ALL STAR WRESTLING #125

ALL STAR WRESTLING #125

20/06/1981

All Star Wrestling

© World Wrestling Entertainment Inc. All Rights Reserved

Vince McMahon et Pat Patterson nous accueillent dans l’atmosphère étouffante du Fieldhouse d’Hamburg en Pennsylvanie pour ce All Star Wrestling, toujours enregistré en tapings. Ils nous annoncent ensuite la carte du programme alors qu’on entame cette soirée avec une interview d’André le Géant. 

McMahon et notre André national sont assis l’un en face de l’autre alors que les portes du Hamburg Fieldhouse étaient encore fermées. André souhaite punir Killer Khan et le met en garde de sa vengeance. Le segment de la semaine dernière est ensuite rediffusé dans son intégralité alors qu’André nous confirme qu’il sera à 100% de sa forme, quoi qu’en dise « Classy » Freddie Blassie.

Gary Michael Cappetta nous salue et nous informe que le catch proposé ce soir sera placé sous l’étroite juridiction de la Commission Athlétique de Pennsylvanie, présidée par J.J Binds et représentée sur place par quelques-uns de ses officiels. Dr. John Woods siège toujours en compagnie de Mike Mittman, notre gardien de la cloche estimé. Les arbitres de cette heure de catch estampillée World Wrestling Federation seront Gilberto Roman, Danny Davis et Dick Woehrle.  


MATCH 1 : MIL MASCARAS VS PETE DOHERTY (03:02)

VAINQUEUR : MIL MASCARAS

PRISE DE FINITION : VERTICAL SUPLEX

APPRÉCIATION : SQUASH PLUTÔT SYMPATHIQUE POUR MASCARAS 


Annoncé de Mexico City, cet énigmatique personnage qu’est Mil Mascaras s’inscrit dans l’illustre lignée des parangons de la Lucha Libre. Aux côtés d’El Santo et de Blue Demon, Mascaras incarne également la culture du masque, objet chargé de symbolique relatif au catch mexicain. Portant une élégante cape argentée, Mascaras affronte ce soir Pete Doherty, notre célèbre Duke of Dorchester. 

Celui-ci est un sacré numéro et détonne complètement avec le style guindé et fringuant de Mascaras. Doherty est aussi fourbe qu’édenté et essaie alors de retirer le masque du mexicain. Mascaras réagit astucieusement et paralyse Doherty comme s’il était pris dans une toile d’araignée. Mascaras déroule avec ses chassés et ses coups de bélier dont lui seul a le secret. Il l’emporte ensuite plutôt rapidement avec sa fameuse souplesse arrière enchaînée avec un tombé, un peu comme un Jackhammer. 


MATCH 2 : PEDRO MORALES VS FRANK SAVAGE (04:51)

VAINQUEUR : PEDRO MORALES

PRISE DE FINITION : BOSTON CRAB

APPRÉCIATION : MÊME CHOSE POUR PEDRO MORALES ! 


Frank Savage, aucun lien de parenté avec un certain Randy, se tient sur le ring et attend sagement l’entrée de son antagoniste du soir. Pedro Morales se fraye un chemin dans le public et sous les flashes des appareils photo. Le Champion Intercontinental ne l’est toutefois plus pour longtemps, perdant sa ceinture en ce même jour lors d’un combat au Spectrum de Philadelphie. 

Savage est agressif et envoie ses coups de poing au visage de Pedro. Le portoricain rétorque avec de gros coups dans l’abdomen et envoie Savage s’écraser en contrebas. La rencontre est à sens unique mais est plus disputée que d’accoutumée. Morales porte en effet plus de prises et nous ressort son brise-dos porté à la manière de Billy Robinson. Une souplesse arrière précède son Boston Crab, voyant Savage jeter l’éponge en moins de cinq minutes. 


