ALL STAR WRESTLING #86

ALL STAR WRESTLING #86

26/07/1980

All Star Wrestling

© World Wrestling Entertainment Inc. All Rights Reserved

Vince McMahon et « Wrestling’s Living Legend » Bruno Sammartino nous accueillent dans l’enceinte du Fieldhouse d’Hamburg en Pennsylvanie pour ce programme All Star Wrestling. 

Gary Cappetta s’occupe des introductions et mentionne que le catch proposé ce soir est sous le contrôle et la juridiction de la Commission d’État, représentée sur place par leurs officiels. Dr. John Woods siège toujours en compagnie de Mike Mittman, notre gardien de la cloche. Les arbitres mandatés seront ce soir John Stanley, Gilberto Roman et Dick Woehrle. 


MATCH 1 : PAT PATTERSON VS RON SHAW (07:54)

VAINQUEUR : PAT PATTERSON

PRISE DE FINITION : BOSTON CRAB

APPRÉCIATION : PATTERSON S’AFFIRME SANS EFFORT 


L’ancien Champion Intercontinental rejoint le ring et porte un blouson rose flashy. Pat Patterson est toujours aussi apprécié de la foule d’Hamburg, surtout depuis son passage du côté des bons gars en début d’année. Patterson s’oppose ce soir à Ron Shaw, compétiteur originaire de Philadelphie qui a commencé sur ce territoire en 1980, catchant ensuite jusqu’en 1986. 

On s’échange une série de contacts, voyant Patterson s’imposer grâce à son expérience de plus de vingt ans. Ou plutôt, grâce à l’inexpérience relative de son antagoniste, encore plutôt « green ». Shaw semble frustré et décide de tourner le dos à Patterson. Grossière erreur de sa part puisqu’il se fait reprendre à l’ordre par un coup de pied du québécois, directement dans le postérieur ! Souhaitant ensuite lui griffer le visage, Shaw se fait encore une fois tourner au ridicule par la ruse de Patterson. On n’apprend pas au vieux singe à faire la grimace. Shaw revient avec quelques maigres offenses mais Patterson s’empare de son genou et l’éclate contre le poteau du ring. De retour sur le tapis, un surpassement suivi d’un Boston Crab sonne l’arrêt du match pour « Big » Ron qui jette l’éponge face à Pat Patterson.


MATCH 2 : « UNPREDICTABLE » JOHNNY RODZ VS RICK MARTEL (06:16)

VAINQUEUR : RICK MARTEL

PRISE DE FINITION : O’CONNOR ROLL

INDICATEUR : ** 


« Unpredictable » Johnny Rodz a remis son t-shirt « Garden State Pest Control » orange. Son antagoniste n’est autre qu’un certain Rick Martel, tout juste âgé de 24 ans et titulaire du Pacific Northwest Championship du territoire de Portland. Martel a d’abord effectué ses premiers pas au Canada, que ce soit à la Stampede Wrestling de Calgary où à la All Star Wrestling de Vancouver. Martel s’est ensuite illustré sur les rings du Japon, de Porto Rico et d’Australie, se mesurant notamment à Harley Race pour son « Ten Pounds of Gold » en 1977.

Roddy Piper & Rick Martel

© World Wrestling Entertainment Inc. All Rights Reserved

Rodz n’a pas attendu le son de la cloche pour sauter sur Martel, l’étranglant en utilisant son t-shirt. Martel s’empare de ce t-shirt et étrangle désormais Johnny, le projetant ensuite dans le poteau. Comme souvent dans les matches du « Fire Brand from the Bronx », c’est le chaos total. À l’extérieur du ring, Rodz assène un enfourchement au québécois, directement sur le plancher en bois du Fieldhouse. Sur le ring, Martel résiste et revient avec une série de coups de poing, portés avec force. Johnny rétorque avec un coup de pied de mule et par quelques sales droites et écrasements dans le coin, dont la protection en mousse a été retirée. Un coup de genou envoie Rodz s’entremêler dans les cordes, se coinçant les bras entre la corde du haut et celle du milieu. Martel lui fonce alors dessus avec des coups de bélier tandis que l’arbitre Gilberto Roman peine à retirer Johnny de l’emprise des cordes. Rodz s’en sort et lui assène un enfourchement et compte lui-même pour le tombé, s’octroyant une victoire par ses propres moyens. Paradant bêtement, Johnny Rodz se fait ensuite prendre par un O’Connor Roll et tombe des nues en entendant le verdict de l’officiel. Le futur entraîneur de la Gleason’s Gym peut être en rogne. Martel s’offre donc une première victoire sur ce territoire en laissant une solide impression. Rick Martel reste ensuite sur la côte Est jusqu’en 1982. Martel s’exporte ensuite du côté de la AWA de Verne Gagne jusqu’en 1986. Martel forme la Can-Am Connection avec Tom Zenk, puis Strike Force avec Tito Santana, de 1987 à 1989. À cette période, Martel se métamorphose en « The Model », un narcisse obsédé par sa personne. Un court passage à la WCW en 1998 signe l’arrêt de sa carrière sur les rings nord-américains. 


– Tout transpirant et haletant, Rick Martel est reçu par Bruno Sammartino pour un court entretien. Selon Martel, c’est un honneur pour lui que d’être signé sur ce territoire. Martel aborde ensuite sa routine d’entraînement et souhaite se mesurer à des noms tels que Ken Patera ou encore Hulk Hogan. L’italien le félicite et lui souhaite le meilleur en rendant l’antenne. 

