ALL STAR WRESTLING #49

ALL STAR WRESTLING #49

11/08/1979

All Star Wrestling

© World Wrestling Entertainment Inc. All Rights Reserved

Vince McMahon et Bruno Sammartino nous présentent ce programme All Star Wrestling d’août 1979, toujours enregistré depuis le Fieldhouse d’Hamburg en Pennsylvanie.

Gary Cappetta s’occupe des présentations et précise que le catch proposé ce soir est sous la juridiction d’officiels de la Commission d’État, représentée sur place par Nick Santoro. Mike Mittman est en compagnie du Dr. John Woods tandis que nos arbitres seront Gilberto Roman, John Stanley et Dick Woehrle.


MATCH 1 : PAT PATTERSON W/GRAND WIZARD OF WRESTLING VS STEVE KING (03:51)

VAINQUEUR : PAT PATTERSON

PRISE DE FINITION : BOMBS AWAY

APPRÉCIATION : PATTERSON RESTE CRÉDIBLE ET INTÉRESSANT À REGARDER


Accompagné du « Manager of the Champions » en la personne du Grand Wizard of Wrestling, Pat Patterson, toujours détenteur du North American Heavyweight Championship, se mesure à Steve King, catcheur d’origine portoricaine habitué à ce genre de rencontres à sens unique.

Fourbe et opportuniste, Patterson s’en prend à King en utilisant sa ceinture, un geste strictement interdit. Envoyé à l’extérieur du ring, le portoricain subit un enfourchement sur le parquet. De retour, c’est cette fois-ci King qui boute le québécois, le repoussant dans l’un des coins. Patterson est l’un des premiers à utiliser le tablier du ring pour reprendre ses esprits, un procédé aujourd’hui rentré dans la déontologie du heel. Un écrasement, tandis que King reposait sur la corde du milieu, précède une descente du genou qui suffit pour que Patterson s’arroge une victoire de plus.


MATCH 2 : TITO SANTANA VS JOJO ANDREWS (04:43)

VAINQUEUR : TITO SANTANA

PRISE DE FINITION : FLYING BODY PRESS

APPRÉCIATION : BON PETIT MATCH POUR SANTANA


De Mexico City, Mexico, Tito Santana est ce soir en action, rencontrant à cet effet JoJo Andrews. Ce dernier s’illustre sur ce territoire jusqu’en 1980, trois ans après un bref interlude entre 1976 et 1977. Kasavubu, qui fut managé par J.R Foley du côté de la Stampede Wrestling, connut quelques succès face à Keith et Bret Hart, fils du promoteur Stu Hart. De son côté, Tito fut récompensé par un journal sportif d’Amérique Latine et fut honoré en tant que « Most Outstanding Wrestler of the Year », une décoration plutôt prestigieuse.

Étonnement, c’est Andrews qui contrôle une partie de la rencontre, gardant Santana au sol pour qu’il puisse préparer son retour. Un saut chassé couche Andrews alors que McMahon évoque à nouveau que la World Wrestling Federation est ouverte à tout partenariat qui serait profitable à chaque partie. Tandis que Sammartino relève qu’Andrews saigne de la bouche, Santana gagne en vitesse et le percute de plein fouet en Mexican Hammer, enchaînant avec un Flying Body Press qui suffit pour le compte de trois.


– Tout essoufflé, Tito répond à quelques questions de Sammartino. Ce dernier évoque sa récente nomination en tant que « Most Outstanding Wrestler of 1979 » face à un Santana quelque peu ému. Celui-ci remercie Sammartino, qu’il considère comme une inspiration et même comme un père.

C’est cette fois-ci McMahon qui tient le microphone, recevant Chief Jay Strongbow. La question tourne autour de l’utilisation de cette genouillère. Strongbow admet qu’il ne la considère pas comme une arme et dénie toute dangerosité, précisant qu’il s’agit d’une banale genouillère médicale et rien de plus.


MATCH 3 : JOSÉ ESTRADA VS « SCOTSMAN » RODDY PIPER (10:00)

VAINQUEUR : AUCUN

PRISE DE FINITION : TIME LIMIT

INDICATEUR : *** ¼


José Estrada, redoutable catcheur de Brooklyn d’origine portoricaine, est ce soir sur le ring en solo. Face à Estrada se dresse un drôle de jeune homme, vêtu d’un kilt écossais, portant une cornemuse et mâchant du chewing-gum. Originaire de Saskatoon, Saskatchewan au Canada, Roddy Piper est tout fraîchement sorti des territoires de Californie et de Portland, y étant resté de 1975 à 1979. Piper effectue ce soir ses débuts sur ce territoire, son passage sera toutefois des plus courts puisqu’il y reste jusqu’en 1980, date de son départ pour Mid-Atlantic Wrestling.