– Pedro, qui catchait donc en ce même jour du côté de Philadelphie, est ensuite reçu par Pat Patterson. Celui-ci aborde comme d’habitude la question de son « Puertorican Fire », ce à quoi Pedro rétorque qu’il est impossible de garder son calme face à des clients comme Angelo Mosca, George Steele ou Don Muraco. L’interview est saccadée et souffre de plusieurs soucis techniques rencontrés lors de la diffusion de ce programme. Pedro conclut en espagnol et s’adresse ensuite à ses challengers. 


MATCH 3 : ANGELO « KING KONG » MOSCA W/CPT. LOU ALBANO VS STEVE KING (02:42)

VAINQUEUR : ANGELO MOSCA 

PRISE DE FINITION : BRISE-DOS

APPRÉCIATION : SQUASH BRUTAL ET SANS MERCI


Brut de décoffrage, Angelo « King Kong » Mosca est l’un des durs à cuire de ce territoire. Emmené au ring par un Lou Albano qui fume le cigare, Mosca s’est rapidement élevé dans la hiérarchie, affrontant régulièrement Pedro Morales comme Bob Backlund. Mosca se fait ce soir les dents sur Steve King, Saint-Patron des jobbers originaire de Panama City au Panama. 

Mosca n’est pas ici pour prendre son temps et commence en étranglant ce pauvre gars. Angelo est une brute épaisse et cogne fort, rendant justice à sa triste réputation de sale type entre les cordes. Ce pauvre King s’écroule littéralement et n’en place pas une. Celui qu’on ne surnomme pas « King Kong » pour rien et l’emporte très rapidement avec son brise-dos.


MATCH 4 : THE MOONDOGS W/CPT. LOU ALBANO VS JACK CARSON & CURT HENNIG (06:20)

VAINQUEURS : THE MOONDOGS

PRISE DE FINITION : BRISE DOS & DESCENTE DU COUDE

APPRÉCIATION : CURT HENNIG SIGNE ICI SA PREMIÈRE APPARITION 


Confrontée à l’absence de Moondog King, les officiels de la World Wrestling Federation ont pris la décision de le remplacer par Spot. Et celui-ci fut autorisé à porter les ceintures de Champions Tag Team remportés par les Moondogs originels en début d’année 1981. Ils affrontent ce soir un tandem de circonstances formé par Jack Carson et un jeune garçon à l’allure reconnaissable. Il s’agit de Curt Hennig, fils de Larry « The Axe » Hennig, un nom qu’on connaît davantage sous le sobriquet de Mr. Perfect. Hennig effectue donc ici ses premiers pas mais ira rencontrer un succès notoire sur les rings de l’AWA face à de noms tels que Nick Bockwinkle ou encore Greg Gagne. 

Carson commence et se fait immédiatement prendre à partie par les Moondogs. Frère réel de Chris Cannon, futur King Kong Bundy, Carson parvient rapidement à faire entrer son partenaire. Hennig semble plutôt chaud et est excellent dans ses mouvements. Son élan est toutefois coupé par Rex, qui s’acharne ensuite de plus belle sur Jack Carson. À l’extérieur du ring, Albano est hilare et assiste au massacre en fumant son cigare, assis sur un tabouret. On note cette semaine l’intensité du catch des Moondogs et en particulier de Spot, plutôt stiff dans l’exécution de ses coups. Évidemment, Carson ne pourra pas rejoindre son partenaire et s’incline devant la prise de finition des Champions, qui consiste en un brise-dos suivi d’une descente du coude.


MATCH 5 : TONY GAREA & RICK MARTEL VS « UNPREDICTABLE » JOHNNY RODZ & « BIG » RON SHAW (04:42)

