MID-ATLANTIC CHAMPIONSHIP WRESTLING #36

MID-ATLANTIC CHAMPIONSHIP WRESTLING #36

03/07/1982

Mid-Atlantic Championship Wrestling

© World Wrestling Entertainment Inc. All Rights Reserved

Bob Caudle est notre seul et unique hôte et il nous accueille comme à l’accoutumée dans les WPCQ-Studios de Charlotte en Caroline du Nord à l’occasion de cette édition de Mid-Atlantic Championship Wrestling, le programme phare des Jim Crockett Promotions. Encore et toujours, pas un mot sur ce tournoi maudit. Nous ne saurons donc jamais qui a remporté ces fiche ceintures, au point que l’on puisse s’imaginer que tout cela n’était finalement qu’un mirage.

– Caudle accueille le Champion du monde de la Mid-Atlantic, en la personne de « Rowdy » Roddy Piper. Avec sa verve et sa gouaille inimitables, Piper s’adresse à Jack Brisco et le met au défi de venir récupérer sa ceinture. Il nous présente ensuite une entrevue très eighties – très Miami Vice – d’un Magnificent Muraco surfant sur une magnifique vague. Au micro, et avec sa photo en arrière-plan, Muraco s’adresse à Ricky Steamboat. Sir Oliver Humperdink s’invite ensuite sur le plateau et commentera ce programme avec Caudle, selon lui dans l’objectif de garder un œil sur les talents de la promotion.


MATCH 1 : ANGELO « KING KONG » MOSCA VS JAY YOUNGBLOOD (06:13)

VAINQUEUR : JAY YOUNGBLOOD PAR DQ

PRISE DE FINITION : DÉCISION DE L’ARBITRE

INDICATEUR : **


Trêve de bavardages. On commence très fort avec une affiche qui pourrait être un « main event » n’importe où sur ce territoire. Briscard des rings canadiens et ancien joueur de la Canadian Football League, Angelo « King Kong » Mosca s’est consacré au catch lorsqu’il a été renvoyé des terrains de football pour mauvaise conduite. Il rencontre ce soir l’une des étoiles montantes de la promotion en la personne de Jay Youngblood, fraîchement revenu d’une tournée au Japon et qui a effectué son retour en Amérique la semaine dernière.

Youngblood prends le dessus avec un atémi tonitruant au terme d’une bonne phase de contact. Il maintient ensuite Mosca au pas avec un collier arrière solidement maintenu. Fidèle à sa réputation de sale type, Mosca triche mais l’arbitre Sonny Fargo est sur tous les fronts. Angelo reprends la main avec un sale brise-dos et enchaîne avec une prise de l’ours. Chouchou du public, Youngblood peut compter sur le soutien indéfectible d’une foule dynamique. En difficulté, l’amérindien serre les dents et revient avec une série de sauts chassés. Lancé à pleine vitesse, Youngblood redonne de la vie à ce combat mais Mosca l’atomise avec un violent coup d’avant-bras. Inarrêtable, Mosca l’étrangle et finit par être disqualifié. Ricky Steamboat intervient, ce qui suffit à faire partir celui qu’on surnomme « King Kong ». S’emparant du micro de Bob Caudle, Mosca peste et vocifère contre ce formidable tandem. Solide mise en bouche.


MATCH 2 : GREG « THE HAMMER » VALENTINE VS BROCK WOOD (04:28)

VAINQUEUR : GREG VALENTINE

PRISE DE FINITION : DESCENTE DU COUDE

APPRÉCIATION : SQUASH ULTRA BRUTAL DE VALENTINE


Une robe de ring pailletée et une longue chevelure blond platine, non ce n’est pas le « Nature Boy » Ric Flair, mais bien Greg « The Hammer » Valentine qui signe ici son retour sur ce territoire. En 1976, Valentine effectuait ses débuts du côté des Jim Crockett Promotions et a immédiatement envoyé Johnny Weaver en semi-retraite. En équipe avec Ric Flair, ils ont notamment remporté les ceintures de Champions Tag Team en battant Gene et Ole Anderson. Ils se déchireront par la suite autour du titre de Champion des États-Unis en 1980. Trois ans plus tôt, Greg Valentine rencontre Wahoo McDaniel et le « blesse » en lui « cassant » la jambe. Un segment qui est encore aujourd’hui considéré comme l’une des arcs les plus mythiques de ce territoire. Après une courte parenthèse du côté de la World Wrestling Federation d’abord entre 1978 et 1979 puis en 1981, Valentine est donc bel et bien de retour. Il se mesurait ce soir à un jobber du nom de Brock Wood.

