelles présentations et stipule que le catch proposé ce soir sera sous l’administration de la Commission Athlétique de Pennsylvanie, présidée par J.J Binds et représentée sur place par ses officiels. Charlie Daniels siège en compagnie du Dr. Eugene Gottfried, remplaçant de George Zahorian. Les arbitres de cette heure de catch étiquetée World Wrestling Federation seront John Stanley, Victor Quinones, Freddy Sparta et Dick Woehrle. 


MATCH 1 : « THE MAGNIFICENT » DON MURACO W/GRAND WIZARD OF WRESTLING VS LEE WONG (02:51)

VAINQUEUR : DON MURACO 

PRISE DE FINITION : MARTEAU-PILON

APPRÉCIATION : SQUASH PLUTÔT QUELCONQUE DE LA PART DE MURACO 


Lors de ces dernières semaines, notre Champion Intercontinental se faisait plutôt discret. Accompagné au ring par un Grand Wizard of Wrestling au sommet de sa forme, Muraco effectue son entrée sous une pluie de sifflets. Originaire de Sunset Beach, l’homme qu’on surnomme « The Magnificent One » se mesure ce soir à Lee Wong, catcheur annoncé de Hong Kong.
La cloche sonne mais comme d’habitude, Muraco se laisse distraire et absorber par une banderole où est écrit « Beach Bum ». L’arbitre le remet à l’ordre et Muraco utilise alors son pouce bandé pour cogner dans les côtes de Wong. Tordu par la douleur, Wong subit ensuite le catch du Champion. Celui-ci le hisse sur son épaule et le rabat tête en bas pour son marteau-pilon. Le choc est terrible et Lee Wong ne s’en relève pas, ce qui permet au « Magnificent » Muraco de s’arroger une victoire facile et en très peu de temps. 


MATCH 2 : PEDRO MORALES VS BILL DIXON (04:54)

VAINQUEUR : PEDRO MORALES

PRISE DE FINITION : BOSTON CRAB

APPRÉCIATION : C’EST ON-NE-PEUT-PLUS CLASSIQUE


Triple Crown Champion inaugural, Pedro Morales est comme d’habitude accueilli comme un héros par le public d’Hamburg. Le portoricain de Culebra est très apprécié et se frotte ce soir à un certain Bill Dixon, catcheur originaire de l’Ohio. Avant que ne sonne la cloche, Gary Cappetta nous fait l’honneur de l’entrée surprise de l’actuel Champion du Monde, en la personne de Bob Backlund. Présent au Fieldhouse pour la soirée, Backlund arbore un costume impeccable et salue les catcheurs, en particulier Morales, titulaire de son titre entre 1971 et 1973. 

Jouant dans les règles de l’art, Morales laisse Dixon montrer ce qu’il sait faire sur un ring de catch. Pas grand chose toutefois, puisque celui-ci semble très inexpérimenté, en plus d’être dans une condition physique peu glorieuse. Celui-ci agresse alors Pedro, ce qui ne plaît pas au portoricain qui réponds avec force. Une grosse droite dans le panier à pain précède un sale brise-dos, voyant Dixon s’éclater le coccyx sur le genou de Morales. Un coup de poing plus tard, Pedro le retourne et le plie avec son Boston Crab. Contorsionné, ce pauvre Dixon n’a d’autre option que de jeter l’éponge, ce qui permet à Pedro Morales de ressortir de ce match la tête haute. 


MATCH 3 : ANGELO « KING KONG » MOSCA W/CPT. LOU ALBANO VS RON RINGO & ANGELO GOMEZ (02:08)

VAINQUEUR(S) : ANGELO MOSCA

PRISE DE FINITION : BRISE-DOS

APPRÉCIATION : SQUASH FACILE POUR ANGELO MOSCA 


Toujours en conflit avec Pat Patterson, Angelo « King Kong » Mosca s’avance en direction du ring alors que non pas un, mais deux antagonistes l’attendent sagement. En effet, cet ancien joueur de la CFL rencontre ce soir le frêle tandem composé d’Angelo Gomez et de Ron Ringo, qu’on a récemment vu se faire démonter par Greg Valentine. 

