ALL STAR WRESTLING #38

ALL STAR WRESTLING #38

24/03/1979

All Star Wrestling

© World Wrestling Entertainment Inc. All Rights Reserved

Tirée d’une précédente édition d’All Star Wrestling, une cérémonie récompensant le catcheur débutant de l’année est diffusée en ouverture de programme. L’heureux élu est Steve Travis, second au classement Pro Wrestling Illustrated de cette année, seulement devancé par Sweet Brown Sugar du territoire de Floride. C’est Joe McHugh en personne qui remet sa récompense à Travis, un imposant bouquet de fleurs. Au microphone de McMahon, Travis semble ému et peine à trouver ses mots. Pour ce jeune homme, c’est l’accomplissement d’heures passées à s’entraîner et d’heures sur le ring. Travis partage ensuite sa récompense en distribuant ses fleurs dans le public, une initiative décidément populaire si l’on s’en réfère à la réaction de la foule.

Steve Travis

© World Wrestling Entertainment Inc. All Rights Reserved

Gary Michael Cappetta s’enquiert des présentations, cette fois-ci pour l’épisode d’All Star Wrestling en date du 24 mars 1979. Le catch proposé ce soir est toujours supervisé et sous la juridiction de la Commission Athlétique de Pennsylvanie, représentée sur place par Nick Santoro, en compagnie du Dr. George Zahorian et de Bill Sans à la cloche. Les arbitres seront Dick Kroll et Dick Woehrle.


MATCH 1 : TED DIBIASE VS JOSÉ ESTRADA (05:18)

VAINQUEUR : TED DIBIASE

PRISE DE FINITION : ELBOW SMASH

APPRÉCIATION : BON PETIT MATCH DE CATCH


Toujours détenteur du North American Heavyweight Championship, Ted DiBiase est un jeune athlète apprécié du public d’Hamburg. Originaire des territoire du Mid-West, en particulier celui d’Amarillo sous la houlette de Dory Funk, DiBiase se mesure à José Estrada, partenaire occasionnel de Johnny Rodz.

DiBiase porte élégamment l’étiquette de catcheur dit scientifique, c’est à dire purement technique. Estrada requiert l’utilisation de techniques frisant l’illégalité mais DiBiase n’est pas le dernier né. Télégraphiant un surpassement, DiBiase s’emporte dans une série de sauts chassés et l’emporte en un peu de plus de cinq minutes avec une descente du coude. Le tout offre une rencontre de catch ma foi fort sympathique, chacun s’illustrant par de solides échanges.


– McMahon reçoit ensuite « Classy » Freddie Blassie, manager de The Great Hussein of Iran, sa dernière recrue en date. Celui-ci s’exprime dans sa langue natale et l’on relève toutefois les noms de Bob Backlund et de Bruno Sammartino. Sur le ring, Hussein se livre à une démonstration de force, faisant tourner des poids persans. Au micro, Blassie commente cet exercice traditionnel et assure à McMahon qu’il s’agit de poids extrêmement lourds, ce que Vince vérifie ensuite.


MATCH 2 : THE GREAT HUSSEIN OF IRAN W/FREDDIE BLASSIE VS STEVE KING (02:31)

VAINQUEUR : THE GREAT HUSSEIN OF IRAN

PRISE DE FINITION : ÉTRANGLEMENT

APPRÉCIATION : SOLIDE PRÉSENTATION POUR HUSSEIN


Après s’être échauffé de manière relativement intensive, The Great Hussein of Iran est cette fois-ci sur le ring, prêt à montrer les effets de cette mise en bouche. Face à l’iranien se tient Steve King, jobber d’origine portoricaine, qui admettons-le, ne devrait pas faire long feu.

Hussein est toujours sous le coup de son entraînement et pulvérise purement et simplement ce pauvre King. Ce dernier ne peut rien faire face à la force agressive de Hussein et succombe en moins de trois minutes à une sorte d’étranglement maintenu en tombé. Jolie exposition pour Hussein qui, après un échauffement impressionnant, s’impose ensuite avec autorité sur un ring de catch.


– À proximité du ring, Vince McMahon reçoit Greg Valentine et son manager d’alors, l’illustre Grand Wizard of Wrestling. McMahon aborde immédiatement la blessure de Chief Jay Strongbow, des mains de Valentine. Amusés, Wizard et son poulain déclarent qu’ils rient en revoyant Valentine briser la jambe de l’amérindien. Les motivations de Valentine sont claires : gagner beaucoup d’argent et s’accaparer la ceinture suprême. Backlund est mis en garde, Valentine assurant que « Howdy Doody » Backlund ne pourra pas se sortir de sa redoutable Figure Four Leglock.


MATCH 3 : NIKOLAÏ VOLKOFF W/FREDDIE BLASSIE VS MARK POLE (03:35)

VAINQUEUR : NIKOLAÏ VOLKOFF

PRISE DE FINITION : MILITARY PRESS BACKBREAKER

APPRÉCIATION : PUISSANTE DÉMONSTRATION DE FORCE DE VOLKOFF


Catchant régulièrement à cette période du côté de la New Japan et de la All Japan Pro Wrestling, Nikolaï Volkoff nous gratifie ce soir de sa présence, managé par « Classy » Freddie Blassie qui possède une sacrée écurie. Le catcheur d’origine yougoslave se mesure à Mark Pole, un lutteur qui a passé une partie de sa carrière à évoluer sur des territoires dits « hors-la-loi ».

