ALL STAR WRESTLING #111

ALL STAR WRESTLING #111

14/03/1981

All Star Wrestling

© World Wrestling Entertainment Inc. All Rights Reserved

Vince McMahon et un Pat Patterson en colère nous accueillent dans l’enceinte du Fieldhouse d’Hamburg en Pennsylvanie et seront nos hôtes et commentateurs pour cette soirée. Patterson porte donc un pansement au front, des suites de l’agression brutale subie des mains du Sgt. Slaughter lors du Cobra Clutch Challenge.

Gary Cappetta s’enquiert des rituelles présentations et stipule que le catch proposé ce soir est placé sous l’étroite juridiction de la Commission Athlétique d’État, présidée par J.J Binds et représentée sur place par Bill Longo. Dr. John Woods siège en ringside en compagnie de Mike Mittman, notre gardien de la cloche. Les arbitres mandatés seront ce soir John Stanley, Gilberto Roman et Dick Woehrle.


MATCH 1 : DOMINIC DENUCCI & STEVE KING VS THE MOONDOGS W/CPT. LOU ALBANO (07:55)

VAINQUEURS : THE MOONDOGS

PRISE DE FINITION : SPLASH

INDICATEUR : * ¾


Assis sur l’un des coins, Dominic DeNucci se tient aux côtés de son partenaire du soir, en la personne de Steve King, annoncé de Panama City au Panama. Originaire de Venise et résidant à Pittsburgh en Pennsylvanie, l’italien est un vétéran des rings et catche le plus souvent en Tag Team. Leurs adversaires ne sont autre que les Moondogs, Rex et King, qui s’amènent au ring sous la direction de Lou Albano. Aboyant et munis de leurs sales os, les Moondogs inspirent autant crainte que dégoût. 

Avec l’aide de ce sacré Albano, les Moondogs prennent leur temps et attisent la grogne du public d’Hamburg, qui ira lancer des projectiles sur le ring tout au long du match. Steve King choisit de commencer et s’écroule immédiatement sous les coups de Rex et de King. Ces derniers le soulèvent et le laissent retomber gorge première sur la corde du haut. Malmené de longues minutes durant, King réussit à rejoindre son partenaire et entre alors Dominic, chaud comme la braise. Comme à la belle époque, DeNucci envoie ses coups et tourne les Moondogs en bourrique. Toutefois, on peut toujours compter sur ce salaud de capitaine pour en rajouter une couche, enfonçant son cigare dans l’œil de Dominic. Celui-ci souffre désormais et subit le catch à trois de ses antagonistes. L’italien parvient à rejoindre King et lui passe alors le relais. Son partenaire entre mais ne fait pas long feu, succombant ensuite au combo des Moondogs, qui se compose d’un lourd enfourchement suivi d’un gros Splash de Moondog King. 


MATCH 2 : « THE MAGNIFICENT » DON MURACO W/GRAND WIZARD OF WRESTLING VS BLACK DEMON (02:32)

VAINQUEUR : DON MURACO

PRISE DE FINITION : THUMB TO THE THROAT

APPRÉCIATION : SQUASH PLUTÔT CORRECT 


Emmené au ring par Ernie Roth, plus connu en tant que Grand Wizard of Wrestling, l’homme que l’on surnomme « The Magnificent One » est pour l’instant toujours invaincu sur ce territoire. Avec son pouce bandé à la façon d’Ernie Ladd, Muraco l’utilise à son avantage lors de ses combats. Le natif de Sunset Beach à Hawaï se frotte ce soir au Black Demon, un compétiteur masqué d’origine portoricaine qui catchait également à Porto Rico.

Possédant un arsenal plutôt rôdé, Don Muraco n’a aucune difficulté à s’imposer en ce début de rencontre. D’habitude plutôt combattif, le Demon se révèle totalement inefficace face au catch de Muraco, qui l’écrase ici en brise-dos. Ce dernier est aussi méthodique qu’incisif et met au pas le portoricain. Sur la troisième corde, Muraco retombe avec un coup de poing et enfonce ensuite son pouce dans la gorge de son antagoniste. L’arbitre est obligé de faire sonner la cloche, offrant une victoire en plus, quoiqu’un peu un fade, à Don Muraco. 