Greg Valentine Blood

© World Wrestling Entertainment Inc. All Rights Reserved

Une chose est sûre, on ne le surnomme pas « The Hammer » pour rien. Valentine donne le ton avec de violents coups d’avant-bras qui claquent comme des coups de feu. Ce pauvre gars n’a strictement aucune chance et passe un quart d’heure plutôt difficile. Valentine l’enfonce dans le ring avec un enfourchement du feu de dieu et procède de façon méthodique et précise. Au terme de quatre minutes d’un putain de passage à tabac, Valentine en termine avec sa fameuse descente du coude, dont la réputation s’est construite sur ce territoire, celui des Jim Crockett Promotions.


– Bob Caudle accueille désormais deux hommes de cro-magnon. Ah non, c’est juste David Patterson et Steve Sybert. Goguenard, Patterson s’émerveille de la puissance des coups de Greg Valentine et affirme qu’ils feront pareil à leurs adversaires du soir que sont Wahoo McDaniel et Paul Jones. Pas grand chose à dire.


MATCH 3 : « CHIEF » WAHOO MCDANIEL & PAUL JONES VS STEVE SYBERT & DAVID PATTERSON (05:39)

VAINQUEURS : WAHOO MCDANIEL & PAUL JONES

PRISE DE FINITION : INDIAN DEATHLOCK

APPRÉCIATION : MATCH À QUATRE PLUTÔT CORRECT


Et c’est ce combat qu’on retrouve à l’écran au retour de la coupure publicitaire. Dans l’un des coins, notre tandem tout droit sorti de la famille Pierrafeu – Flintstones en anglais – composé de Steve Sybert et de David Patterson, une paire de jobbers qui se sent un peu trop pousser des ailes. En face d’eux, ce n’est pas un moindre duo, puisque que formé par les briscards des rings que sont Paul Jones et Wahoo McDaniel.

Profitant du cumul de leurs années d’expérience sur les rings du monde entier, Jones et Wahoo s’imposent sans aucun problème. Patterson tient sa parole et cogne fort, mais Jones sait se défendre. Forts également, de leurs expériences respectives en Tag Team, ce tandem de vétérans fait état d’un catch en tag fluide et efficace. Et pour des types qui ont beaucoup parlé en amont de la rencontre, le constat n’est pas franchement terrible pour Patterson et Sybert, totalement humiliés. Jones l’emporte finalement pour son tandem avec sa variation de l’Indian Deathlock, une prise de soumission complexe mais terriblement douloureuse. J’ai adoré le fait que Wahoo a juste eu besoin d’entrer sur le ring pour dissuader Patterson de casser la prise. La stature, la carrure, tout ça.


– En plateau, Bob Caudle accueille à nouveau « Rowdy » Roddy Piper. Il se trouve qu’un certain Greg « The Hammer » Valentine figure à ses côtés. Arborant fièrement sa ceinture de Champion des États-Unis, le Sgt. Slaughter les rejoint et nous informe qu’il fut contacté par un certain Lord Alfred Hayes pour être son manager. Pas bavard pour un sou, Valentine confirme être de retour sur ce territoire.


MATCH 4 : « ROWDY » RODDY PIPER VS JIMMY PATTER (04:27)

VAINQUEUR : RODDY PIPER

PRISE DE FINITION : BACK SUPLEX

APPRÉCIATION : SQUASH INSENSÉ DU HOTROD

La soirée se poursuit et nous retrouvons désormais – c’est plutôt rare pour être souligné – le Champion du monde de la promotion sur le ring, prêt à en découdre. Après avoir retiré son kilt et son t-shirt provocateur, celui qu’on appelle « Rowdy » Roddy Piper est au sommet de son art. On fait difficilement plus parfait. Il se frottait ce soir à un jobber du nom de Jimmy Patter, complètement inconnu au bataillon.

Pas le plus fin technicien – mais ce n’est pas sa force – Piper connaît quand même bien ses fondamentaux et s’impose avec un collier arrière solidement maintenu. Et tout d’un coup, comme si un fusible avait sauté, Piper s’enrage et devient absolument incontrôlable. Ce pauvre garçon est passé à tabac, sous les cris, les hurlements déments du Champion. Sérieusement, tout ce que Piper fait est absolument génial. Bien qu’il ait une stature plutôt classique, Roddy s’impose comme un véritable général du ring. Il choisit d’en finir en un peu plus de quatre minutes avec une Back Suplex portée avec fracas, puis quitte le ring. Mon dieu qu’est-ce que j’adore Roddy Piper.


