MID-ATLANTIC CHAMPIONSHIP WRESTLING #34

MID-ATLANTIC CHAMPIONSHIP WRESTLING #34

19/06/1982

Mid-Atlantic Championship Wrestling

© World Wrestling Entertainment Inc. All Rights Reserved

– Bob Caudle est notre seul et unique hôte et nous accueille comme à l’accoutumée dans les WPCQ-Studios de Charlotte en Caroline du Nord, à l’occasion de cette édition de Mid-Atlantic Championship Wrestling, programme phare des Jim Crockett Promotions. Encore une fois, pas un mot sur le tournoi Tag Team. On commence à en avoir marre, et pour être tout à fait honnête, on sent le fiasco.

En revanche, le premier homme à le rejoindre n’est autre que « Rowdy » Roddy Piper. Des images de l’agression de Jack Brisco, un coup de Roddy Piper et Don Muraco, nous sont alors rediffusées. Avec sa gouaille et son art de manier le verbe, Piper s’adresse alors à lui en des termes peu recommandables.


MATCH 1 : ANGELO « KING KONG » MOSCA VS KING PARSONS (05:35)

VAINQUEUR : ANGELO MOSCA

PRISE DE FINITION : ELBOW SMASH

APPRÉCIATION : TRÈS BON MATCH DE CATCH


Briscard des rings originaire d’Hamilton, Ontario au Canada, Angelo « King Kong » Mosca est de ceux que l’on range dans la catégorie des brutes épaisses. Que ce soit sur les rings de catch où les terrains de football de la CFL, desquels il fut renvoyé pour son agressivité, Mosca a toujours eu la réputation d’être un dur à cuire. Il affronte ce soir l’une des moitiés des Champions Tag Team, en la personne de King Parsons.

Preuve que le garçon n’a pas froid aux yeux, Parsons tient tête à Mosca et ce, malgré la stature imposante de ce dernier. Tout ce que tente de faire Mosca, Parsons le contre ou le récupère à son avantage. Mais Mosca est brutal et on se rends rapidement compte qu’on ne le surnomme pas « King Kong » pour rien. Ses sales coups ont progressivement raison de Parsons, qui ressort hagard de chaque échange. Mais contre toute attente, le compère de Porkchop Cash ne se démonte pas et réussit même à acculer Mosca dans le coin à la force de ses poings. Toutefois, il se laisse bêtement distraire par l’arbitre et se fait surprendre par un méchant coup de coude, directement dans la mâchoire. Sonné, Parsons ne se relève pas du compte de trois de l’arbitre Stu Schwartz.


MATCH 2 : JACK BRISCO VS JUAN REYNOSA (03:15)

VAINQUEUR : JACK BRISCO

PRISE DE FINITION : FIGURE FOUR LEGLOCK

APPRÉCIATION : SOLIDE SQUASH DE JACK BRISCO


Le genou en vrac, cela n’empêche toutefois pas Jack Brisco, en grand Champion qu’il est, de combattre ce soir. Courageux, se devant de montrer l’exemple, Brisco ressort en effet d’une vicieuse attaque, menée de front par Roddy Piper et Don Muraco. Il se frotte ce soir à un jobber du nom de Juan Reynosa.

Assez intelligemment, Reynosa ne perd pas de temps et se jette immédiatement après ce genou blessé. Privé de sa mobilité habituelle, Jack fait tout ce que grand lutteur aurait fait à sa place, c’est à dire d’essayer d’immobiliser son adversaire au sol. Plus réfléchi encore, Jack éloigne au maximum sa jambe de son antagoniste, se rendant hors de portée d’une potentielle attaque ciblée. Survient alors un surprenant échange de droites et de gauches, étonnamment intense et réaliste. Même sur une jambe, c’est bien le Champion de la Mid-Atlantic qui tire le meilleur de la situation et qui l’emporte en trois minutes quinze, grâce à sa Figure Four Leglock.


MATCH 3 : « RUSSIAN BEAR » IVAN KOLOFF & THE NINJA VS RON RITCHIE & RUSTY ROBERTS (06:47)

VAINQUEURS : IVAN KOLOFF & THE NINJA

PRISE DE FINITION : DIVING HEADBUTT

INDICATEUR : ** ¼


On poursuit avec un match à quatre. Dans l’un des coins, nous retrouvons Ron Ritchie, que j’ai de prime abord confondu avec Mike Rotunda, associé ce soir avec un jobber du nom de Rusty Roberts. On ne sait pas grand chose de ce dernier, si ce n’est qu’il est originaire du Tennessee et qu’il a commencé sa carrière en 1979. De l’autre côté du ring, on retrouve ce tandem composé du Ninja et d’Ivan Koloff, toujours aussi détestés.