– Affichant les stigmates de l’agression du Sgt. Slaughter, Pat Patterson reçoit désormais les actuels détenteurs des ceintures de Champions Tag Team de la World Wrestling Federation. Interrogés à propos de la cadence de leur emploi du temps chargé, Martel répond que la tâche est en effet difficile, mais que cela forge leur caractère. Le sujet bascule ensuite sur la question des Moondogs qui sont, selon Patterson, les challengers officiels à l’or Tag Team. Tony Garea et Rick Martel ne nient pas être impressionnés mais estiment qu’il s’agit juste d’une bande de gros catcheurs sales et puants. 


MATCH 3 : « UNPREDICTABLE » JOHNNY RODZ VS PEDRO MORALES (01:36)

VAINQUEUR : PEDRO MORALES

PRISE DE FINITION : SUNSET FLIP

INDICATEUR : ½ *


Originaire de New York City, Johnny Rodz dégage du pied quelques boulettes de papier envoyées par le public d’Hamburg. Son adversaire ce soir n’est autre que l’actuel Champion Intercontinental, qui effectue son entrée sous les acclamations de la foule. Pedro Morales retire son gilet rouge et porte fièrement sa ceinture remportée face à Ken Patera au Madison Square Garden. 

Fidèle à lui-même et à son surnom, « Unpredictable » Johnny Rodz se jette sur Morales et le martèle de coups pour commencer ce match. Cela change du tout au tout par rapport à ses habituels souffre-douleurs, souvent réticents à l’idée d’engager le combat avec le portoricain. L’offense plaît en effet au Champion qui riposte avec de gros coups qui claquent. Une projection dans les cordes est alors contrée en Sunset Flip par Morales, qui l’emporte à la surprise générale en un peu plus d’une minute trente. C’est totalement décevant, surtout lorsqu’on pense à ce que ce match aurait pu nous offrir. Une minute et trente-six secondes n’auront pas du tout fait honneur au talent de ces deux compétiteurs.


MATCH 4 : SIX-MAN TAG TEAM MATCH : THE HANGMAN, BARON SCICLUNA & RON SHAW VS RICK MCGRAW, TONY GAREA & RICK MARTEL (08:32)

VAINQUEURS : RICK MCGRAW, TONY GAREA & RICK MARTEL 

PRISE DE FINITION : VERTICAL SUPLEX 

INDICATEUR : ** 


Formule largement usée et abusée entre 1976 et 1979, les 6-Man Tag Team Matches ont quelque peu disparus de nos écrans en 1980, seulement pour y retourner à quelques occasions en ce début d’année 1981. The Hangman s’associe ce soir au Baron Scicluna et à Ron Shaw, grand gaillard originaire de Philadelphie. Ils affrontent ce soir le trio de choc composé de « Quickdraw » Ricky McGraw et des Champions Tag, en la personne de Tony Garea et de Rick Martel. Et le moins qu’on puisse en dire, c’est que ce trio à de la gueule ! 

Le natif d’Auckland en Nouvelle-Zélande commence face à « Big » Ron et lui donne une petite leçon de catch. Le bourreau des rings entre alors, suivi par le Baron Scicluna et échangent de gros coups avec Garea et Martel. À noter que la foule du Fieldhouse ne cesse de jeter du papier sur le ring, une tendance adoptée en ce début d’émission. On sent que les esprits s’échauffent et que les tensions sont plutôt élevées. À plusieurs reprises, le combat passe à rien de dégénérer, seulement pour être à chaque fois ramené à l’ordre par l’arbitre Gilberto Roman. Bourré d’énergie, McGraw entre et fait le ménage, écrasant The Hangman avec un gros enfourchement. Toutefois et malgré toute sa bonne volonté, Ricky se fait isoler de ses partenaires. Le garçon de Charlotte en Caroline du Nord subit alors l’expérience du Baron, combinée au catch brut de décoffrage de The Hangman. Les Champions essaient alors tant bien que mal de secourir leur partenaire, pris en étau dans le mauvais coin. McGraw s’en sort enfin et passe le relais à Martel, qui se transforme alors en distributeur de sauts chassés. On ne retrouve pas vraiment l’habituel feu follet du catch de Martel, un peu plus calme mais pas moins efficace. Les tombés s’enchainent et Scicluna s’impose réellement comme le roi des interférences. À la suite d’une souplesse arrière de Ricky, Shaw ne peut relever son épaule et ce, malgré une énième intervention du Baron Scicluna. On déplore ce finish un peu brouillon même si ce match fut plutôt agréable, proposant un petit condensé d’action pure et de catcheurs en perpétuel mouvement.