On repart quelque temps en arrière pour une interview en date du 12 juillet 1980. Bruno Sammartino recevait « Classy » Freddie Blassie et The Hangman, après une victoire face à Steve King. Questionné à propos de la provenance de son poulain, Blassie rétorque avec virulence et confond Bruno avec Vince ! « The Fashion Plate of Wrestling » refuse d’en dire plus et s’enfonce dans les excuses. Sammartino affirme que Blassie a pris trop de coups lorsqu’il le confond à nouveau avec McMahon ! 


MATCH 3 : ANGEL MARAVILLA VS CHARLIE SHARKEY (03:29)

VAINQUEUR : ANGEL MARAVILLA

PRISE DE FINITION : JUMPING HEADBUTT

APPRÉCIATION : ON S’ENNUIE UN PEU ET C’EST DOMMAGE


Originaire de Santo-Domingo en République Dominicaine, Angel Maravilla est tout fraîchement débarqué sur ce territoire. Le dominicain se mesure ce soir à Charlie Sharkey, un inconnu total du circuit nord-américain. Il semblerait qu’un certain nombre de chaises ont été abandonnées pour ce match. 

Sans faire preuve d’une technique forcément exceptionnelle, Angel s’attelle à emmener Sharkey au sol avec une clé de bras. Comme lors de son premier match, on note peu d’action, l’essentiel se déroulant au tapis, ce qui a pour don d’endormir le public du Fieldhouse, déjà peu énergique. On s’ennuie un peu, rien n’illumine le catch pourtant pas mauvais du dominicain, qui manque de personnalité. Celui-ci l’emporte sans effort avec son coup de tête, porté avec élan, qui semble être sa prise fétiche, en même temps qu’une manœuvre qu’on ne voit pas souvent sur ce territoire.


MATCH 4 : ANDRÉ LE GÉANT VS « GYPSY » RODRIGUEZ & MARC POLE (04:01)

VAINQUEUR(S) : ANDRÉ LE GÉANT

PRISE DE FINITION : SIT-OUT SPLASH

APPRÉCIATION : ANDRÉ EST ET RESTE UNE ATTRACTION DU CIRCUIT


On retrouve désormais l’agréable ambiance du Agricultural Hall d’Allentown pour cet extrait de Championship Wrestling, en date du 4 août 1979. Quel plaisir également d’entendre à nouveau le timbre de l’inimitable Joe McHugh. Marc Pole, annoncé de Long Island, s’associait ce soir à « Gypsy » Rodriguez, originaire de Porto Rico et partenaire de longue date de « Gypsy » Joe. Face à ce tandem de circonstances, se dressait André le Géant, effectuant son entrée sous les acclamations d’un public toujours aussi fasciné par ce personnage de légende. 

À deux, Pole et Rodriguez tentent de faire vaciller André, sans grand succès. Le français s’amuse et leur cogne la tête l’une dans l’autre. Toujours invaincu à ce jour, McMahon et Sammartino se demandent qui pourrait un jour vaincre ce géant. L’italien précise qu’un certain Don Leo Jonathan était presque parvenu à faire tomber André. Celui-ci dégage Rodriguez en le jetant en contrebas et couche Pole avec un gros Big Boot. Il s’élance ensuite pour un Sit Out Splash gigantesque et l’emporte sans aucune difficulté.


MATCH 5 : TONY ATLAS VS JOSÉ ESTRADA (04:17)

VAINQUEUR : TONY ATLAS

PRISE DE FINITION : GORILLA PRESS SLAM

APPRÉCIATION : ATLAS AFFICHE UN CATCH ENFLAMMÉ


Nous restons au Agricultural Hall, cette fois-ci pour un extrait en date du 1er décembre 1979. Joe McHugh est fidèle au poste et procède aux introductions. Compétiteur d’origine portoricaine, José Estrada se tient sur le ring et porte une série de défaites plutôt déprimante. Son adversaire est tout fraîchement débarqué des territoires de Géorgie et de Caroline du Nord et affiche déjà une popularité certaine en même temps qu’un physique de dieu grec. 

Dans un effort inespéré, Estrada tente d’entrer en contact avec la puissance de l’ancien bodybuilder. C’est peine perdue et le portoricain préfère lui briser sa garde à coups de poing dans la face. Le natif de Roanoke ne sent rien et rétorque avec d’énergiques coups de poing. Atlas est lancé et ne s’arrête plus, décochant une série de sauts chassés avec une frénésie typique des territoires du Sud. Il l’emporte ensuite avec un Gorilla Press Slam alors que l’émission s’arrête plutôt brutalement. 


Difficile d’analyser ce programme All Star Wrestling qui contient quand même trois extraits de trois émissions différentes. Pour le premier, Freddie Blassie cherchait comme d’habitude des noises à Sammartino quant à l’identité de son poulain, The Hangman. Les autres, respectivement datés d’août et de décembre 1979, voyaient déjà Tony Atlas électrifier les foules du territoire de Pennsylvanie, tandis qu’un match d’André le Géant est toujours apprécié à n’importe quelle occasion. Revenons-en à notre épisode concerné, en date du 26 juillet 1980. On peut noter la présence de Pat Patterson, jouant avec son adversaire et s’imposant grâce à son expérience sur les rings de catch. Ce qu’on retient surtout, ce sont les débuts d’un certain Rick Martel, tout fraîchement arrivé à la World Wrestling Federation, amorçant une carrière de plus de vingt ans sur ce territoire. Arrachant une première victoire face à l’imprévisible Johnny Rodz, Martel rejoint une écurie déjà bien fournie. À sa manière, ce jeune homme ira participer au succès de la décennie 80, en passe de changer la façade du catch pour toujours. 

Nathan Maingneur

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