Ninja commence face à Ritchie et les premiers échanges sont d’une fluidité impeccable. Mais lorsqu’entre Roberts, c’est la dégringolade. Tous les efforts de Ritchie sont alors réduits à néant. Brutal et sans merci, Koloff ne fait qu’une bouchée de ce pauvre garçon. Mais face à Ritchie, c’est une tout autre histoire. Et parlons-en, de ce Ron Ritchie. Ce jeune homme a le potentiel de gravir les échelons, il lui faut juste un personnage, et davantage de caractère. Aux abords du ring, une silhouette semble s’être rapprochée de Koloff et du Ninja. Caudle nous informe qu’il s’agit de Sir Oliver Humperdink. Ce manager, ou valet de ring, a débuté sa carrière à la AWA mais aussi du côté de Montréal et du territoire de Floride. Sur le ring, Roberts se fait toujours malmener, mais cela donne lieu à un hot tag intéressant. Filmé en gros plan, deux mains qui n’arrivent pas à se joindre, mais qui finissent, en fin de compte, par connecter. Sur le ring, Ritchie est tout feu tout flamme et semble même faire la différence, envoyant Koloff dans les airs avec un magnifique surpassement. Toutefois, c’est bien Rusty Roberts qui occasionne la perte de son duo, ne se relevant pas d’un Diving Headbutt du Ninja.


– Wahoo McDaniel et Jack Brisco parlent de ce que les ceintures font aux hommes qui les portent. On nous montre des images d’un combat entre Brisco et Flair, forcément en sang ainsi que d’une rencontre entre Flair, toujours en sang, et Wahoo McDaniel, des images inédites issus du territoire de Floride.


MATCH 4 : DAVID PATTERSON VS KEITH LARSON (04:42)

VAINQUEUR : DAVID PATTERSON

PRISE DE FINITION : DESCENTE DU GENOU

APPRÉCIATION : BON PETIT MATCH SANS GRANDES PRÉTENTIONS


Pour ce prochain combat, pas de grosse star ni de monstre invincible. Juste deux jobbers a qui on laisse un peu de temps d’antenne. Et ce n’est pas plus mal. Dans l’un des coins, on reconnaît Keith Larson, talent local habitué à perdre, où a catcher en Tag Team contre des équipes de heels. En face de lui se dresse un certain David Patterson, plus endurci et plus expérimenté également. Voyons voir ce que cela donne.

Premiers échanges à l’avantage de Larson, qui balade Patterson avec une série de bras à la volée. Plus bagarreur, ce dernier reprend le dessus avec de sales coups de poing, et en écrasant la tête de Larson dans le coin. La respiration coupée par un coup de genou dans l’abdomen, Larson essuie les plâtres, mais tient bon. Brillamment, Patterson esquive alors un beau Crossbody et en profite par la même occasion pour l’emporter avec une descente du genou. Bon petit match de catch, sans grandes prétentions.


– Sur le plateau, Bob Caudle reçoit désormais les protagonistes du prochain combat. Don Kernodle et Jim Nelson apparaissent aux côtés du Moine, qui remplace le Sgt. Slaughter. Kernodle nous dit que Slaughter est à Hawaï avec son titre de Champion des États-Unis. Les vacances du sergent. 


MATCH 5 : SIX-MAN TAG TEAM MATCH : JAKE ROBERTS, JAY YOUNGBLOOD & PAUL JONES VS PVT. JIM NELSON, PVT. DON KERNODLE & THE MONK (07:04)

VAINQUEURS : JAKE ROBERTS, JAY YOUNGBLOOD & PAUL JONES

PRISE DE FINITION : DOUBLE KNIFE EDGE CHOP

INDICATEUR : ** ¼


Vraisemblablement, le match à six de la semaine dernière a plu, puisque cette semaine, la recette nous est à nouveau servie. Il faut se mettre en tête qu’à cette époque, ce genre de matches n’était pas monnaie courante et relevait même d’un réel exotisme. Dans l’un des coins, nous avons un trio de superstars, composé de Paul Jones et de non pas un, mais de deux revenants que sont Jake Roberts et Jay Youngblood. En face d’eux, se dresse un trio qui aurait pu être meilleur, car le Sgt. Slaughter n’est pas là, remplacé par le Moine, ce qui est un peu décevant.

