CHAMPIONSHIP WRESTLING #21

CHAMPIONSHIP WRESTLING #21

28/06/1980

Championship Wrestling

© World Wrestling Entertainment Inc. All Rights Reserved

Vince McMahon et Bruno Sammartino sont nos hôtes et nous accueillent dans l’enceinte du Agricultural Hall d’Allentown en Pennsylvanie pour ce Championship Wrestling. Vince et Bruno nous présentent l’affiche de ce programme et nous informent entre autres de la présence de Pat Patterson, Ivan Putski et celui dont on n’ose plus prononcer le nom en la personne de Larry Zbyszko.

L’inimitable Joe McHugh s’enquiert des rituelles présentations et nous précise que l’heure de catch proposée ce soir est placée sous le contrôle et la juridiction de la Commission Athlétique de Pennsylvanie, ici représentée par quelques-uns de ses officiels. Dr. George étant toujours absent, son remplaçant siège aux côtés de Mike Mittman, indéboulonnable gardien de la cloche. Les arbitres qui officieront ce soir sont messieurs Dick Kroll, Gilberto Roman et Dick Woehrle.


MATCH 1 : PAT PATTERSON VS LINDSEY LYLE (07:02)

VAINQUEUR : PAT PATTERSON

PRISE DE FINITION : STUMP PULLER

INDICATEUR : ½ *


Ancien Champion Intercontinental, Pat Patterson a soif de vengeance, surtout au vu de la façon dont Ken Patera s’est arrogé sa ceinture au Madison Square Garden. Se cherchant également en Tag Team, que ce soit aux côtés de René Goulet ou de Dominic DeNucci, le québécois combat ce soir en solo et rencontre une nouvelle tête, que nous avons d’abord pris pour « Big Bully Busick » mais qui est en fait un certain Lindsey Lyle, connu pour être un jobber de cette période.

Patterson s’impose à l’évidence mais se rends rapidement compte que ce pauvre bougre de Lindsey Lyle ne sait pas faire grand chose. Il est incapable de prendre une chute, il ne sait pas courir entre les cordes et encore moins vendre ne serait-ce qu’un coup de poing. Et même lorsque Lyle s’autorise une petite offensive, c’est terriblement faible. C’est long, c’est affreusement long, Patterson s’en tenant à la technique sans doute pour laisser une chance à son piètre adversaire. Acculé dans l’un des coins, Patterson se redonne du poil de la bête et revient avec des coups de poing et un enfourchement. Il l’emporte ensuite à l’aide d’une prise particulière. Assis sur la nuque de son adversaire, Patterson se saisit de ses jambes et les tire vers le haut. Il s’agit du Stump Puller, une prise de soumission plus que douloureuse à bien des égards, comme ce match, en fait.


MATCH 2 : HARLEY RACE VS JOSÉ ESTRADA (05:42)

VAINQUEUR : HARLEY RACE

PRISE DE FINITION : PILEDRIVER

INDICATEUR : ** ½


Partner in-crime de « Unpredictable » Johnny Rodz, José Estrada est assurément l’un des meilleurs catcheurs de cette période. Majoritairement relégué à jobber, Estrada n’a jamais pu grimper les échelons du succès, et c’est bien dommage. Ce soir, Estrada rencontre un adversaire de prestige. Et pour cause, puisqu’il s’agit de l’actuel Champion de la NWA, en la personne d’Harley Race. Présenté avec tout le respect et la révérence qui lui sont dues, Harley Race est l’un des plus grands porteurs de la « Ten Pounds of Gold ».

Harley Race

© World Wrestling Entertainment Inc. All Rights Reserved/Courtesy of Pro Wrestling Illustrated

Race se laisse d’abord surprendre par la vivacité et la technique d’Estrada mais le calme avec un gros coup de genou. Méthodique, calculateur, Harley impose alors son rythme et freine le tempo de la rencontre. Coups de poing, descentes du genou, coups de tête, tout est vicieux chez Harley Race. Estrada est malmené mais résiste et tient bon, s’attirant de fait l’admiration des commentateurs. Race manque de l’emporter grâce à une prise qu’on identifie comme une sorte de Piledriver raté, et qui ressemble plus à un Pedigree qu’autre chose ! Finalement, le Champion de la NWA en termine ensuite avec un second Piledriver, porté en Tombstone.