Ringo et Gomez se mettent ensemble mais cela ne fonctionne pas, Angelo ne ressentant aucun des coups portés par l’un ou l’autre. Mosca semble totalement désintéressé alors que ce pauvre Ringo est d’une médiocrité alarmante. En moins de trois minutes, Angelo l’emporte avec un brise-dos, alors que Ringo tentait maladroitement de l’en empêcher. Il finit envoyé au tapis par un gros coup de coude alors que l’arbitre Dick Woehrle tente de restaurer l’ordre.


– Pat Patterson est aux abords du ring et accueille Tony Atlas et S.D Jones. Ce nouveau duo tout récemment formé accepte de répondre à quelques questions. Atlas est content d’être de retour et confie s’entraîner de manière intensive. Jones est plus que satisfait de son association avec Atlas et vise les sommets. Interrogé sur le cas de Fuji et Saito, Tony admet qu’il s’agit d’une grande Tag Team mais qu’il sont ici pour les combattre. 


MATCH 4 : GREG VALENTINE W/GRAND WIZARD OF WRESTLING VS JERRY JOHNSON (02:23)

VAINQUEUR : GREG VALENTINE

PRISE DE FINITION : DESCENTE DU COUDE

APPRÉCIATION : SQUASH COURT ET EFFICACE


Paré d’une élégante robe de ring, Greg Valentine suit son manager, en la personne de ce sacré Grand Wizard of Wrestling. Celui-ci l’aide à entrer sur le ring et à retirer son apparat. Le natif de Seattle dans l’État de Washington s’oppose ce soir à Jerry Johnson, originaire du New Jersey. 

Fidèle à son bagage technique hérité de Stu Hart et d’Ed « The Sheik » Farhat, Valentine laisse catcher, mais un sale coup de genou coupe d’emblée la respiration de Johnson. Il lui porte ensuite un brise-dos et le hisse dans les airs pour une grosse souplesse arrière. Greg se projette alors dans les cordes et lui porte l’une de ses fameuses descente du coude. Préférant garder sa prise en quatre pour une prochaine fois, Valentine choisit de lui en porter une seconde qui suffit amplement pour le compte de trois. 


MATCH 5 : ANDRÉ LE GÉANT VS « BIG » RON SHAW (02:55)

VAINQUEUR : ANDRÉ LE GÉANT 

PRISE DE FINITION : SIT-OUT SPLASH 

APPRÉCIATION : ANDRÉ EST ET DEMEURE UNE ATTRACTION


« Big » Ron Shaw, grand gaillard originaire de Philadelphie, se tient sur le ring. Son défi du soir est de taille et c’est un euphémisme. Il s’agit en effet de l’attraction la plus plébiscitée des Territories. Appelé le Géant Ferré en France et au Québec, il s’agit d’André le Géant, véritable monument de chair et d’os. Son entrée est saluée par le public et par McMahon et Patterson. 

Immédiatement, Ron essaie de soulever le géant mais cela fait plus rire qu’autre chose. André s’en donne à cœur joie et joue avec son antagoniste. André l’écrase alors dans le coin et on se dit qu’on aimerait pas être à la place de ce pauvre garçon. Il l’écrase ensuite au sol avec une grosse souplesse et l’emporte finalement grâce à un gigantesque Sit-Out Splash. 


MATCH 6 : TONY ATLAS & S.D JONES VS « UNPREDICTABLE » JOHNNY RODZ & FRANK « MOOSE » MONROE (06:41)

VAINQUEURS : TONY ATLAS & S.D JONES

PRISE DE FINITION : MILITARY PRESS SLAM 

INDICATEUR : * ½


Passés au micro de Pat Patterson un peu plus tôt dans la soirée. S.D Jones et Tony Atlas étaient désormais de la partie pour combattre. Jones est un garçon du pays et est donc apprécié en conséquence, mais ce n’est rien face à la popularité d’Atlas. À cette époque, Atlas catchait également du côté de la Géorgie et s’était un temps éloigné des rings de Pennsylvanie. Ils étaient ce soir opposés à un tandem composé de Johnny Rodz et de Frank « Moose » Monroe, gros gabarit originaire du Canada. 

