MID-SOUTH WRESTLING #26

MID-SOUTH WRESTLING #26

12/06/1982

Mid-South Wrestling

© World Wrestling Entertainment Inc. All Rights Reserved

Boyd Pearce est notre hôte et nous accueille comme chaque semaine à l’occasion de cet épisode de Mid-South Wrestling, encore et toujours enregistré en tapings dans l’enceinte du Irish McNeil’s Boys Club de Shreveport en Louisiane. À ses côtés, nous retrouvons un « Cowboy » Bill Watts plutôt préoccupé. À cet égard, Watts nous informe que Ted DiBiase est toujours frustré par la perte de son titre de Champion nord-américain au mois de mars et donc le signe que les choses n’avancent pas, du moins pour l’instant.


MATCH 1 : « IRON » MIKE SHARPE VS RANDY BASE (03:32)

VAINQUEUR : « IRON » MIKE SHARPE

PRISE DE FINITION : CANADIAN BACKBREAKER

APPRÉCIATION : SQUASH SANS GRAND INTÉRÊT


Trèves d’introductions, on commence directement avec le premier match de notre soirée. Dans l’un des coins, un jobber qui ressemble à un flic dans n’importe quelle série de cette période est présenté en tant que Randy Base. Son adversaire est annoncé en provenance d’Hamilton dans l’Ontario au Canada. Il s’agit de « Iron » Mike Sharpe, l’un des rocs de la promotion en ce milieu d’année 1982.

Sharpe ne fait qu’une bouchée de ce pauvre jobber, tandis que Bill Watts clarifie quelques points concernant le cas Ted DiBiase mais aussi le cas Junkyard Dog, sur lequel on ira se pencher un peu plus tard dans la soirée. C’est un peu sloppy, surtout lorsque Sharpe part pour une série de sauts chassé, portés au niveau des genoux. Il l’emporte ensuite en trois minutes trente avec son brise-dos, sans faire de vagues.


– On retrouve désormais Ted DiBiase pour un court passage au micro, enregistré dans les vestiaires. On s’en rappelle, même si ça commence à faire longtemps, Ted DiBiase s’était retrouvé pris au piège par Skandor Akbar et compagnie, et avait concédé sa ceinture de Champion nord-américain à Bob Roop. Il se dit frustré que la Mid-South ne lui ait accordé aucune revanche et l’exige désormais, à deux conditions. Il doit s’agir d’un match télévisé et sans disqualification. Et s’il perd, Ted DiBiase quittera le territoire.


MATCH 2 : TED DIBIASE VS MIKE BOND (01:36)

VAINQUEUR : TED DIBIASE

PRISE DE FINITION : POWERSLAM

APPRÉCIATION : SOLIDE SQUASH DE DIBIASE EN AMONT DE SON GRAND MATCH


Ted DiBiase, vêtu d’un joli blouson bleu avec son nom brodé à l’arrière, et d’un gant blanc dont on ignore pour l’instant la signification, court encore et toujours après sa ceinture de Champion nord-américain, injustement perdue à la suite d’un bric-à-brac signé de la main de ce diable de Skandor Akbar. Il affrontait ce soir un jobber du nom de Mike Bond, qu’on retrouve souvent lors de ces programmes.

Lutteur aguerri, DiBiase n’a aucun mal à emmener son antagoniste au sol avec des prises de lutte gréco-romaine. Petite particularité, on sent une pointe d’énervement, voire même d’agacement dans le catch de DiBiase. Bond est relativement inexpérimenté et peine à se mouvoir entre les cordes. DiBiase enchaîne avec une série de sauts chassés et le termine en un peu plus d’une minute trente avec son Powerslam. Intéressant.


– Cette fois-ci, à Bob Roop de prendre la parole, dans la même configuration que DiBiase. Et c’est évidemment à ce dernier qu’il s’adresse. Contre toute attente, alors que Roop n’a à priori aucune raison de le faire, il accepte son challenge, et l’affrontera dans un combat sans disqualifications, lors duquel son titre sera remis en jeu.


MATCH 3 : BOB ROOP VS MIKE HUDSPETH (01:42)

VAINQUEUR : BOB ROOP

PRISE DE FINITION : DESCENTE DE LA CUISSE

APPRÉCIATION : PLUTÔT BON SQUASH DE LA PART DU CHAMPION


Et comme tout cela est très bien ficelé, nous retrouvons maintenant ce même Bob Roop, prêt à combattre. Le toujours Champion nord-américain se mesure ce soir à un garçon du nom de Mike Hudspeth, jobber parmi d’autres qui officie sur ce territoire depuis quelques temps déjà.

Rien, ou presque, à dire concernant ce match à sens unique. Hudspeth n’est absolument pas en mesure de rivaliser face au Champion et se fait démolir de bout en bout. Roop est quand même assez dominant et s’emploie à garder son adversaire au tapis, démontrant lui aussi de belles compétences de lutteur. Il l’emporte en moins de deux minutes grâce à une descente de la cuisse.