Volkoff ne perd pas une seconde et se rue sur Pole, le martelant de coups de poing et de genou. L’imposant Volkoff s’essaie même à une roue, remarquablement exécutée de la part d’un tel gabarit. Lourdement envoyé à l’extérieur du ring, Pole passe un sale quart d’heure et ne se relève pas d’un Military Press Backbreaker, une prise tout autant impressionnante que douloureuse.


MATCH 4 : GREG VALENTINE W/GRAND WIZARD OF WRESTLING VS FRANKIE WILLIAMS (04:52)

VAINQUEUR : GREG VALENTINE

PRISE DE FINITION : SINGLE LEG BOSTON CRAB

APPRÉCIATION : MÉTHODIQUE ET VICIEUX. VALENTINE IMPOSE SA MARQUE


De retour après son entretien, Greg Valentine est sur le ring, faisant face à Frankie Williams, déjà cantonné à cette époque au statut de jobber émérite, un rôle qui définira sa carrière sur le circuit nord-américain. À quelques jours d’un affrontement majeur face à Bob Backlund, Valentine possède déjà une heat certaine et se doit de faire forte impression.

Dans la lignée de ce qui fait sa heat, à savoir la blessure de Chief Jay Strongbow, Valentine se focalise d’emblée sur la jambe de Williams. Méthodique mais également sadique, Valentine prend un malin plaisir à torturer ce pauvre gars. La construction de ce squash insinue que Valentine irait porter sa prise en quatre, ce ne fut pas le cas ! Face à ce piètre challenger, le fils de Johnny Valentine se suffit à un Single Leg Boston Crab, réservant sans doute son arme fatale pour Backlund.


MATCH 5 : IVAN PUTSKI & « FLYING » FRED CURRY VS « LUCIOUS » JOHNNY & « GENTLEMAN » JERRY VALIANT W/CPT. LOU ALBANO & « HANDSOME » JIMMY VALIANT (07:21)

VAINQUEURS : AUCUN

PRISE DE FINITION : TIME LIMIT

INDICATEUR : * ¾


« Lucious » Johnny et « Gentleman » Jerry Valiant seront dans notre dernier combat, rejoints à l’extérieur par Lou Albano et « Handsome » Jimmy Valiant. Les Valiant Brothers rencontrent ce soir une farouche opposition composée de « Flying » Fred Curry et de Ivan Putski, toujours prêt à proclamer sa « Polish Power ».

Curry lance les hostilités et se fait rapidement surmener par les tactiques malhonnêtes de ses adversaires. Chaud comme la braise, Curry parvient toutefois à faire entrer Putski, qui fait le ménage pour le bonheur de la foule. En test de force, on donne peu cher des chances de Johnny. C’est pourtant lui qui agenouille le polonais, victime de coups de pied dans l’abdomen. Les tensions s’échauffent et les quatre hommes sont sur le ring et se battent désormais comme des chiffonniers. L’arbitre Dick Woehrle est plutôt laxiste, ce qui permet à Putski d’emmener Jerry dans sa prise de l’ours, tandis que de l’autre côté du ring, Curry s’envole pour un Flying Body Press sur Johnny ! La cloche sonne toutefois, signe que la limite de temps relative au couvre-feu du Fieldhouse est dépassée. Cela ne les arrête pas pour autant, Curry reste un temps encore pris à partie par les Valiant Brothers, qui décident finalement de repartir au vestiaire.


Pour cet épisode d’All Star Wrestling, on retrouve des noms qui, pour n’importe quel passionné, sont déjà plus familiers. Ted DiBiase s’offre un bon petit match de catch tandis que Greg Valentine poursuit son parcours de terreur en ressortant plus menaçant que jamais d’un squash brutal, à quelques jours d’une rencontre charnière face à Backlund. On peut peut-être entrevoir une future association (on connaît l’histoire, c’est peut-être un peu facile) entre Nikolaï Volkoff et Great Hussein of Iran, certes toujours en solo et tous deux managés par Freddie Blassie. Encore une fois, je me dois de rappeler (si cela est encore nécessaire) l’importance du rôle des managers, à cette époque essentielle à la mise en place d’un nouveau prétendant. Bien que les Valiant Brothers n’ont pas obtenu gain de cause face à Putski et Curry, on sait qu’ils ont remporté les ceintures par équipe, détrônant Tony Garea et Larry Zbyszko lors d’un épisode de Championship Wrestling. On peut conclure quand à l’intérêt de cette cérémonie, une première du genre qui vit Steve Travis recevoir le prix de débutant de l’année. Même si 1979 n’est pas terminée, loin de là, c’est un bon signe pour la carrière de ce jeune catcheur plein de potentiel.

Nathan Maingneur

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