Jones commence face à Nelson mais fait rapidement rentrer Roberts, qui se chauffe face à Kernodle. Le public apprécie vraiment l’entrée de Jay Youngblood, qui signe ce soir son grand retour, toujours aussi apprécié. L’ancien partenaire de Ricky Steamboat n’a en effet rien perdu de sa superbe et le démontre en ce début de match. Le Moine n’est pas d’une grande utilité et ne peut rien faire face à cet incroyable trio de choc. On ressent une réelle tension et la foule est totalement dedans. Les atémis de Youngblood claquent, mais celui-ci se retrouve néanmoins pris à partie par les heels. Les recrues du Sgt. Slaughter nous rappellent, en faisant preuve d’un catch à quatre impeccable, pourquoi ils étaient Champions Tag Team. Ils réussissent effectivement à isoler Youngblood, mais l’amérindien serre les dents et finit par s’en sortir. Enflammé, lui aussi de retour à l’antenne, Roberts déroule son catch et n’a rien perdu. Jones puis Youngblood, chacun enchaîne avec ses prises et c’est ce dernier qui l’emporte finalement pour son équipe avec un Double Knife Edge Chop.


– Encore tout transpirants, Jones et Youngblood rejoignent Bob Caudle sur le plateau. Jay Youngblood évoque son absence et nous apprends qu’il a catché sur les rings du Japon. En effet, l’ancien partenaire de Ricky Steamboat s’est essentiellement illustré du côté de l’AJPW. Il s’adresse ensuite à Don Muraco, qui a trahi son ami et mentor, en la personne de Chief Jay Strongbow, et promet de le venger.


Toujours pas un mot sur le grand Tournoi Tag Team, mais on a l’habitude. La Mid-Atlantic Championship Wrestling nous proposait toutefois cette semaine un programme dense, et d’une qualité fort appréciable. Des retours, de bonnes promos et du bon catch, c’est tout ça et plus encore.

– Ce programme a marqué les débuts sur cette antenne, non pas d’un catcheur mais d’un manager. Après être passé par l’AWA de Verne Gagne, le Canada et la Floride, entre la fin des années ’60 et le milieu des années ’70, Sir Oliver Humperdink a donc posé ses valises sur le sol des Jim Crockett Promotions. Essentiellement connu pour avoir été le manager de la première mouture des Hollywood Blonds, Humperdink se range dans la lignée des Johnny Rougeau ou des Lord Alfred Hayes. En d’autres mots, de ceux à qui on ne pense pas forcément lorsqu’on parle des grands managers de l’histoire du catch.

– Lors de cette heure de catch, nous avons assisté à deux retours. Aveuglé, littéralement brûlé au visage par le green mist du Ninja, Jake Roberts fut contraint de prendre du repos afin de se soigner. En réalité, Roberts a combattu au Canada, contre des adversaires tels que Big John Studd ou le Sgt. Slaughter. En pleine forme, Jake Roberts est donc bel et bien de retour. Voyons désormais que ce lui réserve le futur sur ce territoire.

– L’autre grand retour de ce programme, c’est celui de Jay Youngblood. Absent depuis un petit moment, l’ancien partenaire de Ricky Steamboat s’est également produit au Canada avant de partir pour une tournée au Japon. Là-bas, sur les rings nippons, Jay Youngblood a notamment affronté, en tag avec Steamboat ou Stan Hansen, des noms tels que Jumbo Tsuruta et Genichiro Tenryu, ou encore en solo contre Atsushi Onita, légendaire fondateur de la FMW.

– On savait bien évidemment que le catch à quatre est l’un des fers de lance de la promotion. Cela fait maintenant quelques semaines (à défaut de nous parler du tournoi) que la Mid-Atlantic s’essaie à du catch à six et la formule semble plutôt bien fonctionner. C’est encore plus énergique qu’un match à quatre et pour la foule, c’est de la dynamite. À mon sens, les JCP ont tout à gagner à poursuivre sur cette voie, et ainsi pouvoir se distinguer des autres territoires.

Nathan Maingneur

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