– De retour en plateau, Boyd Pearce et Bill Watts nous remontrent les images de l’attaque du Junkyard Dog par Bob Roop et le One Man Gang. « Big Cat » Ernie Ladd s’était alors interposé avec une chaise. Cela n’a pas empêché une surintervention de l’Assassin et du Grappler, jusqu’à ce que Ted DiBiase s’interpose à son tour, se sacrifiant pour protéger le Junkyard Dog d’une descente du genou de Roop. On le sent venir, on vous dit.

C’est maintenant au Junkyard Dog de s’adresser à nous, mais c’est « Cowboy » Bill Watts qui pose les questions. JYD met en garde Bob Roop que lui aussi, court après sa ceinture de Champion nord-américain. Attention à ne pas interférer avec DiBiase (clin d’œil). Watts nous déclare ensuite qu’une nouvelle règle a récemment été instaurée, ce qui n’augure en général jamais de rien de bon. S’il gagne, JYD devra abandonner ses titres locaux, c’est à dire son titre de Champion de la Louisiane et du Mississippi, mais pourra garder sa moitié des ceintures de Champions Tag Team.


MATCH 4 : THE JUNKYARD DOG VS BILLY « THE STARCHILD » STARR (02:30)

VAINQUEUR : THE JUNKYARD DOG

PRISE DE FINITION : POWERSLAM

APPRÉCIATION : SQUASH PLUTÔT CORRECT DU JUNKYARD DOG


Tout s’enchaîne logiquement, c’est formidable. Billy « the Starchild » Starr peste contre le public, alors que son célèbre adversaire réalise son entrée. S’avançant vers le ring au son du mythique « Another One Bites The Dust » de Queen, le Junkyard Dog ne cessera donc jamais de faire l’unanimité. Quelle star.

Comme à son habitude, JYD commence fort et envoie Starr valdinguer d’un bout à l’autre du ring. Aux commentaires, Watts nous donne une explication rationnelle quant au choix du nom Junkyard Dog. Le « yard » est le ring et le « dog » ne peut pas être chassé de son terrain. Limpide. Après quelques droites, JYD essaie de partir pour un surpassement mais Starr se loupe complètement. L’air agacé, le Junkyard Dog en termine ensuite illico presto avec son Running Powerslam, porté avec autorité.


MATCH 5 : « BIG CAT » ERNIE LADD VS ONE MAN GANG W/SKANDOR AKBAR (02:01)

VAINQUEUR : ENRIE LADD PAR DQ

PRISE DE FINITION : INTERVENTION DE KILLER KHAN

APPRÉCIATION : LES DÉBUTS DE KILLER KHAN !


C’est l’attraction de la soirée, incontestablement. Construite depuis de longues semaines, cette opposition des deux géants est un sacré spectacle visuel. Mis hors d’état de nuire à la suite d’une attaque du One Man Gang, Ernie Ladd s’est remis sur pied et a juré vouloir se venger. C’est ce soir l’occasion pour Ladd de restaurer son honneur, en battant à plate couture le poulain de Skandor Akbar. Mais en face, le One Man Gang n’a toujours pas été vaincu, et ce sera chose difficile de réaliser cet exploit.

La cloche sonne, les deux mastodontes ne perdent alors pas une seconde pour se rentrer  dans la gueule. Un gros coup d’arpin couche le One Man Gang, surpris par la vive énergie de Ladd. Gang reprend l’avantage avec un gros surpassement mais le « Big Cat » n’a pas décidé de se laisser faire et répond avec d’énormes atémis. Ladd est déchaîné et ne peut retenir sa haine et sa frustration accumulées. C’est alors qu’intervient Killer Khan, qui s’en prends directement à Ladd, l’envoyant en dehors du ring avec un coup de pied retourné. L’arbitre fait alors sonner la cloche, le One Man Gang sera disqualifié.


– C’est la panique, Killer Khan est arrivé sur ce territoire et s’est instantanément rangé aux côtés du One Man Gang. À nouveau mis hors d’état de nuire, Ladd est incapable de faire quoi que ce soit alors qu’une armée de jobbers essaie alors de faire la différence, en vain. Incroyable segment.


MATCH 6 : « HANGMAN » RICK HARRIS VS TONY TORRES (02:02)

VAINQUEUR : RICK HARRIS

PRISE DE FINITION : HANGMAN’S NOOSE

APPRÉCIATION : SQUASH TRÈS CORRECT DE LA PART DE HARRIS


On souffle, on se remet de nos émotions, et on enchaîne avec le prochain match de notre soirée. « Hangman » Rick Harris, qui a tout récemment réalisé ses premiers pars sur cette antenne, se tient sur le ring avec son lasso et son chapeau de cowboy. Il rencontre ce soir un jobber nommé Tony Torres, version Mid-South de notre Steve King du côté de la World Wrestling Federation.

