ALL STAR WRESTLING #129

ALL STAR WRESTLING #129

18/07/1981

All Star Wrestling

© World Wrestling Entertainment Inc. All Rights Reserved

Vince McMahon et Pat Patterson sont nos hôtes et commenteront ce All Star Wrestling, encore et toujours enregistré dans l’enceinte du Fieldhouse d’Hamburg en Pennsylvanie. Ils nous présentent la carte de l’émission mais nous emmènent d’abord du côté du Capitol Center de Washington D.C. pour des images inédites du retour d’André le Géant sur les rings de catch. 

André le Géant s’associait ce soir Tony Garea et Rick Martel et affrontait le trio composé du capitaine Lou Albano et de ses Moondogs dans un 2 out of 3 Falls Match. Après qu’une première manche soit remportée par le trio de babyfaces, les heels égalisèrent avec un brise-dos sur le québécois. Toutefois, les chouchous du public l’emportèrent pour de bon après un Splash d’André sur Moondog Spot. 


MATCH 1 : « QUICKDRAW » RICKY MCGRAW VS KILLER KHAN W/FREDDIE BLASSIE (09:24)

VAINQUEUR : KILLER KHAN 

PRISE DE FINITION : DESCENTE DU GENOU

INDICATEUR : ***


À l’occasion du premier combat de la soirée, on retrouve notre cher « Quickdraw » Ricky McGraw, toujours aussi apprécié du public d’Hamburg. Son antagoniste, le garçon de Charlotte en Caroline du Nord l’a déjà affronté à de nombreuses reprises. Annoncé de Mongolie, il s’agit de Killer Khan, catcheur d’origine japonaise et managé par « The Fashion Plate of Wrestling » Freddie Blassie. Bourreau d’André le Géant, Khan est sans doute l’un des personnages les plus détestés du moment. 

Distrait par « Classy » Freddie Blassie, McGraw tombe dans le piège et dans les mains de Khan qui lui inflige une correction. Maintenu au sol par des coups de pied et une clé de bras, Ricky déguste quelques minutes durant. Toutefois, Ricky est porté par une foule partisane et fait alors preuve d’une force remarquable, hissant le japonais sur ses épaules pour l’écraser en Fireman’s Carry. McGraw enchaîne avec un saut chassé et se lâche enfin en s’emparant de la tresse du japonais pour le balader d’un bout à l’autre du ring. Toutefois, celui-ci revient et sèche Ricky sur place avec un sale coup de coude. Il contre ensuite un collier de tête en souplesse arrière et fait très salement retomber McGraw sur sa nuque. La manœuvre est effroyable et Ricky ne bouge plus. Cela n’empêche pas Khan de lui porter une descente du genou dans l’arrière du crâne. McGraw semble blessé et n’a plus la force de poursuivre. L’officiel peine à se faire entendre alors que ce salaud de Freddie Blassie en rajoute une couche. Khan monte sur la corde du milieu et s’élance alors pour sa descente du genou, achevant définitivement ce pauvre Ricky McGraw, ce soir auteur d’une digne performance. On sait aujourd’hui que McGraw ressortit de ce match avec le cou brisé, ce qui est d’autant plus impressionnant puisque « Fiery » Ricky eut le courage de se relever et de permettre à Khan de s’arroger une victoire aussi brutale que crédible. 


– Ensuite interrogé sur cette brutale victoire, Blassie glorifie son poulain et dément toute intervention de sa part. Il serait même prêt à prêter serment. C’est à cet instant que Blassie nous rappelle son immortel slogan qui sera plus tard repris à son compte par Jesse Ventura : « Win if you can, Lose if you must, but Always Cheat ! » Patterson parle du retour d’André le Géant et le met en garde à propos de la colère du géant. Khan baragouine et grogne comme à son habitude, traduit par Blassie comme une menace à l’égard d’André. Blassie conclut en disant qu’il a lui-même enseigné à son protégé de se focaliser sur les fondations du géant français. 


MATCH 2 : MOONDOG REX W/CPT. LOU ALBANO VS BOB BACKLUND (07:15)

VAINQUEUR : BOB BACKLUND

PRISE DE FINITION : O’CONNOR ROLL

INDICATEUR : ** ½


Il s’agit de l’attraction de la soirée. Ancien partenaire de Moondog King, l’autre moitié des Champions Tag Team combat ce soir en solo. Managé par ce sacré filou de Lou Albano, Moondog Rex est sifflé par le public d’Hamburg. Son adversaire nous gratifie donc de son exceptionnelle présence et est annoncé comme l’un des plus grands Champions de l’histoire. Bob Backlund est en effet de passage et reçoit une grosse ovation. Sa ceinture ne sera pas remise en jeu. 

D’emblée, Backlund tourne le Moondog en bourrique et le balade d’un bout à l’autre du ring. Le Champion le garde solidement au tapis et s’amuse à le retourner sur place avec des Armdrag du tonnerre. Ancien prodige en NCAA, Backlund est comme un poisson dans l’eau. Le Champion a des yeux partout et empêche une intervention d’Albano qui appelle ensuite Moondog Spot à le rejoindre. Encerclé, Backlund semble pris au piège et doit se concentrer pour garder la tête froide. Celui-ci soulève alors Rex et l’écrase avec un enfourchement du tonnerre. On note ici l’excellent masque de douleur affiché par le Moondog. En projection dans les cordes, l’une des jambes de Backlund est alors retenue par Albano, ce à quoi profite Rex pour lui porter une descente du genou dans l’arrière du crâne. Backlund est quelque peu malmené mais contre une tentative de Piledriver en surpassement. Et c’est au tour de Backlund de porter un marteau-pilon au Moondog, complètement sonné par ce choc. Rex essaie alors de porter à Backlund sa propre prise de finition mais le Champion contre et l’enroule en O’Connor Roll pour l’emporter au compte de trois grâce à son ponté. 