VAINQUEURS : TONY GAREA & RICK MARTEL

PRISE DE FINITION : SUNSET FLIP

APPRÉCIATION : BON PETIT MATCH POUR MARTEL ET GAREA


On enchaîne avec un autre match en tag, sauf qu’on retrouve cette fois-ci les anciens Champions Tag Team. Tony Garea et Rick Martel ont su apprendre de cette défaite afin de perfectionner leur catch. Ces chouchous du public se mesurent ce soir à une paire composée de « Unpredictable » Johnny Rodz et de « Big » Ron Shaw, vêtus d’un blouson doré.
Martel commence face à Johnny et on sent que les deux hommes se connaissent sur le bout des doigts. L’alchimie est toutefois de courte durée puisque Rodz prend rapidement l’avantage en usant et abusant de ses sales tactiques. Le québécois souffre alors dans le mauvais coin et comme souvent lors des matches du tandem, Martel se retrouve isolé de Garea une partie de la rencontre. Lorsque Martel s’en sort enfin, c’est pour passer le hot tag à un Tony Garea chaud bouillant, qui entre pour faire le ménage. « Big » Ron est toujours aussi transparent tandis que Johnny valdingue d’un bout à l’autre du ring. Cette fois-ci, c’est au tour de Martel de monter sur les cordes et de réaliser l’habituel saut périlleux. Ce dernier s’élance alors en Sunset Flip et cela suffit pour que le duo de choc l’emporte au compte de trois. 


MATCH 6 : GEORGE « THE ANIMAL » STEELE W/FREDDIE BLASSIE VS CHARLIE BROWN (03:10)

VAINQUEUR : GEORGE STEELE

PRISE DE FINITION : FLYING HAMMERLOCK 

APPRÉCIATION : GEORGE STEELE EST UN GRAND MALADE


On conclut cet épisode avec la présence remarquée (et c’est peu dire) de George « The Animal » Steele. Originaire de Dawson en Géorgie, Charlie Brown patiente en attendant l’entrée de son antagoniste. Steele s’amène alors sous les ordres de « Classy » Freddie Blassie et fait fuir ce pauvre Gary Cappetta au vestiaire. 

La cloche sonne et Steele se jette immédiatement sur ce pauvre Brown, s’agrippant à son bras comme pour repartir avec. Il lui mordille l’épaule et déchausse immédiatement la protection de l’un des coins. Steele lui éclate ensuite la tête contre l’anneau métallique à plusieurs reprises, sans que l’arbitre Gilberto Roman ne puisse faire quoi que ce soit. Il le hisse ensuite pour son Flying Hammerlock et Brown abandonne presque instantanément. Steele n’est pas rassasié pour autant et s’emploie désormais à dévorer l’un des ces coussinets de coin, avec un appétit plutôt inquiétant. 


Sur le papier, ce All Star Wrestling ne présageait rien de foncièrement exceptionnel. Et pourtant, cet épisode m’a relativement surpris à quelques égards. La présence de brutes épaisses a toujours été l’un des fers de lance de l’émission. Celles de George Steele et d’Angelo Mosca restent pour l’instant bénéfiques et créent du challenge pour un certain Bob Backlund. Tony Garea et Rick Martel continuent de nous régaler en nous sortant toujours de bons matches. La suite de l’arc narratif entre André le Géant et Killer Khan se poursuit, André nous gratifiant cette semaine d’une interview exclusive. Heureusement, les matches de Mil Mascaras et de Pedro Morales auront été moins mauvais et surtout moins répétitifs que ce à quoi je m’attendais. Toutefois, notons que Pedro Morales a perdu sa ceinture de Champion Intercontinental en ce 20 juin 1981. En effet, Don Muraco remportait en ce jour son premier titre de Champion Intercontinental, entamant son premier règne en tant que Champion. Les Moondogs ont été reconfigurés et portent désormais les ceintures de Champions Tag Team. Écrasant un nouveau tandem de jobbers, on note parmi eux l’apparition d’un certain Curt Hennig, signant ses premiers pas à la World Wrestling Federation après une première victoire face à Johnny Rodz. Ce jeune athlète de Robbinsdale dans le Minnesota ira s’affirmer comme l’une des étoiles montantes du catch nord-américain des années 80-90, nous laissant l’héritage de l’un des meilleurs techniciens de tous les temps en même temps que l’un des plus grands Champions Intercontinentaux de l’histoire. 

Nathan Maingneur

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