– Officialisée lors du dernier épisode par Vince McMahon, cette confrontation s’annonce mémorable. Tony Atlas rencontre ce soir Ken Patera, mais pas dans un combat de catch. Il s’agit ce soir d’une épreuve de force, et non des moindres. Ils s’affronteront en effet lors d’un match de bras de fer. La musculature parfaite d’Atlas cache-t’elle une force qu’on ne connaît pas encore ? Est-ce que Ken Patera mérite réellement sa réputation d’homme le plus fort du monde ?

On retrouve les deux hommes sur le ring, en compagnie de Vince McMahon et du Grand Wizard of Wrestling, le manager du Champion Intercontinental. Ils se mettent en place, et c’est parti. Atlas est le premier à prendre l’avantage en donnant tout dès le départ. Patera est en difficulté mais renverse la situation et nous prouve qu’il est l’homme le plus fort du monde. Ruisselant de sueur, Atlas est à bout et n’en peut plus mais, porté par la foule du Agricultural Hall, Tony se redonne de la force et fait plier Patera. Et c’est à cet instant que Patera a choisi d’agresser Atlas avec une chaise, lui renversant ensuite la table dessus et mettant fin à un segment très divertissant. Dommage que l’enregistrement coupe si tôt !


MATCH 3 : LARRY ZBYSZKO VS ANGELO GOMEZ (06:54)

VAINQUEUR : LARRY ZBYSZKO

PRISE DE FINITION : VERTICAL SUPLEX

APPRÉCIATION : LARRY EST TOUJOURS AUSSI DÉTESTÉ


Bête noire du catch professionnel, Larry Zbyszko est copieusement sifflé par le public lors de son entrée en scène. Devenu fou, presque paranoïaque et extrêmement agressif, Larry Zbyszko a forgé sa carrière sur l’agression de son mentor, Bruno Sammartino. En ce mois de juin, ils se sont déjà affrontés à plusieurs reprises sur le ring du Garden. Mais à chaque fois, Larry s’en sortait de justesse. Il rencontre ce soir Angelo Gomez, l’un des jobbers les plus reconnus de cette période.

Refusant d’engager le combat, Larry enrage la foule et son ancien mentor, alors assis aux côtés de McMahon pour commenter ce combat. Et à cet égard, si Bruno Sammartino se réservait jusqu’ici de commenter les matchs de son ancien poulain, il n’en est plus rien et l’italien se lâche désormais. Maintenant une prise d’immobilisation, Zbyszko joue avec les nerfs du public et de son adversaire, totalement impuissant. Zbyszko fait durer le plaisir, son plaisir en particulier, et reçoit une myriade de quolibets. Très agressif, Larry ne retient pas ses coups de poing et de genou et l’emporte finalement avec une Vertical Suplex au terme d’une énième provocation. La vengeance est un plat qui se mange froid, monsieur Zbyszko.


– On retrouve désormais « Classy » Freddie Blassie et « The Incredible » Hulk Hogan pour une promo. Interrogé à propos des frictions entre son poulain et André le Géant, Blassie y va dans le plus pur style Freddie Blassie et insulte copieusement notre géant français. Le traitant de bête de foire, de monstruosité, il répète à qui veut l’entendre qu’Hulk Hogan ne fera qu’une bouchée de lui. Face à l’invincibilité du géant, Hogan clame qu’il compte bien rester invaincu également. L’affrontement aura lieu au Showdown at Shea.


MATCH 4 : THE HANGMAN W/FREDDIE BLASSIE VS FRANKIE WILLIAMS (03:24)

VAINQUEUR : THE HANGMAN

PRISE DE FINITION : HANGMAN’S NOOSE

APPRÉCIATION : SQUASH PLUTÔT CONVAINCANT


Bourreau des rings originaire d’Europe, celui qu’on appelle The Hangman a été emmené en Amérique du Nord par son manager, le terrible « Classy » Freddie Blassie. Utilisant une prise de soumission proche de la torture, le Hangman s’amène également au ring avec un nœud coulant. Il se frotte ce soir au vétéran Frankie Williams, un jobber qu’on ne présente plus.