– Après la rencontre, Pat Patterson est questionné sur cette récente agression du Sgt. Slaughter. Le québécois revient avec une certaine amertume sur ce Cobra Clutch Challenge qui eut lieu lors du dernier Championship Wrestling. Il certifie que les médecins ont lui posé pas moins de 13 agrafes pour sa coupure au front. Interrogé sur une potentielle revanche du Grand Wizard of Wrestling, qui fut son manager entre 1979 et 1980, Patterson acquiesce et a désormais soif de vengeance. 


MATCH 5 : KILLER KHAN W/FREDDIE BLASSIE VS ANGELO GOMEZ (03:36)

VAINQUEUR : KILLER KHAN

PRISE DE FINITION : DESCENTE DU GENOU

APPRÉCIATION : SQUASH BRUTAL ET SANS MERCI 


C’est la tradition. On conclut ce programme hebdomadaire avec la présence de l’un des poulains de l’écurie de « Classy » Freddie Blassie. Ce dernier reçoit encore quelques boulettes de papier tandis que son protégé se démène en hurlant. Annoncé de Mongolie, Killer Khan catche en ce moment du côté de la New Japan Pro Wrestling, souvent associé à Antonio Inoki. Khan se mesure ce soir à Angelo Gomez, jobber originaire de Porto Rico. 

Gesticulant de façon terrifiante, Khan ne témoigne aucune compassion pour ce pauvre gars et le couche en quelques secondes avec des coups de genou. Un brise-dos ne rassasie pas Khan qui apparaît ce soir excessivement brutal. Une guillotine sur le haut des cordes précède sa lourde descente du genou, cette fois-ci suffisante pour l’emporter en un peu plus de trois minutes.


Pat Patterson portait ce soir les stigmates de son agression subie des mains du Sergent Slaughter. La suite directe de ce segment n’eut toutefois pas lieu lors de ce All Star Wrestling diffusé le 14 mars 1981. Malgré tout, la réponse du québécois ne saurait se faire attendre trop longtemps. Sans qu’on sache pourquoi, Killer Khan était une fois n’est pas coutume en toute fin de ce programme, une récurrence qu’on ne comprends pas réellement. Le point noir de la soirée est à mettre au crédit de ce match entre Pedro Morales et Johnny Rodz. Avec le potentiel d’être un très bon match, ce combat n’a pourtant pas excédé la minute trente. C’est tout simplement regrettable, surtout lorsqu’on sait de quoi ils sont capables sur un ring de catch. Morales n’a toujours pas de challenger affirmé mais un certain Don Muraco pourrait tout doucement se rapprocher de sa ceinture de Champion Intercontinental. Toujours invaincu, le protégé du Grand Wizard continue sa route avec brio. Officiellement cités comme les challengers des Champions par équipe, les Moondogs furent ce soir victorieux d’un tandem où l’on retrouvait Dominic DeNucci, qui s’est érigé comme un ennemi des chiens de Lou Albano. Les Champions ont du souci à se faire et c’est peu dire. Associés à Ricky McGraw, ces derniers étaient ce soir aux prises avec un trio de mauvais garçons. Le retour du 6-Man Tag est une bonne chose et pourrait apporter un peu de fraîcheur à ces émissions qui se ressemblent. Toutefois, un autre événement beaucoup plus important eut lieu en ce 14 mars 1981. Au mythique Boston Garden, Bruno Sammartino rechaussait ses légendaires bottes et combattait face à Stan Hansen dans un match retour de leur guerre en cage de 1976. Un match où « The Living Legend » ressortit la tête haute, signant ici l’un de ses derniers grands combats. 

Nathan Maingneur

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