Harris s’impose sans problème et déroule son catch sans grandes difficultés. En effet, ce pauvre type n’est pas en mesure de faire grand chose, et chaque élan de combativité est réduit à néant. À l’antenne, Watts nous rapporte que Grizzly Smith, le booker du territoire, a accepté les termes de Ted DiBiase. Ce ne sera pas la semaine prochaine, mais ce sera pour bientôt. Torres se fait sécher par un gros coup de la corde à linge et succombe alors au Hangman’s Noose du Hangman, qui s’offre donc une victoire supplémentaire.


MATCH 7 : THE ASSASSIN & THE GRAPPLER VS JESSE BARR & COBRA KING (03:57)

VAINQUEURS : THE ASSASSIN & THE GRAPPLER

PRISE DE FINITION : COUP DE TÊTE

APPRÉCIATION : BON PETIT MATCH DE CATCH À QUATRE


On conclut ce programme avec un match à quatre. Et au vu de l’affiche, cela pourrait faire des étincelles. Dans le coin rouge, nous retrouvons ce redoutable duo masqué, composé du Grappler et de l’Assassin qui se sont récemment alliés aux côtés de Skandor Akbar. Et dans le coin bleu, on retrouve la paire composée pour l’occasion de Jesse Barr, petit frère d’Art Barr, et de Cobra King, qui signait ce soir son retour.

Jesse Barr commence fort et à toute vitesse en éclatant le postérieur du Grappler avec un Atomic Drop. L’Assassin, qui a perdu quelques rondeurs, est ensuite mis en difficulté par le catch du Cobra King, qui réussit même à contrer son coup de tête. Car oui, mesdames et messieurs, le cliché du catcheur noir dont la tête est dure comme une noix de coco ne semble pas avoir de frontière. De retour sur le ring, Barr est déchaîné et boute le Grappler en dehors du ring. Toutefois, l’Assassin est plus intelligent et réussit à placer un tag furtif, lui permettant d’être l’homme légal et de sécher Barr avec un coup de boule, ce qui suffit pour le compte de trois.


– Ernie Ladd a rejoint le plateau et s’est emparé du micro. Il déclare qu’il ira chercher One Man Gang, mais qu’il souhaite d’abord se débarrasser de Killer Khan. Sacrée émission !


Grosse semaine du côté de la Mid-South Wrestling, qui semble donner un bon gros coup d’accélérateur à ses storylines en cours. Ted DiBiase se donne les moyens de regagner le titre de Champion nord-américain, le Junkyard Dog a le cul entre deux chaises, ainsi que les débuts de Killer Khan, et plus encore.

– Cette semaine, la Mid-South innove et rafraîchit un peu sa formule, très orienté catch en donnant du temps de parole à ses catcheurs. Le format est beaucoup plus digeste et cela a au moins le mérite de nous donner envie de suivre assidûment les prochaines éditions de ce programme. Alors certes, le niveau verbal n’est pas encore à l’échelle de ce qu’on a du côté des Jim Crockett Promotions, mais l’idée est là, prête à germer.

– Ne serait-ce pas là les prémices du heel turn de Ted DiBiase. Largement volé, puis mis à l’écart des grosses affiches, Ted DiBiase n’a, en trois mois, jamais su rebondir de sa triste et humiliante défaite subie face à Bob Roop, occasionnant par la même occasion la perte de sa ceinture de Champion nord-américain. Cette fois-ci, DiBiase a décidé de prendre le taureau par les cordes et a exigé une revanche. Une revanche à l’issue de laquelle le natif d’Omaha dans le Nebraska a promis de quitter la promotion s’il ne remportait pas le titre. Affaire à suivre, cela crée de l’anticipation ! 

– Décidément, ce diable de Skandor Akbar a plus d’un tour dans son sac. Et alors qu’on pensait qu’Ernie Ladd allait enfin obtenir sa vengeance, après de longues semaines mis à l’écart des rings son entreprise fut empêchée par les débuts tonitruants d’un certain Killer Khan, se rangeant immédiatement aux côtés du One Man Gang, et de Skandor Akbar. Et c’est d’autant plus pertinent lorsqu’on sait que c’est lui qui avait brisé la jambe d’André le Géant, une information brillamment rappelée à l’antenne par Bill Watts.

– Je tiens à dédier, modestement, cet article à la mémoire de Killer Khan, qui nous quittés en cette fin d’année 2023. Terrorisant les rings nippons et américains depuis le milieu des années ’70, Khan s’est bâti une solide réputation en « brisant » la jambe d’André le Géant, une storyline prenante, encore aujourd’hui considérée à bien des égard comme l’une des rivalités les plus intenses de la carrière du géant français. De ses matches au Japon, ou à la WCCW, lors de ses bains de sang contre Terry Gordy, Killer Khan a fait partie intégrante du catch des territoires que j’affectionne tant. Reposez en paix.

Nathan Maingneur

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