ALL STAR WRESTLING #52

ALL STAR WRESTLING #52

22/09/1979

All Star Wrestling

© World Wrestling Entertainment Inc. All Rights Reserved

Vince McMahon et Bruno Sammartino sont nos hôtes et nous présentent ce programme de catch All Star Wrestling, toujours enregistré depuis le Hamburg Fieldhouse d’Hamburg en Pennsylvanie, petite salle de spectacle pouvant accueillir jusqu’à 1500 personnes.

Alors qu’on aperçoit passer les Valiant Brothers en arrière plan, McMahon évoque le retour de Larry Zbyszko, insistant sur le fait qu’il est l’élève de son collègue italien, un peu trop gros pour qu’on puisse ne se douter de rien. À la façon de Joe McHugh, Gary Cappetta s’occupe des présentations et précise que le catch proposé ce soir est supervisé et sous la juridiction de la Commission d’État, représentée sur place par Nick Santoro. Mike Mittman siège en compagnie du Dr. John Woods tandis que nos arbitres seront Mario Savoldi, Gilberto Roman, John Stanley et Dick Woehrle.


MATCH 1 : THE GREAT HUSSEIN ARAB OF IRAN VS JOHNNY RODZ (05:51)

VAINQUEUR : THE GREAT HUSSEIN

PRISE DE FINITION : GUTWRENCH SUPLEX

APPRÉCIATION : BON PETIT MATCH DE CATCH PROFITANT À CHACUN


Tournant en rond tel un animal en cage, The Great Hussein of Iran surfe sur les événements qui secouent l’Iran et une partie du Proche-Orient. Se plaçant lui-même en tant qu’étranger hostile à l’Amérique et à sa culture, portant des symboles et des accoutumances culturelles issues de sa terre natale, Hussein s’attire une heat certaine auprès du public américain. Ce soir, Hossein Khosrow Ali Vaziri de son nom de naissance, se mesure à Johnny Rodz, catcheur originaire de Brooklyn, New York, surnommé « Fire Brand from the Bronx » et futur grand entraîneur de la Gleason’s Gym de Brooklyn, entraînant plusieurs futurs grands noms du catch.

En guise d’ouverture des hostilités, Rodz donne une leçon de technique à un Hussein désemparé. L’arrivée de « Classy » Freddie Blassie semble redonner confiance à l’iranien mais c’était sans compter sur le catch « Unpredictable » de Johnny Rodz. Une distraction permet toutefois à Hussein de reprendre le dessus, donnant cette fois-ci une leçon de lutte amateur à son opposant, héritage de son passé en tant que Champion de lutte gréco-romaine et médaillé d’or dans sa discipline en 1971. Comme à son habitude, Hussein utilise la corne de sa botte comme une arme et l’emporte avec une Gutwrench Suplex, portée avec autorité. Pas de démonstration de souplesses pour Hussein, Rodz a brillé mais n’a pas pu l’emporter, concédant une défaite de plus au terme d’un court mais solide match de catch.


MATCH 2 : LARRY ZBYSZKO VS JOHN SCHMIDT (05:01)

VAINQUEUR : LARRY ZBYSZKO

PRISE DE FINITION : VERTICAL SUPLEX

APPRÉCIATION : ZBYSZKO EST EN FORME MAIS SOUFFRE D’UN PIÈTRE ADVERSAIRE


Absent des rings de la World Wrestling Federation depuis près de six mois, Larry Zbyszko s’est en effet un temps éloigné du côté du Japon, catchant pour Antonio Inoki du côté de NJPW. À son retour sur le sol américain, Zbyszko s’est un temps arrêté à NWA Hollywood Wrestling, promotion de Gene LeBell, co-promoteur du territoire de Los Angeles de 1968 à 1982. Larry est physiquement affuté et semble être en excellente condition physique. Originaire de Chicago, Illinois, Zbyszko rencontre ce soir John Schmidt, catcheur encore très inexpérimenté.