Roddy Piper

© World Wrestling Entertainment Inc. All Rights Reserved

Au microphone de Cappetta, Piper nous joue un air de cornemuse mais se fait brutalement agresser par un Estrada à priori peu enclin à la culture gaélique. Piper revient en portant une foule toute entière, immédiatement tombée sous le charme naturel et le caractère bouillonnant de ce catcheur. C’est au tour d’Estrada de valdinguer à plusieurs reprises, Piper est désormais dans sa phase « Rowdy » qu’on adore tellement. Lou Albano se pointe et provoque une distraction de fortune qui permet à Estrada de reprendre la main. Emprisonné dans une prise de l’ours, Piper est hagard et semble s’évanouir, nous offrant au passage un selling admirable. Roddy s’en sort et renverse la tendance, serrant Estrada de toutes ses forces. Les derniers instants de la rencontre font la place belle au catch, un moment trop court puisque retentit la cloche, signe que la limite de temps réglementaire est dépassée. Piper tente ensuite un tombé et ne peut cacher sa frustration suite à ce no-contest. Pour autant, quelle première performance du plus grand effronté de l’histoire du catch.


– Piper revient sur ce territoire en 1984, affichant une facette totalement différente. « Wrestling Vilain » par essence, celui qu’on surnomme « The Rowdy One » a joué un rôle prépondérant dans le succès de la Golden Era et de la Hulkamania. Pas la langue dans sa poche, Piper fut l’hôte d’un talk show mythique : son Piper’s Pit. L’une des figures les plus controversées et détestées de l’histoire de ce sport-spectacle est pourtant devenu l’un des personnages les plus adorés des foules. « Rowdy » Roddy Piper est intronisé au Hall of Fame de la WWE en 2005 et décède tragiquement en 2015.


MATCH 4 : FRANK « MOOSE » MONROE VS CHIEF JAY STRONGBOW (07:42)

VAINQUEUR : CHIEF JAY STRONGBOW

PRISE DE FINITION : SLEEPER HOLD

INDICATEUR : * ½


Originaire de Montréal au Québec, Frank « Moose » Monroe possède un gabarit et une pilosité similaire à celle de George Steele. Monroe catche sur ce territoire de 1975 à 1982, s’exportant ensuite du côté de Porto Rico jusqu’en 1985, où Monroe se retire des rings. Chief Jay Strongbow est entouré d’une marrée de jeunes fans enthousiastes et rencontre des difficultés à rejoindre le ring. Strongbow est en effet l’une des figures les plus populaires de cette période, son personnage d’amérindien jouant à cet égard un rôle important.

Strongbow est en forme et tourne Moose en ridicule, chutant de manière comique à plusieurs reprises. On entend des rires d’enfants et d’adultes, divertis par ce drôle de spectacle. L’amérindien s’amuse mais « Moose » reprend du poil de la bête, calmant le jeu de Strongbow avec une prise de force. La foule entame un chant « go Chief go ! » nécessaire à Strongbow qui peut entamer sa danse rituelle. C’est l’heure de la sieste pour Monroe qui s’endort sur une prise du sommeil. Chief Jay l’emporte facilement et décide de réveiller ce bon vieux Monroe avec une tape dans le dos. Pas certain que Greg Valentine puisse bénéficier du même traitement.


MATCH 5 : IVAN PUTSKI VS JOHN SCHMIDT (02:15)

VAINQUEUR : IVAN PUTSKI

PRISE DE FINITION : POLISH HAMMER

APPRÉCIATION : UN PEU BATEAU. PUTSKI NE SEMBLE PAS À SA PLACE


C’est tout en « Polish Power ! » que se termine cette édition d’All Star Wrestling. Ivan Putski souffre à cette période d’une utilisation et d’une exposition plutôt bancale. Putski s’oppose ce soir à John Schmidt, catcheur plutôt inexpérimenté qui nous a déjà habitué à quelques prestations passables.

Directement remarqué aux commentaires par Sammartino et McMahon, Putski ne s’embête pas et mâche nonchalamment son chewing-gum, en totale décontraction. Schmidt est totalement inutile et succombe à un Polish Hammer en moins de trois minutes. À ce stade, une opportunité au North American Championship de Patterson pourrait être une sortie de secours, quid d’un heel turn… ?


Cette édition d’All Star Wrestling est plutôt concluante, tout en contenant quelques imperfections. Pat Patterson poursuit son chemin de manière régulière et pour ceux qui ne connaîtraient que Patterson dans les « Stooges », c’est ici intéressant de se plonger dans une autre période de sa carrière. Un challenger motivé ajouterait du prestige à sa ceinture et pourquoi pas Tito Santana ? Se cherchant toujours une direction et enchaînant les succès en solo, Santana pourrait être un prétendant solide tout en offrant de belles rencontres. Définitivement de retour, Chief Jay Strongbow et sa genouillère font débat, on aimerait toutefois que l’attention se recentre sur son catch plutôt que sur cet élément dérisoire. De son côté, Ivan Putski piétine et ne décolle plus vraiment, relégué à un rang peu valorisant. Ne perdant pas de sa popularité, c’est d’autant dommage pour cet athlète extrêmement coté. Cependant, cet épisode d’All Star Wrestling marque surtout les débuts d’un certain « Rowdy » Roddy Piper, sensationnel pour sa première apparition. Bien que son match se finisse en no-contest, Piper a impressionné et s’est offert le soutien du public. Piper inscrit donc sa première pierre à l’édifice, celui d’une carrière parmi les plus grandes à jouer les traits du plus grand « Wrestling Vilain » de l’histoire de ce sport-spectacle.

Nathan Maingneur

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