– Côté plateau, Bob Caudle accueille désormais Bill White, qu’on a pas encore trop entendu parler au micro. Pas forcément très à l’aise à l’oral, White reconnaît respecter son adversaire du soir, en la personne de Ricky Steamboat. Pas grand chose de plus.


MATCH 5 : RICKY STEAMBOAT VS BILL WHITE (08:39)

VAINQUEUR : RICKY STEAMBOAT

PRISE DE FINITION : SAMOAN DROP

INDICATEUR : ** ¾


Cinquième et dernier combat de ce programme, notre prochain match sera en solo. Dans l’un des coins, nous retrouvons donc ce cher Bill White. Malheureusement relégué au rang de jobber sur ce territoire et ce, malgré un talent indéniable, White possède la réputation d’être de fabrication plutôt solide. Il rencontrait ce soir l’un des athlètes les plus impressionnants de tout le circuit nord-américain en ce milieu d’année 1982. Il s’agit de Ricky Steamboat, étoile filante des Jim Crockett Promotions et prétendant naturel au championnat du monde de la NWA.

© World Wrestling Entertainment Inc. All Rights Reserved

Steamboat commence fort avec une magnifique série de Armdrags, qui deviendront sa signature. White brise la glace avec de sales coups de genou et prends l’avantage avec une gauche dans l’abdomen de Steamboat. Celui-ci revient et manque de l’emporter avec un superbe Springboard Sunset Flip, porté à la perfection. Il lui porte une souplesse arrière mais White contre un Splash en levant les genoux. Steamboat dérouille mais son feu intérieur est trop puissant. Il sèche son adversaire avec un double atémi mais White s’en dégage. Il le hisse alors sur ses épaules et l’écrase au sol avec un superbe Samoan Drop. Je crois que je n’ai jamais vu Steamboat porter cette prise. Très bon match de catch.


– Pour conclure, Caudle accueille Jay Youngblood, en tenue traditionnelle. Il met en garde Angelo Mosca mais aussi Don Muraco et se dit prêt à les affronter. Chief Wahoo McDaniel le rejoint et affirme vouloir se venger du Sgt. Slaughter et récupérer son titre de Champion US. Transpirant et haletant, Ricky Steamboat termine en haranguant les heels. Steamboat est en feu !


Un semaine assez classique du côté des Jim Crockett Promotions, mais toujours du très bon catch, la marque de fabrique de ce territoire. Le Champion du monde « Rowdy » Roddy Piper en action, le retour de Greg Valentine, un Ricky Steamboat qui marche sur l’eau, mais aussi Jay Youngblood, Sgt. Slaughter et plus encore.

– Dangereux, froid et méthodique, Greg « The Hammer » Valentine s’est, en très peu de temps, taillé une solide réputation. Ayant fait ses griffes sur ce territoire – Chief Wahoo McDaniel et Johnny Weaver s’en souviennent – Valentine s’en était allé du côté de la World Wrestling Federation pour livrer d’incroyables guerres contre Bob Backlund ou Pedro Morales. Officiellement de retour au bercail, Valentine semble déjà s’être rapproché des principaux heels de la promotion que sont « Rowdy » Roddy pIper et le Sgt. Slaughter.

– Ce même Roddy Piper qu’on retrouvait ce soir en action, chose rare pour un Champion du monde, surtout à cette époque. Il est vrai que par rapport à d’autres territoires (surtout du côté WWF qui réservait ce plaisir pour les foules du Madison Square Garden) le Champion du monde se faisait rare. À la Mid-Atlantic, le Champion du monde – en heel comme en face –  est combattant et combatif à la TV. Et lorsqu’on a un Champion de la trempe de Roddy Piper, pourquoi s’en priver, ce type est juste génial !

– Toutefois, celui qui a volé la vedette lors de ce programme, c’est Ricky Steamboat. Au-dessus de la mêlée, Steamboat est juste invraisemblable. Dans une forme physique hallucinante, Ricky Steamboat est au sommet de sa forme et marche sur l’eau, tout simplement. On n’y pense pas toujours souvent lorsqu’on liste les grandes figures de ce sport-spectacle mais Ricky Steamboat fait assurément partie des grands, des très très grands.

Nathan Maingneur

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