S.D commence et subit le catch incisif et rentre-dedans de Rodz. Pour un temps, Jones est mis en difficulté alors que les tags s’enchaînent du côté des heels. Sur le ring, on ne peut pas dire que Monroe est efficace. Sa lenteur et son manque d’énergie permettent à Atlas d’entrer frais et dispo et de se frotter à Rodz. Toutefois, les failles de ce jeune duo sont pleinement exploitées par l’expérience de « The Unpredictable One ». Profitant de l’inattention de l’arbitre, ils enchaînent les tags en toute illégalité, Atlas bouillonnant dans son coin. La rencontre ne décolle malheureusement pas et la frénésie de Jones et d’Atlas ne suffit pas à réveiller le public d’Hamburg. La séquence finale est toutefois l’une des plus impressionnantes de ces derniers temps. Atlas essaie alors de soulever Monroe mais celui-ci l’en empêche. Atlas est trop fort et le hisse quand même en Military Press, une preuve de force tout à fait impressionnante et qui suffit pour le compte de trois. 


MATCH 7 : JESSE « THE BODY » VENTURA W/FREDDIE BLASSIE VS MIKE MIHALKO (02:27)

VAINQUEUR : JESSE VENTURA

PRISE DE FINITION : PRISE DE L’OURS

APPRÉCIATION : DE BONS DÉBUTS POUR JESSE VENTURA


Accompagné au ring par « Classy » Freddie Blassie, cet individu porte un masque coloré et un boa. Arborant des codes largement inspirés de « Superstar » Billy Graham, Jesse « the Body » Ventura transpire l’arrogance et la suffisance. Commençant sa carrière en 1975, Ventura s’est ensuite exporté à l’AWA. C’est sur le territoire de Verne Gagne que Jesse a connu ses premiers grands succès en Tag Team avec Adrian Adonis. Ce dernier ira le rejoindre d’ici peu mais sans connaître un succès comparable. En 1984, Ventura doit prendre sa retraire à la suite d’un problème de santé hérité de son passé au Vietnam. Il devient alors commentateur, embrassant sa personnalité exubérante pour jouer l’un des premiers grands commentateurs heels de l’histoire du catch. 

Face à un piètre antagoniste, en la personne de Mike Mihalko, Ventura s’impose plutôt facilement avec de sales coups de poing et de pied. Il s’agit purement et simplement d’un match à sens unique. Ventura semble dégoûté et répugné à l’idée de catcher contre ce grand gaillard. Une projection dans les cordes lui permet de hisser Mihalko en une prise de l’ours. Écrasé par les larges bras de Ventura, celui-ci jette l’éponge alors que Jesse « the Body » Ventura signe ici sa première victoire, concluant cet épisode par une série de poses. 


Après plusieurs semaines monotones, ce All Star Wrestling se replace sur une agréable lignée et propose tout un panel de bonnes choses et une carte plutôt prestigieuse. 

– Opposé à une paire de moustiques, Angelo Mosca n’a fait qu’une bouchée de son médiocre tandem d’antagonistes. Les tensions avec Patterson ne redescendent pas, ce qui est une bonne chose. 

– Bob Backlund était de passage et c’est assez rare pour ne pas être cité. Présenté en amont d’un combat de Pedro Morales, ce court passage à l’écran a été pour le Champion l’occasion de rappeler sa présence et d’ajouter un petit plus à ce programme. 

– De même que le Champion du monde, le Champion Intercontinental était également de la partie et s’acquittait d’un pauvre jobber. En ces temps, Muraco affrontait des catcheurs tels que Rick Martel, Tony Atlas ou encore Bob Backlund. 

– Face à l’absence relative de Tag Teams, un nouveau duo semble s’être formé entre S.D Jones et Tony Atlas. L’expérience de Jones et la fougue d’Atlas pourraient peut-être créer la différence face à Fuji et Saito. 

– Atlas et Jones étaient de la partie et l’emportaient au terme d’un match plutôt moyen, seulement sauvé par une prouesse athlétique hors-normes de la part d’Atlas. Ce Military Press était l’un des points forts de la soirée. 

– Ce All Star Wrestling était celui des débuts d’un personnage qui fera les grandes heures du catch des années 80. Arrivé de l’AWA, Jesse « the Body » Ventura s’imposait avec style, laissant une forte impression qui n’augure que du bon pour la suite de sa carrière. 

– Toutefois, la palme de la soirée revient à la présence toujours hors-normes d’André le Géant. Le moins qu’on puisse dire, c’est que chacune des applications de ce formidable athlète ne laisse personne indifférent, et est un plus pour n’importe quelle carte de catch aux États-Unis et dans le monde. 

Nathan Maingneur

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