Le Hangman le cueille tout de suite avec un sale Big Boot et l’étrangle ensuite à répétition au sol. Williams est totalement impuissant et se retrouve dans l’impossibilité de répondre. Dans le dos de l’arbitre, le bourreau utilise même son nœud coulant pour étrangler encore ce pauvre Williams. Il le hisse à bout de bras et le laisse ensuite lourdement retomber sur la troisième corde, en plein dans la gorge. Le bourreau l’emporte ensuite grâce à sa prise fétiche, le Hangman’s Noose, une prise qui consiste à étrangler son adversaire, presque en le pendant. Sale affaire.


MATCH 5 : « POLISH POWER » IVAN PUTSKI VS FRANK « MOOSE » MONROE

VAINQUEUR : IVAN PUTSKI

PRISE DE FINITION : POLISH HAMMER

APPRÉCIATION : SQUASH ASSEZ MOYEN


On conclut ce programme avec la présence de l’un des compétiteurs les plus populaires de cette période. Ancienne moitié des Champions Tag Team avec Tito Santana, l’homme qu’on surnomme « Polish Power », Ivan Putski, effectue son entrée. Il rencontre ce soir un défi de taille et c’est peu dire, puisqu’en face de lui, on retrouve Frank « Moose » Monroe, gros gabarit originaire des steppes canadiennes.

D’emblée, Putski cadenasse Monroe dans un collier de tête, et cela semble bien plaire au public. Monroe ne parvient pas à s’échapper de l’étreinte de Putski et de ses bras gonflés à bloc. Et lorsqu’il tente de s’en défaite, Putski le calme avec de gros coups de poing sur son gros crâne chauve. Monroe se réveille et sonne Putski avec de grosses mandales et un sale coup de boule. C’est toutefois de courte durée, le polonais rétorque en balançant ses coups de poing de manière incontrôlée. Putski le projette ensuite dans les cordes et enchaîne avec sa Polish Hammer, enterrant de fait les espoirs de ce pauvre Monroe.


La route de Showdown at Shea est décidément semée d’embuches. Ce Championship Wrestling nous emmène avec lui et nous offre un aperçu des rencontres qui auront lieu au Shea Stadium. Tony Atlas et Ken Patera s’affrontent dans un combat de bras de fer, Hulk Hogan parade en amont de sa rencontre avec André le Géant et Larry Zbyszko est encore l’homme le plus détesté de la promotion.

– En pleine ascension, Tony Atlas semble avoir jeté son dévolu sur Ken Patera et son titre de Champion de Intercontinental. Ils s’affronteront sur le ring du Showdown at Shea, mais l’histoire s’est d’abord construite par des affrontements verbaux et ce combat de bras de fer endiablé. Parce que ce genre d’attractions est encore extrêmement rare, ce segment est une véritable pépite que ce programme nous a permis de découvrir.

– On s’émerveille très souvent en visionnant ces programmes d’un autre temps. Toutefois, tout n’est pas toujours rose, bien au contraire. Si Pat Patterson nous habituait à de bons combats, celui de ce soir n’est pas du tout à ranger dans cette catégorie. Certes, ce n’est pas réellement de son ressort, mais tout de même. Quelle purge !

– Si Hulk Hogan et André le Géant ont écrit la grande histoire du catch en 1987, on ignore qu’ils ont commencé à se chercher des noises sept ans plus tôt, en amont du Showdown at Shea de 1980. Respectivement invaincus, l’un depuis ses débuts, l’autre depuis quinze ans (kayfabe), ces deux monstres entreront bien en collision sur le ring du Shea Stadium. Tout un programme.

– L’une des principales forces de ces nouveaux épisodes de Championship Wrestling est sans aucun doute la présence rarissime du Champion de la NWA qui, en ce mois de juin 1980, n’est autre qu’Harley Race. Détenteur du « Ten Pounds of Gold » pour la quatrième fois de son illustre carrière, Race se mesurait ce soir à José Estrada et signait sa meilleure performance sur ce programme. Quand c’est comme ça, on en redemande !

Nathan Maingneur

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