CHAMPIONSHIP WRESTLING #22

CHAMPIONSHIP WRESTLING #22

05/07/1980

Championship Wrestling

© World Wrestling Entertainment Inc. All Rights Reserved

Vince McMahon et Bruno Sammartino sont nos hôtes et nous accueillent dans l’enceinte du Agricultural Hall d’Allentown en Pennsylvanie pour ce Championship Wrestling. Vince et Bruno nous présentent la carte de ce programme et nous informent de la présence de Pat Patterson, Pedro Morales et Hulk Hogan, entre autres.

Joe McHugh s’occupe des présentations sérotinales et nous stipule que l’heure de catch proposée ce soir est placée sous le contrôle et la juridiction de la Commission Athlétique de l’État de Pennsylvanie, ici représentée par quelques-uns de ses officiels. Dr. George Zahorian étant toujours absent, son remplaçant siège en compagnie de Mike Mittman, le gardien de la cloche. Les arbitres qui officieront ce soir sont messieurs Dick Kroll, Gilberto Roman et Dick Woehrle.


MATCH 1 : PEDRO MORALES VS SYLVANO SOUSA (06:39)

VAINQUEUR : PEDRO MORALES

PRISE DE FINITION : BOSTON CRAB

APPRÉCIATION : PAS LE PLUS ÉNERGIQUE DES SQUASHES DE MORALES


Sylvano Sousa, catcheur d’origine portugaise, patiente sagement en attendant l’entrée de son antagoniste. Ce dernier n’est autre que l’ancien Champion du monde entre ’71 et ’73, en la personne de Pedro Morales. Originaire de la petite île de Culebra dans l’archipel de Porto Rico, Pedro a effectué son retour en début d’année et n’a eu de cesse de remonter les échelons de la World Wrestling Federation.

Largement plus affûté que son adversaire, Pedro s’impose sans aucunes difficultés en ce début de combat. Sousa semble cruellement manquer d’expérience et rate chacune des occasions qui s’offrent à lui. De fait, Morales lui dispense une petite leçon de catch, à bas coût certes, mais non sans douleur physique. Le portoricain y va fort avec ses gros coups de poing qui claquent dans toute la salle. Et quels coups de poing, d’ailleurs. Il l’emporte ensuite en faisant craquer le dos de Sousa avec son Boston Crab, au terme d’un combat plutôt long pour pas grand chose, finalement.


MATCH 2 : « PRETTY BOY » LARRY SHARPE VS MANNY SIACA (04:27)

VAINQUEUR : LARRY SHARPE

PRISE DE FINITION : PILEDRIVER

APPRÉCIATION : SQUASH PLUTÔT MOYEN


Une mine patibulaire, un physique pas franchement étincelant et une grenouillère ridicule, c’est bien de cette manière que se présente le « Pretty Boy » Larry Sharpe. Attention à ne pas s’y méprendre, Sharpe est l’un des lutteurs les plus rodés de son temps. Il est ensuite devenu l’un des entraîneurs les plus prolifiques de sa génération. Il rencontrait ce soir un certain Manny Siaca, jobber d’origine hispanique.

Très agressif, Sharpe prend l’avantage avec des coups de pied et de gros coups de poing dans l’épaule. Calculateur et méthodique, Sharpe se focalise ensuite sur ce bras gauche. Ce pauvre Siaca ne sait pas faire grand chose entre les cordes, pas même vendre comme il faut les coups et les prises de Sharpe. Ce triste sire est d’une inefficacité rare et Sharpe a bien du mal à sortir quelque chose de bon de ce garçon. Sharpe fait ce qu’il peut et lui assène une rude souplesse arrière. Siaca se rate complètement sur une tentative de saut chassé et Sharpe en profite pour en terminer avec un Piledriver. C’était plutôt moyen.


– Vince McMahon et Bruno Sammartino nous rediffusent les images, commentées pour la première fois, par le principal intéressé. La séquence montrée à l’écran est la toute fin du combat, lorsque Larry Zbyszko, frustré de ne pas être à la hauteur de l’événement, a tout simplement pété les plombs en agressant son mentor, le laissant ensuite pour mort dans une mare de son propre sang. La séquence est diffusée pour un public averti, et Bruno ne manque pas de rappeler, que d’ordinaire, la vengeance est un plat qui se mange froid, et que cette fois-ci, le plat sera encore congelé.

Larry Zbyszko Heel Turn

© World Wrestling Entertainment Inc. All Rights Reserved


MATCH 3 : PAT PATTERSON VS FRED MARZINO (06:22)

VAINQUEUR : PAT PATTERSON

PRISE DE FINITION : O’CONNOR ROLL

APPRÉCIATION : SQUASH UN PEU DÉCOUSU ET BROUILLON


Poursuivons avec l’ancien titulaire de la ceinture de Champion Intercontinental. Vaincu au Madison Square Garden, non sans controverse, par Ken Patera, Pat Patterson a tenté de récupérer son titre, sans succès. Depuis, Patterson vivote, catche en Tag Team et semble quelque peu perdu, en perte de vitesse. Une condition qui l’amènera rapidement au poste de commentateur en fin d’année 1980. Ce soir, Patterson se mesurait à Fred Marzino, un jobber habitué à ces matches à sens unique.