Larry Zbyszko

© World Wrestling Entertainment Inc. All Rights Reserved/Courtesy of Pro Wrestling Illustrated

Ce n’est pas un cadeau pour Zbyszko qui doit se démener tout seul pour offrir une bonne performance. D’habitude relativement agressif dans son catch, Zbyszko l’est ici nettement plus, dominant de bout en bout. Aux commentaires, Sammartino discute du changement de musculature de Zbyszko, qui lui permit de perdre du poids tout en se musclant et en gagnant en mobilité, un changement que l’italien connut également au début des années 1970. Cinq minutes suffisent pour Larry qui l’emporte des suites d’une Vertical Suplex. Voyons voir quel programme pourrait désormais intégrer Larry Zbyszko, pleinement de retour sur ce territoire. Et pourquoi pas challenger au nouveau Intercontinental Championship ?


– En ringside, Vince McMahon s’adresse à « Classy » Freddie Blassie, accompagné de son imposant poulain, Nikolaï Volkoff. « The Hollywood Fashion Plate of Wrestling » clame haut et fort que Volkoff est son préféré, ce à quoi Vince rétorque qu’il dit ça à tous ses protégés. Freddie s’attire les foudres du public américain en disant qu’il a cherché Volkoff en Russie et que les communistes l’ont accueilli à bras ouverts. Excellent dans son rôle, McMahon est sarcastique au possible et demande combien Blassie paie le croate. Ce dernier est quelque peu troublé par cette question et préfère partir, ajoutant toutefois que les États-Unis se porteraient mieux si Jimmy Carter s’en occupait comme Blassie s’occupe de son armée !


MATCH 3 : THE VALIANT BROTHERS W/LOU ALBANO VS PETE SANCHEZ & DOMINIC DENUCCI (09:35)

VAINQUEURS : THE VALIANT BROTHERS

PRISE DE FINITION : DOUBLE CLOTHELINE

APPRÉCIATION : PREMIÈRES DISSENSIONS AU SEIN DES RANGS DES CHAMPIONS !


Fiers, arrogants et… rasés, The Valiant Brothers font leur entrée, posant sur le tablier du ring. Comme d’habitude managés par Captain’ Lou Albano qui fume le cigare, on déplore toutefois l’absence de « Handsome » Jimmy aux abords du ring. Les détenteurs des ceintures Tag Team de la World Wrestling Federation se mesurent ce soir à un tandem où figure Pete Sanchez, surtout connu pour être le premier opposant d’un certain Ric Flair. Tandem comprenant également Dominic DeNucci, vétéran des rings d’origine italienne, en plutôt bonne condition physique.

Étonnement, c’est Sanchez qui s’impose et qui parvient à gérer non pas un, mais les deux Valiant Brothers à la fois ! En contrebas, Albano secoue la tête et va se plaindre que ses protégés ne l’écoutent plus. Une prise de bec a ensuite lieu entre Captain’ Lou et ses poulains, lui-même et Johnny en viennent alors presque à se battre ! Sur le ring, l’action s’est interrompue, sans doute sous le choc de cette situation cocasse. Dominic entre enfin mais se fait prendre à partie par un Johnny agressif, faisant ressortir une frustration emmagasinée par cette prise de tête. En milieu de match, McMahon mentionne que Frank Williams est hors d’action pour une durée indéfinie, souffrant d’une blessure au cou de Swede Hanson, même si je doute que ce soit exact. Sanchez profite d’un tag de l’italien et entre à nouveau, seulement pour succomber à une Double Clotheline. Les Valiant Brothers l’emportent donc mais Albano n’est pas satisfait et exprime une certaine amertume quant à la prestation de ses protégés. Il y a de l’eau dans le gaz du côté des Valiant Brothers, c’est l’occasion rêvée pour un duo de challengers que de profiter de cette faiblesse pour le moins inattendue. Serait-ce un signe ?


MATCH 4 : PAT PATTERSON W/GRAND WIZARD OF WRESTLING VS JOHNNY RIVERA (06:14)

VAINQUEUR : PAT PATTERSON

PRISE DE FINITION : BOMBS AWAY

INDICATEUR : ** ½


Détenteur inaugural de la ceinture Intercontinentale, créée en septembre 1979 de la fusion des North et South American Championships lors d’un tournoi fictif (en effet, ce tournoi qui est encore mentionné ici n’a jamais eu lieu) à Rio de Janeiro, Pat Patterson est accompagné de celui qui reste donc « Manager of the Champions », The Grand Wizard of Wrestling. La ceinture n’est pas remise en jeu et Patterson se mesure ce soir à Johnny Rivera, catcheur d’origine portoricaine au talent certain.

