MID-SOUTH WRESTLING #19

MID-SOUTH WRESTLING #19

24/04/1982

Mid-South Wrestling

© World Wrestling Entertainment Inc. All Rights Reserved

Boyd Pearce est notre hôte et nous accueille dans l’enceinte du Irish McNeil’s Boys Club de Shreveport en Louisiane. À ses côtés ce soir, monsieur Jim Ross est toujours en place pour commenter ce programme chargé. En effet, nous aurons droit à de grosses affiches, en particulier ce 6-Man Tag Team match entre d’un côté, les Wild Samoans et le One Man  Gang et de l’autre, le Junkyard Dog, Mister Olympia et Dick Murdoch.


MATCH 1 : PAUL ORNDORFF VS LARRY HIGGINS (02:38)

VAINQUEUR : PAUL ORNDORFF

PRISE DE FINITION : POWERSLAM

APPRÉCIATION : SQUASH PLUTÔT ÉTRANGE


Pris pour un con, écarté du titre de Champion nord-américain et trahi par son compère de toujours, Paul Orndorff l’a mauvaise. Et on peut le comprendre. Désormais acclamé par la foule de Shreveport, Orndorff a soif de vengeance et de justice. Il se mesure ce soir à un grand gaillard, en la personne de Larry Higgins, jobber de la promotion.

Higgins est peut-être plus imposant qu’Orndorff, mais celui-ci est un bien meilleur lutteur. Techniquement rôdé, au sommet de son art sur le plan physique, Orndorff n’a aucun mal à s’imposer. Il se focalise sur le bras d’Higgins pour la majeure partie du combat. Soulevé en surpassement, on dirait qu’Higgins ne fait aucun effort pour aider son adversaire. Cela résulte en un Bodyslam plus que brouillon. À nouveau projeté dans les cordes, Higgins se laisse cette fois-ci emmener en Powerslam, Orndorff le maintenant fermement au sol pour le compte de trois. Et pourtant, Higgins s’agite, et se relève directement après le compte de l’arbitre. Comportement étrange qui n’a sans doute pas plu à grand monde, surtout ici, à Mid-South Wrestling.


MATCH 2 : « IRON » MIKE SHARPE VS RON CHEATHAM (03:05)

VAINQUEUR : « IRON » MIKE SHARPE

PRISE DE FINITION : PRISE DE L’OURS

APPRÉCIATION : BON SQUASH DE SHARPE


Monstre de puissance originaire des steppes canadiennes, celui qu’on surnomme « Iron » Mike Sharpe a réalisé de bons débuts sur les rings de la Mid-South. Encore invaincu, ce grand gaillard est dans une forme physique impressionnante et affronte ce soir un certain Ron Cheatham, lui aussi jobber de son état.

Sharpe propose une main tendue à son défi du soir, mais Cheatham choisit de lui asséner un coup de pied dans l’abdomen. Dommage, tu allais perdre de toute façon, mais ce sera juste plus douloureux maintenant. Un peu comme Paul Orndorff lors du match précédent, Sharpe se focalise sur l’épaule de ce pauvre Cheatham. Sharpe l’envoie au tapis avec un saut chassé massif et le coince ensuite en Body Scissors. Il l’emporte ensuite en l’espace de trois minutes avec une prise de l’ours. Une prise extrêmement douloureuse, surtout si c’est « Iron » Mike Sharpe qui te la porte.


MATCH 3 : WENDY RICHTER VS VELVET MCINTYRE (04:05)

VAINQUEUR : VELVET MCINTYRE

PRISE DE FINITION : SUNSET FLIP

INDICATEUR : **


Pour la première fois depuis le début de ces reviews, nous assistons à un combat féminin du côté de la Mid-South Wrestling. Reeser Bowden semble d’ailleurs plutôt excité à l’idée de nous présenter cette attraction spéciale. Originaire de Dallas, Texas, Wendi Richter est sortie de l’école de catch de Lillian Ellison, plus connue en tant que The Fabulous Moolah et a effectué ses débuts en 1979, catchant pour plusieurs territoires nord-américains mais aussi au Japon, du côté de la Women’s All Japan Pro Wrestling. Son adversaire n’est pas moins connue, puisqu’il s’agit de Velvet McIntyre. Seule femme d’une fratrie de catcheurs irlandais, McIntyre a commencé sa carrière aux États-Unis, d’abord à Portland, pour Don Owen, puis dans l’Idaho et à Vancouver au Canada. C’est sur les rings canadiens qu’elle s’est forgée une réputation contre sa future grande rivale et partenaire, Princess Victoria.