– Dès lors, les Moondogs prennent le ring d’assaut mais Backlund s’en débarrasse, dégageant même le capitaine à coups de pied. Sur le ring, Bob Backlund est ensuite rejoint par quelques spectateurs. Et c’est alors que S.D Jones et Dominic DeNucci se joignent à la fête en appelant tout le public à grimper sur le ring. La scène est digne d’une émeute et l’image est surréaliste. L’hommage est magnifique et représente une preuve du soutien d’un public tout entier à son Champion, qui incarne alors toujours et pour quelque temps encore, l’image de la World Wrestling Federation. 


MATCH 3 : S.D JONES & DOMINIC DENUCCI VS CHRIS CANNON & « BIG » RON SHAW (06:10)

VAINQUEURS : S.D JONES & DOMINIC DENUCCI

PRISE DE FINITION : COUP DE TÊTE

APPRÉCIATION : EN DESSOUS DE CE QUI FUT PROPOSÉ PRÉCÉDEMMENT 


Une fois passée cette enthousiasmante scène d’émeute, repassons au programme de la soirée. S.D Jones et Dominic DeNucci, qui se sont remis de leurs émotions, forment un tandem de briscards de rings à qui on n’apprends plus rien. Très appréciés de la foule du Fieldhouse, ils s’opposent ce soir à un duo composé de Chris Cannon et de « Big » Ron Shaw, originaire de Philadelphie. 

Dominic débute et s’impose sans sourciller face à un « Big » Ron toujours aussi gauche. L’italien semble plutôt surpris par la force de Cannon mais celui-ci est encore un peu trop inexpérimenté pour créer la différence. Et le futur King Kong Bundy est même tourné en bourrique, subissant le catch de Jones et DeNucci une bonne partie de la rencontre. Brisant les codes traditionnels du match en tag, S.D et Dominic jouent en effet avec les règles du combat dans le dos de l’arbitre, un schéma d’habitude réservé aux heels. Une projection dans le coin permet à Jones de dégainer son coup de boule sur Cannon, de façon à ce que DeNucci n’ait plus qu’à se coucher pour le compte de trois. Les chouchous du public l’emportent donc au terme d’un match quelque peu passable. 


MATCH 4 : STRONG KOBAYASHI VS JACK CARSON (03:04)

VAINQUEUR : STRONG KOBAYASHI

PRISE DE FINITION : BACKSLIDE

APPRÉCIATION : PLUTÔT ININTÉRESSANT ET SANS RÉEL INTÉRÊT


On termine cette émission par un squash qui sera sans doute à sens unique. Sur le ring, Strong Kobayashi a tout récemment fait son retour à l’antenne après un court passage sur ce territoire entre 1978 et 1979. Originaire de Ōme au Japon, celui qu’on surnomme « Kobō » se mesure ce soir à Jack Carson, originaire d’Atlantic City dans l’État du New Jersey. 

Malgré sa taille, Carson ne peut rien face à la radicalité des coups de Kobayashi. Fort d’un parcours sur les rings de près d’une quinzaine d’années, Kobayashi est un vétéran et a notamment combattu pour la New Japan Pro Wrestling d’Antonio Inoki et pour la International Wrestling Entreprise, fédération de catch japonais active jusqu’en 1981. C’est lors de ce combat que Vince et Patterson sont informés de la gravité de la blessure de Ricky McGraw, qui souffre alors d’un cou brisé. Sur le ring, Kobayashi l’emporte plutôt rapidement et sans faire d’émules avec un petit paquet. 


Annoncé comme un must-see de la récente histoire de l’émission, ce All Star Wrestling est peut-être en effet l’une des meilleurs éditions du programme, du moins pour l’année 1981. L’affiche était gigantesque et proposait un combat du Champion Bob Backlund en plus d’images inédites du retour sur les rings d’André le Géant. On note d’emblée que le match de Strong Kobayashi fut plutôt inutile, de même que cette victoire de S.D Jones et de Dominic DeNucci, sans grand intérêt. Affrontant Killer Khan, Ricky McGraw ne pensait peut-être pas ressortir gagnant de ce match. Mais « Quickdraw » ne pensait sans doute pas en ressortir avec le cou brisé. En effet, c’est lors de cette rencontre que Khan brisa le cou d’un McGraw qui finit sa soirée à l’hôpital, non sans nous gratifier d’un excellent combat de catch. Quant à Killer Khan, se heat était déjà élevée suite à son agression d’André le Géant. Elle l’est encore plus et s’en retrouve magnifiée par la géniale indécence de « Classy » Freddie Blassie. Quant à André, des images de son retour furent diffusées et nous offrirent de sublimes séquences avec Tony Garea et Rick Martel. Toutefois, le point d’orgue de ce All Star Wrestling reste lié à la présence de Bob Backlund. Non pas que son match fut d’une admirable facture, mais davantage pour l’image d’après-match. Se débarrassant des Moondogs et de Lou Albano, Backlund fut rejoint par une marrée de spectateurs, grimpant sur le ring de leur plein chef pour rendre hommage à ce Champion qui ne doit pas être oublié de la grande histoire, encore moins pour des moments comme celui-ci. 

Nathan Maingneur

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