Pat Patterson

© World Wrestling Entertainment Inc. All Rights Reserved/Courtesy of Pro Wrestling Illustrated

S’inspirant de codes transmis par des figures telles que Gorgeous George ou Buddy Rogers, Patterson insulte et tourne le dos à son opposant, face à quoi Rivera répond avec un saut chassé qui envoie le québécois s’écraser à l’extérieur du ring ! Patterson reprend le contrôle en étranglant le portoricain. Celui-ci peut toutefois briller et faire état de son « Portorican Wrestling », caractérisé par une fougue et un tempérament de feu, inspiré du catch de Pedro Morales, plus important catcheur Latino de son histoire et le premier à détenir une ceinture de rang mondial. Passant à rien de se faire surprendre, Patterson s’énerve et conclut abruptement ce match avec sa descente du genou, elle même inspirée de celle d’Ivan Koloff, portée du haut des cordes. Patterson s’en tire donc au terme d’un match énergique, valorisant chaque compétiteur et solidifiant de fait Patterson comme premier Champion Intercontinental.


MATCH 5 : NIKOLAÏ VOLKOFF W/FREDDIE BLASSIE VS DAVE DARROW (03:13)

VAINQUEUR : NIKOLAÏ VOLKOFF

PRISE DE FINITION : MILITARY PRESS BACKBREAKER

APPRÉCIATION : SQUASH TOUJOURS AUSSI AUTORITAIRE


Toujours escorté au ring par ce brigand qu’est « Classy » Freddie Blassie, Nikolaï Volkoff fait état d’une musculature gargantuesque. Le colosse croate clôture ce programme face à Dave Darrow, catcheur plutôt habitué à ce genre de matches à sens unique, où dans ce cas présent, de punitions à sens unique.

Comme prévu, Darrow se fait littéralement punir par un Volkoff hyper-agressif, à coups de poing et de genou. À noter que le croate a ajouté un Big Boot à son arsenal de démolition. Volkoff s’emporte en étranglant son triste adversaire et doit être réprimandé par l’arbitre Dick Woehrle. En à peine trois minutes, Volkoff gagne en soulevant Darrow en Military Press, l’écrasant ensuite lourdement sur son genou. Aux commentaires, McMahon et Sammartino sont réellement impressionnés par la force de Volkoff.


On y est. La ceinture Intercontinentale est née et entoure pour l’heure les reins de son détenteur inaugural, Pat Patterson, qui excelle d’ailleurs ce soir dans son rôle. Que ce soit The Great Hussein où Nikolaï Volkoff, les brutes sont à nouveau de sortie et s’alignent toujours derrière Bob Backlund. Ce dernier est totalement absent des écrans d’All Star Wrestling, sa présence fin 1978 était un plus non-négligeable à ce programme qui souffre parfois du manque de star-power. Pour la première fois depuis plus de six mois à la tête de l’écurie Tag Team, des dissensions surgissent du côté des Champions, non pas entre eux, mais entre eux et… Lou Albano. En effet, le Captain’ semble s’être désintéressé de ses poulains et a vu éclater une prise de bec pour le moins surprenante. C’est l’occasion pour un duo de challengers motivés que de profiter de cet état de fait pour prendre les Champions de court. On retrouve également de l’écriture du côté des commentateurs. Il semblerait que des graines ont été plantées à propos du retour de Larry Zbyszko, plus agressif et en forme que jamais, un retour commenté avec insistance par Bruno Sammartino. Pourrions-nous être témoins d’une future opposition entre maître et élève ? On l’espère sincèrement, cela pourrait être un tremplin gigantesque pour Zbyszko et un moment inédit que de voir l’italien remettre ses bottes pour un match de plus et peut-être à nouveau remplir un Madison Square Garden, qui sait ? Comme à la belle époque.

Nathan Maingneur

Les commentaires sont fermés