© World Wrestling Entertainment Inc. All Rights Reserved

Aux commentaires, Jim Ross nous informe que ces deux femmes ont déjà croisé le fer du côté du Madison Square Garden, lors de matches à quatre impliquant Moolah et Victoria. Wendi commence fort et se focalise sur l’une des jambes de McIntyre. Cette dernière se ressaisit et affiche un style plus dur, mais aussi plus technique. Forcément, l’arbitre Alfred Neely se retrouve un instant au milieu du tumulte, entremêlé entre les deux femmes qui se battent comme des chiffonnières. On assiste ensuite à de très belles séquences de catch féminin. On sent en effet qu’elles se sont déjà affrontées. Projetée dans les cordes, Velvet contre une tentative de surpassement et enroule Richter en Sunset Flip. Cela suffit pour le compte de trois et c’est Velvet McIntyre qui ressort de ce match la tête haute. Bon, solide match de catch féminin certes. Mais c’est surtout une petite pépite de l’histoire du catch féminin que nous avons ici découvert.


MATCH 4 : BOB ROOP & TULLY BLANCHARD VS COCO SAMOA & BUDDY LANDEL (06:07)

VAINQUEURS : BOB ROOP & TULLY BLANCHARD

PRISE DE FINITION : COUP DE GENOU

INDICATEUR : ** ¼


Passons à un match à quatre. Dans le coin bleu, dit des gentils garçons, nous retrouvons un duo, formé pour l’occasion entre Coco Samoa et le jeune Buddy Landel, futur « Nature Boy » Buddy Landel. Dans l’autre coin, le coin rouge, celui des sales types, on retrouve le Champion nord-américain, en la personne de Bob Roop, ainsi que Tully Blanchard, jeune prodige originaire de San Antonio, au Texas.

Blanchard commence face à Landel et l’affiche est plutôt alléchante. Ils s’échangent alors quelques joyeusetés et Coco et Landel prennent l’avantage. Projeté en dehors du ring, le samoan remonte sur le tablier et part pour un Springboard Sunset Flip qui fait mouche. La prise de risque est totale et absolument dangereuse mais géniale. Tout feu tout flamme, le jeune Landel déboule et fait le ménage. Les quatre hommes se retrouvent alors en même temps sur le ring mais les heels profitent de la situation et isolent Coco de son partenaire. Trépident, Tully rate une charge dans le coin et Landel peut entrer pour faire la différence. Le public est en feu et semble se prendre d’affection pour le jeune Buddy Landel. Malgré ce regain d’énergie des chouchous du public, Samoa est projeté hors du ring et Landel se retrouve tout seul. Projeté dans le coin, il ne peut empêcher Blanchard de faire le tag avec Roop, et celui-ci est donc l’homme légal. Landel n’a pas le temps de s’adapter et mange un sale coup de genou en pleine face. Landel est sonné et ne se relève pas du compte de trois, offrant la victoire aux heels.


– Pearce et Jim Ross discutent ensuite de ce qu’il s’est passé la semaine dernière entre le « Big Cat » Ernie Ladd, The Assassin et les Wild Samoans de Skandor Akbar. Les images de cette séquence nous sont ensuite rediffusées. Payé par Ernie Ladd, l’Assassin #1 avait révélé qu’Akbar le payait plus pour ne pas combattre à ses côtés. Lâché, Ernie était parti chercher un nouveau partenaire, en la personne de « Iron » Mike Sharpe. Cependant, tout est rapidement parti en sucette, et la rencontre n’a donc même pas eu lieu à proprement parler.


MATCH 5 : THE ASSASSIN VS TERRY GIBBS (04:51)

VAINQUEUR : THE ASSASSIN

PRISE DE FINITION : LOADED HEADBUTT

APPRÉCIATION : SQUASH PLUTÔT MOYEN


Originaire de St. Joseph dans le Missouri, celui qu’on appelle The Assassin est un vétéran des rings nord-américains. Vedette des Assassins avec Tom Renesto, The Assassin s’est également produit en solo, avec cette rivalité légendaire avec M. Wrestling II du côté de la Georgia Championship Wrestling. Ce soir, le mercenaire du ring se mesure à Terry Gibbs, un jobber de la promotion.

Très rapidement, l’Assassin s’impose avec un collier de tête, solidement maintenu au sol. D’ailleurs si solidement maintenu que c’est quasiment la seule prise du combat. En effet, Jody Hamilton, de son vrai nom, est resté minimaliste dans son offense. Chaque tentative de retournement de situation se solde par un inévitable retour au collier de tête. C’est très long, et ça ne ressemble pas à du catch Mid-South. Gibbs se redonne un peu de courage mais l’Assassin revient avec une série de sauts chassés, pas sa spécialité. Et comme à la grande époque des Assassin, Hamilton « charge » son masque, et couche Gibbs avec un Headbutt qui suffit pour le compte de trois. Assez moyen.