Forcément, Patterson est le plus expérimenté et cela se ressent tout de suite. Pat se retire d’une charge de Marzino, ce dernier s’envolant littéralement par-dessus les cordes d’une façon tout à fait unique. Marzino semble s’être blessé au dos et Patterson s’adapte en se focalisant sur son épaule. Comme Sousa et Siaca avant lui, Marzino est d’une inefficacité édifiante. Mention spéciale à ce court passage sur le tablier du ring, où une fillette, assise  au premier rang, semble absolument transie par l’action se déroulant sous ses yeux. Ce pauvre Marzino est tellement mauvais que Vince et Bruno rigolent en disant qu’il possède deux mains gauches. Le québécois enchaîne avec un enfourchement, un surpassement et l’emporte ensuite avec un O’Connor Roll, au terme d’un match très brouillon, mais pas du fait de Pat Patterson. 


MATCH 4 : DOMINIC DENUCCI & RENÉ GOULET VS JOHNNY RODZ & JOSE ESTRADA (08:27)

VAINQUEURS : DOMINIC DENUCCI & RENÉ GOULET

PRISE DE FINITION : SUNSET FLIP

INDICATEUR : **


On enchaîne avec un match en tag qui pourrait faire de jolies étincelles. Selon les dires de Vince et Bruno, il s’agit ici de la revanche d’un combat qui a eu lieu récemment. Dans l’un des coins, José Estrada et « Unpredictable » Johnny Rodz paradent sous les sifflets de la foule d’Allentown. Leurs adversaires, ils forment le formidable duo de Dominic DeNucci et de René Goulet, tandem de briscards très appréciés du public.

Sans la moindre retenue, Rodz et Estrada s’en prennent immédiatement à Goulet. Pris de court, le québécois dérouille un temps et subit le catch déloyal mais intelligent des heels. Dans son coin, Dominic fulmine et ronge son frein. Estrada est séché par un saut chassé de Goulet mais ce dernier est en réelle difficulté. Finalement, Dominic entre enfin et remet les pendules à l’heure. Profitant d’une diversion de son partenaire, Dominic assène même un coup de marteau à Estrada, au nez et à la barbe de l’arbitre. Les quatre hommes sont sur le ring, et c’est la cohue. Ils se battent comme des chiffonniers et chacun essaie alors de couvrir l’autre. On se retrouve avec une montagne de quatre lutteurs, ce qui provoque les rires d’un amusé. Bon, c’est bien sympathique, mais c’est quand même bien brouillon et ça dure quand même un peu longtemps pour ce que c’est. C’est toujours un plaisir de retrouver Estrada et Rodz, mais comme d’habitude, ces derniers essuient la poussière. Et comme on s’en doutait, c’est bien René Goulet et Dominic DeNucci qui s’en sortent avec la tête haute grâce à un Sunset Flip de Goulet porté sur Estrada. La tension ne redescend pas pour autant, mais les heels préfèrent repartir en direction des vestiaires.


MATCH 5 : « THE INCREDIBLE » HULK HOGAN W/« CLASSY » FREDDIE BLASSIE VS CHARLIE BROWN (02:04)

VAINQUEUR : HULK HOGAN

PRISE DE FINITION : AXE BOMBER

APPRÉCIATION : SOLIDE SQUASH D’HOGAN


On termine donc ce programme avec l’homme qui affrontera André le Géant sur le ring du Shea Stadium. Accompagné par « Classy » Freddie Blassie, celui qu’on surnomme « The Incredible » Hulk Hogan en raison de son physique de colosse, se présente fièrement et nous gratifie de quelques poses. Il rencontre ce soir Charlie Brown, jobber habitué à faire office de serpillère pour les brutes épaisses de la promotion.

Dès le son de la cloche, une majeure partie du public se lève et semble mettre les voiles. Il s’agit sans doute de la fin de la série d’enregistrements, mais quelle image malgré tout, surtout lorsqu’on sait la carrière qu’aura Hogan ensuite. Brown est écrasé, fracassé et ne peut rien faire face à la puissance d’Hogan. Celui-ci lui relève l’épaule après une sublime descente de la cuisse et l’emporte ensuite en l’espace de deux minutes grâce à sa Lariat, qu’André le Géant n’a sans doute pas hâte de goûter.


Édition somme toute très classique de Championship Wrestling. À un mois de Showdown at Shea, la World Wrestling Federation ne nous offrait rien de très copieux. Si ce n’est, et c’est une richesse pour l’époque, une rediffusion commentée des images de l’agression de Bruno Sammartino par Larry Zbyszko.

– Il est courant qu’on critique, mais il est rare qu’on sanctionne. Ce soir, la grande majorité des jobbers en action a particulièrement déçu, amenuisant les performances de ceux qui les ont affrontés. Ainsi, Pat Patterson, Larry Sharpe mais aussi Pedro Morales ont souffert d’un réel manque de compétition, et qui plus est, d’une compétition viable et qualifiée.

– Le match de la soirée, c’est ce match en quatre entre d’un coté, les vieux briscards que sont René Goulet et Dominic DeNucci et de l’autre, les loubards irascibles que sont José Estrada et « Unpredictable » Johnny Rodz. Et bien que ce combat ne figure pas parmi les meilleurs des quatre hommes, il nous a offert une bonne dose de sport-divertissement tel qu’on l’aime, même avec ses défauts.

– Le point fort de ce programme réside dans la rediffusion des images de l’agression de Bruno Sammartino par Larry Zbyszko. Pour la toute première fois, Bruno commentait ces terribles images et nous faisait part de son immuable désir de vengeance à l’égard de son ancien protégé. À l’approche du Showdown at Shea, les tensions sont à leur paroxysme et le sang s’apprête à couler à flots. 

Nathan Maingneur

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