– Avant de passer à l’affiche principale, Jim Ross et Boyd Pearce nous reparlent du retour de « Dirty » Dick Murdoch. On nous rediffuse les images de son combat contre Bob Roop lors du dernier épisode. Reprenant le personnage de Killer Karl Kox, Murdoch s’est donné une seconde jeunesse. Courant après Bob Roop avec une pelle, c’est Skandor Akbar qui se l’était dégustée. Sacré programme.


MATCH 6 : MR. OLYMPIA, DICK MURDOCH & THE JUNKYARD DOG VS THE SAMOANS & ONE MAN GANG W/SKANDOR AKBAR (01:58)

VAINQUEURS : AUCUN

PRISE DE FINITION : DOUBLE DISQUALIFICATION

APPRÉCIATION : BONNE ATTRACTION MAIS NOUS AURIONS VOULU UN MATCH


L’affiche est gargantuesque. Pas autant que ce combat où nous avions eu Dusty Rhodes et André le Géant, mais tout de même. Dans le coin rouge, nous retrouvons les Samoans, ainsi que le One Man Gang, encore et toujours managés par ce diable de Skandor Akbar. À la pesée, ils totalisent un poids de mille livres, ce qui n’est pas rien. Leurs antagonistes s’amènent au ring au son de « Another One Bites the Dust » de Queen. Ce trio de choc se compose de Dick Murdoch, Mister Olympia et du Junkyard Dog, toujours aussi adoré par le public de Louisiane.

La tension est à son comble, le match s’apprête à commencer, mais il ne reste que quatre minutes d’antenne. Enfin, JYD commence face au One Man Gang, le face-à-face que l’on attendait tant. Contre toute attente JYD résiste aux coups du Gang et l’envoie par-dessus les cordes, au grand bonheur du public, mais au grand dam d’Akbar. Ce dernier panique et demande aux Samoans d’entrer. Murdoch et Olympia ne sont pas de cet avis et le tout dégénère très très rapidement. En moins d’une minute, tout part en cacahuète et l’arbitre est obligé de disqualifier tout le monde. En tant qu’attraction, c’est plutôt sympa, mais un match aurait été beaucoup plus apprécié surtout qu’il s’agissait ici de l’attraction majeure de ce programme.


Épisode bordélique, mais pas forcément plus désagréable, de Mid-South Wrestling cette semaine. Du catch féminin, des squashes moyens, voire carrément mauvais, ainsi qu’une énorme affiche réduite à une bagarre générale. C’est tout ça et plus encore !

– Bien que Coco Samoa et Buddy Landel aient perdu, au profit de Bob Roop et de Buddy Landel, c’est toutefois ce dernier dont on retiendra la performance ce soir. On sent qu’un énorme potentiel émane de ce jeune homme, ce qui ira se confirmer dans les prochaines années. Sincèrement hâte de découvrir l’histoire de ce garçon que l’histoire du catch a un peu mis de côté.

– L’affiche était gigantesque. Ce 6-Man Tag Team match se devait d’être l’attraction de la soirée. Malheureusement, lorsqu’il reste quatre minutes d’antenne au moment où l’arbitre fait sonner la cloche, ça ne sent pas très bon. Et force est de constater que la promotion n’a – et c’est rare pour être souligné – pas tenu ses promesses, ce qui n’est pas dans ses habitudes.

– Pour la première fois, nous avons eu droit à du catch féminin sur le ring de la Mid-South Wrestling. Et même si l’une a perdu et que l’autre a gagné, c’est d’ailleurs tout le principe, c’est bien ces deux femmes, Wendi Richter et Velvet McIntyre que l’on retiendra au terme de ce programme. Mesdames, vous êtes des pionnières du catch féminin et avez travaillé pour que la discipline soit ce qu’elle est aujourd’hui.

– Et puisque nous y sommes, parlons un peu de Wendi Richter et de Velvet McIntyre. À la fin de l’année 1982, McIntyre s’est illustrée sur les rings de la Stampede Wrestling et de la AWA, où elle s’est mesurée à Judy Martin et à Joyce Grable. Elle a ensuite rejoint la World Wrestling Federation où elle est devenue Championne du monde en battant The Fabulous Moolah en 1986. Wendi Richter est quand à elle devenue le symbole d’une époque, d’une véritable ère commerciale. En compagnie de Cindy Lauper, Wendi Richter a directement participé au succès de ce qu’on a appelé la « Rock n’Wrestling Connection », une période qui a secoué le monde de la pop-culture occidentale dans les années 80. En 1985, Wendi Richter est, alors détentrice de la ceinture de Championne du monde, de ce qu’on a plus tard appelé « The Original Screwjob ». Affrontant une dénommée « Lady Spider », elle fut victime d’une escroquerie, et a perdu son titre d’une manière plus que controversée. Elle et Moolah ne s’adresseront plus jamais la parole.

Nathan Maingneur

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